Lors d’une conférence de presse, le 6 mars, le porte-parole du gouvernement, Houssein Ould Meddou, avait qualifié ces refoulements vers les postes frontières de « travail de routine des services de sécurité », alors que plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des personnes migrantes dispersées par la police mauritanienne, après avoir attaqué un poste de police à la frontière malienne. Depuis plusieurs jours, la Mauritanie conduit une grande opération de refoulements et d’arrestations de migrants sans-papiers, vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés. Sur les routes migratoires africaines, le pays est un point de départ pour tenter la traversée vers l’Europe.
Samedi 8 mars, certains de ces migrants refoulés ont attaqué et brûlé un poste de police à Gogui, à la frontière malienne, indiquent des sources sécuritaire et administrative. « Après avoir été débarqués pour franchir la frontière avec le Mali, les expulsés ont attaqué le poste de police à coups de pierres, avant d’y mettre le feu », affirme l’une d’entre elles. Les forces de l’ordre seraient ensuite intervenues et auraient fait usage de grenades lacrymogènes, d’après les vidéos amateurs qui circulent, mais qui n’ont pas pu être authentifiées.
Le gouvernement mauritanien se justifie
Pour le porte-parole du gouvernement, Houssein Ould Meddou, Nouakchott a un rôle à jouer dans « la lutte contre l’immigration clandestine ». « Rien que la semaine dernière, nous avons démantelé quatre réseaux de trafic de migrants dont les membres sont issus de cinq nationalités », a-t-il déclaré la semaine dernière.
Selon lui, il s’agit aussi de protéger les populations des dangers de la migration illégale : « Ces réseaux mettent en danger la vie des migrants en leur proposant des embarcations de la mort pour les amener en Europe. Leur parcours se termine souvent en haute mer avant que leurs corps ne soient projetés sur les rivages. » Houssein Ould Meddou n’a pas précisé le nombre de personnes concernées par ces refoulements, et n’en a pas non plus détaillé les conditions.
Des inquiétudes de plus en plus présentes
Les conditions de ces refoulements vers les frontières préoccupent notamment les ONG. « Nous estimons que ces migrants ne doivent pas être arrêtés dans des conditions inhumaines et nous demandons que cela se passe dans le respect des droits humains », a ainsi insisté Kory Sneïba, membre de l’association SOS Esclaves, qui lutte contre la traite et l’exploitation d’êtres humains. Cette opération « devrait se dérouler dans le respect de la dignité humaine de façon à éviter toute frustration chez les migrants », a-t-il ajouté.
Le député sénégalais, Guy Marius Sagna, a, lui, réclamé une mission d’information parlementaire sur ces expulsions en Mauritanie. « Plusieurs nouvelles me viennent de la Mauritanie. J’entends parler de violations des droits humains et de campagne xénophobe contre les ressortissants sénégalais, maliens, ivoiriens et d’autres pays africains », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. « Les informations de détention et d’expulsion inhumaines me parviennent tous les jours depuis un moment », a aussi indiqué celui qui est par ailleurs membre du Parlement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
« Je vais proposer la création à l’Assemblée nationale du Sénégal d’une mission d’information en Mauritanie visant à apprécier la situation de nos compatriotes sénégalais, des citoyens de la Cedeao, des ressortissants africains et des migrants », a ajouté le député de Pastef, soulignant que la Mauritanie restait « un État souverain qui a le droit de fixer ses règles ».
Source : Jeune Afrique avec AFP
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des personnes migrantes dispersées par la police mauritanienne, après avoir attaqué un poste de police à la frontière malienne. Depuis plusieurs jours, la Mauritanie conduit une grande opération de refoulements et d’arrestations de migrants sans-papiers, vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés. Sur les routes migratoires africaines, le pays est un point de départ pour tenter la traversée vers l’Europe.
Samedi 8 mars, certains de ces migrants refoulés ont attaqué et brûlé un poste de police à Gogui, à la frontière malienne, indiquent des sources sécuritaire et administrative. « Après avoir été débarqués pour franchir la frontière avec le Mali, les expulsés ont attaqué le poste de police à coups de pierres, avant d’y mettre le feu », affirme l’une d’entre elles. Les forces de l’ordre seraient ensuite intervenues et auraient fait usage de grenades lacrymogènes, d’après les vidéos amateurs qui circulent, mais qui n’ont pas pu être authentifiées.
Le gouvernement mauritanien se justifie
Pour le porte-parole du gouvernement, Houssein Ould Meddou, Nouakchott a un rôle à jouer dans « la lutte contre l’immigration clandestine ». « Rien que la semaine dernière, nous avons démantelé quatre réseaux de trafic de migrants dont les membres sont issus de cinq nationalités », a-t-il déclaré la semaine dernière.
Selon lui, il s’agit aussi de protéger les populations des dangers de la migration illégale : « Ces réseaux mettent en danger la vie des migrants en leur proposant des embarcations de la mort pour les amener en Europe. Leur parcours se termine souvent en haute mer avant que leurs corps ne soient projetés sur les rivages. » Houssein Ould Meddou n’a pas précisé le nombre de personnes concernées par ces refoulements, et n’en a pas non plus détaillé les conditions.
Des inquiétudes de plus en plus présentes
Les conditions de ces refoulements vers les frontières préoccupent notamment les ONG. « Nous estimons que ces migrants ne doivent pas être arrêtés dans des conditions inhumaines et nous demandons que cela se passe dans le respect des droits humains », a ainsi insisté Kory Sneïba, membre de l’association SOS Esclaves, qui lutte contre la traite et l’exploitation d’êtres humains. Cette opération « devrait se dérouler dans le respect de la dignité humaine de façon à éviter toute frustration chez les migrants », a-t-il ajouté.
Le député sénégalais, Guy Marius Sagna, a, lui, réclamé une mission d’information parlementaire sur ces expulsions en Mauritanie. « Plusieurs nouvelles me viennent de la Mauritanie. J’entends parler de violations des droits humains et de campagne xénophobe contre les ressortissants sénégalais, maliens, ivoiriens et d’autres pays africains », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. « Les informations de détention et d’expulsion inhumaines me parviennent tous les jours depuis un moment », a aussi indiqué celui qui est par ailleurs membre du Parlement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
« Je vais proposer la création à l’Assemblée nationale du Sénégal d’une mission d’information en Mauritanie visant à apprécier la situation de nos compatriotes sénégalais, des citoyens de la Cedeao, des ressortissants africains et des migrants », a ajouté le député de Pastef, soulignant que la Mauritanie restait « un État souverain qui a le droit de fixer ses règles ».
Source : Jeune Afrique avec AFP