Le dialogue national promis par le président Ghazouani se heurte aux exigences d’une opposition méfiante qui pose certains préalables qu’elle juge indispensables à la réussite d’une telle concertation. Les conclusions d’un dialogue précédent sont restée lettre morte.
La classe politique mauritanienne se prépare au dialogue, après un appel lancé par le président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani. Le chef de l’État exprime ainsi «une conviction pleine et entière» au sujet «de la concertation et du dialogue» qui offrent les meilleurs outils «de gestion des affaires publiques et de traitement des questions nationales». Mais au-delà de la profession de foi, les obstacles sur la voie du dialogue sont bien réels.
Mohamed Maouloud, leader de l’Union des Forces de Progrès (UFP), considère que «cette fois, il y a trois garanties à exiger par tous les acteurs politiques, pour éviter un nouveau dialogue complètement inutile, qui ne servirait qu’à faire gagner du temps au pouvoir en place.»
L’opposant de l’UFP résume ces prérequis en trois points «la première des garanties, c’est l’implication du président de la République qui doit être garant de la mise en œuvre des résultats. La deuxième exigence est liée à la mise en place d’un mécanisme consensuel, une commission de suivie pour la mise en œuvre de toutes les décisions, toutes les recommandations, à l’issue des Assises. Enfin, la grande la plus importante garantie, c’est celle de la mobilisation de toutes les forces démocratiques et du peuple mauritanien, afin de veiller à la mise en œuvre des conclusions du dialogue. La difficulté de mise en œuvre des accords est toujours plus forte que l’adoption des résolutions pendant les Assises» énumère-t-il.
Mohamed Thiam, chargé de communication de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), explique que «la position de AJD/MR par rapport au dialogue est très claire, le président de la République doit déclarer que c’est lui-même l’initiateur de cette concertation. En plus, nous avons posé des préalables à la participation: l’officialisation des langues nationales, le retrait de la loi d’orientation sur l’éducation nationale et l’abrogation de la nouvelle loi sur les partis politiques».
Mais pour le coordinateur du dialogue national, la proposition du président est «une initiative politique stratégique, sans contraintes, dans un contexte dépourvu de crise politique, tenant compte des engagements de Mohamed Cheikh El Ghazouani pendant la campagne pour l’élection présidentielle du 29 juin 2024, conforme aux aspirations de la classe politique et aux besoins de la société, pour construire dans le futur, une Mauritanie plus prospère, plus unie, plus fraternelle et peut être plus juste» avait-il promis lors d’une conférence de presse tenue début avril à Nouakchott.
Il faut rappeler que les conclusions d’un dialogue précédent, entre la majorité et une frange de l’opposition, ayant débouché sur la signature d’un pacte républicain, articulé autour de 18 points, sont restée lettre morte. D’oû les préalables de l’opposition.
Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Source : Le360 Afrique
- Maroc
La classe politique mauritanienne se prépare au dialogue, après un appel lancé par le président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani. Le chef de l’État exprime ainsi «une conviction pleine et entière» au sujet «de la concertation et du dialogue» qui offrent les meilleurs outils «de gestion des affaires publiques et de traitement des questions nationales». Mais au-delà de la profession de foi, les obstacles sur la voie du dialogue sont bien réels.
Mohamed Maouloud, leader de l’Union des Forces de Progrès (UFP), considère que «cette fois, il y a trois garanties à exiger par tous les acteurs politiques, pour éviter un nouveau dialogue complètement inutile, qui ne servirait qu’à faire gagner du temps au pouvoir en place.»
L’opposant de l’UFP résume ces prérequis en trois points «la première des garanties, c’est l’implication du président de la République qui doit être garant de la mise en œuvre des résultats. La deuxième exigence est liée à la mise en place d’un mécanisme consensuel, une commission de suivie pour la mise en œuvre de toutes les décisions, toutes les recommandations, à l’issue des Assises. Enfin, la grande la plus importante garantie, c’est celle de la mobilisation de toutes les forces démocratiques et du peuple mauritanien, afin de veiller à la mise en œuvre des conclusions du dialogue. La difficulté de mise en œuvre des accords est toujours plus forte que l’adoption des résolutions pendant les Assises» énumère-t-il.
Mohamed Thiam, chargé de communication de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), explique que «la position de AJD/MR par rapport au dialogue est très claire, le président de la République doit déclarer que c’est lui-même l’initiateur de cette concertation. En plus, nous avons posé des préalables à la participation: l’officialisation des langues nationales, le retrait de la loi d’orientation sur l’éducation nationale et l’abrogation de la nouvelle loi sur les partis politiques».
Mais pour le coordinateur du dialogue national, la proposition du président est «une initiative politique stratégique, sans contraintes, dans un contexte dépourvu de crise politique, tenant compte des engagements de Mohamed Cheikh El Ghazouani pendant la campagne pour l’élection présidentielle du 29 juin 2024, conforme aux aspirations de la classe politique et aux besoins de la société, pour construire dans le futur, une Mauritanie plus prospère, plus unie, plus fraternelle et peut être plus juste» avait-il promis lors d’une conférence de presse tenue début avril à Nouakchott.
Il faut rappeler que les conclusions d’un dialogue précédent, entre la majorité et une frange de l’opposition, ayant débouché sur la signature d’un pacte républicain, articulé autour de 18 points, sont restée lettre morte. D’oû les préalables de l’opposition.
Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Source : Le360 Afrique
- Maroc