Ce sentiment semble être partagé par la plus part des observateurs étrangers. Mais cet espoir ainsi créé peut rapidement se transformer en son contraire si on y prend garde. Certes le spectre du danger pouvant provenir de nos frontières semble s’éloigné, mais les difficultés internes demeures.
Depuis son indépendance, notre pays n’a jamais connu une période d’une réelle démocratie. Par des pratiques scandaleuses de fraudes électorales, de détournements des biens de l’Etat, la politique est perçue par une frange importante de notre peuple comme étant synonyme de mensonge, de tromperie et de duperie voir de cruauté. Tous les régimes qui ce sont succédés n’ont fait que renforcer cette perception et l’instrumentalisation des aspirations des citoyens.
Cette situation a fait naître en plus du désintérêt de la population pour la politique, le bafoue ment du sens de l’Etat, qui est une notion d’ailleurs très peu partagée voir ignorée par l’élite politique qui nous a toujours gouverné, et a contribué à tribaliser et à ethniciser les rapports entre citoyens et entre citoyens et l’Etat, et de plus elle a transformé le pays en un terrain favorable à la prolifération de toutes sortes irrédentismes identitaires. L’honnêteté, le dévouement sont considérés comme des tares, des valeurs rétrogrades et risibles. Le citoyen qui se hasarde à opter pour ces valeurs est vu comme un naïf un bon à rien.
C’est dans ce contexte de pourrissement général que l’Etat mauritanien sous la direction Maawiya a pu commettre dans les années 89-90 des crimes abominables contre l’ensemble du peuple mauritanien, des crimes qui sont bien entendu imprescriptibles. Cette situation a accentué les tensions sociales, intercommunautaires et conduit le pays vers la banqueroute et le chaos.
Face ce lourd héritage, tout engagement pour une transition véritablement démocratie suppose d’abord la mise sur pied d’un cadre de concertation viable, la mobilisation de toutes les énergies qui n’est possible que lorsque l’on crée un climat réellement favorable c'est-à-dire des mesures concrètes qui contribuent à baisser les tensions par l’amélioration des conditions de vies des plus déshérités, par une politique sociale juste, l’élargissement de l’amnistie générale au retour des déportés, une solution juste aux difficultés des veuves, rescapés et les radiers….
Si le CMJD ne prends pas en considération cette réalité qui me semble incontournable, le dérapage de la transition n’est pas exclu. Ce dérapage peut provenir d’abord du CMJD. La lourdeur de l’héritage étant ce qu’elle est, les mesures appropriés pour y faire face faisant défaut, le climat politique devenant de plus en plus tendu, la situation sociale et économique s’aggravant de jour en jour, alors dans un tel contexte, des dissensions internes peuvent apparaître au sein du CMJD et aboutir « à une remise en ordre interne » qu’on nous expliquera comme « une restructuration ».
De plus, des ambitions personnelles dans le microcosme « trubalo-ethono-politique » aidant et qui peuvent se répercuter au sein du CMJD et la conjoncture étant devenue favorable, il n’est pas impossible que l’on puisse assister à l’utilisation d’une partie importante du nombre pléthorique de partis politiques qui foisonnent l’espace politique national et disposant d’un récépissé, pour manipuler et changer tels ou tels autres aspects des objectifs de la transition (durée, les conditions, la conduite,…).
Le dérapage peut aussi provenir de la classe politique. Si les ambitions personnelles au sein de cette classe politique continuent d’être privilégiées au détriment de l’intérêt national, les difficultés s’accentuant, alors on peut assister à des scénarios du type alliance militaro-politique pour faire dévier la transition de ces véritables objectifs et dont les conséquences seront catastrophiques et replongerons notre pays dans de nouvelles ténèbres probablement plus opaques.
C’est pourquoi il est impératif aujourd’hui et pendant qu’il est encore temps de tirer les sonnettes d’alarme pour faire prendre conscience qu’il est urgent de corriger les insuffisances et combler les lacunes de ce processus pour éviter de mettre en péril l’espoir qui vient de naître avec le changement du 03 août 05.
Est-il encore besoin de rappeler que les principales garanties pour une transition démocratique réussie sont : la création des conditions d’un climat d’apaisement général et la participation active de l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile à cette œuvre du salut national ? En réalité ces deux aspects doivent former le vecteur essentiel de ce processus de transition.
Qu’Allah protège la Mauritanie contre toutes les tentatives maléfiques !
Maréga Baba/ France
Depuis son indépendance, notre pays n’a jamais connu une période d’une réelle démocratie. Par des pratiques scandaleuses de fraudes électorales, de détournements des biens de l’Etat, la politique est perçue par une frange importante de notre peuple comme étant synonyme de mensonge, de tromperie et de duperie voir de cruauté. Tous les régimes qui ce sont succédés n’ont fait que renforcer cette perception et l’instrumentalisation des aspirations des citoyens.
Cette situation a fait naître en plus du désintérêt de la population pour la politique, le bafoue ment du sens de l’Etat, qui est une notion d’ailleurs très peu partagée voir ignorée par l’élite politique qui nous a toujours gouverné, et a contribué à tribaliser et à ethniciser les rapports entre citoyens et entre citoyens et l’Etat, et de plus elle a transformé le pays en un terrain favorable à la prolifération de toutes sortes irrédentismes identitaires. L’honnêteté, le dévouement sont considérés comme des tares, des valeurs rétrogrades et risibles. Le citoyen qui se hasarde à opter pour ces valeurs est vu comme un naïf un bon à rien.
C’est dans ce contexte de pourrissement général que l’Etat mauritanien sous la direction Maawiya a pu commettre dans les années 89-90 des crimes abominables contre l’ensemble du peuple mauritanien, des crimes qui sont bien entendu imprescriptibles. Cette situation a accentué les tensions sociales, intercommunautaires et conduit le pays vers la banqueroute et le chaos.
Face ce lourd héritage, tout engagement pour une transition véritablement démocratie suppose d’abord la mise sur pied d’un cadre de concertation viable, la mobilisation de toutes les énergies qui n’est possible que lorsque l’on crée un climat réellement favorable c'est-à-dire des mesures concrètes qui contribuent à baisser les tensions par l’amélioration des conditions de vies des plus déshérités, par une politique sociale juste, l’élargissement de l’amnistie générale au retour des déportés, une solution juste aux difficultés des veuves, rescapés et les radiers….
Si le CMJD ne prends pas en considération cette réalité qui me semble incontournable, le dérapage de la transition n’est pas exclu. Ce dérapage peut provenir d’abord du CMJD. La lourdeur de l’héritage étant ce qu’elle est, les mesures appropriés pour y faire face faisant défaut, le climat politique devenant de plus en plus tendu, la situation sociale et économique s’aggravant de jour en jour, alors dans un tel contexte, des dissensions internes peuvent apparaître au sein du CMJD et aboutir « à une remise en ordre interne » qu’on nous expliquera comme « une restructuration ».
De plus, des ambitions personnelles dans le microcosme « trubalo-ethono-politique » aidant et qui peuvent se répercuter au sein du CMJD et la conjoncture étant devenue favorable, il n’est pas impossible que l’on puisse assister à l’utilisation d’une partie importante du nombre pléthorique de partis politiques qui foisonnent l’espace politique national et disposant d’un récépissé, pour manipuler et changer tels ou tels autres aspects des objectifs de la transition (durée, les conditions, la conduite,…).
Le dérapage peut aussi provenir de la classe politique. Si les ambitions personnelles au sein de cette classe politique continuent d’être privilégiées au détriment de l’intérêt national, les difficultés s’accentuant, alors on peut assister à des scénarios du type alliance militaro-politique pour faire dévier la transition de ces véritables objectifs et dont les conséquences seront catastrophiques et replongerons notre pays dans de nouvelles ténèbres probablement plus opaques.
C’est pourquoi il est impératif aujourd’hui et pendant qu’il est encore temps de tirer les sonnettes d’alarme pour faire prendre conscience qu’il est urgent de corriger les insuffisances et combler les lacunes de ce processus pour éviter de mettre en péril l’espoir qui vient de naître avec le changement du 03 août 05.
Est-il encore besoin de rappeler que les principales garanties pour une transition démocratique réussie sont : la création des conditions d’un climat d’apaisement général et la participation active de l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile à cette œuvre du salut national ? En réalité ces deux aspects doivent former le vecteur essentiel de ce processus de transition.
Qu’Allah protège la Mauritanie contre toutes les tentatives maléfiques !
Maréga Baba/ France