Malgré la main tendue de Barack Obama, l'ayatollah Ali Khamenei ne voit «aucun changement» dans la politique américaine vis-à-vis de Téhéran. Au lendemain de la diffusion du message vidéo du président des États-Unis, le guide spirituel du pays a assuré samedi que les Américains «scandent le slogan du changement mais aucun changement n'est visible en pratique».
Dans un message vidéo publié vendredi à l'occasion du Nouvel An perse, le président américain assure que son «administration s'en tient aujourd'hui à la diplomatie pour appréhender toutes les questions qui se posent». Il ajoute que l'Iran doit reprendre sa «place légitime dans la communauté des nations», mais pas «par la terreur ou les armes». Lors d'un discours devant des dizaines de milliers de personnes dans la ville sainte de Mashhad, samedi, l'ayatollah Khamenei a reproché aux dirigeants américains de continuer à accuser son pays de soutenir le terrorisme.
«Ils scandent le slogan du changement mais aucun changement n'est visible en pratique. Nous n'avons vu aucun changement», a lancé le guide suprême dans son discours, diffusé en direct sur la télévision d'État.
Ali Khamenei estime que la rhétorique de Barack Obama ne varie en rien de celle de son prédécesseur George W. Bush. «Il a insulté la République islamique d'Iran dès le premier jour», a-t-il reproché au président démocrate. «Si le changement est effectivement arrivé, où est-il? Quel est le signe de ce changement? Montrez-nous clairement que ça a changé.»
Ali Khamenei a toutefois laissé la porte entrouverte à une éventuelle amélioration des liens avec les États-Unis, affirmant que «si vous deviez changer, notre attitude changerait aussi».
L'ayatollah Khamenei a égrené la longue liste des doléances iraniennes, citant notamment les sanctions économiques américaines imposées après la Révolution de 1979 et le soutien de Washington à Saddam Hussein durant la guerre Iran/Irak (1980-88). Il a également accusé Washington d'attiser les tensions ethniques en Iran.
«Est-ce que vous avez dégelé les avoirs iraniens? Est-ce que vous avez levé les sanctions oppressives? Est-ce que vous avez cessé de couvrir de boue la grande Nation iranienne et ses responsables? Est-ce que vous avez mis fin à votre soutien inconditionnel au régime sioniste?», a demandé Ali Khamenei. «Même le langage reste inchangé».
La réponse de l'ayatollah Khamenei est plus qu'un camouflet. Elle éclaire la façon de fonctionner de la théocratie iranienne et comment elle va dicter le ton et le rythme de tout nouveau pas franchi par Obama.
«C'est la première étape des négociations dans le style iranien classique: être dur et exagérer cette intransigeance», souligne Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques à l'université des Emirats Arabes Unis. «Les dirigeants iraniens n'en sont pas encore aux concessions. Il s'agit toujours d'idéologie, du point de vue iranien».
Pour Ali Khamenei et son cercle rapproché, cela revient à rester fidèle à la révolution islamique de 1979 et à la rhétorique politique de rejet des États-Unis. Un geste trop rapide d'assouplissement des relations avec Washington pourrait apparaître aux yeux des radicaux comme une trahison.
Les dirigeants iraniens mesurent aussi avec précaution comment tout ouverture, même infime, pourrait peser sur l'élection présidentielle du 12 juin qui oppose le président Mahmoud Ahmadinejad, qu'ils soutiennent, aux réformistes menés par l'ancien premier ministre Mir Hossein Mousavi.
«C'est pour cela que ce sera un processus très lent, très compliqué entre l'Iran et les États-Unis», explique Abdulkhaleq Abdulla. «Même la théocratie peut être pragmatique. Quand ils sentiront qu'il est de l'intérêt national de tendre la main à l'Amérique, ils trouveront un moyen».
Source: cyberpresse - m
Dans un message vidéo publié vendredi à l'occasion du Nouvel An perse, le président américain assure que son «administration s'en tient aujourd'hui à la diplomatie pour appréhender toutes les questions qui se posent». Il ajoute que l'Iran doit reprendre sa «place légitime dans la communauté des nations», mais pas «par la terreur ou les armes». Lors d'un discours devant des dizaines de milliers de personnes dans la ville sainte de Mashhad, samedi, l'ayatollah Khamenei a reproché aux dirigeants américains de continuer à accuser son pays de soutenir le terrorisme.
«Ils scandent le slogan du changement mais aucun changement n'est visible en pratique. Nous n'avons vu aucun changement», a lancé le guide suprême dans son discours, diffusé en direct sur la télévision d'État.
Ali Khamenei estime que la rhétorique de Barack Obama ne varie en rien de celle de son prédécesseur George W. Bush. «Il a insulté la République islamique d'Iran dès le premier jour», a-t-il reproché au président démocrate. «Si le changement est effectivement arrivé, où est-il? Quel est le signe de ce changement? Montrez-nous clairement que ça a changé.»
Ali Khamenei a toutefois laissé la porte entrouverte à une éventuelle amélioration des liens avec les États-Unis, affirmant que «si vous deviez changer, notre attitude changerait aussi».
L'ayatollah Khamenei a égrené la longue liste des doléances iraniennes, citant notamment les sanctions économiques américaines imposées après la Révolution de 1979 et le soutien de Washington à Saddam Hussein durant la guerre Iran/Irak (1980-88). Il a également accusé Washington d'attiser les tensions ethniques en Iran.
«Est-ce que vous avez dégelé les avoirs iraniens? Est-ce que vous avez levé les sanctions oppressives? Est-ce que vous avez cessé de couvrir de boue la grande Nation iranienne et ses responsables? Est-ce que vous avez mis fin à votre soutien inconditionnel au régime sioniste?», a demandé Ali Khamenei. «Même le langage reste inchangé».
La réponse de l'ayatollah Khamenei est plus qu'un camouflet. Elle éclaire la façon de fonctionner de la théocratie iranienne et comment elle va dicter le ton et le rythme de tout nouveau pas franchi par Obama.
«C'est la première étape des négociations dans le style iranien classique: être dur et exagérer cette intransigeance», souligne Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques à l'université des Emirats Arabes Unis. «Les dirigeants iraniens n'en sont pas encore aux concessions. Il s'agit toujours d'idéologie, du point de vue iranien».
Pour Ali Khamenei et son cercle rapproché, cela revient à rester fidèle à la révolution islamique de 1979 et à la rhétorique politique de rejet des États-Unis. Un geste trop rapide d'assouplissement des relations avec Washington pourrait apparaître aux yeux des radicaux comme une trahison.
Les dirigeants iraniens mesurent aussi avec précaution comment tout ouverture, même infime, pourrait peser sur l'élection présidentielle du 12 juin qui oppose le président Mahmoud Ahmadinejad, qu'ils soutiennent, aux réformistes menés par l'ancien premier ministre Mir Hossein Mousavi.
«C'est pour cela que ce sera un processus très lent, très compliqué entre l'Iran et les États-Unis», explique Abdulkhaleq Abdulla. «Même la théocratie peut être pragmatique. Quand ils sentiront qu'il est de l'intérêt national de tendre la main à l'Amérique, ils trouveront un moyen».
Source: cyberpresse - m