En 1966, Sandra Laing est expulsée de son école réservée aux Blancs en Afrique du Sud, et renvoyée au domicile familial. La raison en est simple : le directeur de l'école ainsi que les parents des autres enfants, considèrent que son apparence physique est celle d’une personne noire, bien que Sandra soit née de deux parents blancs.
Née de deux parents Blancs, la nature, ou plutôt la génétique l’avait dotée d’une couleur de peau plus sombre que celle ses parents. Son histoire suscita un intérêt international en pleine période d’apartheid en Afrique du Sud. Bien plus tard, elle raconta son histoire dans son livre "When she was white" ("quand elle était blanche"), revenant sur la bataille juridique et sociale au cours de laquelle elle passa de la catégorie "blanche" à la catégorie "métis" avant d’être à nouveau reclassifiée blanche.
Sandra Laing est née en 1955 dans une petite ville conservatrice, Piet Retief, est est la fille de Abraham et Sannie Laing, des sud-africains qui blancs. Ses grands-parents, et ses arrières-grands-parents étaient également blancs. Mais la nature ou plutôt la génétique avait joué un tour à la famille, un tour qui à l’époque de l’apartheid pouvait s’avérer problématique.
Elevée dans une zone rurale par ses deux parents, adhérents au parti national pro-apartheid, Sandra avait vécu ses premières années d’enfance heureuse, dans un environnement blanc. Ses cheveux crépus et sa peau sombre étaient néanmoins remarqués par tous, et Sandra se souviendra plus tard que sa mère lui disait "d’éviter le soleil" (sans doute pour ne pas "noircir" davantage). Les enseignants détournaient les yeux quand les autres élèves l’appelaient "Kaffir" (une façon péjorative d’appeler les Noirs en Afrique du Sud sous l’apartheid NDLR).
Un jour de 1966, alors qu’elle était élève depuis plus de cinq ans à la "Deborah Retief boarding school", elle fut exclue et deux policiers la raccompagnèrent au domicile familal. Son père pleura en apprenant la nouvelle et essaya de lui expliquer qu’elle devrait désormais fréquenter une école pour Noirs ou pour Métis.
La communauté rurale dans laquelle la famille vivait commença à mettre à l’écart Sandra et sa famille : elle était ignorée à l’église, neuf écoles refusèrent de l’admettre, les marchands de glace refusaient de la servir...Abraham Laing engagea une lutte qui allait durer plusieurs années afin que sa fille soit reclassée "Blanche". Entretemps, Sandra avait fini par trouver refuge dans une école qui se trouvait à 900 km du domicile familial.
En 1967, elle fut reclassée Blanche. La loi avait changé suite à la campagne menée par son père et stipulait désormais que toute personne née de deux parents blancs ne pouvait appartenir à un autre groupe racial. Des tests sanguins avaient prouvé qu’elle était la fille biologique de Abraham et Sannie.
Interrogée en 2003 par le journal britannique "The Guardian", Sandra Laing avouait se sentir plus à l’aise au milieu des Noirs. A l’âge de 16 ans, elle s’était enfuie pour le Swaziland avec Petrus Zwane, un sud-africain noir vendeur de légumes et employé de ses parents, ce qui provoqua la colère de son père, qui menaça de l’abattre d’abord, et de se suicider ensuite si elle remettait les pieds à la maison.
Lors de son retour en Afrique du Sud, elle dut se résoudre à vivre dans un township (nom de quartier pauvre où vivaient les Noirs NDLR) sans eau courante, sans électricité...En pleine période d’apartheid, Sandra Laing dût se séparer de ses deux enfants car étant désormais blanche, elle ne pouvait les garder que si elle était reclassifiée métis, comme eux l’étaient.
Officiellement reclassée blanche, elle ne pouvait pas vivre avec ses enfants car selon les lois de l’apartheid, des gens de race différentes ne pouvaient pas vivre ensemble sous le même toit. Les autorités lui firent savoir qu’elle aurait besoin du consentement de son père pour être reclassée comme métis, mais ce dernier refusa de donner son approbation. Néanmoins Sandra Laing changerait encore une fois de catégorie en étant reclassée grâce à ses efforts dans la catégorie "métis", en 1981.
Elle fut expulsée de la ville où elle vivait lorsque le quartier fut démoli pour faire de la place aux Blancs, tandis que Petrus, son compagnon, devint alcoolique et violent. Elle se résolut à confier ses enfants à l’assistance publique, la décision la plus difficile de sa vie selon elle. Elle ne les retrouverait que dix ans plus tard.
Dans les années 80, elle essaya de rentrer en contact avec sa famille, et apprit que son père était décédé. Elle se remaria, puis eut trois autres enfants après avoir été réunie avec les deux autres (ceux qu’elle avait laissés à l’assistance publique). En 2000, un journal sud-africain, le "Sunday Times" la retrouva, alors qu’elle vivait dans un township, et arrangea une réunion avec sa famille. Sa mère y participa, (c’était quelques mois avant qu’elle ne meurt).
Mais les deux frères de Sandra, qui passaient pour des partisans de l’extrême-droite sud-africaine, refusèrent tout contact avec elle. Les profits du livre publié sur sa vie lui revinrent, ce qui lui permit de monter une petite affaire.
La société Miramax, qui a publié "when she was white", s’est dite intéressée par le projet de faire adapter le livre sur sa vie en film. En 2003, Sandra Laing confiait à la BBC qu’elle essayait d’oublier son passé et de vivre une nouvelle vie : " J’aurais aimé que Nelson Mandela soit notre président que je suis née. Peut-être que je n’aurais pas quitté la maison, j’aurais achevé mes études, et j’aurais vu mes frères tout le temps".
Voir un Documentaire sur Sandra Laing :
http://www.youtube.com/watch?v=cYZyvxpsCjQ
Née de deux parents Blancs, la nature, ou plutôt la génétique l’avait dotée d’une couleur de peau plus sombre que celle ses parents. Son histoire suscita un intérêt international en pleine période d’apartheid en Afrique du Sud. Bien plus tard, elle raconta son histoire dans son livre "When she was white" ("quand elle était blanche"), revenant sur la bataille juridique et sociale au cours de laquelle elle passa de la catégorie "blanche" à la catégorie "métis" avant d’être à nouveau reclassifiée blanche.
Sandra Laing est née en 1955 dans une petite ville conservatrice, Piet Retief, est est la fille de Abraham et Sannie Laing, des sud-africains qui blancs. Ses grands-parents, et ses arrières-grands-parents étaient également blancs. Mais la nature ou plutôt la génétique avait joué un tour à la famille, un tour qui à l’époque de l’apartheid pouvait s’avérer problématique.
Elevée dans une zone rurale par ses deux parents, adhérents au parti national pro-apartheid, Sandra avait vécu ses premières années d’enfance heureuse, dans un environnement blanc. Ses cheveux crépus et sa peau sombre étaient néanmoins remarqués par tous, et Sandra se souviendra plus tard que sa mère lui disait "d’éviter le soleil" (sans doute pour ne pas "noircir" davantage). Les enseignants détournaient les yeux quand les autres élèves l’appelaient "Kaffir" (une façon péjorative d’appeler les Noirs en Afrique du Sud sous l’apartheid NDLR).
Un jour de 1966, alors qu’elle était élève depuis plus de cinq ans à la "Deborah Retief boarding school", elle fut exclue et deux policiers la raccompagnèrent au domicile familal. Son père pleura en apprenant la nouvelle et essaya de lui expliquer qu’elle devrait désormais fréquenter une école pour Noirs ou pour Métis.
La communauté rurale dans laquelle la famille vivait commença à mettre à l’écart Sandra et sa famille : elle était ignorée à l’église, neuf écoles refusèrent de l’admettre, les marchands de glace refusaient de la servir...Abraham Laing engagea une lutte qui allait durer plusieurs années afin que sa fille soit reclassée "Blanche". Entretemps, Sandra avait fini par trouver refuge dans une école qui se trouvait à 900 km du domicile familial.
En 1967, elle fut reclassée Blanche. La loi avait changé suite à la campagne menée par son père et stipulait désormais que toute personne née de deux parents blancs ne pouvait appartenir à un autre groupe racial. Des tests sanguins avaient prouvé qu’elle était la fille biologique de Abraham et Sannie.
Interrogée en 2003 par le journal britannique "The Guardian", Sandra Laing avouait se sentir plus à l’aise au milieu des Noirs. A l’âge de 16 ans, elle s’était enfuie pour le Swaziland avec Petrus Zwane, un sud-africain noir vendeur de légumes et employé de ses parents, ce qui provoqua la colère de son père, qui menaça de l’abattre d’abord, et de se suicider ensuite si elle remettait les pieds à la maison.
Lors de son retour en Afrique du Sud, elle dut se résoudre à vivre dans un township (nom de quartier pauvre où vivaient les Noirs NDLR) sans eau courante, sans électricité...En pleine période d’apartheid, Sandra Laing dût se séparer de ses deux enfants car étant désormais blanche, elle ne pouvait les garder que si elle était reclassifiée métis, comme eux l’étaient.
Officiellement reclassée blanche, elle ne pouvait pas vivre avec ses enfants car selon les lois de l’apartheid, des gens de race différentes ne pouvaient pas vivre ensemble sous le même toit. Les autorités lui firent savoir qu’elle aurait besoin du consentement de son père pour être reclassée comme métis, mais ce dernier refusa de donner son approbation. Néanmoins Sandra Laing changerait encore une fois de catégorie en étant reclassée grâce à ses efforts dans la catégorie "métis", en 1981.
Elle fut expulsée de la ville où elle vivait lorsque le quartier fut démoli pour faire de la place aux Blancs, tandis que Petrus, son compagnon, devint alcoolique et violent. Elle se résolut à confier ses enfants à l’assistance publique, la décision la plus difficile de sa vie selon elle. Elle ne les retrouverait que dix ans plus tard.
Dans les années 80, elle essaya de rentrer en contact avec sa famille, et apprit que son père était décédé. Elle se remaria, puis eut trois autres enfants après avoir été réunie avec les deux autres (ceux qu’elle avait laissés à l’assistance publique). En 2000, un journal sud-africain, le "Sunday Times" la retrouva, alors qu’elle vivait dans un township, et arrangea une réunion avec sa famille. Sa mère y participa, (c’était quelques mois avant qu’elle ne meurt).
Mais les deux frères de Sandra, qui passaient pour des partisans de l’extrême-droite sud-africaine, refusèrent tout contact avec elle. Les profits du livre publié sur sa vie lui revinrent, ce qui lui permit de monter une petite affaire.
La société Miramax, qui a publié "when she was white", s’est dite intéressée par le projet de faire adapter le livre sur sa vie en film. En 2003, Sandra Laing confiait à la BBC qu’elle essayait d’oublier son passé et de vivre une nouvelle vie : " J’aurais aimé que Nelson Mandela soit notre président que je suis née. Peut-être que je n’aurais pas quitté la maison, j’aurais achevé mes études, et j’aurais vu mes frères tout le temps".
Voir un Documentaire sur Sandra Laing :
http://www.youtube.com/watch?v=cYZyvxpsCjQ
Source: grioo
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