A 25 ans, Fatoumata Diawara a commencé mercredi un nouveau tournant dans sa carrière. la jeune comédienne originaire du Mali joue en effet le rôle de la sorcière Karaba dans la comédie musicale "Kirikou et Karaba", adaptée du dessin animé à succès de Michel Ocelot "Kirikou et la sorcière". La comédie musicale se produit depuis ce mercredi 3 octobre au casino de Paris. Interrogée par "Le Figaro Madame", elle est revenue sur sa carrière.
Attirée par le théâtre et la danse, elle commence à monter sur scène dès l’âge de six ans, et sa passion prend tellement d’importance que son père espérant la lui faire oublier, l’envoie chez une de ses tantes. Celle-ci également comédienne emmène la jeune fille avec elle sur un tournage où elle fait de la figuration dans un film à 14 ans. C’est la révélation. Elle jouera dans "la genèse" de Cheikh Omar Cissoko en 98, participera à une adaptation théâtrale d’Antigone, avant d’intégrer Royal de luxe, la plus grosse compagnie de théâtre de rue du monde à 19 ans.
Ce choix d'une carrière artistique a quelques contraintes puisqu’elle doit partir en tournée dans le monde entier, ce qui inquiète sa famille qui se prononce contre. Elle passe outre, et joue pendant six ans avec Royal de luxe. Elle revoit sa famille quatre ans plus tard, mais avoue qu’il "n’y a plus beaucoup de dialogue entre eux". Pour elle, "les comédiennes en Afrique sont presque considérées comme des prostituées parcequ’elles voyagent et sont susceptibles de tromper leur mari. Une bonne épouse reste à la maison..."
En novembre 2006, elle retourne au Mali pour assurer le premier rôle féminin de l’Opéra du sahel, mais l’expérience tourne court. (elle est exclue car le metteur en scène voulait selon elle quelqu’un de plus "docile").
Choisie en mai 2007 pour interpréter le rôle de Karaba dans la comédie musicale "Kirikou et Karaba", elle considère que le rôle de Karaba est le rôle le plus fort de sa carrière, et que le personnage de Karaba lui ressemble en ce sens qu’elle "est une femme au passé lourd, qui a été soumise et maltraitée, mais qui ne se tait pas". Avec un regard acéré, Fatoumata Diawara conclut l’interview en disant que les rôles donnés aux femmes noires "sont très limités" et qu’elle a décidé d’écrire, car "elle ne compte pas se contenter d’être là en attendant que les choses changent".
La jeune femme a d’autres projets en tête. Elle compte se lancer dans la musique et a chanté depuis le début de l’année 2007 ses compositions en public. Elle a participé au projet malien "red earth" de Dee Dee Bridgewater et enregistré les chœurs pour l’album de Cheikh Tidiane Seck à Bamako. Elle s’est produite sur scène plusieurs fois cette année, comme au Bataclan où elle a chanté en duo avec Cheikh Tidiane Seck. Elle a également chanté au Chili avec un groupe de rock devant 300000 personnes, une expérience "forte" de son propre aveu. On entendra certainement encore parler de Fatoumata Diawara dans les mois et les années à venir...
"Kirikou et Karaba", Du 3 octobre 2007 au 31 décembre 2007 au Casino de Paris
Source: Grioo.com
(M)
Attirée par le théâtre et la danse, elle commence à monter sur scène dès l’âge de six ans, et sa passion prend tellement d’importance que son père espérant la lui faire oublier, l’envoie chez une de ses tantes. Celle-ci également comédienne emmène la jeune fille avec elle sur un tournage où elle fait de la figuration dans un film à 14 ans. C’est la révélation. Elle jouera dans "la genèse" de Cheikh Omar Cissoko en 98, participera à une adaptation théâtrale d’Antigone, avant d’intégrer Royal de luxe, la plus grosse compagnie de théâtre de rue du monde à 19 ans.
Ce choix d'une carrière artistique a quelques contraintes puisqu’elle doit partir en tournée dans le monde entier, ce qui inquiète sa famille qui se prononce contre. Elle passe outre, et joue pendant six ans avec Royal de luxe. Elle revoit sa famille quatre ans plus tard, mais avoue qu’il "n’y a plus beaucoup de dialogue entre eux". Pour elle, "les comédiennes en Afrique sont presque considérées comme des prostituées parcequ’elles voyagent et sont susceptibles de tromper leur mari. Une bonne épouse reste à la maison..."
En novembre 2006, elle retourne au Mali pour assurer le premier rôle féminin de l’Opéra du sahel, mais l’expérience tourne court. (elle est exclue car le metteur en scène voulait selon elle quelqu’un de plus "docile").
Choisie en mai 2007 pour interpréter le rôle de Karaba dans la comédie musicale "Kirikou et Karaba", elle considère que le rôle de Karaba est le rôle le plus fort de sa carrière, et que le personnage de Karaba lui ressemble en ce sens qu’elle "est une femme au passé lourd, qui a été soumise et maltraitée, mais qui ne se tait pas". Avec un regard acéré, Fatoumata Diawara conclut l’interview en disant que les rôles donnés aux femmes noires "sont très limités" et qu’elle a décidé d’écrire, car "elle ne compte pas se contenter d’être là en attendant que les choses changent".
La jeune femme a d’autres projets en tête. Elle compte se lancer dans la musique et a chanté depuis le début de l’année 2007 ses compositions en public. Elle a participé au projet malien "red earth" de Dee Dee Bridgewater et enregistré les chœurs pour l’album de Cheikh Tidiane Seck à Bamako. Elle s’est produite sur scène plusieurs fois cette année, comme au Bataclan où elle a chanté en duo avec Cheikh Tidiane Seck. Elle a également chanté au Chili avec un groupe de rock devant 300000 personnes, une expérience "forte" de son propre aveu. On entendra certainement encore parler de Fatoumata Diawara dans les mois et les années à venir...
"Kirikou et Karaba", Du 3 octobre 2007 au 31 décembre 2007 au Casino de Paris
Source: Grioo.com
(M)