Un arrêté du ministère mauritanien de la Justice a institué une nouvelle prison située au cœur d'une garnison militaire en vue de servir de lieu de détention pour une trentaine d'islamistes présumés terroristes, placés en détention préventive.
La détention de ces individus dans une caserne serait amplement justifiée par "le danger" qu'ils représentent, selon le ministère.
Commentant la décision de la chancellerie à l'occasion d'un point de presse de mercredi, le bâtonnier de l'Ordre national des Avocats (ONA) de Mauritanie, Ahmed Ould Youssouf Ould Cheikh Sidya, également en charge de la défense des présumés terroristes a jugé la décision ministérielle "régulière au plan de la forme".
Toutefois, sur le fond et vu les circonstances, le bâtonnier de l'ONA estime que la nouvelle donne aura des conséquences "négatives" sur la garantie des droits de la défense, notamment au niveau de la régularité des nécessaires rencontres entre les avocats et leurs clients, vue les probables difficultés d'accès à une caserne militaire.
La création d'une nouvelle prison dans un camp militaire pour la détention de présumés terroristes s'explique par les évasions spectaculaires et récurrentes constatées à la prison civile de Nouakchott, ces dernières années, notent les observateurs.
La dernière en date (le 2 avril dernier à l'occasion d'un interrogatoire au palais de justice) concerne Sidi Ould Sidna, un présumé membre d'un commando qui a abattu 4 touristes français.
La présidente de l'Association mauritanienne des Droits de l'Homme (AMDH) et vice-présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Me Fatimata M'Baye, également membre du collectif de défense d'islamistes présumés terroristes arrêtés fin avril, a déclaré à la PANA que certains membres de ce groupe ont fait l'objet de tortures.
L'avocate cite à titre d'exemple les cas de Abdel Kerim Ben Veraz El Baraoui (un tunisien), Ahmed El Moctar Ould Seman et Cheikh Ould Salem.
La méthode utilisée : éteindre des mégots de cigarettes sur le corps des détenus présumés terroristes, mais aussi le célèbre supplice du Jaguar (pieds suspendus au plafond et la tête en bas). La défense dénonce ces pratiques et invite les autorités à prendre toutes les mesures légales contre ceux qui en seraient responsables.
Par ailleurs, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Nouakchott a révoqué la décision de placement en liberté sous contrôle judiciaire concernant 5 à 7 présumés islamistes, rendue en première instance par le juge d'instruction du troisième cabinet.
La chambre d'accusation a par ailleurs débouté le Parquet dans sa demande visant à obtenir un dessaisissement du juge d'instruction, Ahmed Salem Ould Mah.
Le parquet avait requis le dessaisissement du magistrat instructeur en signe de désapprobation par rapport à une décision plaçant en liberté sous contrôle judiciaire "plusieurs terroristes dangereux".
Un avocat de la défense des présumés terroristes, Me Yarba Ould Ahmed Saleh a salué la décision de la chambre d'accusation maintenant le juge d'instruction dans ses fonctions, invitant les autorités judiciaires et politiques à traiter la question du terrorisme islamiste dans le cadre tracé par les lois de la République.
____________________
Source: afriquenligne
(M) avomm
Pana
La détention de ces individus dans une caserne serait amplement justifiée par "le danger" qu'ils représentent, selon le ministère.
Commentant la décision de la chancellerie à l'occasion d'un point de presse de mercredi, le bâtonnier de l'Ordre national des Avocats (ONA) de Mauritanie, Ahmed Ould Youssouf Ould Cheikh Sidya, également en charge de la défense des présumés terroristes a jugé la décision ministérielle "régulière au plan de la forme".
Toutefois, sur le fond et vu les circonstances, le bâtonnier de l'ONA estime que la nouvelle donne aura des conséquences "négatives" sur la garantie des droits de la défense, notamment au niveau de la régularité des nécessaires rencontres entre les avocats et leurs clients, vue les probables difficultés d'accès à une caserne militaire.
La création d'une nouvelle prison dans un camp militaire pour la détention de présumés terroristes s'explique par les évasions spectaculaires et récurrentes constatées à la prison civile de Nouakchott, ces dernières années, notent les observateurs.
La dernière en date (le 2 avril dernier à l'occasion d'un interrogatoire au palais de justice) concerne Sidi Ould Sidna, un présumé membre d'un commando qui a abattu 4 touristes français.
La présidente de l'Association mauritanienne des Droits de l'Homme (AMDH) et vice-présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Me Fatimata M'Baye, également membre du collectif de défense d'islamistes présumés terroristes arrêtés fin avril, a déclaré à la PANA que certains membres de ce groupe ont fait l'objet de tortures.
L'avocate cite à titre d'exemple les cas de Abdel Kerim Ben Veraz El Baraoui (un tunisien), Ahmed El Moctar Ould Seman et Cheikh Ould Salem.
La méthode utilisée : éteindre des mégots de cigarettes sur le corps des détenus présumés terroristes, mais aussi le célèbre supplice du Jaguar (pieds suspendus au plafond et la tête en bas). La défense dénonce ces pratiques et invite les autorités à prendre toutes les mesures légales contre ceux qui en seraient responsables.
Par ailleurs, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Nouakchott a révoqué la décision de placement en liberté sous contrôle judiciaire concernant 5 à 7 présumés islamistes, rendue en première instance par le juge d'instruction du troisième cabinet.
La chambre d'accusation a par ailleurs débouté le Parquet dans sa demande visant à obtenir un dessaisissement du juge d'instruction, Ahmed Salem Ould Mah.
Le parquet avait requis le dessaisissement du magistrat instructeur en signe de désapprobation par rapport à une décision plaçant en liberté sous contrôle judiciaire "plusieurs terroristes dangereux".
Un avocat de la défense des présumés terroristes, Me Yarba Ould Ahmed Saleh a salué la décision de la chambre d'accusation maintenant le juge d'instruction dans ses fonctions, invitant les autorités judiciaires et politiques à traiter la question du terrorisme islamiste dans le cadre tracé par les lois de la République.
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Source: afriquenligne
(M) avomm
Pana