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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Ould Kaïge analyse la sortie de Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans Jeune Afrique: Le repère existe


Ould Kaïge analyse la sortie de Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans Jeune Afrique: Le repère existe
L’entretien accordé à Jeune Afrique (n° 2469. 4 au 10 Mai 2008) par Sidi Ould Cheikh Abdallahi, en tant que président de la République, est si lisse que le lecteur – proche de la Mauritanie, mais n’y vivant pas actuellement – est d’abord empêché d’opiner pour ou contre : pas de prise. «Avez-vous changé au contact du pouvoir? – Franchement cette drogue dont vous parlez, n’agit pas sur moi. Par contre, je suis beaucoup plus sujet au stress».

Est-ce que ce ‘stress’ explique le ‘satisfecit’ si appuyé à l'armée, l'attentisme en faveur du prédécesseur, l'amnistie de fait pour les crimes de 1987 à 1990 au moins, la persévérance vis-à-vis d'Israël (au moins cette ambassade permet-elle d'avancer les thèses et expériences mauritaniennes pour débloquer la question de Palestine?).

La médication, le président la connaît. «Quelle personnalité vous a le plus marqué? – Moktar Ould Daddah ». Que Sidi Ould Cheikh Abdallahi a pratiqué et compris (notre conversation du 16 Avril 2006, rapporté dans ces colonnes-mêmes).

Alors pourquoi ne pas gouverner et présider de même? L’armée, associée à la construction nationale et non pas l’Etat ou le gouvernement dans son obédience.

Que si elle se révolte d’être subordonnée, alors elle montrera – ses chefs montreront – qu’après avoir détruit la légitimité et les chances d’une évolution politique intérieure et d’une solution nationale à la guerre du Sahara, elle persiste à ne pas comprendre le pays, le peuple qu’elle a charge de sécuriser mais pas de dominer ni de contrôler. Ceux qui ont commis des fautes ou des crimes sont passibles de la justice, combien de fois des ministres ou de hauts fonctionnaires de Moktar Ould Daddah ont été démis et laissés à la disposition de la justice. Les militaires ont tenté le procès du fondateur (chronique anniversaire du 20 Novembre 1980, Le Calame éd. 14 Novembre 2007), ils y ont de fait renoncé faute de pièces et de témoins. S’il en va de même pour l’exilé du Qatar, on le verra en instruisant par contumace les vingt ans de dictature de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, et si celui-ci est innocenté des terribles rumeurs et soupçons qui pèsent sur lui, il pourra (devra) rentrer dans son pays la tête haute. La relation diplomatique avec Israël a été l’achat par l’ancien régime de sa notation favorable aux Etats-Unis et à la Banque mondiale, et peut-être aussi d’une sécurité rapprochée du président régnant, assurée par les meilleurs services secrets du monde. Aucun compromis n’était possible, sous aucun prétexte, pour Moktar Ould Daddah qui – président en exercice de l’O.U.A. – délégua à son ami Léopold Sédar Senghor toute présidence de groupes de négociation ou de contact, et qui convertit ses pairs d’Afrique subsaharienne à la cause palestinienne. Une correspondance argumentée peut être publiée.

En somme, sans qu’il y ait à prendre position vis-à-vis de l’armée, ou plutôt de ses chefs, ni même du passé subi par les Mauritaniens depuis 1978, il suffirait (faudrait) que soit affirmée la prééminence de la période fondatrice sur ce qui a suivi, que soit proclamé le repère national. Ce n’est toujours pas fait. Références dans le discours officiel –jusqu’à présent, une seule évocation sans développement, sauf erreur de ma part. Gestes forts et solennels comme la dénomination à donner par exemple à l’Université et ou à une grande avenue de la capitale, celle de l’Indépendance, voire à la route de l’Espoir (combiner ces noms initiaux, voulus par Moktar Ould Daddah et ses coéquipiers, dont Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour la route, avec celui du fondateur – les Français l’ont fait pour la place de l’Etoile-Charles-de-Gaulle, à Paris). L’Indépendance, l’Espoir – Moktar Ould Daddah. Geste aussi vis-à-vis de la fondation qui porte son nom, qu’elle devienne – par la loi – nationale et d’utilité publique puisqu’à l’évidence ses buts et son désintéressement sont nationaux, et qu’elle soit dotée des possibilités matérielles et juridiques pour accueillir les dons et concours de bienfaiteurs publics et privés, mauritaniens certes, étrangers surtout afin de faire vraiment masse. Cette reconnaissance est souhaitée par les donateurs, tenus par leurs propres législations nationales.

Le repère ainsi proclamé – il n’a jamais cessé d’exister dans l’âme des Mauritaniens –, les dictatures qui suivirent et ont perduré jusqu’il y a deux ans – sanglantes, souvent – trouveront leur place.

L’édifice construit sous l’ancien régime m’avait douloureusement frappé : ce palais présidentiel gigantesque, climatisé et sans rapport aucun avec la sobriété et la modestie mauritaniennes, sans style national non plus. La Mauritanie qui coïncidait avec ses dirigeants et réciproquement – celle où j’ai vécu à mes vingt et trente ans – avait une présidence modeste et belle - tranquille - en pierre d'Atar, sans grilles ni barrières, un planton somnolent et aimable assis sur une mauvaise chaise de métal. Le président de la République, s'il priait publiquement, s'y adonnait au milieu de ses concitoyens – comme (je crois) le souhaite l'Islam, car c'est là l'attitude religieuse que d'être parmi tous quand on est devant Dieu – enfin et surtout il n'y avait pas de palais ni dans Nouakchott ni ailleurs, et le mot-même n'existait pas... le bureau-salon de travail de Moktar Ould Daddah n'était pas immense, le jour y était donné par le désert au seuil duquel il avait été bâti, décoration : l’Encyclopédie musulmane. La limite de la capitale vers le nord était là, on voyait le sable rouge et les euphorbes de partout, on était assis à côté du fondateur, encore si jeune, à pouvoir le toucher – on était en Mauritanie, seulement en Mauritanie – au lieu de ces distances infinies où l'on se trouve les uns des autres dans des pièces trop vastes et où l'extérieur semble banni, au lieu des mobiliers dorés faux Louis-XV, d’un Proche-Orient, certes nostalgique du pays de Chinguetti, mais incapable – pétrole et guerres – d’en vivre le témoignage.

En 2001, le nouveau palais présidentiel m’avait choqué, les grilles partout y compris devant l’ancienne présidence, l’aspect général et les dimensions des bâtiments, leur couleur-même. En 2006, les barbelés, la hauteur des murailles, les tours de guets, les engins de guerre aux abords, m’inquiétèrent. Désaffecter et faire de tout cela une extension de l’Université ou de l’Hôpital national. Revenir aux matériaux, aux plans simples, aux dimensions paisibles d’une Mauritanie qui me semble peu chez elle dans l’architecture postérieure à 1978. Naguère, les maisons particulières et villas n’étaient pas entourées de murailles ou de grilles : simplement des patios et la tente, la case dans le voisinage immédiat.

Mais je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas.

J’avais déjà péché en apportant la réplique à Ely Ould Mohamed Vall sur son appréciation du passé, son amalgame de la dictature et de la période fondatrice (Jeune Afrique . n° 2376 .23 au 29 Juillet 2006 & n° 2384 17 au 23 Septembre 2006) Il est vrai que si – lui – n’était pas lisse dans le texte, il n’avait pas non plus la sincérité du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi : tout simplement parce que lié à toute la succession du 10 Juillet 1978, l’heureux putschiste du 3 Août 2005 ne pouvait admettre la légitimité, même posthume et rétrospective, de Moktar Ould Daddah – au contraire de l’actuel président de la République, qui fait profession de foi. Détail? celui-ci ne disait jamais «négro-mauritanien», la locution n’existait même pas, mais parlait de «compatriotes du Fleuve», publiquement ou en conversation courante.

Ould Kaïge
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Source: Le Calame
(M)
Mercredi 14 Mai 2008 - 20:28
Mercredi 14 Mai 2008 - 20:33
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