Yokohama - Le 4ème sommet mondial sur le développement de l'Afrique s'est ouvert mercredi à Yokohama en présence du président de la République, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, de plusieurs dirigeants africains et du Premier ministre japonais.
A cette occasion le Président de la République a prononcé le discours suivant:
"Honorables Participants,
Permettez-moi tout d'abord, M. le Premier Ministre, de vous exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude, pour l'hospitalité généreuse, dont ma délégation et moi-même sommes l'objet depuis notre arrivée dans votre beau pays.
La tenue de cette Quatrième Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique au Japon témoigne de votre engagement en faveur du développement de l'Afrique, processus au cours duquel vous n'avez cessé de jouer un rôle primordial depuis le lancement de l'initiative en 1993. Votre statut de troisième premier pourvoyeur de l'aide publique au développement en faveur des pays africains confirme la force de cet engagement.
Madame et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement,
Honorables participants,
L'organisation de ce sommet, sous le thème " Vers une Afrique qui gagne, un continent de l'espoir et de l'opportunité ", est à la fois une reconnaissance des progrès accomplis par notre continent et le témoignage d'un optimisme réel quant aux perspectives de développement de celui-ci.
Mais nous savons que pour gagner, pour donner un espoir réel à ses peuples, pour offrir des opportunités attrayantes à ses fils et à ses partenaires, l'Afrique doit être capable de créer suffisamment de richesses et de vaincre la pauvreté. Elle doit être capable de créer suffisamment d'emplois pour résorber le chômage et suffisamment de profits pour attirer les investissements. Seule une croissance économique vigoureuse et soutenue est à même de réaliser ces objectifs. Il faut donc accélérer la croissance.
Pour y parvenir, il convient à la fois d'assigner un rôle moteur au secteur privé, et de s'employer à promouvoir l'investissement privé et le Partenariat Public Privé. Cela exige que nous relevions au moins les trois défis suivants :
Il y a en premier lieu le défi de la sécurité et de la stabilité politique sans lesquelles aucun développement significatif ne peut être mise en oeuvre avec succès.
Il est heureux de constater qu'il y a de plus en plus d'africains qui sont convaincus que seule la démocratie apporte cette sécurité et cette stabilité. On ne peut, dans ce contexte, que se réjouir des résultats significatifs obtenus par l'Union Africaine en matière de préservation et de défense des acquis démocratiques d'une part, de prévention et de gestion des conflits internes au continent, d'autre part.
Mesdames et Messieurs,
Ne sous-estimons cependant pas les risques de déstabilisation qui menacent les jeunes démocraties africaines. Ces risques sont bien réels et ils s'aggravent chaque fois que les conditions de vie des populations se dégradent. Les troubles sociaux observés çà et là, suite à l'augmentation vertigineuse des prix de certaines denrées alimentaires en constituent une préoccupante illustration.
La réponse à ce genre de situations est à rechercher dans l'accélération de la croissance économique et seulement dans celle-ci. En effet, les tentatives de limitations de l'expression des libertés publiques, même si celles-ci s'expriment parfois de façon excessive et parfois perverse dans de pareilles circonstances, doivent être résolument écartées par nos gouvernements.
Il ne fait aucun doute aujourd'hui, que le meilleur rempart contre l'instabilité politique et les tentatives de déstabilisation de tous genres est la poursuite de l'ancrage d'une démocratie réelle. La véritable force d'un régime politique réside dans sa légitimité. Le Second défi est celui de la Bonne Gouvernance. Pour créer les conditions propices à l'accélération de la croissance, les états africains n'ont d'autre choix que celui d'être des états de Droit, forts par le Droit, pratiquant une gestion publique transparente et luttant sans merci contre toute forme de corruption.
Le Troisième défi se rapporte au système éducatif et aux infrastructures de base. La maîtrise de la science ne favorise-t-elle pas le développement? Les nations développées ne l'ont-elles pas été grâce à la maîtrise des progrès technique et scientifique? L'histoire des faits économiques est édifiante à ce sujet. La Révolution Industrielle en Europe était une conséquence immédiate des grands bouleversements scientifiques et, ici, dans l'empire du Soleil Levant, le prodigieux essor sous l'ère "Meiji" trouve son explication dans le niveau exceptionnel d'éducation du peuple Japonais.
En Afrique, nous avons besoin d'un véritable transfert de technologie et seule une politique éducative appropriée et une coopération efficace dans les domaines scientifiques et techniques nous permettront de rendre durable la dynamique de croissance enregistrée par la majorité des pays du continent, au cours des dernières années.
La croissance économique nécessite, aussi, pour être vigoureuse et durable, des infrastructures de base. Hélas, dans notre continent, ces infrastructures sont, soit inexistantes, soit obsolètes ou vétustes. Les financements jusqu'ici mobilisés restent largement en deçà des besoins et il devient impératif que les Etats s'associent avec le secteur privé dans le cadre d'un partenariat confiant pour mobiliser les ressources manquantes. C'est seulement à cette condition que notre continent pourra se doter d'infrastructures structurantes.
Mesdames, Messieurs,
Une étape importante dans la voie de l'intégration économique a été franchie à travers la création de l'Union Africaine. Celle-ci doit faciliter l'accélération du processus de mise sur pied de la Communauté Economique Africaine, avec la concrétisation d'une vision commune d'une Afrique prospère, unie et forte. La vigueur, la durabilité et l'étendue de la croissance économique dans chacun de nos états seront tributaires de cette intégration à laquelle nous devons oeuvrer sans relâche.
Mesdames, Messieurs,
Je suis convaincu que les recommandations de la présente TICAD aideront notre continent dans la réalisation de l'objectif qu'il poursuit, à savoir une croissance économique forte et durable, au service de la paix entre les peuples.
Je vous remercie de votre attention."
AMI
A cette occasion le Président de la République a prononcé le discours suivant:
"Honorables Participants,
Permettez-moi tout d'abord, M. le Premier Ministre, de vous exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude, pour l'hospitalité généreuse, dont ma délégation et moi-même sommes l'objet depuis notre arrivée dans votre beau pays.
La tenue de cette Quatrième Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique au Japon témoigne de votre engagement en faveur du développement de l'Afrique, processus au cours duquel vous n'avez cessé de jouer un rôle primordial depuis le lancement de l'initiative en 1993. Votre statut de troisième premier pourvoyeur de l'aide publique au développement en faveur des pays africains confirme la force de cet engagement.
Madame et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement,
Honorables participants,
L'organisation de ce sommet, sous le thème " Vers une Afrique qui gagne, un continent de l'espoir et de l'opportunité ", est à la fois une reconnaissance des progrès accomplis par notre continent et le témoignage d'un optimisme réel quant aux perspectives de développement de celui-ci.
Mais nous savons que pour gagner, pour donner un espoir réel à ses peuples, pour offrir des opportunités attrayantes à ses fils et à ses partenaires, l'Afrique doit être capable de créer suffisamment de richesses et de vaincre la pauvreté. Elle doit être capable de créer suffisamment d'emplois pour résorber le chômage et suffisamment de profits pour attirer les investissements. Seule une croissance économique vigoureuse et soutenue est à même de réaliser ces objectifs. Il faut donc accélérer la croissance.
Pour y parvenir, il convient à la fois d'assigner un rôle moteur au secteur privé, et de s'employer à promouvoir l'investissement privé et le Partenariat Public Privé. Cela exige que nous relevions au moins les trois défis suivants :
Il y a en premier lieu le défi de la sécurité et de la stabilité politique sans lesquelles aucun développement significatif ne peut être mise en oeuvre avec succès.
Il est heureux de constater qu'il y a de plus en plus d'africains qui sont convaincus que seule la démocratie apporte cette sécurité et cette stabilité. On ne peut, dans ce contexte, que se réjouir des résultats significatifs obtenus par l'Union Africaine en matière de préservation et de défense des acquis démocratiques d'une part, de prévention et de gestion des conflits internes au continent, d'autre part.
Mesdames et Messieurs,
Ne sous-estimons cependant pas les risques de déstabilisation qui menacent les jeunes démocraties africaines. Ces risques sont bien réels et ils s'aggravent chaque fois que les conditions de vie des populations se dégradent. Les troubles sociaux observés çà et là, suite à l'augmentation vertigineuse des prix de certaines denrées alimentaires en constituent une préoccupante illustration.
La réponse à ce genre de situations est à rechercher dans l'accélération de la croissance économique et seulement dans celle-ci. En effet, les tentatives de limitations de l'expression des libertés publiques, même si celles-ci s'expriment parfois de façon excessive et parfois perverse dans de pareilles circonstances, doivent être résolument écartées par nos gouvernements.
Il ne fait aucun doute aujourd'hui, que le meilleur rempart contre l'instabilité politique et les tentatives de déstabilisation de tous genres est la poursuite de l'ancrage d'une démocratie réelle. La véritable force d'un régime politique réside dans sa légitimité. Le Second défi est celui de la Bonne Gouvernance. Pour créer les conditions propices à l'accélération de la croissance, les états africains n'ont d'autre choix que celui d'être des états de Droit, forts par le Droit, pratiquant une gestion publique transparente et luttant sans merci contre toute forme de corruption.
Le Troisième défi se rapporte au système éducatif et aux infrastructures de base. La maîtrise de la science ne favorise-t-elle pas le développement? Les nations développées ne l'ont-elles pas été grâce à la maîtrise des progrès technique et scientifique? L'histoire des faits économiques est édifiante à ce sujet. La Révolution Industrielle en Europe était une conséquence immédiate des grands bouleversements scientifiques et, ici, dans l'empire du Soleil Levant, le prodigieux essor sous l'ère "Meiji" trouve son explication dans le niveau exceptionnel d'éducation du peuple Japonais.
En Afrique, nous avons besoin d'un véritable transfert de technologie et seule une politique éducative appropriée et une coopération efficace dans les domaines scientifiques et techniques nous permettront de rendre durable la dynamique de croissance enregistrée par la majorité des pays du continent, au cours des dernières années.
La croissance économique nécessite, aussi, pour être vigoureuse et durable, des infrastructures de base. Hélas, dans notre continent, ces infrastructures sont, soit inexistantes, soit obsolètes ou vétustes. Les financements jusqu'ici mobilisés restent largement en deçà des besoins et il devient impératif que les Etats s'associent avec le secteur privé dans le cadre d'un partenariat confiant pour mobiliser les ressources manquantes. C'est seulement à cette condition que notre continent pourra se doter d'infrastructures structurantes.
Mesdames, Messieurs,
Une étape importante dans la voie de l'intégration économique a été franchie à travers la création de l'Union Africaine. Celle-ci doit faciliter l'accélération du processus de mise sur pied de la Communauté Economique Africaine, avec la concrétisation d'une vision commune d'une Afrique prospère, unie et forte. La vigueur, la durabilité et l'étendue de la croissance économique dans chacun de nos états seront tributaires de cette intégration à laquelle nous devons oeuvrer sans relâche.
Mesdames, Messieurs,
Je suis convaincu que les recommandations de la présente TICAD aideront notre continent dans la réalisation de l'objectif qu'il poursuit, à savoir une croissance économique forte et durable, au service de la paix entre les peuples.
Je vous remercie de votre attention."
AMI