Le Club de Madrid est heureux d’offrir cette déclaration préliminaire à la suite d’une visite de neuf jours en Mauritanie. Un rapport complet sera rédigé et disponible au cours des prochains jours. La délégation était co-dirigée par la Secrétaire Générale et Membre du Club de Madrid, l’ex Première Ministre du Canada, Kim Campbell, ainsi que l’ex Président de la République de Maurice, Cassam Uteem, lui aussi membre du Club de Madrid. L’objectif de la délégation était d’évaluer les progrès accomplis à ce jour et les défis qui subsistent après une période initiale de six mois d’un calendrier de transition démocratique prévu pour 19 mois suivant le coup d’Etat d’Août 2005 et de déterminer si le Club de Madrid est en mesure d’offrir une assistance à la direction de ce processus.
La mission a été effectuée en deux phases. Une équipe d’évaluation a eu des réunions préliminaires entre le 20 et el 26 février avec des divers acteurs de la vie politique et sociale. Une équipe d’évaluation politique co-dirigée par les deux membres du Club de Madrid ainsi que l’équipe d’évaluateurs a eu de nombreuses réunions de haut niveau entre le 26 et le 28 février avec le Président Ely Ould Mohamed Vall; le Premier Ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar; le Ministre délégué de la Présidence, les Ministres de l’Intérieur, de la Justice, du Développement Economique et le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Les deux groupes de la mission ont rencontré des représentants de partis politiques, de la société civile – y compris des journalistes, des professeurs d’université, des organisations de la société civile et des organisations des femmes– ainsi que les représentants de la communauté internationale.
À ce jour le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie et le Gouvernement qu’il a installé ont travaillé avec les partis politiques et la société civile pour prendre des mesures concrètes vers la démocratisation. La délégation a noté de plusieurs mesures qui ont été prises:
· Des comités inter ministériels ont préparé des rapports et ont consulté des centaines de représentants de la société civile sur des reformes au processus de transition, de la justice et de la bonne gouvernance
· Des propositions d’amendements constitutionnels pour limiter a deux termes la durée des mandats présidentiels, la promotion d’une alternance démocratique au pouvoir ; l’établissement des quotas pour la participation des femmes et la protection des droits civiques
· L’établissement d’un calendrier électoral : Le referendum sur la Constitution (Juin 2006); les élections municipales et législatives (Nov. 2006); les Sénatoriales en (Jan. 2007) et les élections Présidentielles (Mars 2007)
· La création d’une nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante
· La promesse des membres du Conseil et du Gouvernement de ne pas se présenter aux élections de la transition. Le remplacement de la presque totalité des Préfets et Chefs de District
· La libération de 32 prisonniers politiques, y compris des personnes ayant participé à des tentatives de coups d’Etat et des Islamistes
· Le début d’un recensement électoral pour mettre les listes d’électeurs à jour
· La proposition de réformes aux financements des partis et la mise en place d’un seul bulletin de vote
· La présentation de plusieurs modèles de systèmes électoraux pour la considération des partis politiques
· La signature de l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (EITI) et la création d’un compte bancaire spécial pour gérer les fonds dégagés par les activités pétrolières
· La mise en place d’autres mesures contre la corruption y compris la libéralisation du secteur des transports et la responsabilité accrue dans les opérations des forces de sécurité
· Une plus grande liberté de la presse et d’_expression
En reconnaissance à ces signes encourageants, plusieurs gouvernements et organisations internationales ont manifesté leur soutien.
Cependant, selon plusieurs observateurs et analystes consultés par la délégation, il y a encore des sujets en suspens, quelques uns sont d’inquiétude et doivent être adressés par le gouvernement de transition afin d’assurer une transition démocratique réussie. La délégation recommande qu’une attention particulière soit portée aux questions suivantes :
· Un recensement difficile sur le plan logistique nécessitant qu’un individu possède une carte d’identité nationale pour s’enregistrer dans le recensement électoral peut exclure une proportion importante de la population des élections. Les modifications du système électoral et de la redistribution des limites des zones de votes ne sont pas encore terminées
· Des craintes que la Commission Electorale ne comprenne pas suffisamment bien le rôle qu’elle doit jouer, ni qu’elle soit suffisamment indépendante du Ministère de l’Intérieur
· Avec seulement 20 signatures nécessaires pour la création d’un parti politique, plusieurs partis n’ont pas le support ni les capacités nécessaires pour atteindre les citoyens à travers le pays
· La perception d’inégalités structurelles selon des critères ethniques est une source de frustration qui persiste pour une partie importante de la population mauritanienne
· La participation de tous les partis islamistes modérés devrait être assurée
· Bien que la signature de l’initiative de transparence des industries extractives et la création d’un compte bancaire séparé pour gérer les revenus pétroliers soit un bon début, de nombreux mauritaniens ont peur que ces nouveaux revenus pétroliers seront mal dépensés ou finiront entre les mains de fonctionnaires corrompus.
L’équipe d’évaluation est venue en Mauritanie au début de deux événements très importants, l’un politique, l’autre économique—tous les deux ayant des conséquences importantes pour l’avenir du pays à court et long terme. Jeudi 16 février la CENI a débuté un recensement à vocation électoral dont l’objectif est de compter et d’inscrire la population ayant l’age de voter. Un jour après le pétrole a commencé à surgir en provenance de ce qui pourrait être plusieurs réserves d’hydrocarbures pouvant fournir des dizaines de milliers de dollars de revenus au cours des 20 années à venir.
Le Gouvernement parait s’être engagé à assurer que ces procédés soient ouverts, transparents et qu’ils contribuent au développement démocratique et durable de la Mauritanie. Les partis politiques et la société civile sont consultés sur le meilleur chemin à suivre. Afin que ces procédés réussissent, il va falloir qu’ils s’engagent encore plus – jouant un rôle constant, constructif et vigilant afin d’assurer une participation complète et ouverte ainsi qu’une transparence et une responsabilité.
Ce processus de 19 mois dont 6 mois se sont déjà écoulés, représente seulement la période initiale d’une transition qui sera plus longue encore. Des élections qui introduisent un gouvernement rendu légitime par les urnes est un premier pas important. Au delà de cela, d’importantes tâches nécessiteront un leadership soutenu, une participation civique et un engagement à long terme afin de construire des institutions démocratiques. Le Club de Madrid pense que la Mauritanie se trouve face à une opportunité historique que ses citoyens et ses dirigeants politiques devraient saisir afin d’achever un vrai changement démocratique et un développement durable ainsi qu’une meilleure qualité de vie pour tous. Nous aimerions féliciter le Gouvernement et le peuple pour le travail qui est en cours et nous nous engageons à aider ce processus de toute manière appropriée.
Cette mission a été effectuée grâce au généreux financement du Ministère des Affaires Etrangères Espagnol ainsi que par l’Agence Espagnole pour la Coopération Internationale. La délégation a aussi tiré profit des conseils et de la coopération des Ambassades d’Espagne, des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne et de la Communauté Européenne ainsi que du FMI, de National Democratic Institute, du PNUD, de la Banque Mondiale et du Gouvernement Mauritanien. Nous leur exprimons notre reconnaissance et espérons pouvoir coopérer avec eux à l’avenir.
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Le Club de Madrid est une organisation indépendante dont l’objectif est de contribuer au renforcement de la démocratie dans le monde. Elle agit comme une organisation de conseil auprès de gouvernements, de leurs dirigeants et de leurs institutions dans des processus de transition politique. L’expérience personnelle et pratique de leadership de ses membres -- presque 70 anciens chefs d’Etat et de gouvernement – dans des processus de transition démocratique et de consolidation est la seule ressource du Club de Madrid. En se joignant à l’expérience et la collaboration d’autres praticiens politiques de haut niveau et à des experts en gouvernance démocratique, cette ressource devient un outil de travail qui permet de transformer des idées à des recommandations pratiques et réalisables et à des plans d’actions qui peuvent être mis en œuvre.
Source : Conscience et Résistance
La mission a été effectuée en deux phases. Une équipe d’évaluation a eu des réunions préliminaires entre le 20 et el 26 février avec des divers acteurs de la vie politique et sociale. Une équipe d’évaluation politique co-dirigée par les deux membres du Club de Madrid ainsi que l’équipe d’évaluateurs a eu de nombreuses réunions de haut niveau entre le 26 et le 28 février avec le Président Ely Ould Mohamed Vall; le Premier Ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar; le Ministre délégué de la Présidence, les Ministres de l’Intérieur, de la Justice, du Développement Economique et le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Les deux groupes de la mission ont rencontré des représentants de partis politiques, de la société civile – y compris des journalistes, des professeurs d’université, des organisations de la société civile et des organisations des femmes– ainsi que les représentants de la communauté internationale.
À ce jour le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie et le Gouvernement qu’il a installé ont travaillé avec les partis politiques et la société civile pour prendre des mesures concrètes vers la démocratisation. La délégation a noté de plusieurs mesures qui ont été prises:
· Des comités inter ministériels ont préparé des rapports et ont consulté des centaines de représentants de la société civile sur des reformes au processus de transition, de la justice et de la bonne gouvernance
· Des propositions d’amendements constitutionnels pour limiter a deux termes la durée des mandats présidentiels, la promotion d’une alternance démocratique au pouvoir ; l’établissement des quotas pour la participation des femmes et la protection des droits civiques
· L’établissement d’un calendrier électoral : Le referendum sur la Constitution (Juin 2006); les élections municipales et législatives (Nov. 2006); les Sénatoriales en (Jan. 2007) et les élections Présidentielles (Mars 2007)
· La création d’une nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante
· La promesse des membres du Conseil et du Gouvernement de ne pas se présenter aux élections de la transition. Le remplacement de la presque totalité des Préfets et Chefs de District
· La libération de 32 prisonniers politiques, y compris des personnes ayant participé à des tentatives de coups d’Etat et des Islamistes
· Le début d’un recensement électoral pour mettre les listes d’électeurs à jour
· La proposition de réformes aux financements des partis et la mise en place d’un seul bulletin de vote
· La présentation de plusieurs modèles de systèmes électoraux pour la considération des partis politiques
· La signature de l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (EITI) et la création d’un compte bancaire spécial pour gérer les fonds dégagés par les activités pétrolières
· La mise en place d’autres mesures contre la corruption y compris la libéralisation du secteur des transports et la responsabilité accrue dans les opérations des forces de sécurité
· Une plus grande liberté de la presse et d’_expression
En reconnaissance à ces signes encourageants, plusieurs gouvernements et organisations internationales ont manifesté leur soutien.
Cependant, selon plusieurs observateurs et analystes consultés par la délégation, il y a encore des sujets en suspens, quelques uns sont d’inquiétude et doivent être adressés par le gouvernement de transition afin d’assurer une transition démocratique réussie. La délégation recommande qu’une attention particulière soit portée aux questions suivantes :
· Un recensement difficile sur le plan logistique nécessitant qu’un individu possède une carte d’identité nationale pour s’enregistrer dans le recensement électoral peut exclure une proportion importante de la population des élections. Les modifications du système électoral et de la redistribution des limites des zones de votes ne sont pas encore terminées
· Des craintes que la Commission Electorale ne comprenne pas suffisamment bien le rôle qu’elle doit jouer, ni qu’elle soit suffisamment indépendante du Ministère de l’Intérieur
· Avec seulement 20 signatures nécessaires pour la création d’un parti politique, plusieurs partis n’ont pas le support ni les capacités nécessaires pour atteindre les citoyens à travers le pays
· La perception d’inégalités structurelles selon des critères ethniques est une source de frustration qui persiste pour une partie importante de la population mauritanienne
· La participation de tous les partis islamistes modérés devrait être assurée
· Bien que la signature de l’initiative de transparence des industries extractives et la création d’un compte bancaire séparé pour gérer les revenus pétroliers soit un bon début, de nombreux mauritaniens ont peur que ces nouveaux revenus pétroliers seront mal dépensés ou finiront entre les mains de fonctionnaires corrompus.
L’équipe d’évaluation est venue en Mauritanie au début de deux événements très importants, l’un politique, l’autre économique—tous les deux ayant des conséquences importantes pour l’avenir du pays à court et long terme. Jeudi 16 février la CENI a débuté un recensement à vocation électoral dont l’objectif est de compter et d’inscrire la population ayant l’age de voter. Un jour après le pétrole a commencé à surgir en provenance de ce qui pourrait être plusieurs réserves d’hydrocarbures pouvant fournir des dizaines de milliers de dollars de revenus au cours des 20 années à venir.
Le Gouvernement parait s’être engagé à assurer que ces procédés soient ouverts, transparents et qu’ils contribuent au développement démocratique et durable de la Mauritanie. Les partis politiques et la société civile sont consultés sur le meilleur chemin à suivre. Afin que ces procédés réussissent, il va falloir qu’ils s’engagent encore plus – jouant un rôle constant, constructif et vigilant afin d’assurer une participation complète et ouverte ainsi qu’une transparence et une responsabilité.
Ce processus de 19 mois dont 6 mois se sont déjà écoulés, représente seulement la période initiale d’une transition qui sera plus longue encore. Des élections qui introduisent un gouvernement rendu légitime par les urnes est un premier pas important. Au delà de cela, d’importantes tâches nécessiteront un leadership soutenu, une participation civique et un engagement à long terme afin de construire des institutions démocratiques. Le Club de Madrid pense que la Mauritanie se trouve face à une opportunité historique que ses citoyens et ses dirigeants politiques devraient saisir afin d’achever un vrai changement démocratique et un développement durable ainsi qu’une meilleure qualité de vie pour tous. Nous aimerions féliciter le Gouvernement et le peuple pour le travail qui est en cours et nous nous engageons à aider ce processus de toute manière appropriée.
Cette mission a été effectuée grâce au généreux financement du Ministère des Affaires Etrangères Espagnol ainsi que par l’Agence Espagnole pour la Coopération Internationale. La délégation a aussi tiré profit des conseils et de la coopération des Ambassades d’Espagne, des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne et de la Communauté Européenne ainsi que du FMI, de National Democratic Institute, du PNUD, de la Banque Mondiale et du Gouvernement Mauritanien. Nous leur exprimons notre reconnaissance et espérons pouvoir coopérer avec eux à l’avenir.
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Le Club de Madrid est une organisation indépendante dont l’objectif est de contribuer au renforcement de la démocratie dans le monde. Elle agit comme une organisation de conseil auprès de gouvernements, de leurs dirigeants et de leurs institutions dans des processus de transition politique. L’expérience personnelle et pratique de leadership de ses membres -- presque 70 anciens chefs d’Etat et de gouvernement – dans des processus de transition démocratique et de consolidation est la seule ressource du Club de Madrid. En se joignant à l’expérience et la collaboration d’autres praticiens politiques de haut niveau et à des experts en gouvernance démocratique, cette ressource devient un outil de travail qui permet de transformer des idées à des recommandations pratiques et réalisables et à des plans d’actions qui peuvent être mis en œuvre.
Source : Conscience et Résistance