« Si ta richesse ne profite pas à l’intelligent /Alors que tu nantis le fou et l’inconséquent / Seigneur du ciel, il n’y a point de péché / Pour qui voit de toi ce qu’il lui déplait / Et décide d’apostasier ». Rien moins que cet apocryphe d’Abu Elala El Maari pour dire la névrose du citoyen qui ose dévisager la Mauritanie d’aujourd’hui. A subir tous ces putschistes qui s’improvisent à sa tête sans avoir tiré le moindre coup de fusil pour la libérer ou la protéger, l’électeur ne peut rien attendre des foules qui les applaudissent comme des messies. Sans rien espérer des sempiternelles contre-prophéties civiles qui font mine d’y défendre la démocratie. Tant les uns et les autres ne font jamais que ce que l’étranger leur signifie : directement ou par des intermédiaires à sa merci…
Le temps des colonies
Fidèles à leurs revendications de jadis, les pays frères et voisins sont toujours là pour voiturer leurs antiennes du temps des colonies. Pour eux, la Mauritanie est une aberration géopolitique dont la survie ampute leur souveraineté de territoires et peuplades acquis. Craignant d’y voir la démocratie qui briserait leur rêve d’hégémonie, ils y confortent les coups de forces en proposant leurs bons et déloyaux services aux prédateurs qui y redoutent toute autorité indépendante ou susceptible de contrarier leurs profits.
La récente sortie de crise confirme encore cette triste vérité qui fait qu’en Mauritanie, il n’y a que la communauté internationale qui s’en sort… à tout prix. Les putschistes militaires et parlementaires l’avaient bien compris qui n’ont rien consenti à leurs indigènes ennemis. Lesquels le leur rendaient si bien en s’épuisant dans la propagande extérieure contre leur régime honni.
Pour rappel, ces smalas qui envahirent le congrès du parti écologiste français. Pourtant connus pour leur anarchisme légendaire, les Verts durent abdiquer face à deux délégations ministérielles de deux partis pris incompris. Plus folklorique encore, l’embarras de la doucereuse Union européenne devant la double représentation officielle d’une Mauritanie bicéphale dont elle est le premier partenaire en matière d’aide humanitaire ou d’économie. Rien d’étonnant à ce que la gestion de la crise nationale soit confiée à des mercenaires mythomanes dont le passif politique hante encore l’inconsolable mémoire du pays..!
Irréparable gâchis
Pour enraciner ce chaos sans répit, il y a surtout les coups de folie qui minent une vie publique sans idéal ni stratégie. Un paysage politique dont la sociologie transforme les amis de toujours en ennemis d’aujourd’hui. Une élite où le compagnon de lutte devient l’adversaire du jour J. Comme ces islamistes sans foi politique qui brisent encore un front démocratique qu’ils auront si bien servi. Au risque de sacrifier les suffrages requis au profit d’un militarisme qui ne leur a jamais réussi. Puissent-ils, au deuxième tour, recouvrer leurs esprits !
Et que dire de ces deux héros de la résistance politique qui s’affrontent une fois de trop après s’être si souvent réunis. Le doyen de l’opposition démocratique ne se reconnaît-il pas dans le militantisme du président de l’assemblée qui fut l’opposant le plus symbolique au dernier fait accompli ? Inverser la question n’est pas interdit. Toujours est-il qu’à les voir se disputer les faveurs d’un système qui les a toujours bannis, on ne peut que craindre l’irréparable gâchis. Fort heureusement pour la fin de partie, ils se sont encore promis une énième lubie…Mais l’électeur suborné saura-t-il, ce jour-là, reconnaître ses brebis ?
Pour conjurer une détestable apostasie, un choix unique s’offre à la Mauritanie. En plus que de rappeler les bonnes manières et l’esprit de famille aux cousins putschistes, le peuple doit leur enlever toute envie de nuire à tout un pays. Pour éviter à leur communauté un régime qu’elle n’a que trop subi, les candidats porteurs de revendications ethniques ne peuvent que retrouver un bercail idéologique où ils comptent encore de nombreux amis. Sous peine de livrer le pays à une gouverne étrangère voire ennemie.
Cheikh Touré
http://contre-x.blogspot.com
Article paru dans La Tribune N°458 du 14 juillet 2009
Le temps des colonies
Fidèles à leurs revendications de jadis, les pays frères et voisins sont toujours là pour voiturer leurs antiennes du temps des colonies. Pour eux, la Mauritanie est une aberration géopolitique dont la survie ampute leur souveraineté de territoires et peuplades acquis. Craignant d’y voir la démocratie qui briserait leur rêve d’hégémonie, ils y confortent les coups de forces en proposant leurs bons et déloyaux services aux prédateurs qui y redoutent toute autorité indépendante ou susceptible de contrarier leurs profits.
La récente sortie de crise confirme encore cette triste vérité qui fait qu’en Mauritanie, il n’y a que la communauté internationale qui s’en sort… à tout prix. Les putschistes militaires et parlementaires l’avaient bien compris qui n’ont rien consenti à leurs indigènes ennemis. Lesquels le leur rendaient si bien en s’épuisant dans la propagande extérieure contre leur régime honni.
Pour rappel, ces smalas qui envahirent le congrès du parti écologiste français. Pourtant connus pour leur anarchisme légendaire, les Verts durent abdiquer face à deux délégations ministérielles de deux partis pris incompris. Plus folklorique encore, l’embarras de la doucereuse Union européenne devant la double représentation officielle d’une Mauritanie bicéphale dont elle est le premier partenaire en matière d’aide humanitaire ou d’économie. Rien d’étonnant à ce que la gestion de la crise nationale soit confiée à des mercenaires mythomanes dont le passif politique hante encore l’inconsolable mémoire du pays..!
Irréparable gâchis
Pour enraciner ce chaos sans répit, il y a surtout les coups de folie qui minent une vie publique sans idéal ni stratégie. Un paysage politique dont la sociologie transforme les amis de toujours en ennemis d’aujourd’hui. Une élite où le compagnon de lutte devient l’adversaire du jour J. Comme ces islamistes sans foi politique qui brisent encore un front démocratique qu’ils auront si bien servi. Au risque de sacrifier les suffrages requis au profit d’un militarisme qui ne leur a jamais réussi. Puissent-ils, au deuxième tour, recouvrer leurs esprits !
Et que dire de ces deux héros de la résistance politique qui s’affrontent une fois de trop après s’être si souvent réunis. Le doyen de l’opposition démocratique ne se reconnaît-il pas dans le militantisme du président de l’assemblée qui fut l’opposant le plus symbolique au dernier fait accompli ? Inverser la question n’est pas interdit. Toujours est-il qu’à les voir se disputer les faveurs d’un système qui les a toujours bannis, on ne peut que craindre l’irréparable gâchis. Fort heureusement pour la fin de partie, ils se sont encore promis une énième lubie…Mais l’électeur suborné saura-t-il, ce jour-là, reconnaître ses brebis ?
Pour conjurer une détestable apostasie, un choix unique s’offre à la Mauritanie. En plus que de rappeler les bonnes manières et l’esprit de famille aux cousins putschistes, le peuple doit leur enlever toute envie de nuire à tout un pays. Pour éviter à leur communauté un régime qu’elle n’a que trop subi, les candidats porteurs de revendications ethniques ne peuvent que retrouver un bercail idéologique où ils comptent encore de nombreux amis. Sous peine de livrer le pays à une gouverne étrangère voire ennemie.
Cheikh Touré
http://contre-x.blogspot.com
Article paru dans La Tribune N°458 du 14 juillet 2009