Après ses sorties insultantes de Dakar au mois de mars 2006, qualifiant nos frères et sœurs déportés d’« aventuriers », le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ancien directeur général de la Sûreté nationale, ancien Président du Comité militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) et ancien Chef de l'Etat mauritanien, a récidivé lors d’un entretien qu’il a accordé à Nouakchott au journaliste Chevigh Misbah du quotidien algérien Echourrough , publié le 29 juin dernier.
« Question : après l'arrivée du colonel Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya à la tête de l'Etat mauritanien, vous avez eu à diriger sans interruption, vingt ans durant, la Direction générale de la Sûreté nationale. C'était bien là un poste d'observation privilégié pour suivre le cours des choses en Mauritanie, l'évolution des institutions comme de la société…
Réponse : ce poste de directeur général de la Sûreté nationale était certes un poste privilégié qui permettait de connaître les tenants et les aboutissants de ce qui se passait dans le pays ainsi que ses raisons.
Question : à côté des missions classiques de maintien de l'ordre public, la Direction de la Sûreté nationale comportait une branche spécialisée que les Mauritaniens dénomment volontiers "Police politique". Assumez-vous le bilan de cette structure ou bien dégagez-vous votre responsabilité car cette "police politique" aurait relevé, directement, du président Ould Taya ?
Réponse : cette dénomination n'a jamais existé, ni dans un tel esprit ni en pratique. La Direction générale de la Sûreté nationale comportait, certes, les structures traditionnelles de toutes les directions de la Sûreté dans le monde et dont une direction de la Sûreté de l'Etat. C'est à cela que vous pensez peut-être. La mission de cette direction était donc de lutter contre la déstabilisation intérieure et extérieure du pays, à l'instar de toutes les autres directions similaires de par le monde. Elle dépendait bien du directeur général et par conséquent j'assume parfaitement toute action qu'elle aurait entreprise réellement.
Question : vous assumez, donc, la conscience sereine, le bilan de votre passage à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale ?
Réponse : Absolument ».
L’ancien chef de la police politique de Taya aujourd’hui élevé au rang de héros national assume pleinement avec la « conscience sereine » le bilan de son passage à la tête de la Sûreté nationale et les actions commises par sa police.
Au moment où en Mauritanie, certaines personnes pensent et réclament la mise sur pied d’une commission nationale chargée de faire toute la lumière sur toutes les violations des droits humains commises entre 1986 et 1991, chose appelée là-bas « passif humanitaire », voilà que l’un des premiers responsables de ces crimes (qualifiés aujourd’hui par toutes les règles de Droit humain, de crimes contre l’Humanité et de génocide ), nous fait un bras d’honneur depuis sa paisible retraite provisoire et en sautant sur la première occasion posée pour crier haut et fort qu’il assume pleinement les actions commises sous ses ordres par ses hommes.
Le message reste clair et il ne fait l’ombre d’aucun doute: le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, de la tribu des Oulad Bou Sba, pense à sa contribution au « règlement » de la question des Kwars (les Nègres) durant ses années là, comme directeur de la Sûreté nationale, chef de la police politique et officier supérieur beydane actif au service d’une idéologie raciste.
Dès lors, il est facile de comprendre ceux qui manifestent légitimement leur inquiétude et leur réserve quant à la volonté réelle du pouvoir mauritanien d’un règlement juste et définitif de cette question, tant que certains responsables se disent sans aucune gêne « intouchables ».
L’ex président Ely Ould Mohamed Vall est tout à fait logique avec l’ex directeur de la sûreté nationale Ely, comme le sont d’ailleurs tous ses compagnons : aucun remords, aucun regret.
« Mais enfin que nous reproche-t-on ? » doivent-ils se demander avec gaieté
Nous n’avons fait que massacrer quelques 530 militaires de Nègres (les Kwars)
Nous avons fait violer par nos soldats quelques négresses dans leur région du fleuve où nous nous sommes installés en véritables armée d’occupation.
Nous avons aussi déporté quelques milliers de centaines d ‘ « aventuriers nègres » qui pensaient toujours être mauritaniens.
Mais le Colonel Ould Mohamed Vall semble avoir oublié quelques pages de l’histoire récente de l’Humanité, notamment celles qui concernent les hauts responsables du régime nazi allemand et tous les sbires d’Adolphe Hitler qui se sont comportés à un moment en maîtres du monde et qui se sont réveillés un jour de novembre 1945 devant le tribunal des hommes à Nuremberg.
D’autres vivent aujourd’hui, bientôt 50 ans après les faits, cachés comme des rats car traqués à jamais par les fils et filles de ceux qui ont le malheur de passer entre les mains.
Au colonel Ely Ould Mohamed Vall et tous ceux qui comme lui, se croyant indomptables dans leur « paisible » Mauritanie, osent assumer avec fierté ce lourd passé, fait de massacres d’êtres humains, de violations inouïes de droits de l’Homme, de crimes abjects que nous pensions appartenir au Moyen Age, nous rappelons que nous appartenons tous à l’Histoire et un jour le tribunal de l’histoire nous rattrapera.
Je lance un appel de solidarité auprès des personnes qui seraient susceptibles de témoigner contre cet individu ; car nous avons l’intention de déposer sous peu une plainte contre ce criminel qui échappe, comme son président à la justice internationale.
La lutte continue.
Souleymane Bal
Bordeaux
France
« Question : après l'arrivée du colonel Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya à la tête de l'Etat mauritanien, vous avez eu à diriger sans interruption, vingt ans durant, la Direction générale de la Sûreté nationale. C'était bien là un poste d'observation privilégié pour suivre le cours des choses en Mauritanie, l'évolution des institutions comme de la société…
Réponse : ce poste de directeur général de la Sûreté nationale était certes un poste privilégié qui permettait de connaître les tenants et les aboutissants de ce qui se passait dans le pays ainsi que ses raisons.
Question : à côté des missions classiques de maintien de l'ordre public, la Direction de la Sûreté nationale comportait une branche spécialisée que les Mauritaniens dénomment volontiers "Police politique". Assumez-vous le bilan de cette structure ou bien dégagez-vous votre responsabilité car cette "police politique" aurait relevé, directement, du président Ould Taya ?
Réponse : cette dénomination n'a jamais existé, ni dans un tel esprit ni en pratique. La Direction générale de la Sûreté nationale comportait, certes, les structures traditionnelles de toutes les directions de la Sûreté dans le monde et dont une direction de la Sûreté de l'Etat. C'est à cela que vous pensez peut-être. La mission de cette direction était donc de lutter contre la déstabilisation intérieure et extérieure du pays, à l'instar de toutes les autres directions similaires de par le monde. Elle dépendait bien du directeur général et par conséquent j'assume parfaitement toute action qu'elle aurait entreprise réellement.
Question : vous assumez, donc, la conscience sereine, le bilan de votre passage à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale ?
Réponse : Absolument ».
L’ancien chef de la police politique de Taya aujourd’hui élevé au rang de héros national assume pleinement avec la « conscience sereine » le bilan de son passage à la tête de la Sûreté nationale et les actions commises par sa police.
Au moment où en Mauritanie, certaines personnes pensent et réclament la mise sur pied d’une commission nationale chargée de faire toute la lumière sur toutes les violations des droits humains commises entre 1986 et 1991, chose appelée là-bas « passif humanitaire », voilà que l’un des premiers responsables de ces crimes (qualifiés aujourd’hui par toutes les règles de Droit humain, de crimes contre l’Humanité et de génocide ), nous fait un bras d’honneur depuis sa paisible retraite provisoire et en sautant sur la première occasion posée pour crier haut et fort qu’il assume pleinement les actions commises sous ses ordres par ses hommes.
Le message reste clair et il ne fait l’ombre d’aucun doute: le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, de la tribu des Oulad Bou Sba, pense à sa contribution au « règlement » de la question des Kwars (les Nègres) durant ses années là, comme directeur de la Sûreté nationale, chef de la police politique et officier supérieur beydane actif au service d’une idéologie raciste.
Dès lors, il est facile de comprendre ceux qui manifestent légitimement leur inquiétude et leur réserve quant à la volonté réelle du pouvoir mauritanien d’un règlement juste et définitif de cette question, tant que certains responsables se disent sans aucune gêne « intouchables ».
L’ex président Ely Ould Mohamed Vall est tout à fait logique avec l’ex directeur de la sûreté nationale Ely, comme le sont d’ailleurs tous ses compagnons : aucun remords, aucun regret.
« Mais enfin que nous reproche-t-on ? » doivent-ils se demander avec gaieté
Nous n’avons fait que massacrer quelques 530 militaires de Nègres (les Kwars)
Nous avons fait violer par nos soldats quelques négresses dans leur région du fleuve où nous nous sommes installés en véritables armée d’occupation.
Nous avons aussi déporté quelques milliers de centaines d ‘ « aventuriers nègres » qui pensaient toujours être mauritaniens.
Mais le Colonel Ould Mohamed Vall semble avoir oublié quelques pages de l’histoire récente de l’Humanité, notamment celles qui concernent les hauts responsables du régime nazi allemand et tous les sbires d’Adolphe Hitler qui se sont comportés à un moment en maîtres du monde et qui se sont réveillés un jour de novembre 1945 devant le tribunal des hommes à Nuremberg.
D’autres vivent aujourd’hui, bientôt 50 ans après les faits, cachés comme des rats car traqués à jamais par les fils et filles de ceux qui ont le malheur de passer entre les mains.
Au colonel Ely Ould Mohamed Vall et tous ceux qui comme lui, se croyant indomptables dans leur « paisible » Mauritanie, osent assumer avec fierté ce lourd passé, fait de massacres d’êtres humains, de violations inouïes de droits de l’Homme, de crimes abjects que nous pensions appartenir au Moyen Age, nous rappelons que nous appartenons tous à l’Histoire et un jour le tribunal de l’histoire nous rattrapera.
Je lance un appel de solidarité auprès des personnes qui seraient susceptibles de témoigner contre cet individu ; car nous avons l’intention de déposer sous peu une plainte contre ce criminel qui échappe, comme son président à la justice internationale.
La lutte continue.
Souleymane Bal
Bordeaux
France