Kaédi, 19 sept (AMI) - Avec la relative bonne pluviométrie de cette saison hivernale, la charmante Capitale du Gorgol s'embourbe davantage dans une boue pâteuse et fait prendre un sale coup à sa propreté.
En pareils moments, les visiteurs aiment généralement flâner, prendre du bon temps, parcourir les rues de la ville et humer l'air frais de l'après-pluie.
S'il vous arrive de vous trouver à Kaédi en ces temps-ci et que l'envie vous prend de vous promener dans la ville et ses environs, faites attention et soyez prudent: des flaques d'eau, des mares de boue en plus des ordures jonchent les rues si elles ne sont pas elles-mêmes fortement boueuses.
Au marché, tâchez d'être sportifs au passage d'un véhicule ou d'une charrette si vous voulez éviter les désagréments d'un prompt retour à la maison pour vous changer et refaire votre douche.
Dans ce lieu de rencontres quotidiennes entre vendeurs et acheteurs, les vendeuses de légumes et de céréales exposent leurs produits aux abords des rues depuis qu'elles ont été chassées du marché.
L'une de ces vendeuses, Mme Fatimetou Mint Jibril, assise derrière ses "Tabsiles" pleins de riz, de haricots et de blé, ne cesse de dire à qui veut l'entendre que c'est sa situation d'extrême pauvreté qui l'oblige à faire ce travail pour nourrir ses enfants. "Nous vivons ici une situation intenable et si la commune n'assure pas la pérennité du nettoyage du marché, nous risquons de ne plus payer la patente "dit-elle. Cette révolte, ajoute-t-elle, dans un sourire ironique, les autorités communales feraient mieux de chercher autre chose que de focaliser leurs efforts sur le recouvrement".
Non loin de là, une ressortissante d'un pays voisin dégoûtée par ce qu'elle voit sous ses yeux lance: "le marché de Kaédi est très sale".
Cette vendeuse de légumes, qui a requis l'anonymat, se plaint de la présence de la boue, partout. "Regardes, dit-elle, les habits que j'ai portés aujourd'hui sont déjà sales". Montrant du doigt sa voisine, elle raconte: "l'autre jour une voiture qui passait dans leur rue a projeté la boue sur le visage et les légumes de Aicha".
Chaque année, l'hivernage apporte avec lui un grand lot de moustiques et d'insectes qui dérangent le sommeil.
Parlant de l'état de la ville, M. Toka Wagué, président de l'organisation non gouvernementale S.O.S générations futures, indique que le problème des ordures à Kaédi est un casse-tête. Il fait distinguer les ordures solides dans certains quartiers, constitués généralement de perméables, des ordures liquides provoquées par les déchets de teintures et de vaisselles, dans d'autres. Pour lui, les sachets en plastique qui contenaient les produits caustiques sont un véritable poison. Inondant toutes les rues de la ville, ils risquent, selon lui, d'intoxiquer les animaux domestiques et même de nuire à la santé des personnes. "Notre environnement est très pollué et nous n'avons pas les moyens d'évacuer les ordures", affirme M. Toka. D'apres cet infirmier d'état, la présence d'ordures liquides dans les rues à côté des flaques d'eau favorise la multiplication des mouches et des moustiques.
En plus de la dégradation de l'environnement et du cadre de vie en général, l'hivernage est aussi source de maladies comme la malaria, les diarrhées, le ver de Guinée et la bilharziose.
Le médecin chef de la moughataa de Kaédi, contacté par l'AMI, précise que pendant ces 2 derniers mois il a eu à traiter des cas de diarrhées et de maladie de la peau dus essentiellement selon lui à un manque de prise de conscience des populations de l'importance de l'hygiène.
" Nous nous préparons maintenant à recevoir les personnes atteintes de la malaria", note-t-il.
Le Dr Mohamed Said Ould Mohamed Yehdhih souligne q'un important recul du ver de guinée et de la bilharziose a été enregistré depuis l'utilisation du tamis par les citoyens pour filtrer l'eau, avant d'appeler les media à une plus grande implication dans la sensibilisation des populations sur les précautions à prendre pour préserver leur santé.
Pour lutter contre le paludisme, le médecin chef insiste sur l'utilisation des moustiquaires imprégnées." Les enfants, les personnes âgées et les femmes en état de grossesse doivent se protéger le plus ", remarque le dr. Mohamed Said Ould Mohamed Yehdhih avant de préciser que son service dispose de 1800 moustiquaires dont une partie a déjà été distribuée.
Dans le quartier de Wandama, Mme Oumekelthoum Mint Demba, assise dans son hangar, partage ses regards entre la recherche d'un client pour ses kilogrammes de charbon et les tentatives des personnes pour traverser les flaques d'eau." Nous sommes entourés par les eaux et nous ne pouvons pas dormir la nuit à cause des moustiques", assure-t- elle avant de poursuivre: "j'ai entendu parler de l'arrivée de moustiquaires à l'hôpital réservées aux femmes en état de grossesses et nous autres les pauvres, nous sommes fatigués, nous avons faim et avons besoin de l'aide". Cette femme qui révèle que presque tous les jours une personne de leur quartier est transportée à l'hôpital pour se soigner du paludisme demande aux autorités communales de remblayer les fossés creusés par Africa 70 pour mettre fin à leur isolement. " Nous avons besoin du marché pour nous approvisionner parce que rester à la maison ne donne pas à manger", remarque Oumekelthoum.
Au cours de cet hivernage, le commissariat à la sécurité alimentaire a mené une opération de nettoyage de la ville dans le cadre du programme " vivres contre travail". Les organisations non gouvernementales se sont vues confier cette tâche qui consistait à rassembler les ordures dans des dépôts primaires avant d'être transportées aux dépôts terminaux par les autorités .
Le quartier d'El Jedida considéré comme le plus sale a été confié à SOS générations futures et à d'autres ONG.
AMI
En pareils moments, les visiteurs aiment généralement flâner, prendre du bon temps, parcourir les rues de la ville et humer l'air frais de l'après-pluie.
S'il vous arrive de vous trouver à Kaédi en ces temps-ci et que l'envie vous prend de vous promener dans la ville et ses environs, faites attention et soyez prudent: des flaques d'eau, des mares de boue en plus des ordures jonchent les rues si elles ne sont pas elles-mêmes fortement boueuses.
Au marché, tâchez d'être sportifs au passage d'un véhicule ou d'une charrette si vous voulez éviter les désagréments d'un prompt retour à la maison pour vous changer et refaire votre douche.
Dans ce lieu de rencontres quotidiennes entre vendeurs et acheteurs, les vendeuses de légumes et de céréales exposent leurs produits aux abords des rues depuis qu'elles ont été chassées du marché.
L'une de ces vendeuses, Mme Fatimetou Mint Jibril, assise derrière ses "Tabsiles" pleins de riz, de haricots et de blé, ne cesse de dire à qui veut l'entendre que c'est sa situation d'extrême pauvreté qui l'oblige à faire ce travail pour nourrir ses enfants. "Nous vivons ici une situation intenable et si la commune n'assure pas la pérennité du nettoyage du marché, nous risquons de ne plus payer la patente "dit-elle. Cette révolte, ajoute-t-elle, dans un sourire ironique, les autorités communales feraient mieux de chercher autre chose que de focaliser leurs efforts sur le recouvrement".
Non loin de là, une ressortissante d'un pays voisin dégoûtée par ce qu'elle voit sous ses yeux lance: "le marché de Kaédi est très sale".
Cette vendeuse de légumes, qui a requis l'anonymat, se plaint de la présence de la boue, partout. "Regardes, dit-elle, les habits que j'ai portés aujourd'hui sont déjà sales". Montrant du doigt sa voisine, elle raconte: "l'autre jour une voiture qui passait dans leur rue a projeté la boue sur le visage et les légumes de Aicha".
Chaque année, l'hivernage apporte avec lui un grand lot de moustiques et d'insectes qui dérangent le sommeil.
Parlant de l'état de la ville, M. Toka Wagué, président de l'organisation non gouvernementale S.O.S générations futures, indique que le problème des ordures à Kaédi est un casse-tête. Il fait distinguer les ordures solides dans certains quartiers, constitués généralement de perméables, des ordures liquides provoquées par les déchets de teintures et de vaisselles, dans d'autres. Pour lui, les sachets en plastique qui contenaient les produits caustiques sont un véritable poison. Inondant toutes les rues de la ville, ils risquent, selon lui, d'intoxiquer les animaux domestiques et même de nuire à la santé des personnes. "Notre environnement est très pollué et nous n'avons pas les moyens d'évacuer les ordures", affirme M. Toka. D'apres cet infirmier d'état, la présence d'ordures liquides dans les rues à côté des flaques d'eau favorise la multiplication des mouches et des moustiques.
En plus de la dégradation de l'environnement et du cadre de vie en général, l'hivernage est aussi source de maladies comme la malaria, les diarrhées, le ver de Guinée et la bilharziose.
Le médecin chef de la moughataa de Kaédi, contacté par l'AMI, précise que pendant ces 2 derniers mois il a eu à traiter des cas de diarrhées et de maladie de la peau dus essentiellement selon lui à un manque de prise de conscience des populations de l'importance de l'hygiène.
" Nous nous préparons maintenant à recevoir les personnes atteintes de la malaria", note-t-il.
Le Dr Mohamed Said Ould Mohamed Yehdhih souligne q'un important recul du ver de guinée et de la bilharziose a été enregistré depuis l'utilisation du tamis par les citoyens pour filtrer l'eau, avant d'appeler les media à une plus grande implication dans la sensibilisation des populations sur les précautions à prendre pour préserver leur santé.
Pour lutter contre le paludisme, le médecin chef insiste sur l'utilisation des moustiquaires imprégnées." Les enfants, les personnes âgées et les femmes en état de grossesse doivent se protéger le plus ", remarque le dr. Mohamed Said Ould Mohamed Yehdhih avant de préciser que son service dispose de 1800 moustiquaires dont une partie a déjà été distribuée.
Dans le quartier de Wandama, Mme Oumekelthoum Mint Demba, assise dans son hangar, partage ses regards entre la recherche d'un client pour ses kilogrammes de charbon et les tentatives des personnes pour traverser les flaques d'eau." Nous sommes entourés par les eaux et nous ne pouvons pas dormir la nuit à cause des moustiques", assure-t- elle avant de poursuivre: "j'ai entendu parler de l'arrivée de moustiquaires à l'hôpital réservées aux femmes en état de grossesses et nous autres les pauvres, nous sommes fatigués, nous avons faim et avons besoin de l'aide". Cette femme qui révèle que presque tous les jours une personne de leur quartier est transportée à l'hôpital pour se soigner du paludisme demande aux autorités communales de remblayer les fossés creusés par Africa 70 pour mettre fin à leur isolement. " Nous avons besoin du marché pour nous approvisionner parce que rester à la maison ne donne pas à manger", remarque Oumekelthoum.
Au cours de cet hivernage, le commissariat à la sécurité alimentaire a mené une opération de nettoyage de la ville dans le cadre du programme " vivres contre travail". Les organisations non gouvernementales se sont vues confier cette tâche qui consistait à rassembler les ordures dans des dépôts primaires avant d'être transportées aux dépôts terminaux par les autorités .
Le quartier d'El Jedida considéré comme le plus sale a été confié à SOS générations futures et à d'autres ONG.
AMI