Nos berbères ont été dissouts dans les mythes fondateurs du néo-nationalisme mauritanien. Alors qu’au Maroc et en Algérie, dans ce qu’on appelle le socle du Maghreb centrale, la renaissance culturelle Amazigh est en effervescence, chez nous on refuse toujours d’admettre l’évidence. Les historiens sont pourtant formels.
A commencer par Ibn Khaldoun, lequel dans son Histoire des Berbères dit ceci : «"Depuis les temps les plus anciens, cette race d’hommes habite le Maghreb dont elle a peuplé les plaines, les montagnes, les plateaux, les régions maritimes, les campagnes et les villes" (Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, Paris, Geuthner, 1999 p. 167).».
Concernant la présence des berbères en Mauritanie, donnons la parole à un autre historien : «Il faut noter l’existence, dans cette région, de manuscrits en berbère, écrits en caractères arabes, à thèmes religieux. Dans cette région, toujours, a existé également l’habitude de commenter le Coran et les textes fondamentaux de l’islam en berbère. (voir Catherine Taine-Cheikh, "Langues, savoirs et pouvoirs en milieu maure", in Les Cahiers de l’IREMAM, 13/14- Elites du monde nomade touareg et maure, Aix-en-Provence, 2000. pp : 167-184.)
Catherine Taine-Cheikh, dans l’article sus-cité, affirme que l’un de ses informateurs berbérophones lui a rapporté qu’il y a vingt ou trente ans, il a fait ses études dans une école au Sud-ouest mauritanien et c’est en berbère que le Coran et les textes coraniques étaient commentés.
Dans son livre "Histoire de l’Afrique du Nord" (Payot, 1951, 1969, 1994), Charles-André Julien affirme dit : "Au moment même où les tribus arabes prenaient pied sur le sol du Maghreb par le sud-est, un autre groupement nomade, berbère celui-là, se formait dans le Sahara occidental et se préparait, lui aussi, à déferler sur l’Afrique du Nord par le sud-ouest. C’était les Sanhadja voilés, que l’histoire connaît sous le nom d’Almoravides. En l’espace d’à peine un demi-siècle, ils allaient constituer dans la partie occidentale du pays et en Espagne un immense empire berbère." (p. 417)
Cette dynastie berbère connue sous le nom des Almoravides eut pour cellule originaire une puissante tribu sanhadjienne du Sahara dont le berceau était l’Adrar de Mauritanie. Il faut noter que suite à leur défaite face aux tribus arabes Beni Hassan et leur sujétion, au XIVe siècle, les Berbères se sont investis dans la connaissance religieuse et sont devenus des lettrés (marabouts) et c’est là que leur arabisation a commencé à prendre de l’importance.
Dans son ouvrage publié en 1953, Francis Nicolas fournit des éléments concernant la population zénaga ; il précise les quatre grands groupements de tribus berbères et donne le nombre de locuteurs au début des années 1950. Ainsi il estime le nombre de berbérphones à 13300 sur les 29000 composant les tribus berbères. A cette époque déjà, la langue berbère (zénaga) a perdu du terrain face à l’arabe. Les raisons de ce recul de la langue berbère s’expliquent principalement par sa non-reconnaissance et le fait que la scolarisation se fait en arabe uniquement. Aujourd’hui le nombre de berbérophones en Mauritanie n’excède pas 5000.
Le site ethnologue.com avance le chiffre de "200 à 300" ce qui nous semble en deçà de la réalité. Mais cela nous renseigne sur le danger qui guette la langue berbère en Mauritanie qui risque de disparaître rapidement si rien n’est fait pour sa protection et son développement. Le linguiste Kamal Naït-Zerrad, Professeur associé au Centre de Recherche Berbère à l’Inalco (Paris), quant à lui, suite à ses premières investigations en 2003 en Mauritanie, estime le nombre de berbérophones à environ 1000 individus.
La majorité des locuteurs de la langue berbère en Mauritanie sont des personnes d’un certain âge ; les jeunes sont très peu nombreux à la pratiquer. De sérieuses inquiétudes demeurent quant à la survie de la langue berbère en Mauritanie. .
NB: ce texte est tiré en particulier dans le site Amazig.ma
source : Mauriweb
A commencer par Ibn Khaldoun, lequel dans son Histoire des Berbères dit ceci : «"Depuis les temps les plus anciens, cette race d’hommes habite le Maghreb dont elle a peuplé les plaines, les montagnes, les plateaux, les régions maritimes, les campagnes et les villes" (Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, Paris, Geuthner, 1999 p. 167).».
Concernant la présence des berbères en Mauritanie, donnons la parole à un autre historien : «Il faut noter l’existence, dans cette région, de manuscrits en berbère, écrits en caractères arabes, à thèmes religieux. Dans cette région, toujours, a existé également l’habitude de commenter le Coran et les textes fondamentaux de l’islam en berbère. (voir Catherine Taine-Cheikh, "Langues, savoirs et pouvoirs en milieu maure", in Les Cahiers de l’IREMAM, 13/14- Elites du monde nomade touareg et maure, Aix-en-Provence, 2000. pp : 167-184.)
Catherine Taine-Cheikh, dans l’article sus-cité, affirme que l’un de ses informateurs berbérophones lui a rapporté qu’il y a vingt ou trente ans, il a fait ses études dans une école au Sud-ouest mauritanien et c’est en berbère que le Coran et les textes coraniques étaient commentés.
Dans son livre "Histoire de l’Afrique du Nord" (Payot, 1951, 1969, 1994), Charles-André Julien affirme dit : "Au moment même où les tribus arabes prenaient pied sur le sol du Maghreb par le sud-est, un autre groupement nomade, berbère celui-là, se formait dans le Sahara occidental et se préparait, lui aussi, à déferler sur l’Afrique du Nord par le sud-ouest. C’était les Sanhadja voilés, que l’histoire connaît sous le nom d’Almoravides. En l’espace d’à peine un demi-siècle, ils allaient constituer dans la partie occidentale du pays et en Espagne un immense empire berbère." (p. 417)
Cette dynastie berbère connue sous le nom des Almoravides eut pour cellule originaire une puissante tribu sanhadjienne du Sahara dont le berceau était l’Adrar de Mauritanie. Il faut noter que suite à leur défaite face aux tribus arabes Beni Hassan et leur sujétion, au XIVe siècle, les Berbères se sont investis dans la connaissance religieuse et sont devenus des lettrés (marabouts) et c’est là que leur arabisation a commencé à prendre de l’importance.
Dans son ouvrage publié en 1953, Francis Nicolas fournit des éléments concernant la population zénaga ; il précise les quatre grands groupements de tribus berbères et donne le nombre de locuteurs au début des années 1950. Ainsi il estime le nombre de berbérphones à 13300 sur les 29000 composant les tribus berbères. A cette époque déjà, la langue berbère (zénaga) a perdu du terrain face à l’arabe. Les raisons de ce recul de la langue berbère s’expliquent principalement par sa non-reconnaissance et le fait que la scolarisation se fait en arabe uniquement. Aujourd’hui le nombre de berbérophones en Mauritanie n’excède pas 5000.
Le site ethnologue.com avance le chiffre de "200 à 300" ce qui nous semble en deçà de la réalité. Mais cela nous renseigne sur le danger qui guette la langue berbère en Mauritanie qui risque de disparaître rapidement si rien n’est fait pour sa protection et son développement. Le linguiste Kamal Naït-Zerrad, Professeur associé au Centre de Recherche Berbère à l’Inalco (Paris), quant à lui, suite à ses premières investigations en 2003 en Mauritanie, estime le nombre de berbérophones à environ 1000 individus.
La majorité des locuteurs de la langue berbère en Mauritanie sont des personnes d’un certain âge ; les jeunes sont très peu nombreux à la pratiquer. De sérieuses inquiétudes demeurent quant à la survie de la langue berbère en Mauritanie. .
NB: ce texte est tiré en particulier dans le site Amazig.ma
source : Mauriweb