Cette après-midi de discussion a été animée par trois intervenants : DIOP Moustapha, BA Amadou Alpha et SARR Ousmane, autour de Bâ Abou, chargé des relations extérieures et modérateur des débats et Sow Garba président de l’association.
Après son mot de bienvenue aux invités français et aux mauritaniens, Bâ Abou expliquera en quelques mots pourquoi la population mauritanienne croit au fil des jours en pays de Loire, à Angers particulièrement. Il s’agit dira-t-il de gens, négro-africains essentiellement qui sont victimes du système politique en Mauritanie.
Sow Garba pour sa part saluera le courage et la détermination de ceux qui, comme les conférenciers du jour, combattent le système en place en Mauritanie.
Dans son intervention, DIOP Moustapha rappelera les conditions dans lesquelles le candidat Ould Haïdalla a d’abord tenté de convaincre l’opposition de s’unir autour d’une candidature unique en son sein, avant d’être amené par la force des choses à se présenter lui-même contre Ould Taya.
Dans son rôle de facilitateur, et avec l’appui de certaines chancelleries occidentales à Nouakchott (France, Allemegne, Espagne,…), Ould Haïdalla demande à Ould Taya une concertation avec l’ensemble de la classe politique. Ould Taya refuse en disant qu’il ne s ‘agit que d’une bande de voyoux. Ould Haïdalla décide alors d’arrêter son rôle de facilitateur et s’en remet à l’opposition légale : UFP, RFD, AJD et Messaoud Ould Boulkhaïr avant que celui-ci prenne la tête de l’APP.
Ahmed Ould Daddah demande alors à Ould Haïdalla de convaincre les autres leaders de l’opposition de se désister en sa faveur. Messaoud Ould Boulkhaïr (qui n’a pas encore de parti) favorise la candidature de Ould Haïdalla lui-même, celui-ci décline l’offre. Alors que Mody Cissé de l’AJD se dit prêt à se retirer si la candidature de Ould Haïdalla prenait forme. Dans ces conditions, Ahmed Ould Daddah demande que le futur candidat unique soit d’une bonne moralité religieuse (en ayant en pensée et en arrière pensée que Maouloud de l’UFP, d’inspiration communiste, n’est pas de bonne moralité religieuse).
Un événement important, d’après DIOP Moustapha, viendra changer le cours de l’histoire : le coup d’état du 8 juin 2003 qui laissera le pouvoir vacant pendant 36 heures. Une situation que ni l’opposition, ni la société civile n’ont pu mettre à profit.
Dès le retour à la norme, Ould Haïdalla rappelle Ould Taya pour lui dire qu’au delà du coup d’état lui-même, il y a un véritable problème de gestion et de direction du pays qui se pose et qu’il importe de régler. A nouveau, il essuie une fin de non recevoir de Ould Taya.
Ould Haïdalla décide alors de se présenter contre Ould Taya à l’élection présidentielle de novembre 2003, mais cette décision ne sera officialisée que le 1 août 2003. Son entourage investit la société civile et procède à des échanges avec la classe politique, dont les FLAM. La direction des FLAM lui a dit dès le début qu’il allait à la catastrophe s’il se présentait à l’élection dans les conditions où elle est organisée. Poursuivant ses contacts, Ould Haïdalla réunit les ambassadeurs chez lui pour les informer des exactions du ministre de l’intérieur contre ses amis et lui-même et renouvelle sa demande de rencontrer Ould Taya pour discuter de sa future candidature. Une fois encore sans succès.
A la veille du scrutin, lorsqu’il avait été acquis qu’un vaste mouvement de soutien se formait autour du candidat Ould Haïdalla, ordre a été donné de perquisitionner chez lui et chez ses amis : 2 armes ont été trouvées chez Ould Haïdalla, et 2 chez colonel Diop Abdoulaye Demba.
Le 6 novembre, ordre avait été donné d’arrêter Ould Haïdalla et son équipe de campagne pour 16 heures. A 16 H 15’ Ould Haïdalla est arrêté, mais il sera libéré à 21 H sur intervention d’une puissance étrangère (la France) : le scrutin pourrait alors se tenir. [A ce moment de la conférence, Diop Moustapha fait une autocritique, il rappelle les mises en garde des FLAM et dit qu’en définitive ils n’auraient jamais du aller, surtout avec l’arrestation de leur candidat]
Le scrutin eut tout de même lieu comme prévu le 07 novembre 2003.
Les arrestations qui s ‘en ont suivi démontrent qu’une alternance paisible n’est pas possible avec Ould Taya, qui a prouvé par le passé qu’il ne tolère aucune opposition, arrêtant à chaque fois son challenger le plus sérieux : Ahmed Ould Daddah en 1992, Chbih Ould Cheikh en 1997 et Ould Haïdalla en 2003.
Aujourd’hui, les partis politiques légaux sont sous la chape de plomb du régime de Ould Taya : les manifestations sont soumises à autorisation, les partis ne procèdent plus que par communiqués, l’armée se tribalise, l’opposition est sous-représentée au Sénat où seuls deux sièges reviennent à l’opposition.
Dans ces conditions, quelle forme de lutte mener ? Quelle légitimité ?
D’emblée, il exclut la lutte pacifique qui a montré ses limites face à Ould Taya qui a décimé les Négro-Africains (quand on lui a dit que cette composante voulait sa peau), il cherche à décimer les tribus de l’Est (quand on lui a dit qu’elles lui veulent du mal).
Diop Moustapha qui aspire à une refondation de la Mauritanie, demande la compréhension de la communauté internationale.
Bâ Amadou Alpha va axer son intervention sur la question nationale.
Après une présentation de l’espace géographique de la Mauritanie et les conditions historiques de sa création, il s’attardera sur le mode d’administration coloniale, direct au Sud avec imposition de l’enseignement du français ; et indirect au Nord avec libre cours à l’enseignement arabe traditionnel.
Cette discrimination dans la gestion différente de la Mauritanie amènera d’après Bâ Amadou Alpha, la puissance coloniale à confier le pouvoir aux arabo-berbères. Une puissance coloniale qui au nom de son principe universaliste de démocratie et d’état unitaire centralisé, va réunir sous la même autorité des populations si différentes, qui se sont toujours administrées indépendamment les unes des autres. Il rappelle au passage que les populations du Sud de la Mauritanie ont découvert la démocratie avant les français : la « révolution toorodo » remontant à 1776, la révolution française à 1789.
Poursuivant son analyse de la question, il dira que la réalité historique et culturelle nous amène en Mauritanie à parler de système. Il rappelle quelques dates phares de l’histoire timultueuse de notre pays :
1966 : instauration de l’arabe avec comme objectif la création d’un Etat centralisateur jacobin arabe, sur le modèle de l’état français.
1979 : arabisation à outrance qui aboutit à des grèves et manifestations à travers tout le pays.
1980 : dès l’arrivée au pouvoir de Ould Haïdalla, s’instaure une discussion avec la partie Négro-Africaine de notre peuple. Une discussion qui a conduit à la création de l’Institut des Langues Nationales. Un institut qui a connu des succès tel que l’UNESCO l’a cité en exemple pour les autres pays africains en matière d’enseignement des langues nationales.
1981 : abolition de l’esclavage. Bâ Amadou Alpha rappelle que sous la colonisation, pendant que la puissance coloniale favorisait la fuite des esclaves en milieu Négro-Africain avec la création des « quartiers liberté », en milieu arabo-berbère, elle laissait les esclaves à leurs maîtres.
1983 : réforme foncière, injuste dans son esprit et dans sa lettre, partiale dans son application dans la mesure où elle ne concerne que les terres de la vallée du fleuve. Les oasis du nord restent jalousement gardées pour leurs propriétaires.
1986 : la conjonction de trois facteurs amènera le régime à poursuivre (en vue de les arrêter) les Négro-Africains : la célébration à Nouakchott du dixième anniversaire des évènements de Soweto, la publication du « Manifeste du Négro-mauritanien opprimé » et la visite de Ould Taya dans le Gorgol où il reçut les revendications des populations négro-africaines à Monguel.
1989 : suite au conflit avec le Sénégal, la Mauritanie déporte près de 200 000 Négro-Africains vers le Sénégal et le Mali. Ces populations vivent aujourd’hui dans un désarroi total, sans assistance aucune, le HCR s’est retiré de cette tâche depuis plusieurs années.
Bâ Amadou Alpha relève par ailleurs que le tribalisme, visible en milieu arabo-berbère, existe aussi en milieu négro-africain et pourrait être source de conflit si les Négro-Africains exerçaient le pouvoir.
Enfin, Bâ Amadou Alpha retient 4 principes qui caractérisent le système :
- avoir une vision holistique, globale du problème
- refus de l’ethnicisation du problème
- refus d’un combat contre un régime
- rejet de l’analyse qui fait de la question nationale un simple problème de droit de l’homme.
Il prône pour terminer un dialogue des identités (pas uniquement des identités nationales) pour régler la question nationale.
SARR Ousmane qui a remis le texte de son exposé à l’AMPL a finalement remodelé son intervention suite à celles de Diop Moustapha et Bâ Amadou Alpha. Il dira qu’au vu de ce qui a précédé, il craint des lendemains difficiles. Comme ceux que l’on a déjà connus et qui ont conduit à la création en 1995 de l’Association de soutien aux Veuves et Orphelins des Militaire Mauritaniens (AVOMM) avec comme objectif de départ d’apporter une aide aux veuves et enfants des militaires mauritaniens victimes du régime de Ould Taya. L’AVOMM a aujourd’hui étendu son objectif et ses activités aux enfants des déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali à travers des actions de parrainage de la scolarité des enfants ou d’appui aux projets en faveur des femmes déportées.
Il rappelle la plainte déposée par l’association qu’il préside contre Ould Taya et qui a été déclarée recevable par le Tribunal de Bruxelles. Elle suit son cours.
Poursuivant son analyse de la nécessité de l’humanitaire, il cite l’exemple de trois peuples qui ont beaucoup bénéficié de l’aide d’associations humanitaires, une aide qui leur a permis de survivre aux difficultés rencontrées : il s’agit de l’ANC, l’OLP et Israël.
Il insiste sur le caractère positiviste de l’action de son association, un humanitaire de soutien qui a comme seul objectif d’apporter de l’aide à l’autre qui en a besoin. Il renouvelle au passage les remerciements de son association à tous ceux qui l’ont soutenue par le passé ou qui continuent encore à le faire.
La journée s’est déroulée dans une excellente ambiance, devant un public très important composé de mauritaniens et français. Les débats ont enregistré la contribution de plusieurs participants parmi lesquels un bon nombre de femmes dont certaines ont pris la parole. L’AMPL peut se faciliter de la réussite de cette journée qui s’est clôturée par un repas de l’amitié et une série d’interviews des principaux intervenants à la station FM locale, Radio G.
B. Diagana -Envoyé Spécial de Flamnet
Après son mot de bienvenue aux invités français et aux mauritaniens, Bâ Abou expliquera en quelques mots pourquoi la population mauritanienne croit au fil des jours en pays de Loire, à Angers particulièrement. Il s’agit dira-t-il de gens, négro-africains essentiellement qui sont victimes du système politique en Mauritanie.
Sow Garba pour sa part saluera le courage et la détermination de ceux qui, comme les conférenciers du jour, combattent le système en place en Mauritanie.
Dans son intervention, DIOP Moustapha rappelera les conditions dans lesquelles le candidat Ould Haïdalla a d’abord tenté de convaincre l’opposition de s’unir autour d’une candidature unique en son sein, avant d’être amené par la force des choses à se présenter lui-même contre Ould Taya.
Dans son rôle de facilitateur, et avec l’appui de certaines chancelleries occidentales à Nouakchott (France, Allemegne, Espagne,…), Ould Haïdalla demande à Ould Taya une concertation avec l’ensemble de la classe politique. Ould Taya refuse en disant qu’il ne s ‘agit que d’une bande de voyoux. Ould Haïdalla décide alors d’arrêter son rôle de facilitateur et s’en remet à l’opposition légale : UFP, RFD, AJD et Messaoud Ould Boulkhaïr avant que celui-ci prenne la tête de l’APP.
Ahmed Ould Daddah demande alors à Ould Haïdalla de convaincre les autres leaders de l’opposition de se désister en sa faveur. Messaoud Ould Boulkhaïr (qui n’a pas encore de parti) favorise la candidature de Ould Haïdalla lui-même, celui-ci décline l’offre. Alors que Mody Cissé de l’AJD se dit prêt à se retirer si la candidature de Ould Haïdalla prenait forme. Dans ces conditions, Ahmed Ould Daddah demande que le futur candidat unique soit d’une bonne moralité religieuse (en ayant en pensée et en arrière pensée que Maouloud de l’UFP, d’inspiration communiste, n’est pas de bonne moralité religieuse).
Un événement important, d’après DIOP Moustapha, viendra changer le cours de l’histoire : le coup d’état du 8 juin 2003 qui laissera le pouvoir vacant pendant 36 heures. Une situation que ni l’opposition, ni la société civile n’ont pu mettre à profit.
Dès le retour à la norme, Ould Haïdalla rappelle Ould Taya pour lui dire qu’au delà du coup d’état lui-même, il y a un véritable problème de gestion et de direction du pays qui se pose et qu’il importe de régler. A nouveau, il essuie une fin de non recevoir de Ould Taya.
Ould Haïdalla décide alors de se présenter contre Ould Taya à l’élection présidentielle de novembre 2003, mais cette décision ne sera officialisée que le 1 août 2003. Son entourage investit la société civile et procède à des échanges avec la classe politique, dont les FLAM. La direction des FLAM lui a dit dès le début qu’il allait à la catastrophe s’il se présentait à l’élection dans les conditions où elle est organisée. Poursuivant ses contacts, Ould Haïdalla réunit les ambassadeurs chez lui pour les informer des exactions du ministre de l’intérieur contre ses amis et lui-même et renouvelle sa demande de rencontrer Ould Taya pour discuter de sa future candidature. Une fois encore sans succès.
A la veille du scrutin, lorsqu’il avait été acquis qu’un vaste mouvement de soutien se formait autour du candidat Ould Haïdalla, ordre a été donné de perquisitionner chez lui et chez ses amis : 2 armes ont été trouvées chez Ould Haïdalla, et 2 chez colonel Diop Abdoulaye Demba.
Le 6 novembre, ordre avait été donné d’arrêter Ould Haïdalla et son équipe de campagne pour 16 heures. A 16 H 15’ Ould Haïdalla est arrêté, mais il sera libéré à 21 H sur intervention d’une puissance étrangère (la France) : le scrutin pourrait alors se tenir. [A ce moment de la conférence, Diop Moustapha fait une autocritique, il rappelle les mises en garde des FLAM et dit qu’en définitive ils n’auraient jamais du aller, surtout avec l’arrestation de leur candidat]
Le scrutin eut tout de même lieu comme prévu le 07 novembre 2003.
Les arrestations qui s ‘en ont suivi démontrent qu’une alternance paisible n’est pas possible avec Ould Taya, qui a prouvé par le passé qu’il ne tolère aucune opposition, arrêtant à chaque fois son challenger le plus sérieux : Ahmed Ould Daddah en 1992, Chbih Ould Cheikh en 1997 et Ould Haïdalla en 2003.
Aujourd’hui, les partis politiques légaux sont sous la chape de plomb du régime de Ould Taya : les manifestations sont soumises à autorisation, les partis ne procèdent plus que par communiqués, l’armée se tribalise, l’opposition est sous-représentée au Sénat où seuls deux sièges reviennent à l’opposition.
Dans ces conditions, quelle forme de lutte mener ? Quelle légitimité ?
D’emblée, il exclut la lutte pacifique qui a montré ses limites face à Ould Taya qui a décimé les Négro-Africains (quand on lui a dit que cette composante voulait sa peau), il cherche à décimer les tribus de l’Est (quand on lui a dit qu’elles lui veulent du mal).
Diop Moustapha qui aspire à une refondation de la Mauritanie, demande la compréhension de la communauté internationale.
Bâ Amadou Alpha va axer son intervention sur la question nationale.
Après une présentation de l’espace géographique de la Mauritanie et les conditions historiques de sa création, il s’attardera sur le mode d’administration coloniale, direct au Sud avec imposition de l’enseignement du français ; et indirect au Nord avec libre cours à l’enseignement arabe traditionnel.
Cette discrimination dans la gestion différente de la Mauritanie amènera d’après Bâ Amadou Alpha, la puissance coloniale à confier le pouvoir aux arabo-berbères. Une puissance coloniale qui au nom de son principe universaliste de démocratie et d’état unitaire centralisé, va réunir sous la même autorité des populations si différentes, qui se sont toujours administrées indépendamment les unes des autres. Il rappelle au passage que les populations du Sud de la Mauritanie ont découvert la démocratie avant les français : la « révolution toorodo » remontant à 1776, la révolution française à 1789.
Poursuivant son analyse de la question, il dira que la réalité historique et culturelle nous amène en Mauritanie à parler de système. Il rappelle quelques dates phares de l’histoire timultueuse de notre pays :
1966 : instauration de l’arabe avec comme objectif la création d’un Etat centralisateur jacobin arabe, sur le modèle de l’état français.
1979 : arabisation à outrance qui aboutit à des grèves et manifestations à travers tout le pays.
1980 : dès l’arrivée au pouvoir de Ould Haïdalla, s’instaure une discussion avec la partie Négro-Africaine de notre peuple. Une discussion qui a conduit à la création de l’Institut des Langues Nationales. Un institut qui a connu des succès tel que l’UNESCO l’a cité en exemple pour les autres pays africains en matière d’enseignement des langues nationales.
1981 : abolition de l’esclavage. Bâ Amadou Alpha rappelle que sous la colonisation, pendant que la puissance coloniale favorisait la fuite des esclaves en milieu Négro-Africain avec la création des « quartiers liberté », en milieu arabo-berbère, elle laissait les esclaves à leurs maîtres.
1983 : réforme foncière, injuste dans son esprit et dans sa lettre, partiale dans son application dans la mesure où elle ne concerne que les terres de la vallée du fleuve. Les oasis du nord restent jalousement gardées pour leurs propriétaires.
1986 : la conjonction de trois facteurs amènera le régime à poursuivre (en vue de les arrêter) les Négro-Africains : la célébration à Nouakchott du dixième anniversaire des évènements de Soweto, la publication du « Manifeste du Négro-mauritanien opprimé » et la visite de Ould Taya dans le Gorgol où il reçut les revendications des populations négro-africaines à Monguel.
1989 : suite au conflit avec le Sénégal, la Mauritanie déporte près de 200 000 Négro-Africains vers le Sénégal et le Mali. Ces populations vivent aujourd’hui dans un désarroi total, sans assistance aucune, le HCR s’est retiré de cette tâche depuis plusieurs années.
Bâ Amadou Alpha relève par ailleurs que le tribalisme, visible en milieu arabo-berbère, existe aussi en milieu négro-africain et pourrait être source de conflit si les Négro-Africains exerçaient le pouvoir.
Enfin, Bâ Amadou Alpha retient 4 principes qui caractérisent le système :
- avoir une vision holistique, globale du problème
- refus de l’ethnicisation du problème
- refus d’un combat contre un régime
- rejet de l’analyse qui fait de la question nationale un simple problème de droit de l’homme.
Il prône pour terminer un dialogue des identités (pas uniquement des identités nationales) pour régler la question nationale.
SARR Ousmane qui a remis le texte de son exposé à l’AMPL a finalement remodelé son intervention suite à celles de Diop Moustapha et Bâ Amadou Alpha. Il dira qu’au vu de ce qui a précédé, il craint des lendemains difficiles. Comme ceux que l’on a déjà connus et qui ont conduit à la création en 1995 de l’Association de soutien aux Veuves et Orphelins des Militaire Mauritaniens (AVOMM) avec comme objectif de départ d’apporter une aide aux veuves et enfants des militaires mauritaniens victimes du régime de Ould Taya. L’AVOMM a aujourd’hui étendu son objectif et ses activités aux enfants des déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali à travers des actions de parrainage de la scolarité des enfants ou d’appui aux projets en faveur des femmes déportées.
Il rappelle la plainte déposée par l’association qu’il préside contre Ould Taya et qui a été déclarée recevable par le Tribunal de Bruxelles. Elle suit son cours.
Poursuivant son analyse de la nécessité de l’humanitaire, il cite l’exemple de trois peuples qui ont beaucoup bénéficié de l’aide d’associations humanitaires, une aide qui leur a permis de survivre aux difficultés rencontrées : il s’agit de l’ANC, l’OLP et Israël.
Il insiste sur le caractère positiviste de l’action de son association, un humanitaire de soutien qui a comme seul objectif d’apporter de l’aide à l’autre qui en a besoin. Il renouvelle au passage les remerciements de son association à tous ceux qui l’ont soutenue par le passé ou qui continuent encore à le faire.
La journée s’est déroulée dans une excellente ambiance, devant un public très important composé de mauritaniens et français. Les débats ont enregistré la contribution de plusieurs participants parmi lesquels un bon nombre de femmes dont certaines ont pris la parole. L’AMPL peut se faciliter de la réussite de cette journée qui s’est clôturée par un repas de l’amitié et une série d’interviews des principaux intervenants à la station FM locale, Radio G.
B. Diagana -Envoyé Spécial de Flamnet