La tournure qu’est en train de prendre ces derniers temps la loi d’orientation sur l’éducation en Mauritanie convoque OLAN dans la nécessité de rappeler ses fondamentaux. Si les conséquences désastreuses de cette loi que de nombreux mauritaniens combattent aujourd’hui donnent raison à OLAN dans sa juste analyse au moment de son vote, il nous parait utile de rappeler que notre message originel et central a toujours été la nécessité d’officialiser nos langues.
Au-delà de ses nombreux pièges et imperfections, cette loi d’orientation a, de notre point de vue, surtout commis une faute d’inversion qui s’est révélée être une manœuvre dilatoire de la part de nos gouvernants pour écarter du même coup le français et l’officialisation des langues négro-africaines, renvoyée à plus tard, voire à jamais.
L’ordre préconisé par OLAN a toujours été l’officialisation des langues pulaar, soninke et wolof d’abord, ce qui aurait pour conséquence logique de les introduire dans l’enseignement et dans l’administration.
Dès la publication de notre mémorandum à la création d’OLAN, nous posions un diagnostic de la discrimination linguistique qui frappe une partie de notre population.
« L’inégalité culturelle actée constitutionnellement, induite par une telle graduation des langues nationales, ne peut que poser problème.
Notre pays, déjà si heurté de par son histoire récente, et interpellé à juste raison sur sa capacité à faire nation, a de tout temps été traversé par ce débat sur l’égalité linguistique et culturelle. Les membres des communautés linguistiques non hassanophones se voient écartés de la citoyenneté par le fait même d’être discriminés linguistiquement.
Jusque-là l’Etat, sous la pression des lobbys panarabistes a construit de manière décomplexée une politique linguistique tournée vers l’imposition de l’arabe comme langue de l’administration et de l’enseignement avec une moindre tolérance pour un bilinguisme concédant au français une place de plus en plus réduite à peau de chagrin. »
Et c’est la menace sur la place du français dans l’enseignement qui suscite aujourd’hui, et à juste titre, tant de remous. Le piège de la loi de l’orientation de l’éducation nationale, dénoncé dès le départ par OLAN, se révèle aujourd’hui au grand jour.
Et ses conséquences dressent de facto les parents d’élèves contre la politique d’arabisation outrancière qu’OLAN n’a eu de cesse de dénoncer depuis sa création. OLAN n’a eu de cesse de rappeler que l’officialisation des langues nationales est le point de départ réel d’une solution à la discrimination dont sont victimes les négro-africains.
Face à cette situation, OLAN réaffirme une position de principe ferme : l’officialisation de toutes nos langues nationales.
Celle-ci est seule à même de garantir le principe d’égalité de traitement entre nos langues et celui de justice contenu dans notre devise nationale. La seule proposition qui vaille pour nous aujourd’hui est celle de l’officialisation, de celle-ci découlent naturellement toutes les autres conséquences : leur enseignement à tous les niveaux et leur usage par l’administration.
Nouakchott, 16 novembre 2024
OLAN
Source : Cridem - (Le 17 novembre 2024)
Au-delà de ses nombreux pièges et imperfections, cette loi d’orientation a, de notre point de vue, surtout commis une faute d’inversion qui s’est révélée être une manœuvre dilatoire de la part de nos gouvernants pour écarter du même coup le français et l’officialisation des langues négro-africaines, renvoyée à plus tard, voire à jamais.
L’ordre préconisé par OLAN a toujours été l’officialisation des langues pulaar, soninke et wolof d’abord, ce qui aurait pour conséquence logique de les introduire dans l’enseignement et dans l’administration.
Dès la publication de notre mémorandum à la création d’OLAN, nous posions un diagnostic de la discrimination linguistique qui frappe une partie de notre population.
« L’inégalité culturelle actée constitutionnellement, induite par une telle graduation des langues nationales, ne peut que poser problème.
Notre pays, déjà si heurté de par son histoire récente, et interpellé à juste raison sur sa capacité à faire nation, a de tout temps été traversé par ce débat sur l’égalité linguistique et culturelle. Les membres des communautés linguistiques non hassanophones se voient écartés de la citoyenneté par le fait même d’être discriminés linguistiquement.
Jusque-là l’Etat, sous la pression des lobbys panarabistes a construit de manière décomplexée une politique linguistique tournée vers l’imposition de l’arabe comme langue de l’administration et de l’enseignement avec une moindre tolérance pour un bilinguisme concédant au français une place de plus en plus réduite à peau de chagrin. »
Et c’est la menace sur la place du français dans l’enseignement qui suscite aujourd’hui, et à juste titre, tant de remous. Le piège de la loi de l’orientation de l’éducation nationale, dénoncé dès le départ par OLAN, se révèle aujourd’hui au grand jour.
Et ses conséquences dressent de facto les parents d’élèves contre la politique d’arabisation outrancière qu’OLAN n’a eu de cesse de dénoncer depuis sa création. OLAN n’a eu de cesse de rappeler que l’officialisation des langues nationales est le point de départ réel d’une solution à la discrimination dont sont victimes les négro-africains.
Face à cette situation, OLAN réaffirme une position de principe ferme : l’officialisation de toutes nos langues nationales.
Celle-ci est seule à même de garantir le principe d’égalité de traitement entre nos langues et celui de justice contenu dans notre devise nationale. La seule proposition qui vaille pour nous aujourd’hui est celle de l’officialisation, de celle-ci découlent naturellement toutes les autres conséquences : leur enseignement à tous les niveaux et leur usage par l’administration.
Nouakchott, 16 novembre 2024
OLAN
Source : Cridem - (Le 17 novembre 2024)