Plus que trois jours ! Et pour sauver le dialogue d’une noyade mortelle et pour éviter au pays une cascade de sanctions, pour le moins asphyxiantes. Cela est d’autant plus vrai que les bouées de sauvetage lancées, par-ci et par-là, par les secouristes de tout bord, au pays et à l’extérieur, ne semblent pas, vue de Nouakchott et Lemden, rapprocher ou faire fléchir les positions, pour ne pas dire, ne semblent pas servir à grand-chose.
Même la médiation libyenne, la dernière à faire parler d’elle laisse entrevoir un avortement, le temps jouant contre elle pour devenir caduque et inaugurer le premier revers de l’élection du guide libyen à la tête de l’Union Africaine, d’où l’incendie s’est propagé, bravant tous les pompiers.
Une présidence libyenne qui a nourri l’espoir. C’est vendredi prochain, 20 février courant, que la réunion consultative sur la situation en Mauritanie, convoquée à l’initiative de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), devra se tenir de manière concomitante à Paris et à Bruxelles. Une tierce rencontre sur notre crise politique se tiendrait, le même jour, apprend-t-on de sources généralement bien informées, à Addis-Abeba.
Au vu de sa complexité, l’impasse politique mauritanienne n’a pu trouver une issue salutaire, ni acceptable lors du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union Africaine. Paradoxalement, c’est à partir de là où les choses allaient commencer à se brouiller, malgré l’espoir né de l’élection du Guide Lybien Mouammar Kadhafi à la tête de l’organisation panafricaine.
Cette nomination récente allait peser de son lourd poids sur la politique continentale que devait inaugurer son actuel patron par un train d’innovations propres à mettre fin aux conflits en Afrique, comme l’avait souligné Kadhafi lui-même.
Ce dernier, d’habitude fier de ses acquis dont son projet des Etats d’Afrique n’avait pas droit à laisser les européens disposer du sort des pays qui relèvent désormais de ses prérogatives de président de l’Union Africaine.
Ce constat permet d’expliquer donc l’arrivée de médiateurs libyens en Mauritanie pour trouver une issue à la crise nationale. Un arbitrage qui semble voué à l’échec, non seulement parce que les adversaires politiques mauritaniens restes inflexibles sur leurs exigences, mais parce que Tripoli était accusée par le FNDD de délit de faciès pour avoir apporté son soutien à la va-vite aux auteurs du coup d’Etat du 6 août dernier. Plus tard, la Lybie a manifesté une neutralité, proclamant son soutien à toute solution de nature à une issue de crise mauritano-mauritanienne.
Y’a-t-il encore de l’espoir ?
Dans la mêlée de cet enchevêtrement, les plus optimistes pensent encore à ce miracle qui interviendra avant le coup de gueule de la communauté internationale, attendu pour vendredi prochain. Mais, le miracle pour chacun des belligérants politiques résulterait plus dans la réussite de faire pencher le procureur international de son côté.
L’actuel pouvoir mène une diplomatie active partout dans le monde pour mettre à nu l’Union Africaine et fléchir le verdict de Paris. Pour le HCE, l’organisation panafricaine n’a pas examiné comme il se doit le cas mauritanien pour se rendre compte que, ce qui s’est passé, n’est pas un putsch, mais un mouvement de rectification qui mérite d’être soutenu.
Le HCE sera soutenu dans ses démarches par les 28 pays de CEN-SAD et tout récemment par la Ligue Arabe dont le Secrétaire général adjoint, M. Ahmed Ben Hilli a, selon le journal londonien Al Hayatt, affirmé que celle-ci s’oppose aux sanctions prises à l’encontre du Haut Conseil d’Etat qui gouverne la Mauritanie sous la conduite du général Mohamed Ould Abdel Aziz, ces sanction se répercutant sur les peuples et ne conduisant pas aux résultats escomptés.
Ben Hilli ajoutera qu’il y a un accord entre les participants à la réunion du 20 février, en ce qui concerne la participation de toutes les parties aux échéances électorales prévues en début de juin prochain et le rétablissement de la démocratie dans le pays.
Autrement dit, autant le retour à l’ordre constitutionnel est vivement réclamé, autant l’arme des sanctions est largement perçue comme n’étant pas la plus appropriée pour le cas mauritanien.
Mais à l’approche de cette réunion qui coïncide avec la fin de la période de six mois prévue par l’Accord de Cotonou, le FNDD a déjà envoyé une délégation à Bruxelles, conduite par l’ancien président du Conseil Economique et Social (CES), M. Ahmed Ould Sidi Baba et composée de parlementaires (dont Ba Alioun Ibra, Saleck Ould Sidi Mahmoud et Bedahia Ould Sbaii), pour inciter la communauté internationale à s’engager dans la voie prônée par l’Union Africaine.
Deux jours à Bruxelles et cinq à Paris durant lesquels, cette délégation est chargée de présenter aux autorités et élus européens bruxellois la proposition de sortie de crise du président déchu.
Comme quoi la communauté internationale qui cherche à tout prix à garder une certaine cohésion dans ses décisions, risque de partir en rangs dispersés et d’être divisée sur la position à prendre face à la crise mauritanienne.
Ainsi, on ne s’étonnera pas de constater que face à l’intransigeante position des Etats-Unis (qui n’a sans doute pas apprécié le gel des relations avec Israël par le général Ould Abdel Aziz), la France, l’Allemagne, l’Espagne, la République Tchèque (pour l’Europe), la Ligue arabe (pour l’espace arabe), le Maroc, le Sénégal, la Libye et bien d’autres (pour l’Afrique), le Qatar, l’Iran, la Syrie, la Chine (pour l’Asie) pèseront de tout leur poids pour éviter l’internationalisation des sanctions. Mais à quel prix ?
Mohamed Ould Khattatt
mmkhattatt@hotmail.com
Nouakchott Info N°1673
Source: cridem
Même la médiation libyenne, la dernière à faire parler d’elle laisse entrevoir un avortement, le temps jouant contre elle pour devenir caduque et inaugurer le premier revers de l’élection du guide libyen à la tête de l’Union Africaine, d’où l’incendie s’est propagé, bravant tous les pompiers.
Une présidence libyenne qui a nourri l’espoir. C’est vendredi prochain, 20 février courant, que la réunion consultative sur la situation en Mauritanie, convoquée à l’initiative de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), devra se tenir de manière concomitante à Paris et à Bruxelles. Une tierce rencontre sur notre crise politique se tiendrait, le même jour, apprend-t-on de sources généralement bien informées, à Addis-Abeba.
Au vu de sa complexité, l’impasse politique mauritanienne n’a pu trouver une issue salutaire, ni acceptable lors du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union Africaine. Paradoxalement, c’est à partir de là où les choses allaient commencer à se brouiller, malgré l’espoir né de l’élection du Guide Lybien Mouammar Kadhafi à la tête de l’organisation panafricaine.
Cette nomination récente allait peser de son lourd poids sur la politique continentale que devait inaugurer son actuel patron par un train d’innovations propres à mettre fin aux conflits en Afrique, comme l’avait souligné Kadhafi lui-même.
Ce dernier, d’habitude fier de ses acquis dont son projet des Etats d’Afrique n’avait pas droit à laisser les européens disposer du sort des pays qui relèvent désormais de ses prérogatives de président de l’Union Africaine.
Ce constat permet d’expliquer donc l’arrivée de médiateurs libyens en Mauritanie pour trouver une issue à la crise nationale. Un arbitrage qui semble voué à l’échec, non seulement parce que les adversaires politiques mauritaniens restes inflexibles sur leurs exigences, mais parce que Tripoli était accusée par le FNDD de délit de faciès pour avoir apporté son soutien à la va-vite aux auteurs du coup d’Etat du 6 août dernier. Plus tard, la Lybie a manifesté une neutralité, proclamant son soutien à toute solution de nature à une issue de crise mauritano-mauritanienne.
Y’a-t-il encore de l’espoir ?
Dans la mêlée de cet enchevêtrement, les plus optimistes pensent encore à ce miracle qui interviendra avant le coup de gueule de la communauté internationale, attendu pour vendredi prochain. Mais, le miracle pour chacun des belligérants politiques résulterait plus dans la réussite de faire pencher le procureur international de son côté.
L’actuel pouvoir mène une diplomatie active partout dans le monde pour mettre à nu l’Union Africaine et fléchir le verdict de Paris. Pour le HCE, l’organisation panafricaine n’a pas examiné comme il se doit le cas mauritanien pour se rendre compte que, ce qui s’est passé, n’est pas un putsch, mais un mouvement de rectification qui mérite d’être soutenu.
Le HCE sera soutenu dans ses démarches par les 28 pays de CEN-SAD et tout récemment par la Ligue Arabe dont le Secrétaire général adjoint, M. Ahmed Ben Hilli a, selon le journal londonien Al Hayatt, affirmé que celle-ci s’oppose aux sanctions prises à l’encontre du Haut Conseil d’Etat qui gouverne la Mauritanie sous la conduite du général Mohamed Ould Abdel Aziz, ces sanction se répercutant sur les peuples et ne conduisant pas aux résultats escomptés.
Ben Hilli ajoutera qu’il y a un accord entre les participants à la réunion du 20 février, en ce qui concerne la participation de toutes les parties aux échéances électorales prévues en début de juin prochain et le rétablissement de la démocratie dans le pays.
Autrement dit, autant le retour à l’ordre constitutionnel est vivement réclamé, autant l’arme des sanctions est largement perçue comme n’étant pas la plus appropriée pour le cas mauritanien.
Mais à l’approche de cette réunion qui coïncide avec la fin de la période de six mois prévue par l’Accord de Cotonou, le FNDD a déjà envoyé une délégation à Bruxelles, conduite par l’ancien président du Conseil Economique et Social (CES), M. Ahmed Ould Sidi Baba et composée de parlementaires (dont Ba Alioun Ibra, Saleck Ould Sidi Mahmoud et Bedahia Ould Sbaii), pour inciter la communauté internationale à s’engager dans la voie prônée par l’Union Africaine.
Deux jours à Bruxelles et cinq à Paris durant lesquels, cette délégation est chargée de présenter aux autorités et élus européens bruxellois la proposition de sortie de crise du président déchu.
Comme quoi la communauté internationale qui cherche à tout prix à garder une certaine cohésion dans ses décisions, risque de partir en rangs dispersés et d’être divisée sur la position à prendre face à la crise mauritanienne.
Ainsi, on ne s’étonnera pas de constater que face à l’intransigeante position des Etats-Unis (qui n’a sans doute pas apprécié le gel des relations avec Israël par le général Ould Abdel Aziz), la France, l’Allemagne, l’Espagne, la République Tchèque (pour l’Europe), la Ligue arabe (pour l’espace arabe), le Maroc, le Sénégal, la Libye et bien d’autres (pour l’Afrique), le Qatar, l’Iran, la Syrie, la Chine (pour l’Asie) pèseront de tout leur poids pour éviter l’internationalisation des sanctions. Mais à quel prix ?
Mohamed Ould Khattatt
mmkhattatt@hotmail.com
Nouakchott Info N°1673
Source: cridem