C’est l’indignation, la consternation et la colère qui prévalent dans la région Sud après l’assassinat de Shamsidine Dino Nema Aïdara, qui a été inhumé hier au cimetière musulman de Darou Salam. L’émoi était grand parmi ceux qui ont assisté aux obsèques de ce martyr de la paix en Casamance. Son fils déclare que la famille ne veut plus rester en Casamance, au moment où les acteurs du processus, le ministre Farba Senghor et le Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais, pointent du doigt les fossoyeurs de la paix, rapporte Sud Fm.
La famille de Shamsidine Dino Nema Aïdara a laissé éclater sa colère et son fils Khassimou Dino Aïdara souhaite quitter la Casamance dans les plus brefs délais. « On ne peut rester ici en Casamance. S’il y a des gens qui peuvent nous aider à quitter la Casamance, ils n’ont qu’à le faire, on ne veut plus rester en Casamance. Ma maman ne veut pas rester en Casamance, mes frères, nous tous nous voulons partir. C’est le jour même du décès que nous avons dit qu’on ne veut plus rester ici, parce que Shamsidine a tout fait pour la Casamance et si les Casamançais ont eu la volonté de le tuer, donc nous ne pouvons plus rester en Casamance », a martelé ce fils de Shamsidine Dino Nema Aïdara. Témoin de l’attaque contre son père, Khassimou a également été blessé. « Ils m’ont frappé sur la tête ; ils m’ont donné un coup de couteau au ventre. Je suis allé à Ziguinchor où j’ai été soigné. Franchement, je ne veux pas rester en Casamance, on ne veut plus rester en Casamance », confie Khassimou Dino Nema Aïdara.
Dr Moussa Cissé : « Il faut absolument que des assassinats de ce genre ne soient pas vains »
Le Collectif de cadres casamançais a aussi dénoncé et condamné avec la dernière énergie cet assassinat. Son Secrétaire général, Moussa Cissé, soutient qu’ils feront face aux fossoyeurs de la paix. « Nous disons simplement que le Collectif des cadres casamançais s’active dans le processus pour le retour d’une paix définitive en Casamance, que les Sages également s’activent de leur côté. Il y a quand même une synergie d’action entre les deux mouvements, mais en fait on n’avait pas réellement une unité d’action. En vérité, nous sommes horrifiés parce que, comme nous l’avons toujours dit, l’heure n’est plus à des tueries, l’heure est aujourd’hui au dialogue, à la discussion. Il faut que les gens arrivent à accepter de se parler, de discuter, d’échanger, de trouver une solution pérenne à cette crise qui dure depuis trop longtemps maintenant », avance le Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais. Le Dr Cissé poursuit en martelant : « Il faut qu’aujourd’hui tout le monde condamne sévèrement cet assassinat qui vient de se produire. Surtout que cela concerne des gens qui s’activent nuit et jour, matin et soir pour le retour de la paix en Casamance ; et c’est cela qui est horrible ». Par rapport à leur mission, le Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais est sans équivoque. « Cela ne peut pas nous arrêter. Il faut absolument que tous ceux qui s’activent pour la paix puissent le faire et que des assassinats de ce genre ne soient pas vains. Il est important que les gens puissent se dire aujourd’hui plus que jamais : nous devons nous souder, nous devons nous ceindre les reins pour continuer le combat, de manière à ce que nous puissions encore relever ce défi qui nous est lancé. Je pense que le problème fondamental est qu’on arrive à nous asseoir ensemble autour d’une table, cela me paraît nécessaire. Aujourd’hui, c’est vrai, chacun s’active de son côté ; on arrive à avoir des résultats, mais on laisse le champ libre aux fossoyeurs de la paix. C’est un appel que je lance solennellement pour que tous ceux qui s’activent autour de ce processus de paix puissent se retrouver et ensemble agir et faire front à tous les fossoyeurs de la paix », a déclaré le docteur Moussa Cissé, Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais.
Farba Senghor : « Comment les rebelles pourraient-ils tuer leur plus grand défenseur auprès du gouvernement, auprès de l’armée ? »
Du côté du gouvernement, le son de cloche est le même. Le chargé de mission auprès des Sages casamançais, Farba Senghor, par ailleurs ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, pointe un doigt accusateur sur ces fossoyeurs de la paix. « C’est le combattant de la paix qui est tombé. Il s’est donné corps et âme pour la paix en Casamance, pour servir le pays, pour servir le président de la République. Il est le plus grand défenseur des rebelles. Il connaît tous les camps rebelles et il n’y a pas un lieu que Chérif n’a pas foulé. Les rebelles le connaissent parfaitement, petits et grands, personne n’ignore le visage de Chérif ; ils savent parfaitement qui est Chérif, donc s’ils veulent tuer Chérif, ils ont beaucoup de possibilités pour le faire. Je suis persuadé que ceux qui ont fait cet acte-là ne veulent qu’arrêter le processus de paix, mais ce processus ne sera pas arrêté, car il y a une confiance profonde qui existe entre nous et le maquis », dira Farba Senghor. Très passionné par le sujet de la paix dans cette partie du pays, le ministre Farba Senghor ne peut s’empêcher de s’emporter et de rappeler avec regret les actions de Chérif Shamsidine Aïdara : « Il l’a dit, il y a longtemps, on peut marcher jusqu’à 2 heures, 3 heures, 4 heures du matin, à n’importe quelle heure, avant ce n’était pas possible. Parce qu’il y avait une incompréhension entre le gouvernement et le maquis. Mais cette incompréhension, c’est Chérif qui a tout aplani. Comment les rebelles pourraient-ils tuer leur plus grand défenseur, celui qui les défend auprès du gouvernement, auprès de l’armée ? Ceux qui ont fait ça veulent que la Casamance devienne une poudrière et qu’on retourne vers les camps. Je ne sais pas ce que révèlera l’enquête, mais c’est ma profonde conviction, ils auraient pu me tuer ou tuer d’autres personnes, parce qu’ils ne veulent pas qu’on arrive à la paix, mais Dieu est là, Dieu est grand ».
Le chargé de mission du président Wade auprès des Sages de la Casamance d’exprimer sa conviction : « Le problème, c’est le problème du maquis, c’est une affaire du maquis. Quiconque ne peut pas arracher cette conviction du maquis, ne peut pas interrompre le processus de paix. On sait qu’il y a beaucoup de personnes qui ne veulent pas que l’on aboutisse, qui ne veulent pas que le président de la République tienne promesse, qui ne veulent pas que Farba Senghor ou que Chérif ou que d’autres réussissent, qui voudraient eux-mêmes porter cette victoire vers la paix, on le sait. Nous tous, si nous voulons la même chose, si nous voulons la paix, pourquoi chercher à qui sera la victoire ? Donc je demande à tout le monde de continuer à œuvrer pour la paix et je remercie les Sages pour les gros efforts qui ont été consentis, avec tous ceux qui nous ont aidés, le gouverneur également, le président du Conseil régional et les populations de Casamance ».
Source: nettali
(M)
La famille de Shamsidine Dino Nema Aïdara a laissé éclater sa colère et son fils Khassimou Dino Aïdara souhaite quitter la Casamance dans les plus brefs délais. « On ne peut rester ici en Casamance. S’il y a des gens qui peuvent nous aider à quitter la Casamance, ils n’ont qu’à le faire, on ne veut plus rester en Casamance. Ma maman ne veut pas rester en Casamance, mes frères, nous tous nous voulons partir. C’est le jour même du décès que nous avons dit qu’on ne veut plus rester ici, parce que Shamsidine a tout fait pour la Casamance et si les Casamançais ont eu la volonté de le tuer, donc nous ne pouvons plus rester en Casamance », a martelé ce fils de Shamsidine Dino Nema Aïdara. Témoin de l’attaque contre son père, Khassimou a également été blessé. « Ils m’ont frappé sur la tête ; ils m’ont donné un coup de couteau au ventre. Je suis allé à Ziguinchor où j’ai été soigné. Franchement, je ne veux pas rester en Casamance, on ne veut plus rester en Casamance », confie Khassimou Dino Nema Aïdara.
Dr Moussa Cissé : « Il faut absolument que des assassinats de ce genre ne soient pas vains »
Le Collectif de cadres casamançais a aussi dénoncé et condamné avec la dernière énergie cet assassinat. Son Secrétaire général, Moussa Cissé, soutient qu’ils feront face aux fossoyeurs de la paix. « Nous disons simplement que le Collectif des cadres casamançais s’active dans le processus pour le retour d’une paix définitive en Casamance, que les Sages également s’activent de leur côté. Il y a quand même une synergie d’action entre les deux mouvements, mais en fait on n’avait pas réellement une unité d’action. En vérité, nous sommes horrifiés parce que, comme nous l’avons toujours dit, l’heure n’est plus à des tueries, l’heure est aujourd’hui au dialogue, à la discussion. Il faut que les gens arrivent à accepter de se parler, de discuter, d’échanger, de trouver une solution pérenne à cette crise qui dure depuis trop longtemps maintenant », avance le Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais. Le Dr Cissé poursuit en martelant : « Il faut qu’aujourd’hui tout le monde condamne sévèrement cet assassinat qui vient de se produire. Surtout que cela concerne des gens qui s’activent nuit et jour, matin et soir pour le retour de la paix en Casamance ; et c’est cela qui est horrible ». Par rapport à leur mission, le Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais est sans équivoque. « Cela ne peut pas nous arrêter. Il faut absolument que tous ceux qui s’activent pour la paix puissent le faire et que des assassinats de ce genre ne soient pas vains. Il est important que les gens puissent se dire aujourd’hui plus que jamais : nous devons nous souder, nous devons nous ceindre les reins pour continuer le combat, de manière à ce que nous puissions encore relever ce défi qui nous est lancé. Je pense que le problème fondamental est qu’on arrive à nous asseoir ensemble autour d’une table, cela me paraît nécessaire. Aujourd’hui, c’est vrai, chacun s’active de son côté ; on arrive à avoir des résultats, mais on laisse le champ libre aux fossoyeurs de la paix. C’est un appel que je lance solennellement pour que tous ceux qui s’activent autour de ce processus de paix puissent se retrouver et ensemble agir et faire front à tous les fossoyeurs de la paix », a déclaré le docteur Moussa Cissé, Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais.
Farba Senghor : « Comment les rebelles pourraient-ils tuer leur plus grand défenseur auprès du gouvernement, auprès de l’armée ? »
Du côté du gouvernement, le son de cloche est le même. Le chargé de mission auprès des Sages casamançais, Farba Senghor, par ailleurs ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, pointe un doigt accusateur sur ces fossoyeurs de la paix. « C’est le combattant de la paix qui est tombé. Il s’est donné corps et âme pour la paix en Casamance, pour servir le pays, pour servir le président de la République. Il est le plus grand défenseur des rebelles. Il connaît tous les camps rebelles et il n’y a pas un lieu que Chérif n’a pas foulé. Les rebelles le connaissent parfaitement, petits et grands, personne n’ignore le visage de Chérif ; ils savent parfaitement qui est Chérif, donc s’ils veulent tuer Chérif, ils ont beaucoup de possibilités pour le faire. Je suis persuadé que ceux qui ont fait cet acte-là ne veulent qu’arrêter le processus de paix, mais ce processus ne sera pas arrêté, car il y a une confiance profonde qui existe entre nous et le maquis », dira Farba Senghor. Très passionné par le sujet de la paix dans cette partie du pays, le ministre Farba Senghor ne peut s’empêcher de s’emporter et de rappeler avec regret les actions de Chérif Shamsidine Aïdara : « Il l’a dit, il y a longtemps, on peut marcher jusqu’à 2 heures, 3 heures, 4 heures du matin, à n’importe quelle heure, avant ce n’était pas possible. Parce qu’il y avait une incompréhension entre le gouvernement et le maquis. Mais cette incompréhension, c’est Chérif qui a tout aplani. Comment les rebelles pourraient-ils tuer leur plus grand défenseur, celui qui les défend auprès du gouvernement, auprès de l’armée ? Ceux qui ont fait ça veulent que la Casamance devienne une poudrière et qu’on retourne vers les camps. Je ne sais pas ce que révèlera l’enquête, mais c’est ma profonde conviction, ils auraient pu me tuer ou tuer d’autres personnes, parce qu’ils ne veulent pas qu’on arrive à la paix, mais Dieu est là, Dieu est grand ».
Le chargé de mission du président Wade auprès des Sages de la Casamance d’exprimer sa conviction : « Le problème, c’est le problème du maquis, c’est une affaire du maquis. Quiconque ne peut pas arracher cette conviction du maquis, ne peut pas interrompre le processus de paix. On sait qu’il y a beaucoup de personnes qui ne veulent pas que l’on aboutisse, qui ne veulent pas que le président de la République tienne promesse, qui ne veulent pas que Farba Senghor ou que Chérif ou que d’autres réussissent, qui voudraient eux-mêmes porter cette victoire vers la paix, on le sait. Nous tous, si nous voulons la même chose, si nous voulons la paix, pourquoi chercher à qui sera la victoire ? Donc je demande à tout le monde de continuer à œuvrer pour la paix et je remercie les Sages pour les gros efforts qui ont été consentis, avec tous ceux qui nous ont aidés, le gouverneur également, le président du Conseil régional et les populations de Casamance ».
Source: nettali
(M)