Lorsque le jeune président de la toute nouvelle République Islamique de Mauritanie signa l'acte de naissance de ce nouvel Etat, contesté dès sa prime existence, c'était sous une tente à Nouakchott, un océan de mer sablonneux peuplé de coyotes. En dix-huit ans, Mokhtar Ould Daddah fera de cette petite capitale surgi du néant et de ces milliers de bédouins fuyant les rares villes de l'époque, le bourgeon d'une Nation qui se fraya un chemin dans le concert des Nations, forçant l'estime de plus d'un puissant du monde. Trente ans après sa destitution par l'armée qui le força à l'exil pendant vingt-deux ans et six ans après sa disparition, Mokhtar Ould Daddah se voit aujourd'hui réhabilité. L'une des plus prestigieuses avenues de cette cité qu'il créa porte désormais son nom. Reportage.
Il y a vingt ans, Tevragh-Zeina naissait à peine. De somptueuses villas à l'architecture moderne sortent de terre ici et là, se frayant un difficile chemin à travers les océans de sable. Aujourd'hui, la ville recule à une vitesse vertigineuse, chassée par le béton et l'asphalte. Nouakchott de 2008 n'est pas celui des années 70. La cité des riches étend partout ses tentacules. L'Avenue qui porte le nom de Mokhtar Ould Daddah est la plus prestigieuse de toutes celles existantes aujourd'hui. Elle supplante la célèbre Avenue du Général Charles De Gaule, qui faisait depuis l'indépendance la fierté de la Capitale, scindant le centre ville en deux allées plantées d'arbustes et rehaussées par de riches trottoirs.
Elle renvoie aussi aux calendes grecques, l'Avenue Kennedy qui longe la cité BMD et le marché de la Capitale. Ces deux antiques promenades des Nouakchottois de la vieille génération cèdent le fanion à cette nouvelle ligne asphaltée qui prend son envol de l'hôpital ophtalmologique Bouamatou, longe le carrefour de la cité Las Palmas pour mourir un peu plus loin sur la transnationale qui relie Nouakchott à Nouadhibou.
Vaste et aérée, elle longe d'innombrables immeubles aux masses imposantes et au luxe sulfureux. Les épiceries et les boucheries modernes rivalisent à coups de néons lumineux et de pancartes phosphorescentes. C'est sur cette large voie qui à l'ambition de se quadrupler, que se situe quelques uns des plus importants édifices de Nouakchott, le Palais des Congrès et ses unités du Basep figées aux aguets comme si elles s'attendent à chaque instant à un dangervenu d'on ne sait où, le Stade Olympique et son enceinte dépeinte par l'usure du temps, la télévision nationale et son architecture mi moderniste mi traditionaliste, l'Ecole nationale de Police enfouie sous une forêt de verdure sauvage, quelques riches villas appartenant à des particuliers. La route qui s'arrête brusquement à hauteur de la préfecture, jusque-là prolongée par une voie sablonneuse, est en train d'être revêtue d'asphalte pour que l'Avenue ne souffre d'aucune vilenie.
C'est là, où aiment aujourd'hui se balader la jeune génération, et c'est là aussi où se chevauchent les bourses de voitures les plus achalandées avec leurs processions de bolides hauts de gamme. Le jour, une file inombrable de voitures l'emprunte sans avoir à se bousculer comme dans les étroites avenues de De Gaule et de Kennedy. La largesse de la voie est un plaisir pour les fous du volant et autres amoureux de la vitesse. La nuit, ce tronçon se transforme en une forêt de néons qui attire la jeunesse comme des papillons. Les rares terrains non construits qui ne valaient pas une grosse fortune, voient aujourd'hui leur valeur exploser. Leurs propriétaires ne raisonnent plus en terme de millions mais en milliards d'ouguiyas. Ici et là, des chantiers commencent à sortir de terre et toute une vie nouvelle se met à bourgeonner. Nombreux sont les Mauritaniens qui reconnaissent au moins au général Mohamed Ould Abdel Aziz, le mérite de la reconnaissance, celui dû à un grand bâtisseur de la Mauritanie.
Cheikh Aïdara
Source : L'Authentique
Il y a vingt ans, Tevragh-Zeina naissait à peine. De somptueuses villas à l'architecture moderne sortent de terre ici et là, se frayant un difficile chemin à travers les océans de sable. Aujourd'hui, la ville recule à une vitesse vertigineuse, chassée par le béton et l'asphalte. Nouakchott de 2008 n'est pas celui des années 70. La cité des riches étend partout ses tentacules. L'Avenue qui porte le nom de Mokhtar Ould Daddah est la plus prestigieuse de toutes celles existantes aujourd'hui. Elle supplante la célèbre Avenue du Général Charles De Gaule, qui faisait depuis l'indépendance la fierté de la Capitale, scindant le centre ville en deux allées plantées d'arbustes et rehaussées par de riches trottoirs.
Elle renvoie aussi aux calendes grecques, l'Avenue Kennedy qui longe la cité BMD et le marché de la Capitale. Ces deux antiques promenades des Nouakchottois de la vieille génération cèdent le fanion à cette nouvelle ligne asphaltée qui prend son envol de l'hôpital ophtalmologique Bouamatou, longe le carrefour de la cité Las Palmas pour mourir un peu plus loin sur la transnationale qui relie Nouakchott à Nouadhibou.
Vaste et aérée, elle longe d'innombrables immeubles aux masses imposantes et au luxe sulfureux. Les épiceries et les boucheries modernes rivalisent à coups de néons lumineux et de pancartes phosphorescentes. C'est sur cette large voie qui à l'ambition de se quadrupler, que se situe quelques uns des plus importants édifices de Nouakchott, le Palais des Congrès et ses unités du Basep figées aux aguets comme si elles s'attendent à chaque instant à un dangervenu d'on ne sait où, le Stade Olympique et son enceinte dépeinte par l'usure du temps, la télévision nationale et son architecture mi moderniste mi traditionaliste, l'Ecole nationale de Police enfouie sous une forêt de verdure sauvage, quelques riches villas appartenant à des particuliers. La route qui s'arrête brusquement à hauteur de la préfecture, jusque-là prolongée par une voie sablonneuse, est en train d'être revêtue d'asphalte pour que l'Avenue ne souffre d'aucune vilenie.
C'est là, où aiment aujourd'hui se balader la jeune génération, et c'est là aussi où se chevauchent les bourses de voitures les plus achalandées avec leurs processions de bolides hauts de gamme. Le jour, une file inombrable de voitures l'emprunte sans avoir à se bousculer comme dans les étroites avenues de De Gaule et de Kennedy. La largesse de la voie est un plaisir pour les fous du volant et autres amoureux de la vitesse. La nuit, ce tronçon se transforme en une forêt de néons qui attire la jeunesse comme des papillons. Les rares terrains non construits qui ne valaient pas une grosse fortune, voient aujourd'hui leur valeur exploser. Leurs propriétaires ne raisonnent plus en terme de millions mais en milliards d'ouguiyas. Ici et là, des chantiers commencent à sortir de terre et toute une vie nouvelle se met à bourgeonner. Nombreux sont les Mauritaniens qui reconnaissent au moins au général Mohamed Ould Abdel Aziz, le mérite de la reconnaissance, celui dû à un grand bâtisseur de la Mauritanie.
Cheikh Aïdara
Source : L'Authentique