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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

QUELLE POLITIQUE POUR LES FLAM/RENOVATION ?


QUELLE POLITIQUE POUR LES FLAM/RENOVATION ?
Depuis février 2006, on a beaucoup palabré sur ce que certains n’ont pas manqué de présenter comme l’événement le plus important en Mauritanie depuis le 03 août 2005, date du renversement de la dictature de Ould Taya. La scission au sein des FLAM qui a vu la naissance des FLAM/RENOVATION a toujours été présentée aussi bien par les rénovateurs que par les observateurs avertis, comme étant dû à une simple question de divergence stratégique sur la conduite d’une même ligne politique. Si non, quelques rares activistes politiques parlaient de fracture entre une aile dure et une autre présentée comme la modérée du mouvement.

A notre avis toutes ces analyses ont péché par omission de la question de fond, qui est celle de la vision que se font chacune de ces tendances de la question nationale et sociale mauritanienne, peut-être par méconnaissance de la réalité des FLAM ou par oubli de la prise en compte de son histoire. Les conditions de l a création des FLAM en 1983 sont aujourd’hui assimilées par le plus mauvais élève de CM2 en Mauritanie, nul besoin donc d’y revenir. Le fait que cette organisation ait été une fédération de quatre anciennes structures indépendantes, a fait que sa ligne politique a toujours été l’objet d’un consensus très serré, dans lequel nul ne peut se retrouver à 100%. Si les FLAM ont pu à certains moments produire des orientations politiques aussi différentes les unes que les autres, elles n’ont jamais pu définir un quelconque projet de société. Pourtant, d’aucuns ont toujours assimilé la lutte des FLAM à une simple lutte identitaire et culturelle alors que les FLAM en elles-mêmes n’ont jamais accouché d’un projet culturel pour la Mauritanie. Pourquoi tout ça ? Parce que tout simplement il est beaucoup plus facile, au nom d’une unité de façade, de s’entendre sur du global comme une orientation de politique générale, que sur du particulier qui risquerait de fissurer la coque de la périphérie protectrice du mouvement. Il fallait, pour certains, avec des ambitions inavouées et souvent inavouables, jouer la carte du blocage et du statu quo en attendant des jours « meilleurs ». Je me rappelle encore cette soirée à Paris, quand Chbih O/ Cheikh Melainine président du Front Populaire, une très jeune organisation politique par rapport aux FLAM, nous demandait de produire notre projet de société pour pouvoir engager des discussions avec son parti. Quelle honte !

Depuis toujours, le débat au sein des FLAM a été focalisé autour de la question de la gestion territoriale du pays, présentée par certains comme le seul sésame qui puisse régler les questions nationales et sociales mauritaniennes. Comme si l’état unitaire fort et centralisé de la Chine ou de la France, l’état fédéral de la Russie ou des USA, l’indépendance de l’Erythrée ou l’éclatement de la fédération du Mali avaient réussi à régler et à faire disparaître les questions nationales et sociales dans ces pays respectifs. Les positions officielles du fédéralisme et ensuite de l’autonomie, qui n’ont d’ailleurs jamais pu être explicitées par les « maîtres penseurs » du mouvement, n’ont été que des consensus de dernière heure des congrès qui se sont toujours terminés en queue de poisson sans qu’un document final n’ait pu être produit. A chaque congrès, un bureau élu, qui n’a d’ailleurs jamais respecté ses engagements, a été chargé de continuer la réflexion en collaboration avec le Conseil National qui n’a d’existence que de nom. Des centralistes aux indépendantistes, il a toujours fallu trouver une position qui doit, non pas refléter la vraie vision d’une majorité même consensuelle, mais permettre le maintien de la cohésion et de l’unité à tout prix. Cette stratégie a toujours fait que les FLAM ont toujours navigué sans boussole, et dans le vide absolu le plus total. Le passif humanitaire légué par la dictature déchue de Ould Taya y a aussi jeté de son piment dans les tensions internes de l’organisation. Des partisans de « la vengeance à tout prix contre les maures » aux adeptes du pacifisme de Gandhi, la cohabitation devenait de jour en jour intenable.

Pour gérer une telle situation, il fallait des règles et une discipline strictes. Malheureusement, c’est tout le contraire qui existât, et ceci de bonne guerre. La direction actuelle devait tout faire pour gérer l’organisation selon les intérêts de sa vision personnelle et particulariste de la situation politique du pays. Jamais depuis 1991 le conseil national n’a été convoqué pour travailler sur une quelconque question politique. Jamais d’ailleurs il ne s’est réuni entre 1998 et 2005 malgré les incessants rappels faits au président, qui tenait seul, avec l’aide et l’appui de ses « baye fall » à piloter le navire comme le pire des despotes, au nom d’intérêts purement partisans. La seule réunion que le conseil national a connue de son histoire, était due au fait que le président était accusé de détournement de fonds par un militant.
La stratégie politique est toujours tributaire du projet politique et non le contraire. La scission des FLAM, si elle est d’essence stratégique, c’est que les deux tendances n’ont jamais eu la même vision de ce que devrait être la Mauritanie de demain. D’où la nécessité pour les FLAM/RENOVATION de se démarquer de ce concept flou d’autonomie, manipulable à merci, qui tantôt est plus proche de l’indépendance, tantôt est assimilé à la décentralisation. Le mariage FLAM s’était fait, non par amour, ni par une même vision de l’avenir, mais par contrainte sociale du fait tout simplement que les conjoints souffraient d’un même mal : l’exclusion sociopolitique et économique de la communauté noire de Mauritanie. C’était un mariage à l’africaine.

Dans nos traditions, l’endogamie n’est pas seulement une question de nécessité de conservation de son identité, mais aussi et surtout une stratégie économique de maintien de l’héritage commun au sein de la famille. Quand les problèmes s’accumulent, soient la famille renforce sa cohésion, soit elle se disloque au cas où elle n’arriverait plus à faire la part des choses entre le projet originel unificateur et les malheurs passagers du moment. C’est la difficulté qu’ont certains à faire de la différence entre les questions nationale et sociale de la Mauritanie d’une part, et le passif humanitaire de Taya qui est une simple question de justice et de droits de l’homme qui ne peut en aucun cas faire l’objet d’un projet de société qui lui est éminemment politique. A moins qu’on ne veuille manipuler nos souffrances, pour une fois encore des intérêts particularistes. Si aujourd’hui des organisations de droits de l’homme partisanes d’un mode de règlement du passif qui n’est pas celui adopté par le pouvoir refusent de s’impliquer dans le processus politique en cours, je dis bien politique, je les comprendrais mieux que les mouvements politiques qui adopteraient la même position. Parce que tout simplement elles ne sont ni de la même nature, ni de la même essence.

Les FLAM/RENOVATION ont tenu, à travers le mémorandum distribué le dimanche 07 mai 2006 à Nouakchott, à baliser les grandes lignes d’un projet politique porteur pour une Mauritanie unie et fraternelle. Le Pacte de réconciliation nationale, par son caractère solennel, exige un engagement national pour une unité nationale. Il ne s’agira plus de simples mesures juridiques et administratives, mais de la parole donnée. Si la décentralisation par le transfert de pouvoirs aux collectivités locales et territoriales, et la déconcentration par la multiplication des tentacules de l’administration centrale dans ces mêmes collectivités peuvent aider à la résolution des questions centrales qui divisent les mauritaniens, elles ne constitueront en aucun cas les seules mesures nécessaires à la bonne et harmonieuse cohabitation entre mauritaniens. La décentralisation, qu’elle soit ainsi simplement nommée ou appelée fédéralisme ici, ou autonomie par là, devient de plus en plus un élément important de la promotion et du développement de la démocratie participative et de la citoyenneté. Elle n’est plus l’apanage des pays avec des problèmes de cohabitation nationale ou des pays à politique officiellement multiculturelle. Des états jacobins et centralistes comme la France, développent aujourd’hui et donnent de plus en plus de pouvoirs aux régions, aux conseils départementaux, et aux communes pour une meilleure démocratie participative.

Le principe est simple : ceux qui vivent les problèmes au quotidien sont les mieux placés et mieux motivés pour réfléchir et apporter des solutions. Cependant, pour régler les problèmes de cohabitation intercommunautaire et de discrimination, les grandes démocraties du monde à l’image de la France, de la Belgique et de la grande Bretagne par exemple, ont mis en place des mécanismes juridiques et sociaux de règlement des conflits liés aux discriminations. Il faut que la Mauritanie apprenne à se ressourcer chez les autres et essayer d’adapter les bonnes recettes à ses réalités. Chaque année, des centaines de cas de discrimination raciale sont jugées ou traitées à l’amiable par le système de médiation en Grande Bretagne et les coupables sont punis. EN 2005, plus de 2000 cas de plaintes pour discrimination ont été recensés par le médiateur de la république en France. Ceci existe grâce à la mise en place d’institutions indépendantes de lutte contre les discriminations. En Mauritanie, quelque soit le mode de gestion de l’état, sans une justice efficace et indépendante, sans une véritable politique de lutte contre les discriminations et de promotion de la tolérance raciale et tribale, les frustrations individuelles et collectives continueront toujours de peser sur les risques de dislocation de notre cher pays. Il faut prendre le taureau par les cornes. Et à ce titre, il faut que les populations lésées au premier rang desquelles les esclaves et anciens esclaves bénéficient pour une certaine durée, d’une politique économique et sociale particulariste et ciblée. C’est ce que sous d’autres cieux on a appelé discrimination positive ou « affirmative action ».

Contrairement à ce que pensent certains, la discrimination positive n’est pas un but ou une finalité en soi. C’est une simple stratégie de correction des disparités - qu’elles soient régionales, locales, ethniques ou individuelles- limitée dans le temps. Elle permet simplement d’essayer de rattraper le niveau de vie des plus favorisés. On ne pourra alors parler d’égalité des chances (même si je n’aime pas ce terme, car par essence les chances ne peuvent jamais être égales) ou d’égalité devant la loi que lorsque les déséquilibres socioéconomiques ont été plus ou moins aplanis. Les expériences menées en France et aux USA, malgré leurs différences d’approches et les critiques dont elles ont été l’objet, ont toutes donné des résultats encourageants et souvent très satisfaisants pour les bénéficiaires, et ont beaucoup contribué à calmer les tensions sociales. La dénégrification de l’armée et de la police mauritanienne par exemple, à défaut d’une réintégration totale des anciens militaires, doit être résolue par une approche osée de recrutement préférentiel de militaires et policiers d’origine négro-africaine pendant une certaine période. Ceci permettra aux noirs de Mauritanie de mieux se reconnaître et mieux avoir confiance dans les forces de sécurité qui les souvent beaucoup martyrisés ces dernières années.

L’originalité du projet de résolution des questions nationales et sociales des FLAM/RENOVATION tire aussi sa source de la prise en compte de la nécessité d’une vision holistique du développement qui est la seule garante d’une paix sociale durable et véritable. Les problèmes éducatifs, de la santé, la question agricole (à ne pas confondre avec la gestion domaniale des terres), la recherche scientifique, les infrastructures et les télécommunications, l’aide sociale, la bonne gouvernance et la promotion de la démocratie, toutes ces questions doivent être au centre du projet pour une meilleure cohabitation entre mauritaniens.

GRETZ ARMAINVILLIERS
Le 12/05/2006
Amadou alpha BA
A titre personnel
Vendredi 12 Mai 2006 - 09:43
Vendredi 12 Mai 2006 - 09:46
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