Dès l’annonce de l’ouverture de la séance plénière par le Président de l’Assemblée nationale, le député socialiste Khalifa Sall demande la parole pour faire appel au règlement intérieur de l’Assemblée. Il sollicite le report des débats, en vertu de l’article 74, sous prétexte que le Ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy n’a pas répondu aux questions qui lui ont été posées en Commission des lois. « Et puisqu’il est resté aphone, l’on peut se
demander sur quoi nous allons discuter », fait-il remarquer. Le Président de la Commission des lois, Alé Lô prend à son tour la parole pour apporter la contradiction à son collègue socialiste. « Le ministre d’Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, n’avait pas à répondre aux questions politiques. Par conséquent, votre demande est irrecevable », dit-il. Le rapporteur général de la commission s’engouffre dans la brèche, en faisant remarquer que Khalifa Sall n’était pas présent lors des travaux de Commission. « C’est parce que j’étais absent que je suis bien placé pour dire que ce rapport ne renseigne en rien. Je suis alors fondé pour demander le report des débats ».
Le Président de l’Assemblée mettra aux voix la proposition de Khalifa Sall. Mais elle sera rejetée par la majorité. Place maintenant aux débats. Le député libéral Daour Niang Ndiaye ouvre les hostilités. Il met l’accent sur la souffrance des populations sinistrées de Pikine et Guédiawaye, victimes des inondations, pour justifier le vote du projet de loi. L’édile de Pikine demande aux socialistes de soutenir la loi d’autant que ce sont eux qui ont créé cette situation.
Ce n’est pas l’avis de Mamadou Diop « Castro » de la Ld/Mpt qui parle de « loi dialgati » comme pour dire que les libéraux sont en train de faire du forcing et que les soubassements de la loi sont purement politiciens. Pour lui, le consensus doit prévaloir. Le Pr Madior Diouf du Rnd ne dit pas autre chose, en demandant le retrait pur et simple du projet de loi, car l’argument servi par la majorité « est d’un formalisme non convainquant ». « La retouche de la date des élections n’est pas le problème, mais c’est l’objectif de politique politicienne qu’on assigne à cette démarche qui n’est pas bonne », souligne le député du groupe de l’Espoir. « Il faut ramener ce débat à son contexte », lui rétorque Bakary Coly d’And Jëf pour qui la « recherche de consensus ne saurait éclipser les prorogatives dévolues aux uns et aux autres ».
Moussa Tine du Jëf Jël range ce projet de loi au placard des « lois injustes votées par la majorité libérale » qui « met l’Etat au service d’un parti politique ». Non, objecte Alé Lo du Pds, « cette loi épargne au pays les interminables campagnes électorales permanentes ». Point de vue partagé par son collègue Khoureychi Thiam qui ramène le problème du vote de la loi au niveau du besoin de solidarité avec les populations sinistrées. Un argument qui fait sourire le Pr Abdoulaye Bathily de la Ld/Mpt qui assimile « ce vendredi 16 décembre à un jour de deuil pour notre démocratie ».
L’Assemblée nationale qui a voté la loi Ezzan, la mise en accusation de Idrissa Seck et la prorogation du mandat des députés s’offre, selon lui, en spectacle à l’extérieur. « Les arguments servis ne tiennent pas la route. Ils parlent de solidarité, mais de quelle solidarité ? Et les victimes des pluies hors saison, qu’est-ce que vous en avez fait ? Cette loi cache une opération politique-financière avec 52 milliards de F Cfa que l’Etat donne gracieusement aux Malaisiens. C’est une honte. Vous vous dites honorables députés, mais un honorable ne prolonge pas son mandat », fulmine-t-il.
Amath Dansokho y voit les signes d’un pays qui s’embrase et estime que « nous payerons très cher ce que nous sommes en train de faire ». Le Premier Secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng, semble lui donner raison en soulignant que ce projet de loi est une forfaiture, fruit de la manipulation qui fait appel à des arguments fallacieux pour justifier l’injustifiable. Madieyna Diouf de l’Afp y voit les intérêts égoïstes d’un parti traversé par une crise profonde et qui veut sauver sa peau.
Les députés Awa Diop, Ibra Niokhobaye et Doudou Wade, tous du Pds, n’ont pas mis de gangs pour s’attaquer vertement aux Pr Abdoulaye Bathily et Amath Dansokho qu’ils ont traité de tous les noms d’oiseau.
Dans sa réponse, le Ministre de la Justice dit retenir qu’une chose : « ce projet de loi est conforme à la Constitution de notre pays ». Pour lui, « ceux qui soupçonnent le gouvernement d’avoir les yeux tournés vers la manipulation des élections, doivent faire preuve de sérénité ». Il est de ceux qui pensent que « le couplage permet de structurer de manière rationnelle la vie institutionnelle et politique de notre pays ».
Et d’ajouter : « contrairement à ce que disent certains, le gouvernement de Me Wade s’est toujours inscrit dans une logique de consensus. Au contraire, c’est l’opposition qui adopte des positions de combat, de dénigrements, elle ne s’est jamais inscrite dans une démarche de dialogue ».
Par ailleurs, le député Omar Sarr, ex frondeur, a proposé un projet d’amendement pour la prorogation du mandat du Président de l’Assemblée nationale, mais il a été rejeté par la majorité parlementaire qui le trouve sans fondement.
Bacary Domingo MANE.
Source : Sud quotidien
demander sur quoi nous allons discuter », fait-il remarquer. Le Président de la Commission des lois, Alé Lô prend à son tour la parole pour apporter la contradiction à son collègue socialiste. « Le ministre d’Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, n’avait pas à répondre aux questions politiques. Par conséquent, votre demande est irrecevable », dit-il. Le rapporteur général de la commission s’engouffre dans la brèche, en faisant remarquer que Khalifa Sall n’était pas présent lors des travaux de Commission. « C’est parce que j’étais absent que je suis bien placé pour dire que ce rapport ne renseigne en rien. Je suis alors fondé pour demander le report des débats ».
Le Président de l’Assemblée mettra aux voix la proposition de Khalifa Sall. Mais elle sera rejetée par la majorité. Place maintenant aux débats. Le député libéral Daour Niang Ndiaye ouvre les hostilités. Il met l’accent sur la souffrance des populations sinistrées de Pikine et Guédiawaye, victimes des inondations, pour justifier le vote du projet de loi. L’édile de Pikine demande aux socialistes de soutenir la loi d’autant que ce sont eux qui ont créé cette situation.
Ce n’est pas l’avis de Mamadou Diop « Castro » de la Ld/Mpt qui parle de « loi dialgati » comme pour dire que les libéraux sont en train de faire du forcing et que les soubassements de la loi sont purement politiciens. Pour lui, le consensus doit prévaloir. Le Pr Madior Diouf du Rnd ne dit pas autre chose, en demandant le retrait pur et simple du projet de loi, car l’argument servi par la majorité « est d’un formalisme non convainquant ». « La retouche de la date des élections n’est pas le problème, mais c’est l’objectif de politique politicienne qu’on assigne à cette démarche qui n’est pas bonne », souligne le député du groupe de l’Espoir. « Il faut ramener ce débat à son contexte », lui rétorque Bakary Coly d’And Jëf pour qui la « recherche de consensus ne saurait éclipser les prorogatives dévolues aux uns et aux autres ».
Moussa Tine du Jëf Jël range ce projet de loi au placard des « lois injustes votées par la majorité libérale » qui « met l’Etat au service d’un parti politique ». Non, objecte Alé Lo du Pds, « cette loi épargne au pays les interminables campagnes électorales permanentes ». Point de vue partagé par son collègue Khoureychi Thiam qui ramène le problème du vote de la loi au niveau du besoin de solidarité avec les populations sinistrées. Un argument qui fait sourire le Pr Abdoulaye Bathily de la Ld/Mpt qui assimile « ce vendredi 16 décembre à un jour de deuil pour notre démocratie ».
L’Assemblée nationale qui a voté la loi Ezzan, la mise en accusation de Idrissa Seck et la prorogation du mandat des députés s’offre, selon lui, en spectacle à l’extérieur. « Les arguments servis ne tiennent pas la route. Ils parlent de solidarité, mais de quelle solidarité ? Et les victimes des pluies hors saison, qu’est-ce que vous en avez fait ? Cette loi cache une opération politique-financière avec 52 milliards de F Cfa que l’Etat donne gracieusement aux Malaisiens. C’est une honte. Vous vous dites honorables députés, mais un honorable ne prolonge pas son mandat », fulmine-t-il.
Amath Dansokho y voit les signes d’un pays qui s’embrase et estime que « nous payerons très cher ce que nous sommes en train de faire ». Le Premier Secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng, semble lui donner raison en soulignant que ce projet de loi est une forfaiture, fruit de la manipulation qui fait appel à des arguments fallacieux pour justifier l’injustifiable. Madieyna Diouf de l’Afp y voit les intérêts égoïstes d’un parti traversé par une crise profonde et qui veut sauver sa peau.
Les députés Awa Diop, Ibra Niokhobaye et Doudou Wade, tous du Pds, n’ont pas mis de gangs pour s’attaquer vertement aux Pr Abdoulaye Bathily et Amath Dansokho qu’ils ont traité de tous les noms d’oiseau.
Dans sa réponse, le Ministre de la Justice dit retenir qu’une chose : « ce projet de loi est conforme à la Constitution de notre pays ». Pour lui, « ceux qui soupçonnent le gouvernement d’avoir les yeux tournés vers la manipulation des élections, doivent faire preuve de sérénité ». Il est de ceux qui pensent que « le couplage permet de structurer de manière rationnelle la vie institutionnelle et politique de notre pays ».
Et d’ajouter : « contrairement à ce que disent certains, le gouvernement de Me Wade s’est toujours inscrit dans une logique de consensus. Au contraire, c’est l’opposition qui adopte des positions de combat, de dénigrements, elle ne s’est jamais inscrite dans une démarche de dialogue ».
Par ailleurs, le député Omar Sarr, ex frondeur, a proposé un projet d’amendement pour la prorogation du mandat du Président de l’Assemblée nationale, mais il a été rejeté par la majorité parlementaire qui le trouve sans fondement.
Bacary Domingo MANE.
Source : Sud quotidien