Le Burkina Faso est encore sous extrême tension ce dimanche 20 septembre. Entre la médiation et les acteurs de la crise, les discussions doivent reprendre à l'hôtel Laico de Ouagadougou, quatre jours après le coup d'Etat. Mais alors que la perspective d'un accord de sortie de crise est en vue, des heurts ont eu lieu en matinée devant le bâtiment où se tiennent les pourparlers, entre militants de la société civile et partisans des putschistes. Le calme est revenu.
La société civile burkinabè, et en particulier le collectif Balai citoyen, avait appelé au rassemblement ce dimanche matin, sous les fenêtres du médiateur Macky Sall, président sénégalais de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Mot d’ordre : annoncer clairement que certains points de négociation de l’accord en cours d’élaboration ne sont pas négociables. « On voulait passer un message fort aux médiateurs de la Cédéao, pour dire qu’on veut le statu quo sur les décisions du Conseil constitutionnel. Il n’y aura pas de revendication par rapport à l’inclusion. Il n’y aura aucune amnistie possible. Ce n’est pas négociable ! », confiait un participant à notre envoyé spécial Guillaume Thibault.
Devant l'hôtel Laico de Ouagadougou, où se tiennent les discussions depuis deux jours, les manifestants se sont ensuite assis par terre. C'est à ce moment que des éléments du Régiment de sécurité présidentielle sont arrivés en trombe devant le bâtiment. Cagoulés, arme au poing, ils se sont dirigés en courant vers les manifestants pour les chasser. Scène de panique, un manifestant crie alors sa colère : « On ne veut plus parler de RSP ! Ils n’ont qu’à se disperser ! Aujourd’hui, on est de sortie. Tant que le RSP ne bouge pas, personne ne rentre. C'est tout ! » Les manifestants trouveront finalement refuge sur le parvis de l’hôtel et se mettront à entonner l’hymne national. Mais d'autres manifestants, favorables aux putschistes, arriveront à leur tour et voudront pour leur part investir le bâtiment, relate notre second envoyé spécial Olivier Rogez.
Entre les partisans de la transition et des putschistes, un accord est-il possible ?
Lorsque certains manifestants pro-junte parviendront à entrer dans le hall, Il y aura des échanges de coups, des hommes tenteront de saccager les lieux. Un garde du corps de l’opposant Roch Marc Christian Kaboré, qui arrivait à ce moment-là, sera blessé dans les bagarres. Cet instant de violence durera environ une quinzaine de minutes au total, avant que les assaillants ne soient repoussés hors de l'hôtel. « La police et la gendarmerie sécurisent actuellement l'hôtel. Il apparaît, après décantation, que ce sont des manifestants pro-Conseil national de la démocratie (CND, putschistes, NDLR) qui ont fait irruption à l'hôtel. Des journalistes ont reçu des coups. Notre consœur du Faso.net a été passée à tabac et sa tablette retirée », relatent les journalistes de Burkina24 présents sur place à l'hôtel Laico de Ouagadougou, notant qu'un manifestant tenait une pancarte où l'on pouvait lire « soutien au CND ».
Le calme étant revenu, les responsables politiques ont finalement pu arriver un par un, et entrer sous haute protection dans la salle de négociations. Les médiateurs de la Cédéao sont censés leur annoncer le protocole d'un accord trouvé la nuit dernière, et qui prévoirait un retour à l’ordre constitutionnel.
Mais cet accord est déjà l’objet de beaucoup de méfiance, voire de rejet. Et pas seulement du côté des manifestants. Chérif Sy, le patron d’Assemblée nationale transitoire, seule personnalité du régime de transition libre de ses propos depuis le coup d'Etat, réclame par exemple le retour à la situation d’avant-putsch. Il demande l’arrestation des responsables du RSP, le général Diendéré en tête. Il refuse par ailleurs que des personnalités exclues des élections par le Conseil constitutionnel soient réintégrées dans le jeu politique. C’est l’un des points importants de l'accord qui aurait été conclu la nuit dernière et qui devait être dévoilé entièrement ce dimanche matin.
Source: RFI
La société civile burkinabè, et en particulier le collectif Balai citoyen, avait appelé au rassemblement ce dimanche matin, sous les fenêtres du médiateur Macky Sall, président sénégalais de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Mot d’ordre : annoncer clairement que certains points de négociation de l’accord en cours d’élaboration ne sont pas négociables. « On voulait passer un message fort aux médiateurs de la Cédéao, pour dire qu’on veut le statu quo sur les décisions du Conseil constitutionnel. Il n’y aura pas de revendication par rapport à l’inclusion. Il n’y aura aucune amnistie possible. Ce n’est pas négociable ! », confiait un participant à notre envoyé spécial Guillaume Thibault.
Devant l'hôtel Laico de Ouagadougou, où se tiennent les discussions depuis deux jours, les manifestants se sont ensuite assis par terre. C'est à ce moment que des éléments du Régiment de sécurité présidentielle sont arrivés en trombe devant le bâtiment. Cagoulés, arme au poing, ils se sont dirigés en courant vers les manifestants pour les chasser. Scène de panique, un manifestant crie alors sa colère : « On ne veut plus parler de RSP ! Ils n’ont qu’à se disperser ! Aujourd’hui, on est de sortie. Tant que le RSP ne bouge pas, personne ne rentre. C'est tout ! » Les manifestants trouveront finalement refuge sur le parvis de l’hôtel et se mettront à entonner l’hymne national. Mais d'autres manifestants, favorables aux putschistes, arriveront à leur tour et voudront pour leur part investir le bâtiment, relate notre second envoyé spécial Olivier Rogez.
Entre les partisans de la transition et des putschistes, un accord est-il possible ?
Lorsque certains manifestants pro-junte parviendront à entrer dans le hall, Il y aura des échanges de coups, des hommes tenteront de saccager les lieux. Un garde du corps de l’opposant Roch Marc Christian Kaboré, qui arrivait à ce moment-là, sera blessé dans les bagarres. Cet instant de violence durera environ une quinzaine de minutes au total, avant que les assaillants ne soient repoussés hors de l'hôtel. « La police et la gendarmerie sécurisent actuellement l'hôtel. Il apparaît, après décantation, que ce sont des manifestants pro-Conseil national de la démocratie (CND, putschistes, NDLR) qui ont fait irruption à l'hôtel. Des journalistes ont reçu des coups. Notre consœur du Faso.net a été passée à tabac et sa tablette retirée », relatent les journalistes de Burkina24 présents sur place à l'hôtel Laico de Ouagadougou, notant qu'un manifestant tenait une pancarte où l'on pouvait lire « soutien au CND ».
Le calme étant revenu, les responsables politiques ont finalement pu arriver un par un, et entrer sous haute protection dans la salle de négociations. Les médiateurs de la Cédéao sont censés leur annoncer le protocole d'un accord trouvé la nuit dernière, et qui prévoirait un retour à l’ordre constitutionnel.
Mais cet accord est déjà l’objet de beaucoup de méfiance, voire de rejet. Et pas seulement du côté des manifestants. Chérif Sy, le patron d’Assemblée nationale transitoire, seule personnalité du régime de transition libre de ses propos depuis le coup d'Etat, réclame par exemple le retour à la situation d’avant-putsch. Il demande l’arrestation des responsables du RSP, le général Diendéré en tête. Il refuse par ailleurs que des personnalités exclues des élections par le Conseil constitutionnel soient réintégrées dans le jeu politique. C’est l’un des points importants de l'accord qui aurait été conclu la nuit dernière et qui devait être dévoilé entièrement ce dimanche matin.
Source: RFI