Je suis persuadé que le premier réflexe des hyperracistes pervers d'un certain blog aura été d'aller vérifier l'authenticité de l'histoire incroyable de KBG le marmot-interprète près la Cour d'Assise surtout qu'ils seraient bien introduits auprès du juge en question pour le faire!Ils le feraient bien avec d'autant plus d'entrain et d'empressement qu'ils penseraient ainsi tenir en main l'impair à même d'enfin discréditer leur bête noire (sic) KBG. Mais, comme de prévisible par moi, ils en seront pour leurs frais car l'histoire est aussi exacte que 2 et 2 font 4!Et puisqu'ils n'en ont jamais reparlé, j'en déduirais bien que "Habet houm lalle"(re-sic)!Moi, je ne fais plus de politique ni d'économie ou que sais-je encore je laisse cet art à d'autres .Moi, je raconte désormais des histoires, mon nouveau hobby ou dada.En voici une justement!
--------------
L’évocation du juge Elyessaâ aura rappelé à mon bon souvenir une expérience de jeunesse inoubliable que j’avais vécue à ses côtés et grâce ou plutôt à cause de lui .Un jour, assistant à un grand procès jugeant les auteurs d’un meurtre politique, je fus choisi par le juge Elyessaâ pour remplacer l’interprète attitré de la Cour, malade ce jour là je crois, en tout cas défaillant pour quelques jours encore .Il m’aura désigné tout à fait par hasard car je me trouvais au premier rang tout banalement et il se doutait bien en voyant mes cahiers et livres ( classe de 6ème) que je devrais forcément baragouiner quelque peu le français comme tous mes condisciples collégiens du reste .La Cour ne pouvait suspendre sa séance qui devait coûte que coûte se poursuivre, il fallait donc parer au plus pressé .C’est donc tremblant et saisi d’un trac étouffant que je me suis placé sur l’estrade à côté de la barre pour traduire les propos des inculpés, des témoins et de la Cour dans le sens inverse .
Le Nouakchottois ex Daganois-du-Sénégal que j'étais éprouvait des difficultés particulières pour traduire tous les termes relevant de la culture de la Badiya, pour le reste je m'en sortais pas trop mal pour un ado boutonneux citadin .Jugeant sans doute que le collégien transi de peur et tremblotant s’en serait plutôt bien tiré pour une première fois le juge Elyessaâ «m’ordonna» de revenir le plus régulièrement possible en fonction de mon emploi du temps pour interpréter .Je dus m’exécuter car j’avais peur de ce Robespierre ou Fouquiet-Tinville intransigeant et sévère mais juste tout de même .Cela n’aura guère échappé au marmot-interprète que je fus l’espace de quelques procès en deux semaines .Des fois, il me faisait quand même traduire des propos tenus en Hassania alors que tous les membres de la Cour, les accusés et les témoins étaient Hassanophones Non, pour lui ce n’était pas suffisant, il fallait tout même interpréter, une question de forme sans doute, mais cela je ne l’aurai compris que bien des années plus tard à l’ENA !
Je m'en vais donc vous raconter ces souvenirs vieux de plus de 36 ans à peu près .C'était à Aioun, j'avais 12 ans, moins de 13 ans en tout cas et j'étais en classe de 6 ème même si j'ai passé mon concours d'entrée en 6ème à l'école annexe de Nouakchott (transfert).C'était à l'occasion d'un procès mémorable portant sur l'assassinat d'un commerçant Sbai fort bien parvenu par des membres de la tribu des Mechdhouf.Ce commerçant avait si bien réussi dans ses affaires que mal lui en avait pris de vouloir aussi conquérir le poste de Secretaire fédéral du PPM-"Vederâli" en francarabe.Alors le chef de la ultra richissime fraction de ladite petite localité a tout simplement décidé de mettre fin radicalement à cette ascension menaçante et inquétante pour son leadership tribal et local :il fallait donc impérativement éliminer physiquement l'intrus, pas moins que cela!Ce qui fut fait dans les règles de l’art de l’assassinat politique commis à l’occasion d’une des fréquentes tournées à dos de chameau dudit commerçant, à l’abri de quelque touffu et isolé «gueteê».
Mais une Hartaniya moissonnant du « âz » dans les alentours déserts aura entendu le ou les coups de feu et en avait rapidement conclu que des chasseurs auraient abattu un «dâmi» ou une outarde et avait accouru pour prendre «part au festin» surtout qu’elle avait humé l’odeur de la chair brûlée caractéristique des appétissantes grillades .Que ne furent donc sa surprise et son effroi de voir ses propres maîtres en train de découper un cadavre humain dont les morceaux étaient jetées dans le bûcher qu’ils ont monté pour faire disparaître le corps de la victime .C’est bien connu de tous les criminels du monde :pas de corps, pas de meurtre !Ses maîtres tout aussi surpris et pris en flagrant délit, la main dans le sac carrément lui ont intimé l’ordre de taire jusqu’à la fin de ses jours ce qu’elle a vu sinon ils se feraient forts d’abréger les siens à la moindre incartade de sa part .Ce qu’elle jura de faire toute heureuse de s’en sortir à si bons comptes surtout qu’elle savait que le chef clanique ne passait pas pour être un tendre .
Mais bien des années plus tard, assaillie par d’insoutenables cauchemars d’un revenant qui lui disait invariablement d’aller révéler ce qu’elle savait aux autorités, elle finit par céder et alla se confier, dans les deux sens, à la gendarmerie .Et cela déclencha l’ouverture d’une enquête qui déboucha sur la tenue du « procès Aiounois du siècle » . Extrêmement riches en bétail les accusés et leur chef auront pu s’adjoindre pour assurer leur défense des avocats Sénégalais célèbres et même un avocat français établi aussi à Dakar, je crois .
Malgré leur poids tribal, leurs richesses démesurées , la qualité de leur « défense importée » et toutes les pressions possibles et imaginables le juge Elyessaâ aura quand même trouvé les moyens de les envoyer expier et réfléchir à leur forfait pendant de longues années dans la prison d’Aioun !Des peines allant de l’acquittement pour certains jusqu’à plus de 20 ans pour les meneurs furent prononcées .Mais tout ceci se sera passé à l'époque du régime de feu le président Mokhtar Ould Daddah, autres temps, autres moeurs!
3 février 2009 20:13 http://canalh.blogspot.com/ soit KBG
Khalil Balla Gueye
--------------
L’évocation du juge Elyessaâ aura rappelé à mon bon souvenir une expérience de jeunesse inoubliable que j’avais vécue à ses côtés et grâce ou plutôt à cause de lui .Un jour, assistant à un grand procès jugeant les auteurs d’un meurtre politique, je fus choisi par le juge Elyessaâ pour remplacer l’interprète attitré de la Cour, malade ce jour là je crois, en tout cas défaillant pour quelques jours encore .Il m’aura désigné tout à fait par hasard car je me trouvais au premier rang tout banalement et il se doutait bien en voyant mes cahiers et livres ( classe de 6ème) que je devrais forcément baragouiner quelque peu le français comme tous mes condisciples collégiens du reste .La Cour ne pouvait suspendre sa séance qui devait coûte que coûte se poursuivre, il fallait donc parer au plus pressé .C’est donc tremblant et saisi d’un trac étouffant que je me suis placé sur l’estrade à côté de la barre pour traduire les propos des inculpés, des témoins et de la Cour dans le sens inverse .
Le Nouakchottois ex Daganois-du-Sénégal que j'étais éprouvait des difficultés particulières pour traduire tous les termes relevant de la culture de la Badiya, pour le reste je m'en sortais pas trop mal pour un ado boutonneux citadin .Jugeant sans doute que le collégien transi de peur et tremblotant s’en serait plutôt bien tiré pour une première fois le juge Elyessaâ «m’ordonna» de revenir le plus régulièrement possible en fonction de mon emploi du temps pour interpréter .Je dus m’exécuter car j’avais peur de ce Robespierre ou Fouquiet-Tinville intransigeant et sévère mais juste tout de même .Cela n’aura guère échappé au marmot-interprète que je fus l’espace de quelques procès en deux semaines .Des fois, il me faisait quand même traduire des propos tenus en Hassania alors que tous les membres de la Cour, les accusés et les témoins étaient Hassanophones Non, pour lui ce n’était pas suffisant, il fallait tout même interpréter, une question de forme sans doute, mais cela je ne l’aurai compris que bien des années plus tard à l’ENA !
Je m'en vais donc vous raconter ces souvenirs vieux de plus de 36 ans à peu près .C'était à Aioun, j'avais 12 ans, moins de 13 ans en tout cas et j'étais en classe de 6 ème même si j'ai passé mon concours d'entrée en 6ème à l'école annexe de Nouakchott (transfert).C'était à l'occasion d'un procès mémorable portant sur l'assassinat d'un commerçant Sbai fort bien parvenu par des membres de la tribu des Mechdhouf.Ce commerçant avait si bien réussi dans ses affaires que mal lui en avait pris de vouloir aussi conquérir le poste de Secretaire fédéral du PPM-"Vederâli" en francarabe.Alors le chef de la ultra richissime fraction de ladite petite localité a tout simplement décidé de mettre fin radicalement à cette ascension menaçante et inquétante pour son leadership tribal et local :il fallait donc impérativement éliminer physiquement l'intrus, pas moins que cela!Ce qui fut fait dans les règles de l’art de l’assassinat politique commis à l’occasion d’une des fréquentes tournées à dos de chameau dudit commerçant, à l’abri de quelque touffu et isolé «gueteê».
Mais une Hartaniya moissonnant du « âz » dans les alentours déserts aura entendu le ou les coups de feu et en avait rapidement conclu que des chasseurs auraient abattu un «dâmi» ou une outarde et avait accouru pour prendre «part au festin» surtout qu’elle avait humé l’odeur de la chair brûlée caractéristique des appétissantes grillades .Que ne furent donc sa surprise et son effroi de voir ses propres maîtres en train de découper un cadavre humain dont les morceaux étaient jetées dans le bûcher qu’ils ont monté pour faire disparaître le corps de la victime .C’est bien connu de tous les criminels du monde :pas de corps, pas de meurtre !Ses maîtres tout aussi surpris et pris en flagrant délit, la main dans le sac carrément lui ont intimé l’ordre de taire jusqu’à la fin de ses jours ce qu’elle a vu sinon ils se feraient forts d’abréger les siens à la moindre incartade de sa part .Ce qu’elle jura de faire toute heureuse de s’en sortir à si bons comptes surtout qu’elle savait que le chef clanique ne passait pas pour être un tendre .
Mais bien des années plus tard, assaillie par d’insoutenables cauchemars d’un revenant qui lui disait invariablement d’aller révéler ce qu’elle savait aux autorités, elle finit par céder et alla se confier, dans les deux sens, à la gendarmerie .Et cela déclencha l’ouverture d’une enquête qui déboucha sur la tenue du « procès Aiounois du siècle » . Extrêmement riches en bétail les accusés et leur chef auront pu s’adjoindre pour assurer leur défense des avocats Sénégalais célèbres et même un avocat français établi aussi à Dakar, je crois .
Malgré leur poids tribal, leurs richesses démesurées , la qualité de leur « défense importée » et toutes les pressions possibles et imaginables le juge Elyessaâ aura quand même trouvé les moyens de les envoyer expier et réfléchir à leur forfait pendant de longues années dans la prison d’Aioun !Des peines allant de l’acquittement pour certains jusqu’à plus de 20 ans pour les meneurs furent prononcées .Mais tout ceci se sera passé à l'époque du régime de feu le président Mokhtar Ould Daddah, autres temps, autres moeurs!
3 février 2009 20:13 http://canalh.blogspot.com/ soit KBG
Khalil Balla Gueye