Pour nombre d’intellectuels et de notables négro-mauritaniens, les FLAM, par leur manifeste, ont mal présenté la question de la coexistence des ethnies dans l’espace mauritanien. En effet, disent-ils, il n’y a pas d’apartheid dans le pays, mais de mauvaises politiques culturelles et éducatives, ayant engendré de graves dysfonctionnements entre les communautés
formant la Nation. Lesquelles politiques seraient le fruit d’une lutte acharnée entre les mouvements nationalistes (dans leurs composantes arabe et noire) d’avant et d’après l’indépendance du pays.
Les emprisonnements, les éliminations physiques, les tentatives de coup d’Etat et toutes les autres formes de lutte, ont ponctué les relations entre les FLAM et le pouvoir de Ould Taya. La mauvaise gestion par le pouvoir, des événements de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal, a été d’un grand apport pour le mouvement, décapité d’une partie de son aile militaire.
Avec un soutien substantiel de son allié objectif (le gouvernement Diouf), le mouvement a commencé une véritable politique d’appropriation de la question des déportés et son intégration dans son projet d’ensemble pour les négro-mauritaniens.
Mais c’était sans compter avec la présence parmi ces déportés, d’hommes et de femmes qui avaient une autre vision de la question nationale. En effet, de hauts cadres du Mouvement National Démocratique (MND), étaient dans ces effectifs de l’autre côté du fleuve. Les cadres et militants du MND, qui a rompu son soutien à Ould Taya, étaient des victimes privilégiées de ces tragiques événements. Les éléments du MND, dans le cadre d’associations de réfugiés livraient une bataille eux aussi sur deux fronts: contre le pouvoir à Nouakchott et contre une "ethnicisation" de la question par les FLAM, qui ont trouvé un terrain fertile à leurs revendications.
Cette campagne amènera le mouvement à contribuer à la création du FRUIDEM, pour ne pas laisser le champ de la lutte armée, libre aux autres. Avec une rétrospective, l’on pourrait affirmer sans se tromper que le MND, a contribué largement dans une approche apaisée de la question. Aussi les FLAM, dans leur optique et à leur manière, ont travaillé pour alléger la souffrance des déportés, mais tout en replaçant leur action dans le cadre de "la lutte des négro-mauritaniens opprimés par le pouvoir beydane". Mais le retour de plusieurs dizaines de milliers de déportés, la chute de Ould Taya et les approches des nouvelles autorités sur la question, ont placé les FLAM dans une position on ne peut plus difficile.
Le mouvement a t-il intégré le changement intervenu à la tête de l’Etat dans sa stratégie ? Les FLAM pourraient-elles évoluer dans la scène politique nationale désormais ouverte ? Les sensibilités constituant ces Forces, ont-elles une position unifiée face à la gestion du dossier des déportés et à l’avenir même du mouvement ?
Par rapport à ces interrogations posées par des observateurs attentifs à la question, le congrès des FLAM tenu fin décembre 2005 aux Etats-Unis, n’a pas donné de réponses. Au contraire, et au lieu de soutenir la dynamique de la transition, qui tente de trouver des solutions justes et consensuelles à tous les dossiers encore pendants, le congrès a jeté le pavé de "l’autonomie" dans la marre ! Les congressistes n’ont pas donné un contenu à ce qu’ils entendent par autonomie. Les défenseurs de l’unité nationale espèrent que le concept ne soit porteur d’une charge sécessionniste.
Depuis le changement du 3 Août, la Mauritanie entière ne cesse d’interpeller tous les opposants à l’extérieur, en particulier les FLAM, pour qu’ils révisent leurs stratégies et travailler à l’intérieur, pour un règlement de toutes les questions, notamment celles des exécutions extrajudiciaires, des déportés et de la coexistence pacifique durable des communautés, dans un Etat unitaire, multiculturel et démocratique.
Les Cavaliers du Changement, en dépit de leur programme initial, ont renoncé à la lutte armée et intégré la scène politique. C’est un exemple à suivre. Comme pour les Cavaliers, l’avenir des FLAM est intimement lié aux réponses qu’elles adopteront par rapport aux nouvelles donnes mauritaniennes et à l’action politique à l’intérieur du pays.
formant la Nation. Lesquelles politiques seraient le fruit d’une lutte acharnée entre les mouvements nationalistes (dans leurs composantes arabe et noire) d’avant et d’après l’indépendance du pays.
Les emprisonnements, les éliminations physiques, les tentatives de coup d’Etat et toutes les autres formes de lutte, ont ponctué les relations entre les FLAM et le pouvoir de Ould Taya. La mauvaise gestion par le pouvoir, des événements de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal, a été d’un grand apport pour le mouvement, décapité d’une partie de son aile militaire.
Avec un soutien substantiel de son allié objectif (le gouvernement Diouf), le mouvement a commencé une véritable politique d’appropriation de la question des déportés et son intégration dans son projet d’ensemble pour les négro-mauritaniens.
Mais c’était sans compter avec la présence parmi ces déportés, d’hommes et de femmes qui avaient une autre vision de la question nationale. En effet, de hauts cadres du Mouvement National Démocratique (MND), étaient dans ces effectifs de l’autre côté du fleuve. Les cadres et militants du MND, qui a rompu son soutien à Ould Taya, étaient des victimes privilégiées de ces tragiques événements. Les éléments du MND, dans le cadre d’associations de réfugiés livraient une bataille eux aussi sur deux fronts: contre le pouvoir à Nouakchott et contre une "ethnicisation" de la question par les FLAM, qui ont trouvé un terrain fertile à leurs revendications.
Cette campagne amènera le mouvement à contribuer à la création du FRUIDEM, pour ne pas laisser le champ de la lutte armée, libre aux autres. Avec une rétrospective, l’on pourrait affirmer sans se tromper que le MND, a contribué largement dans une approche apaisée de la question. Aussi les FLAM, dans leur optique et à leur manière, ont travaillé pour alléger la souffrance des déportés, mais tout en replaçant leur action dans le cadre de "la lutte des négro-mauritaniens opprimés par le pouvoir beydane". Mais le retour de plusieurs dizaines de milliers de déportés, la chute de Ould Taya et les approches des nouvelles autorités sur la question, ont placé les FLAM dans une position on ne peut plus difficile.
Le mouvement a t-il intégré le changement intervenu à la tête de l’Etat dans sa stratégie ? Les FLAM pourraient-elles évoluer dans la scène politique nationale désormais ouverte ? Les sensibilités constituant ces Forces, ont-elles une position unifiée face à la gestion du dossier des déportés et à l’avenir même du mouvement ?
Par rapport à ces interrogations posées par des observateurs attentifs à la question, le congrès des FLAM tenu fin décembre 2005 aux Etats-Unis, n’a pas donné de réponses. Au contraire, et au lieu de soutenir la dynamique de la transition, qui tente de trouver des solutions justes et consensuelles à tous les dossiers encore pendants, le congrès a jeté le pavé de "l’autonomie" dans la marre ! Les congressistes n’ont pas donné un contenu à ce qu’ils entendent par autonomie. Les défenseurs de l’unité nationale espèrent que le concept ne soit porteur d’une charge sécessionniste.
Depuis le changement du 3 Août, la Mauritanie entière ne cesse d’interpeller tous les opposants à l’extérieur, en particulier les FLAM, pour qu’ils révisent leurs stratégies et travailler à l’intérieur, pour un règlement de toutes les questions, notamment celles des exécutions extrajudiciaires, des déportés et de la coexistence pacifique durable des communautés, dans un Etat unitaire, multiculturel et démocratique.
Les Cavaliers du Changement, en dépit de leur programme initial, ont renoncé à la lutte armée et intégré la scène politique. C’est un exemple à suivre. Comme pour les Cavaliers, l’avenir des FLAM est intimement lié aux réponses qu’elles adopteront par rapport aux nouvelles donnes mauritaniennes et à l’action politique à l’intérieur du pays.