Exiger des visas gratuits en vertu d’un principe de réciprocité, mettre en place « une fiscalité efficace et équitable », relancer l’économie grâce aux ressources gazières, le Premier ministre a annoncé les bases de son « plan de rupture » ainsi qu’un projet pour abroger la loi d’amnistie de Macky Sall.
Son premier discours de politique générale était très attendu. Neuf mois après la victoire des siens à la présidentielle, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, a promis vendredi un « plan de rupture » pour les cinq prochaines années, avec une croissance endogène, alors le Sénégal est resté selon lui « enfermé dans le modèle économique colonial ». Il a réaffirmé aussi la volonté du président Bassirou Diomaye Faye de « fermer toutes les bases militaires étrangères au Sénégal », un camouflet pour Paris, ce qui a suscité des applaudissements dans les rangs des députés.
Une rupture aussi avec ses prédécesseurs. Le gouvernement va déposer un projet pour abroger la loi d’amnistie de l’ex-président Macky Sall couvrant les violences politiques qui avaient fait des dizaines de morts entre 2021 et 2024 afin que « toute la lumière soit faite et que les responsabilités soient établies ». Si la proposition est adoptée par la suite, les dirigeants de l’ancien régime pourraient être poursuivis. Ce point aussi a été bien accueilli par l’Assemblée nationale de Dakar.
Longtemps dans l’opposition, Ousmane Sonko avait été condamné, au terme d’un procès sous haute tension à deux ans de prison ferme, ce qui avait provoqué un déchaînement de violences. « Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, encore moins de vengeance. (…) Il s’agit de justice, pilier sans lequel aucune paix sociale ne peut être bâtie », a tempéré le Premier ministre dans un discours fleuve de près de trois heures.
Exiger des visas gratuits en vertu d’un principe de réciprocité
Mais Ousmane Sonko a surtout mis l’accent sur le développement économique avec une refonte de l’action publique pour une souveraineté affirmée du Sénégal. Pour la délivrance de visas, « nous engagerons des discussions avec les pays relevant des catégories B et C » parmi lesquels la plupart des pays européens dont la France, ainsi que les États-Unis, « afin d’exiger en retour, le visa gratuit pour les ressortissants sénégalais sur la base du principe de la réciprocité ». Il a toutefois rappelé l’exigence de « bien cerner les faiblesses » avant toute décision.
Le visa d’entrée au Sénégal, instauré en juillet 2013 pour les voyageurs de tous les pays à l’exception de ceux d’Afrique de l’Ouest ou ayant des accords les en dispensant, avait été supprimé en 2015 pour relancer le secteur du tourisme et alléger les frais de voyages des Sénégalais de la diaspora. « Le Sénégal renforcera comme jamais auparavant ses relations avec les pays africains frères », a-t-il également affirmé.
« Une fiscalité efficace et équitable »
Ousmane Sonko a promis que son gouvernement mènerait une réforme fiscale, en « élargissant l’assiette, tout en abaissant graduellement les taux d’imposition moyen ». L’objectif est de « faire payer moins à tous les Sénégalais, mais faire payer à tous les Sénégalais » pour « parvenir à une fiscalité efficace et équitable ».
Le Premier ministre a aussi dit que le Sénégal allait « se retirer de toutes les conventions bilatérales impliquant un paradis fiscal ». Il a par ailleurs annoncé une « rationalisation des subventions à l’énergie pour qu’elles bénéficient essentiellement aux ménages pauvres », ce qui passe par « un ciblage » des bénéficiaires.
Relancer l’économie grâce aux ressources gazières
Malgré une situation économique qu’il avait lui-même décrite de « catastrophique », avec un déficit budgétaire atteignant 10,4 % du PIB et une dette publique représentant 76,3 % du PIB, Ousmane Sonko a « l’ambition de hisser le Sénégal parmi les économies les plus compétitives d’Afrique ».
M.-L.W. avec l'AFP
Source : Le Parisien
Son premier discours de politique générale était très attendu. Neuf mois après la victoire des siens à la présidentielle, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, a promis vendredi un « plan de rupture » pour les cinq prochaines années, avec une croissance endogène, alors le Sénégal est resté selon lui « enfermé dans le modèle économique colonial ». Il a réaffirmé aussi la volonté du président Bassirou Diomaye Faye de « fermer toutes les bases militaires étrangères au Sénégal », un camouflet pour Paris, ce qui a suscité des applaudissements dans les rangs des députés.
Une rupture aussi avec ses prédécesseurs. Le gouvernement va déposer un projet pour abroger la loi d’amnistie de l’ex-président Macky Sall couvrant les violences politiques qui avaient fait des dizaines de morts entre 2021 et 2024 afin que « toute la lumière soit faite et que les responsabilités soient établies ». Si la proposition est adoptée par la suite, les dirigeants de l’ancien régime pourraient être poursuivis. Ce point aussi a été bien accueilli par l’Assemblée nationale de Dakar.
Longtemps dans l’opposition, Ousmane Sonko avait été condamné, au terme d’un procès sous haute tension à deux ans de prison ferme, ce qui avait provoqué un déchaînement de violences. « Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, encore moins de vengeance. (…) Il s’agit de justice, pilier sans lequel aucune paix sociale ne peut être bâtie », a tempéré le Premier ministre dans un discours fleuve de près de trois heures.
Exiger des visas gratuits en vertu d’un principe de réciprocité
Mais Ousmane Sonko a surtout mis l’accent sur le développement économique avec une refonte de l’action publique pour une souveraineté affirmée du Sénégal. Pour la délivrance de visas, « nous engagerons des discussions avec les pays relevant des catégories B et C » parmi lesquels la plupart des pays européens dont la France, ainsi que les États-Unis, « afin d’exiger en retour, le visa gratuit pour les ressortissants sénégalais sur la base du principe de la réciprocité ». Il a toutefois rappelé l’exigence de « bien cerner les faiblesses » avant toute décision.
Le visa d’entrée au Sénégal, instauré en juillet 2013 pour les voyageurs de tous les pays à l’exception de ceux d’Afrique de l’Ouest ou ayant des accords les en dispensant, avait été supprimé en 2015 pour relancer le secteur du tourisme et alléger les frais de voyages des Sénégalais de la diaspora. « Le Sénégal renforcera comme jamais auparavant ses relations avec les pays africains frères », a-t-il également affirmé.
« Une fiscalité efficace et équitable »
Ousmane Sonko a promis que son gouvernement mènerait une réforme fiscale, en « élargissant l’assiette, tout en abaissant graduellement les taux d’imposition moyen ». L’objectif est de « faire payer moins à tous les Sénégalais, mais faire payer à tous les Sénégalais » pour « parvenir à une fiscalité efficace et équitable ».
Le Premier ministre a aussi dit que le Sénégal allait « se retirer de toutes les conventions bilatérales impliquant un paradis fiscal ». Il a par ailleurs annoncé une « rationalisation des subventions à l’énergie pour qu’elles bénéficient essentiellement aux ménages pauvres », ce qui passe par « un ciblage » des bénéficiaires.
Relancer l’économie grâce aux ressources gazières
Malgré une situation économique qu’il avait lui-même décrite de « catastrophique », avec un déficit budgétaire atteignant 10,4 % du PIB et une dette publique représentant 76,3 % du PIB, Ousmane Sonko a « l’ambition de hisser le Sénégal parmi les économies les plus compétitives d’Afrique ».
M.-L.W. avec l'AFP
Source : Le Parisien