Arrivé en France en 2017, Abou Sangare, héros du film "L'histoire de Souleymane", vient d'être régularisé. Le jeune Guinéen, menacé par une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), a pu obtenir un titre de séjour grâce à une promesse d'embauche en tant que mécanicien. "Etre sans-papiers, c'est comme si tu n'existais pas", avait-il confié à infoMigrants en octobre dernier.
Abou Sangare, jeune Guinéen vivant jusqu'alors en situation irrégulière en France, a obtenu mercredi 8 janvier un titre de séjour d'un an, a appris l'AFP auprès de son avocate, Claire Perinaud. Primé au festival de Cannes en 2024 pour son premier rôle dans "L'Histoire de Souleymane", le jeune acteur vivait depuis dans la crainte d'une expulsion.
Le préfet "lui a délivré un titre de séjour 'salarié' ce matin [mercredi 8 janvier, ndlr], valable un an", s'est félicitée son avocate.
"Etre sans-papiers, c'est comme si tu n'existais pas", avait-il confié à infoMigrants en octobre dernier. "Pourtant, on existe..."
Pour obtenir ce titre, le jeune homme de 23 ans, qui vit à Amiens, dans le nord de la France, a produit une promesse d'embauche comme mécanicien et a pu bénéficier de la circulaire de 2012 de régularisation par le travail, a précisé son avocate.
Présenté au dernier Festival de Cannes dans la section Un certain regard, le film de Boris Lojkine a reçu le Prix du jury et le Prix d'interprétation masculine pour Abou Sangare.
Le rôle d'un livreur sans-papiers à vélo
Le jeune homme avait été recruté lors d'un casting à Amiens pour jouer le rôle poignant d'un Guinéen livreur à vélo à Paris, qui prépare son entretien de demande d'asile, dans une situation de grande précarité.
Abou Sangare a lui-même été confronté à trois refus de régularisation. Le 24 juillet, le tribunal administratif d'Amiens avait validé l'Obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui lui était faite.
Toutefois, "en raison du parcours d'intégration de l'intéressé", le préfet avait alors sollicité début août un réexamen de sa situation.
Parti de Guinée en 2016, Abou Sangare avait parcouru le Mali, l'Algérie et la Libye avant de traverser la mer Méditerranée pour rejoindre l'Europe. Son but : trouver de l'argent pour soigner sa mère, gravement malade et restée au pays.
Le parcours migratoire est éprouvant. "La Libye, c'était horrible", avait-il sobrement raconté à infoMigrants après avoir été emprisonné dans le pays. La Libye est connue pour terroriser les migrants noirs qui y transitent avant de tenter de rejoindre l'Italie.
Abou Sangare arrive adolescent à Paris, en mai 2017. "Je ne connaissais personne", détaille-t-il avant de se rendre Gare du Nord et de monter dans un train pour Amiens. Depuis la ville du nord, qu'il ne quittera plus, Abou Sangare demande une protection de l'Etat français au nom de sa minorité. Sa demande sera rejetée.
S'ensuivront des années d'attente et de combat pour obtenir une régularisation.
"Le jour où j'aurai un titre de séjour, je me présenterai directement au garage où je travaille comme mécanicien car je sais qu'un CDI m'attend", avait-il déclaré à InfoMigrants. "Mon rêve, c'est de me stabiliser". C'est désormais chose faite, après huit ans d'attente, Abou Sangare est enfin en règle.
Source : Info Migrants (France)
Abou Sangare, jeune Guinéen vivant jusqu'alors en situation irrégulière en France, a obtenu mercredi 8 janvier un titre de séjour d'un an, a appris l'AFP auprès de son avocate, Claire Perinaud. Primé au festival de Cannes en 2024 pour son premier rôle dans "L'Histoire de Souleymane", le jeune acteur vivait depuis dans la crainte d'une expulsion.
Le préfet "lui a délivré un titre de séjour 'salarié' ce matin [mercredi 8 janvier, ndlr], valable un an", s'est félicitée son avocate.
"Etre sans-papiers, c'est comme si tu n'existais pas", avait-il confié à infoMigrants en octobre dernier. "Pourtant, on existe..."
Pour obtenir ce titre, le jeune homme de 23 ans, qui vit à Amiens, dans le nord de la France, a produit une promesse d'embauche comme mécanicien et a pu bénéficier de la circulaire de 2012 de régularisation par le travail, a précisé son avocate.
Présenté au dernier Festival de Cannes dans la section Un certain regard, le film de Boris Lojkine a reçu le Prix du jury et le Prix d'interprétation masculine pour Abou Sangare.
Le rôle d'un livreur sans-papiers à vélo
Le jeune homme avait été recruté lors d'un casting à Amiens pour jouer le rôle poignant d'un Guinéen livreur à vélo à Paris, qui prépare son entretien de demande d'asile, dans une situation de grande précarité.
Abou Sangare a lui-même été confronté à trois refus de régularisation. Le 24 juillet, le tribunal administratif d'Amiens avait validé l'Obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui lui était faite.
Toutefois, "en raison du parcours d'intégration de l'intéressé", le préfet avait alors sollicité début août un réexamen de sa situation.
Parti de Guinée en 2016, Abou Sangare avait parcouru le Mali, l'Algérie et la Libye avant de traverser la mer Méditerranée pour rejoindre l'Europe. Son but : trouver de l'argent pour soigner sa mère, gravement malade et restée au pays.
Le parcours migratoire est éprouvant. "La Libye, c'était horrible", avait-il sobrement raconté à infoMigrants après avoir été emprisonné dans le pays. La Libye est connue pour terroriser les migrants noirs qui y transitent avant de tenter de rejoindre l'Italie.
Abou Sangare arrive adolescent à Paris, en mai 2017. "Je ne connaissais personne", détaille-t-il avant de se rendre Gare du Nord et de monter dans un train pour Amiens. Depuis la ville du nord, qu'il ne quittera plus, Abou Sangare demande une protection de l'Etat français au nom de sa minorité. Sa demande sera rejetée.
S'ensuivront des années d'attente et de combat pour obtenir une régularisation.
"Le jour où j'aurai un titre de séjour, je me présenterai directement au garage où je travaille comme mécanicien car je sais qu'un CDI m'attend", avait-il déclaré à InfoMigrants. "Mon rêve, c'est de me stabiliser". C'est désormais chose faite, après huit ans d'attente, Abou Sangare est enfin en règle.
Source : Info Migrants (France)