Le 4 août 2004, l'Agence mauritanienne d’Information, rompant son mutisme d’usage, annonçait que le Chef de l’Etat mauritanien, le Colonel Ould Sid’Ahmed Taya, se rendrait en France, le 15 du même mois. La dépêche, d’une anticipation exceptionnelle, avait surpris.
Le 9 août, une source militaire dite loyaliste annonçait la découverte et la mise en échec d’un complot d’officiers qui devait aboutir à une prise de pouvoir, après l’assassinat du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya et le massacre de ses éventuels partisans. Le déclenchement est d’abord présenté comme ayant été déjoué « au dernier moment ». Finalement, la thèse officielle retiendra la date précitée du 15 août, lors du séjour du colonel Ould Sid’Ahmed Taya en Provence à l’occasion des cérémonies commémoratives du Débarquement.
Le 10 août, devant le scepticisme généralisé, le Ministre de la Défense croit devoir fournir des détails plus convaincants et s’empresse d’impliquer les « Cavaliers du Changement », des membres de « L’Alliance Patriotique » des « Islamistes » et jusqu’au chef présumé d’un groupe armé non mauritanien ; ces allégations mettent ainsi en scène une unité d’action, pour le moins improbable. Les deux dernières mentions visent à susciter le concours des nations libres, au nom de leur lutte contre le terrorisme international.
Les compagnies pétrolières s’émeuvent ; par deux communiqués, Woodside Petroleum, notamment, menace de se retirer du pays ; curieusement, quelques heures plus tard, elle y confirme la poursuite de ses investissements. Cette célérité dans le revirement s’explique par les assurances données à cette société et au plus haut niveau de l’état mauritanien, sur le caractère artificiel de la tentative.
Jusqu’au 11 août, hors des mesures de sécurité et des démonstrations de force attendues, quelques dizaines d’officiers, sous-officiers et hommes de troupe, pour la plupart parents éloignés ou amis des insurgés militaires du 8 juin 2003, font face aux enquêteurs. Des civils, dans leur entourage, sont détenus ; la réalité du complot s’estompe derrière l’évidence d’une purge, préventive et dissuasive, sur des bases tribales et régionalistes.
En conséquence de quoi, l’Alliance Patriotique :
- Rappelle que la fabrication quasi annuelle de faux putschs est devenue une tradition mauritanienne.
- Dément toute implication, de près ou de loin, dans la prétendue conspiration.
- Déplore que les forces armées et de sécurité, protecteur et dernier garant de l’intégrité de l’Etat, servent ainsi d’objet d’expérimentation aux services de renseignements parallèles.
- Réitère ses objectifs initiaux, en particulier sa détermination à mettre un terme radical au régime du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya, obstacle premier à la réconciliation des mauritaniens, sous les auspices, du droit, de l’équité et des voies démocratiques.
- Exprime son soutien naturel aux projets d’alternance et de changement, quels qu’en soient la nature et les moyens, qui inscriraient notre pays, rapidement, sur le chemin d’un avenir pluraliste, à l’abri de l’impunité et des discriminations, dans le plein respect de sa vocation islamique et arabo-africaine.
- Engage les partenaires extérieurs à tenir compte des intérêts de la Mauritanie plutôt que des calculs privés du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya et de son clan.
Paris, le 12 Août 2004
L’Alliance Patriotique
Le 9 août, une source militaire dite loyaliste annonçait la découverte et la mise en échec d’un complot d’officiers qui devait aboutir à une prise de pouvoir, après l’assassinat du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya et le massacre de ses éventuels partisans. Le déclenchement est d’abord présenté comme ayant été déjoué « au dernier moment ». Finalement, la thèse officielle retiendra la date précitée du 15 août, lors du séjour du colonel Ould Sid’Ahmed Taya en Provence à l’occasion des cérémonies commémoratives du Débarquement.
Le 10 août, devant le scepticisme généralisé, le Ministre de la Défense croit devoir fournir des détails plus convaincants et s’empresse d’impliquer les « Cavaliers du Changement », des membres de « L’Alliance Patriotique » des « Islamistes » et jusqu’au chef présumé d’un groupe armé non mauritanien ; ces allégations mettent ainsi en scène une unité d’action, pour le moins improbable. Les deux dernières mentions visent à susciter le concours des nations libres, au nom de leur lutte contre le terrorisme international.
Les compagnies pétrolières s’émeuvent ; par deux communiqués, Woodside Petroleum, notamment, menace de se retirer du pays ; curieusement, quelques heures plus tard, elle y confirme la poursuite de ses investissements. Cette célérité dans le revirement s’explique par les assurances données à cette société et au plus haut niveau de l’état mauritanien, sur le caractère artificiel de la tentative.
Jusqu’au 11 août, hors des mesures de sécurité et des démonstrations de force attendues, quelques dizaines d’officiers, sous-officiers et hommes de troupe, pour la plupart parents éloignés ou amis des insurgés militaires du 8 juin 2003, font face aux enquêteurs. Des civils, dans leur entourage, sont détenus ; la réalité du complot s’estompe derrière l’évidence d’une purge, préventive et dissuasive, sur des bases tribales et régionalistes.
En conséquence de quoi, l’Alliance Patriotique :
- Rappelle que la fabrication quasi annuelle de faux putschs est devenue une tradition mauritanienne.
- Dément toute implication, de près ou de loin, dans la prétendue conspiration.
- Déplore que les forces armées et de sécurité, protecteur et dernier garant de l’intégrité de l’Etat, servent ainsi d’objet d’expérimentation aux services de renseignements parallèles.
- Réitère ses objectifs initiaux, en particulier sa détermination à mettre un terme radical au régime du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya, obstacle premier à la réconciliation des mauritaniens, sous les auspices, du droit, de l’équité et des voies démocratiques.
- Exprime son soutien naturel aux projets d’alternance et de changement, quels qu’en soient la nature et les moyens, qui inscriraient notre pays, rapidement, sur le chemin d’un avenir pluraliste, à l’abri de l’impunité et des discriminations, dans le plein respect de sa vocation islamique et arabo-africaine.
- Engage les partenaires extérieurs à tenir compte des intérêts de la Mauritanie plutôt que des calculs privés du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya et de son clan.
Paris, le 12 Août 2004
L’Alliance Patriotique