Dans une interview avec l’agence d’information indépendante Al-Akhbar, le Président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie / Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) et anciens candidat à la présidence de la république, M. Ibrahima Moktar Sarr a déclaré que son parti n’est pas propre à une communauté. Il a ajouté qu’il « faut d’abord réconcilier les mauritaniens avant même d’envisager les autres problèmes liés au développement économique et social ».
Al-Akhbar :
Vous avez été un candidat aux élections présidentielles passées dont vous avez gagné la confiance d’une grande partie de négro-mauritaniens et c’était avant que vous accédiez à la présidence de l’AJD/MR, Parti considéré par certains comme étant propre à une communauté donnée…. Est-ce que vous ne contribuez pas ainsi à intensifier la division raciale qui semble être déjà phénoménale ?
IMS :
Je voudrais d’abord savoir si, c’est le fait d’avoir gagné comme vous le dites, la confiance d’une grande partie de négro-mauritaniens, qui contribue à intensifier la division raciale ou alors, c’est le fait d’être le Président de l’AJD/MR ; Parti considéré par certains, selon vous, comme étant propre à une communauté donnée….
La réponse à ces questions me permet d’être mieux fixé sur ma situation. Apparemment mes propres aspirations, mes options politiques et mes prises de positions sur les question nationales essentielles, n’ont aucune espèce d’importance et que c’est la fixation que les autres ont de moi qui importe. Je ne comprends pas aussi pourquoi on ne permet pas à certains de diriger des Partis Politiques alors qu’on le tolère pour d’autres.
A-t-on jamais évoqué les partis essentiellement ou totalement constitués d’arabes pour dire qu’ils constituent une menace pour l’unité nationale ?
Cela dit, l’AJD/MR est un parti multinational où toutes nos composantes nationales sont représentées. Sa vocation première est justement de lutter pour l’avènement d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même. Jusque là son discours et sa pratique quotidienne sont conformes à cette orientation.
Al-Akhbar :
Quels sont les objectifs de base de votre Parti ? Et quelle est sa vision stratégique à propos de la cœxistence entres les différentes composantes de la société mauritanienne ?
IMS
A l’AJD/MR, nous sommes partis du constat que le peuple mauritanien est aujourd’hui divisé. La cassure nationale née de la non résolution de la question nationale a été aggravée avec les dramatiques événements de 1986 à 1991 avec le paroxysme de 1989 : les déportations et les massacres à grande échelle opérés contre la communauté négro-africaine par le régime xénophobe de Maouiya O. Sid’Ahmed Taya. Il faut d’abord réconcilier les mauritaniens avant même d’envisager les autres problèmes liés au développement économique et social.
L’AJD/MR a indiqué les vois et moyens pour parvenir à un règlement pacifique et correcte de la question.
1. Réparer sans tarder les préjudices subis par les victimes des dites exactions; ça va du retour des déportés à la réintégration des fonctionnaires et agents déportés de l’administration et du secteur privé, à l’indemnisation des victimes et ayant droit des événements de 1989 à 1991
2. Suspendre les effets de la loi d’amnistie en faveur des responsables de ces exaltions.
3. Faire la lumière sur ces événements pour déterminer les responsabilités. L’Etat doit reconnaître ses propres responsabilités et demander pardon au nom du peuple mauritanien.
4. Engager une action d’envergure nationale pour la réconciliation afin d’amener les victimes et ayant droit à renoncer à toute poursuite.
5. Organiser un débat national sur les problèmes de cohabitation en privilégiant les points suivants :
- sur l’identité de la Mauritanie
- sur les problèmes culturels
- sur le partage du pouvoir politique
Al-Akhbar :
Certains vous accusent d’insister sur l’ouverture des dossiers du passif humanitaire, quel que soit le résultat. Ne croyez vous pas que cela met l’unité nationale devant quelques dangers et risque même d’agir mal sur les bases, déjà fragiles disent certains, de la coexistence.
IMS
Je crois que la peur domine les sentiments de ceux qui gouvernent et de ceux qui sont coupables. Je suis bien placé pour savoir que l’esprit de vengeance ne domine pas dans la communauté négro-africaine. Les grands leaders politiques de la Communauté, les chefs religieux, les chefs coutumiers et la majorité des négro-africains qui ont vécu ces événements douloureux dans leur chaire et leur sang sont plus préoccupés par le danger d’une réédition de ces événements à l’avenir et veulent que le pays reparte sur des bases plus saines pour que plus jamais ces choses abominables ne se reproduisent.
Donc la vraie question c’est la solution des causes qui ont été à l’origine de ce drame. Il faut régler la question de cohabitation définitivement. Je suis personnellement convaincu que si l’on aborde ce dossier suivant le plan que j’ai indiqué, il est possible d’éviter les règlements de compte et d’aller directement vers la réconciliation.
Source: Al-Akhbar
(M)
Al-Akhbar :
Vous avez été un candidat aux élections présidentielles passées dont vous avez gagné la confiance d’une grande partie de négro-mauritaniens et c’était avant que vous accédiez à la présidence de l’AJD/MR, Parti considéré par certains comme étant propre à une communauté donnée…. Est-ce que vous ne contribuez pas ainsi à intensifier la division raciale qui semble être déjà phénoménale ?
IMS :
Je voudrais d’abord savoir si, c’est le fait d’avoir gagné comme vous le dites, la confiance d’une grande partie de négro-mauritaniens, qui contribue à intensifier la division raciale ou alors, c’est le fait d’être le Président de l’AJD/MR ; Parti considéré par certains, selon vous, comme étant propre à une communauté donnée….
La réponse à ces questions me permet d’être mieux fixé sur ma situation. Apparemment mes propres aspirations, mes options politiques et mes prises de positions sur les question nationales essentielles, n’ont aucune espèce d’importance et que c’est la fixation que les autres ont de moi qui importe. Je ne comprends pas aussi pourquoi on ne permet pas à certains de diriger des Partis Politiques alors qu’on le tolère pour d’autres.
A-t-on jamais évoqué les partis essentiellement ou totalement constitués d’arabes pour dire qu’ils constituent une menace pour l’unité nationale ?
Cela dit, l’AJD/MR est un parti multinational où toutes nos composantes nationales sont représentées. Sa vocation première est justement de lutter pour l’avènement d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même. Jusque là son discours et sa pratique quotidienne sont conformes à cette orientation.
Al-Akhbar :
Quels sont les objectifs de base de votre Parti ? Et quelle est sa vision stratégique à propos de la cœxistence entres les différentes composantes de la société mauritanienne ?
IMS
A l’AJD/MR, nous sommes partis du constat que le peuple mauritanien est aujourd’hui divisé. La cassure nationale née de la non résolution de la question nationale a été aggravée avec les dramatiques événements de 1986 à 1991 avec le paroxysme de 1989 : les déportations et les massacres à grande échelle opérés contre la communauté négro-africaine par le régime xénophobe de Maouiya O. Sid’Ahmed Taya. Il faut d’abord réconcilier les mauritaniens avant même d’envisager les autres problèmes liés au développement économique et social.
L’AJD/MR a indiqué les vois et moyens pour parvenir à un règlement pacifique et correcte de la question.
1. Réparer sans tarder les préjudices subis par les victimes des dites exactions; ça va du retour des déportés à la réintégration des fonctionnaires et agents déportés de l’administration et du secteur privé, à l’indemnisation des victimes et ayant droit des événements de 1989 à 1991
2. Suspendre les effets de la loi d’amnistie en faveur des responsables de ces exaltions.
3. Faire la lumière sur ces événements pour déterminer les responsabilités. L’Etat doit reconnaître ses propres responsabilités et demander pardon au nom du peuple mauritanien.
4. Engager une action d’envergure nationale pour la réconciliation afin d’amener les victimes et ayant droit à renoncer à toute poursuite.
5. Organiser un débat national sur les problèmes de cohabitation en privilégiant les points suivants :
- sur l’identité de la Mauritanie
- sur les problèmes culturels
- sur le partage du pouvoir politique
Al-Akhbar :
Certains vous accusent d’insister sur l’ouverture des dossiers du passif humanitaire, quel que soit le résultat. Ne croyez vous pas que cela met l’unité nationale devant quelques dangers et risque même d’agir mal sur les bases, déjà fragiles disent certains, de la coexistence.
IMS
Je crois que la peur domine les sentiments de ceux qui gouvernent et de ceux qui sont coupables. Je suis bien placé pour savoir que l’esprit de vengeance ne domine pas dans la communauté négro-africaine. Les grands leaders politiques de la Communauté, les chefs religieux, les chefs coutumiers et la majorité des négro-africains qui ont vécu ces événements douloureux dans leur chaire et leur sang sont plus préoccupés par le danger d’une réédition de ces événements à l’avenir et veulent que le pays reparte sur des bases plus saines pour que plus jamais ces choses abominables ne se reproduisent.
Donc la vraie question c’est la solution des causes qui ont été à l’origine de ce drame. Il faut régler la question de cohabitation définitivement. Je suis personnellement convaincu que si l’on aborde ce dossier suivant le plan que j’ai indiqué, il est possible d’éviter les règlements de compte et d’aller directement vers la réconciliation.
Source: Al-Akhbar
(M)