Les populations de la localité de NGaolé , située dans l’arrondissement de lexeiba II dans le département de R’Kiz sont revenus volontairement dans les années 1998 de leurs déportations du Sénégal. Ces concitoyens sont connus par leurs labeurs et leurs attachements indéfectibles à leur patrie et leurs nationalités Mauritaniennes.
Nous nous souvenons qu’ils étaient parmi les rares villages qui avaient résisté face aux forces armées et de sécurité qui s’étaient présentées pour les déporter manu militari vers le Sénégal.
Les petits fils de Penda Sarr , maîtres des connaissances ésotériques du fleuve , ayant vécu en complicité séculaire avec le <<jom mayo>> vivant la profondeur des eaux troubles de louguéré mayo ne pouvaient réaliser quitter ces terres de leurs ancêtres sans laisser des traces. La mémoire collective garde avec fierté, amour et jalousie les exploits historiques de leurs aïeux passés dans ces contrées.
C’est ainsi la période passée en déportation au Sénégal a été un calvaire pour eux. Dès que les conditions minima se sont présentées,ils ont décidé presque à l’unanimité de renter chez eux sans condition. Parce qu’au Sénégal quelque soit la solidarité des parents de l’autre rive et la quiétude sociale et personnelle qu’ils y trouvaient, ils étaient toujours étrangers. Leurs terres, leurs propriétés, leur histoire, c’est la Mauritanie.
En dépit de tout cela, à l’instar de tous ceux qui ont décidé de rentrer volontairement entre 1992 et 2000, ils vivent des situations de promiscuité difficiles. Les villages déguerpis étaient tous habités par de nouveaux venus (soit des mouçafirines ou des populations réinstallées pour exploiter les aménagements laissés durant la déportation). Ces nouveaux occupants prenaient toujours le soin de rebaptiser les localités et les superficies foncières, que les autorités administratives reprenaient officiellement. Une manière de vouloir légitimer leur occupation et officialiser leurs propriétés.
Depuis leur retour, leur vécu quotidien n’a pas été facile .Le combat est multidimensionnel. Les projets rizicoles aménagés avant leur déportation en exploitation par d’autres ne sont restitués qu’à moitié, les problèmes de santé sont énormes (la bilharziose et le paludisme font fléau) , l’école manque chaque année d’enseignants , l’état civil constitue un casse tête insoluble( les mesures successives prises n’étaient que ponctuelles) , les financements de lUNCACEM pour les campagnes agricoles demandent beaucoup d’acrobaties à cause des arriérés laissés par les exploitants antérieurs.
Au coeur de toutes ces complications se situent la reconnaissance des propriétés terriennes et leurs rétrocessions aux ayants droit. Ainsi le problème récurrent de contestation et de réclamation des terres a ressurgi après le retrait des eaux de crue du fleuve à NGaolé , juste avant la fête de korité 2007.
Comme d’habitude au début de la décrue les paysans vont défricher les surfaces cultivables au fur et à mesure des retraits des eaux. Sarel Torodo propriétaire d’un périmètre attenante au fleuve appelé falo s’est rendue à son champ avec ses voisines pour défricher et semer ses premières graines. A leur surprise les populations installées sur les lieux par l’administration se sont opposées à ce que ces travaux s’effectuent, alléguant que ces basses terres doivent leur revenir de droit vu qu’on leur a attribué les surfaces hautes jouxtant ce périmètre. Cette altercation s’est soldée par des bousculades physiques qui ont causé la chute de Sarel Torodo et son évacuation à l’hôpital de NDioum où elle s’est hospitalisée. Ses compagnons à savoir Djeine Boubou Cossa, Hawa Sarr , Dada Djeinaba NDiaye et Samba Dade se sont retrouvés incarcérés au commissariat de Léxeiba II , où de dernières informations ils devaient être déférés à Rosso.
L’analyse de ces faits démontre des entraves qui menacent de se dresser à l’encontre de la volonté politique exprimée par les nouvelles autorités à rechercher des solutions pour le règlement définitif des problèmes des déportés et du passif humanitaire. Ces inquiétudes seraient fondées à dire que des forces invisibles risquent de rechercher des alibis pour bloquer ce processus en cours de réalisation.A l’heure où la Mauritanie toute entière se prépare à accueillir le retour des déportés du Sénégal et du Mali, des situations contradictoires se produisent dans la vallée.
L’exploitation des terres du walo constitue un enjeu central des tensions intercommunautaires dans le sud du pays. L’ordonnance portant réorganisation foncière et domaniale 83127 du 5 juin 1981 source de multiples litiges dans l’attribution administrative des terres cultivables de la vallée du fleuve Sénégal et de la spéculation ambiguë sur la notion des terres mortes<<l’indirassa>> qu’interprète les administrateurs pour justifier les forfaits difficilement acceptables par les propriétaires terriens traditionnels. Contrairement à l’Indirassa les périmètres de décrue régulièrement cultivés doivent être exempts de ces polémiques.
Les administrateurs doivent veiller au traitement équitable des litiges qui se dressent surtout dans les zones susceptibles d’accueillir prochainement le retour des déportés. Si ceux qui sont sur place ne trouvent pas une administration et une justice indépendante qui les protègent, que leur quiétude est menacée, la gestion du dossier de retour peut se fragiliser. Le droit de propriété ne peut être reconnu qu’à celui justifiant la première acquisition.
Pour corroborer les ambitions affirmées du premier magistrat de la république et offrir un traitement équitable aux différents protagonistes de ce différend à NGaolé, il serait juste d’ordonner la libération des incarcérés à Lexeiba II et engager la procédure judiciaire pour départager les deux parties.
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Mamadou Elhoussein Kane Tél : 00 222 641 40 71
Email : doro125@yahoo.fr
Nous nous souvenons qu’ils étaient parmi les rares villages qui avaient résisté face aux forces armées et de sécurité qui s’étaient présentées pour les déporter manu militari vers le Sénégal.
Les petits fils de Penda Sarr , maîtres des connaissances ésotériques du fleuve , ayant vécu en complicité séculaire avec le <<jom mayo>> vivant la profondeur des eaux troubles de louguéré mayo ne pouvaient réaliser quitter ces terres de leurs ancêtres sans laisser des traces. La mémoire collective garde avec fierté, amour et jalousie les exploits historiques de leurs aïeux passés dans ces contrées.
C’est ainsi la période passée en déportation au Sénégal a été un calvaire pour eux. Dès que les conditions minima se sont présentées,ils ont décidé presque à l’unanimité de renter chez eux sans condition. Parce qu’au Sénégal quelque soit la solidarité des parents de l’autre rive et la quiétude sociale et personnelle qu’ils y trouvaient, ils étaient toujours étrangers. Leurs terres, leurs propriétés, leur histoire, c’est la Mauritanie.
En dépit de tout cela, à l’instar de tous ceux qui ont décidé de rentrer volontairement entre 1992 et 2000, ils vivent des situations de promiscuité difficiles. Les villages déguerpis étaient tous habités par de nouveaux venus (soit des mouçafirines ou des populations réinstallées pour exploiter les aménagements laissés durant la déportation). Ces nouveaux occupants prenaient toujours le soin de rebaptiser les localités et les superficies foncières, que les autorités administratives reprenaient officiellement. Une manière de vouloir légitimer leur occupation et officialiser leurs propriétés.
Depuis leur retour, leur vécu quotidien n’a pas été facile .Le combat est multidimensionnel. Les projets rizicoles aménagés avant leur déportation en exploitation par d’autres ne sont restitués qu’à moitié, les problèmes de santé sont énormes (la bilharziose et le paludisme font fléau) , l’école manque chaque année d’enseignants , l’état civil constitue un casse tête insoluble( les mesures successives prises n’étaient que ponctuelles) , les financements de lUNCACEM pour les campagnes agricoles demandent beaucoup d’acrobaties à cause des arriérés laissés par les exploitants antérieurs.
Au coeur de toutes ces complications se situent la reconnaissance des propriétés terriennes et leurs rétrocessions aux ayants droit. Ainsi le problème récurrent de contestation et de réclamation des terres a ressurgi après le retrait des eaux de crue du fleuve à NGaolé , juste avant la fête de korité 2007.
Comme d’habitude au début de la décrue les paysans vont défricher les surfaces cultivables au fur et à mesure des retraits des eaux. Sarel Torodo propriétaire d’un périmètre attenante au fleuve appelé falo s’est rendue à son champ avec ses voisines pour défricher et semer ses premières graines. A leur surprise les populations installées sur les lieux par l’administration se sont opposées à ce que ces travaux s’effectuent, alléguant que ces basses terres doivent leur revenir de droit vu qu’on leur a attribué les surfaces hautes jouxtant ce périmètre. Cette altercation s’est soldée par des bousculades physiques qui ont causé la chute de Sarel Torodo et son évacuation à l’hôpital de NDioum où elle s’est hospitalisée. Ses compagnons à savoir Djeine Boubou Cossa, Hawa Sarr , Dada Djeinaba NDiaye et Samba Dade se sont retrouvés incarcérés au commissariat de Léxeiba II , où de dernières informations ils devaient être déférés à Rosso.
L’analyse de ces faits démontre des entraves qui menacent de se dresser à l’encontre de la volonté politique exprimée par les nouvelles autorités à rechercher des solutions pour le règlement définitif des problèmes des déportés et du passif humanitaire. Ces inquiétudes seraient fondées à dire que des forces invisibles risquent de rechercher des alibis pour bloquer ce processus en cours de réalisation.A l’heure où la Mauritanie toute entière se prépare à accueillir le retour des déportés du Sénégal et du Mali, des situations contradictoires se produisent dans la vallée.
L’exploitation des terres du walo constitue un enjeu central des tensions intercommunautaires dans le sud du pays. L’ordonnance portant réorganisation foncière et domaniale 83127 du 5 juin 1981 source de multiples litiges dans l’attribution administrative des terres cultivables de la vallée du fleuve Sénégal et de la spéculation ambiguë sur la notion des terres mortes<<l’indirassa>> qu’interprète les administrateurs pour justifier les forfaits difficilement acceptables par les propriétaires terriens traditionnels. Contrairement à l’Indirassa les périmètres de décrue régulièrement cultivés doivent être exempts de ces polémiques.
Les administrateurs doivent veiller au traitement équitable des litiges qui se dressent surtout dans les zones susceptibles d’accueillir prochainement le retour des déportés. Si ceux qui sont sur place ne trouvent pas une administration et une justice indépendante qui les protègent, que leur quiétude est menacée, la gestion du dossier de retour peut se fragiliser. Le droit de propriété ne peut être reconnu qu’à celui justifiant la première acquisition.
Pour corroborer les ambitions affirmées du premier magistrat de la république et offrir un traitement équitable aux différents protagonistes de ce différend à NGaolé, il serait juste d’ordonner la libération des incarcérés à Lexeiba II et engager la procédure judiciaire pour départager les deux parties.
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Mamadou Elhoussein Kane Tél : 00 222 641 40 71
Email : doro125@yahoo.fr