Les premiers avions de combat Mirage ont regagné leur base en France. Les soldats français sont environ un millier sur place, il faudra plusieurs semaines pour qu’un calendrier de réduction de leurs opérations soit fixé.
La France a commencé à retirer ses troupes du Tchad, a annoncé mardi 10 décembre l’état-major de l’armée française, après le souhait exprimé par N’Djamena de rompre les accords de sécurité et de défense avec Paris. « Prenant acte de cette décision et dans la continuité de l’évolution de leur présence militaire en Afrique, les armées françaises retirent ce jour la capacité chasse présente à N’Djamena », a fait savoir dans un communiqué l’état-major des armées.
Alors que les premiers avions de combat Mirage ont regagné leur base dans l’est de la France, « cela marque le début du rapatriement du matériel français stationné sur N’Djamena », a déclaré le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’armée.
Après son annonce le 28 novembre de rompre les accords de sécurité et de défense avec la France – prenant de court Paris –, le pouvoir en place au Tchad a créé le 4 décembre une commission spéciale chargée de piloter ce « retrait ordonné des engagements bilatéraux », sans précision d’échéance. Il faudra toutefois encore plusieurs semaines pour que les deux pays finalisent un calendrier de réduction de leurs opérations, a ajouté M. Vernet alors que la France compte encore environ un millier de soldats au Tchad.
« La France doit considérer que le Tchad a grandi »
Avant l’annonce de cette rupture par le ministre des affaires étrangères tchadien, Abderaman Koulamallah, le Tchad était jusqu’alors un maillon-clé de la présence militaire française en Afrique, constituant le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger. « La France est un partenaire essentiel, mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri, et qu’il est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté », avait alors expliqué M. Koulamallah.
Le 6 décembre, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées à N’Djamena pour afficher leur soutien à la décision du pouvoir tchadien. « Après soixante ans de coopération, nous n’avons pas besoin de militaires français, nous avons une armée, nous pouvons défendre notre pays », avait alors expliqué à l’Agence France-Presse Abdel daim Abdallah Ousmane, le secrétaire général du Conseil supérieur des affaires islamiques, présent à la manifestation.
Encore en transition politique depuis le coup d’Etat qui a porté au pouvoir le général Déby en 2020 avant sa légitimation par une élection présidentielle contestée en mai, le Tchad subit actuellement des attaques du groupe djihadiste Boko Haram dans le nord-ouest de son territoire, accueille un afflux de réfugiés venus du Soudan voisin et éponge les dégâts d’une saison des pluies sans précédent qui a provoqué le déplacement de plus de 2 millions de personnes.
Source : Le Monde avec AFP et Reuters
La France a commencé à retirer ses troupes du Tchad, a annoncé mardi 10 décembre l’état-major de l’armée française, après le souhait exprimé par N’Djamena de rompre les accords de sécurité et de défense avec Paris. « Prenant acte de cette décision et dans la continuité de l’évolution de leur présence militaire en Afrique, les armées françaises retirent ce jour la capacité chasse présente à N’Djamena », a fait savoir dans un communiqué l’état-major des armées.
Alors que les premiers avions de combat Mirage ont regagné leur base dans l’est de la France, « cela marque le début du rapatriement du matériel français stationné sur N’Djamena », a déclaré le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’armée.
Après son annonce le 28 novembre de rompre les accords de sécurité et de défense avec la France – prenant de court Paris –, le pouvoir en place au Tchad a créé le 4 décembre une commission spéciale chargée de piloter ce « retrait ordonné des engagements bilatéraux », sans précision d’échéance. Il faudra toutefois encore plusieurs semaines pour que les deux pays finalisent un calendrier de réduction de leurs opérations, a ajouté M. Vernet alors que la France compte encore environ un millier de soldats au Tchad.
« La France doit considérer que le Tchad a grandi »
Avant l’annonce de cette rupture par le ministre des affaires étrangères tchadien, Abderaman Koulamallah, le Tchad était jusqu’alors un maillon-clé de la présence militaire française en Afrique, constituant le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger. « La France est un partenaire essentiel, mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri, et qu’il est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté », avait alors expliqué M. Koulamallah.
Le 6 décembre, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées à N’Djamena pour afficher leur soutien à la décision du pouvoir tchadien. « Après soixante ans de coopération, nous n’avons pas besoin de militaires français, nous avons une armée, nous pouvons défendre notre pays », avait alors expliqué à l’Agence France-Presse Abdel daim Abdallah Ousmane, le secrétaire général du Conseil supérieur des affaires islamiques, présent à la manifestation.
Encore en transition politique depuis le coup d’Etat qui a porté au pouvoir le général Déby en 2020 avant sa légitimation par une élection présidentielle contestée en mai, le Tchad subit actuellement des attaques du groupe djihadiste Boko Haram dans le nord-ouest de son territoire, accueille un afflux de réfugiés venus du Soudan voisin et éponge les dégâts d’une saison des pluies sans précédent qui a provoqué le déplacement de plus de 2 millions de personnes.
Source : Le Monde avec AFP et Reuters