Pour cela, le GIGM a rencontré les différents protagonistes de la crise née du putsch du 6 août 2008 ayant renversé Sidi Ould Cheikh Abdellahi, avant de se réunir le 10 septembre 2009 à Nouakchott, sous la présidence du Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine (UA). Outre l’UA, la rencontre a regroupé la Libye, membre africain du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine, les Etats Unies, la France et la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies ; le Mali, en sa qualité de pays assurant la présidence du Conseil de paix et de sécurité (CPS) pour le mois de septembre 2009. Le Sénégal, en sa qualité de facilitateur du dialogue politique entre les pôles politiques mauritaniens, était représenté par son ministre des affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio. Y ont également pris part : l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), les Nations Unies, l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), la Ligue des Etats arabes (LEA) et, l’Union Européenne. A l’issue des discussions, un communiqué a été rendu public pour dire que les participants « se sont félicités des mesures prises en vue de la mise en œuvre de l’Accord, notamment le retour à l’ordre constitutionnel et la tenue de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, qui a été jugée transparente, crédible et régulière par l’ensemble des observateurs internationaux ». Le communiqué nous apprend que les membres du Groupe de contact ont eu des consultations séparées avec les délégations des pôles politiques mauritaniens signataires de l’Accord-cadre. Il s’agit de l’Union pour la République (UPR) conduite par M. Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) conduite par M. Mohamed Abderrahmane Ould Moine et du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) conduite par M. Mohamed Ould Mouloud. Il semble que les représentants des trois pôles politiques aient réaffirmé à cette occasion à leurs interlocuteurs « leur attachement à l’article 4-vii de l’Accord de Dakar portant sur le dialogue politique national inclusif ». A ce sujet, le Groupe de contact indique avoir recommandé que la mise en œuvre de ce point de l’Accord cadre se fasse dans les meilleurs délais et de façon consensuelle.
Ils ne se parlent plus
Toute la difficulté est là, car les protagonistes ne se parlent plus. Les candidats malheureux aux élections présidentielles du 18 juillet dernier, Messaoud Ould Boulkheïr candidat du FNDD, Ahmed Ould Daddah candidat du RFD et Ely Ould Mohamed Vall candidat indépendant, rejettent les résultats du scrutin et accusent Mohamed Ould Abdel Aziz de fraude massive sans en avoir apporté les preuves formelles. Ils exigent depuis lors, une enquête indépendante pour faire la lumière sur ces fraudes. Une position aux antipodes de celle de la communauté internationale qui a jugé l’élection présidentielle, libre et transparente. Certes le GCIM a exhorté les parties mauritaniennes à prendre sans délai les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre l’article 4ii, mais il y a fort à parier qu’il prêche dans le désert. Si pour le FNDD et le RFD la crise politique est encore loin d’avoir été réglée, du côté de la Majorité le son de cloche est tout autre. On y estime que la crise est terminée après l’élection présidentielle du 18 juillet 2009.
Souvenons-nous, aussitôt après la proclamation des résultats officiels, par le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, le président élu, Mohamed Ould Abdel Aziz, rencontre la presse, à l’hôtel Khaima City Center. Il décline ses priorités, pour les cinq années à venir, qui tournent, toutes, autour de l’«amélioration des conditions de vie» du peuple mauritanien, qui lui a manifesté sa confiance le samedi 18 juillet. Elu président de tous les Mauritaniens à 53 ans, il s’est engagé à combattre «la pauvreté, la maladie, l’ignorance, la faim, la gabegie, la corruption et le terrorisme». Interpellé sur les informations qui font état de fraudes, distillées par ses adversaires malheureux, il fustige leur attitude de mauvais perdants et exige des preuves, matérielles, tout en affirmant, au passage, ne pas appartenir à la génération de la fraude. Abordant la question liée à l’éventualité de la formation d’un large gouvernement d’union nationale, Mohamed Abdel Aziz a été net et précis. «Je suis le seul à avoir été élu. Dans tous les cas, mon gouvernement sera composé uniquement de Mauritaniens competents. Cependant, mes adversaires politiques n’y figureront pas» et auront à assumer leur statut d’opposant.
Quel avenir pour le dialogue politique?
Au-delà de la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui n’est, certes pas, une formule obligatoire, la question de fond reste liée à l’avenir du dialogue politique, dans un paysage en lambeaux. Une exigence conforme à la lettre et à l’esprit de l’Accord-Cadre de Dakar (ACD), pour un retour inclusif à l’ordre constitutionnel, paraphé le 2 juin 2009 entre l’UPR, le RFD et le FNDD. Le décor de l’incompréhension et de la discorde, sur toutes les questions vitales pour la Nation, est, ainsi, déjà planté, avec un président accordant peu ou prou d’importance aux «états d’âme» de ses adversaires malheureux, et ces derniers dénonçant un coup d’Etat électoral, vulgaire prolongement du putsch militaire. Une configuration au sein de laquelle les adversaires politiques se regardent en chiens de faïence. Image qui renvoie à la Mauritanie des années 90, avec un officier, arrivé au pouvoir, par la force, avant de légaliser son coup, par les urnes. D’où un système démocratique au rabais, véritable coquille vide, avec des institutions juste formelles, réduites à leur expression la plus frustre. A cette différence près que Mohamed Ould Abdel Aziz a bien négocié avec ses opposants, faisant, au passage, quelques concessions. D’où le mince espoir de voir le dialogue se poursuivre, pour une Mauritanie politiquement apaisée et à l’abri des coups d’Etat. Maintenant, clame t-on, il faut se tourner vers l’avenir pour travailler au développement du pays. Ould Abdel Aziz, explique t-on dans son entourage, aurait informé le GCIM des engagements pris pour le développement économique et social du pays et de l’amélioration de la gestion et de la bonne gouvernance. Pour sa part, le Groupe a souligné la nécessité d’une aide financière et économique conséquente, pour consolider les progrès accomplis. A cet effet, ils ont lancé un appel à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Mauritanie pour qu’ils lui apportent l’assistance requise. La réunion du GCIM a encouragé l’UA à consulter les partenaires concernés de la Mauritanie pour examiner avec eux la possibilité de la tenue d’une réunion destinée à lui mobiliser un appui plus important. Cette réunion pourrait avoir lieu au cours du premier semestre de l’année 2010.
Moussa Diop
http://www.quotidien-nouakchott.com/
Ils ne se parlent plus
Toute la difficulté est là, car les protagonistes ne se parlent plus. Les candidats malheureux aux élections présidentielles du 18 juillet dernier, Messaoud Ould Boulkheïr candidat du FNDD, Ahmed Ould Daddah candidat du RFD et Ely Ould Mohamed Vall candidat indépendant, rejettent les résultats du scrutin et accusent Mohamed Ould Abdel Aziz de fraude massive sans en avoir apporté les preuves formelles. Ils exigent depuis lors, une enquête indépendante pour faire la lumière sur ces fraudes. Une position aux antipodes de celle de la communauté internationale qui a jugé l’élection présidentielle, libre et transparente. Certes le GCIM a exhorté les parties mauritaniennes à prendre sans délai les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre l’article 4ii, mais il y a fort à parier qu’il prêche dans le désert. Si pour le FNDD et le RFD la crise politique est encore loin d’avoir été réglée, du côté de la Majorité le son de cloche est tout autre. On y estime que la crise est terminée après l’élection présidentielle du 18 juillet 2009.
Souvenons-nous, aussitôt après la proclamation des résultats officiels, par le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, le président élu, Mohamed Ould Abdel Aziz, rencontre la presse, à l’hôtel Khaima City Center. Il décline ses priorités, pour les cinq années à venir, qui tournent, toutes, autour de l’«amélioration des conditions de vie» du peuple mauritanien, qui lui a manifesté sa confiance le samedi 18 juillet. Elu président de tous les Mauritaniens à 53 ans, il s’est engagé à combattre «la pauvreté, la maladie, l’ignorance, la faim, la gabegie, la corruption et le terrorisme». Interpellé sur les informations qui font état de fraudes, distillées par ses adversaires malheureux, il fustige leur attitude de mauvais perdants et exige des preuves, matérielles, tout en affirmant, au passage, ne pas appartenir à la génération de la fraude. Abordant la question liée à l’éventualité de la formation d’un large gouvernement d’union nationale, Mohamed Abdel Aziz a été net et précis. «Je suis le seul à avoir été élu. Dans tous les cas, mon gouvernement sera composé uniquement de Mauritaniens competents. Cependant, mes adversaires politiques n’y figureront pas» et auront à assumer leur statut d’opposant.
Quel avenir pour le dialogue politique?
Au-delà de la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui n’est, certes pas, une formule obligatoire, la question de fond reste liée à l’avenir du dialogue politique, dans un paysage en lambeaux. Une exigence conforme à la lettre et à l’esprit de l’Accord-Cadre de Dakar (ACD), pour un retour inclusif à l’ordre constitutionnel, paraphé le 2 juin 2009 entre l’UPR, le RFD et le FNDD. Le décor de l’incompréhension et de la discorde, sur toutes les questions vitales pour la Nation, est, ainsi, déjà planté, avec un président accordant peu ou prou d’importance aux «états d’âme» de ses adversaires malheureux, et ces derniers dénonçant un coup d’Etat électoral, vulgaire prolongement du putsch militaire. Une configuration au sein de laquelle les adversaires politiques se regardent en chiens de faïence. Image qui renvoie à la Mauritanie des années 90, avec un officier, arrivé au pouvoir, par la force, avant de légaliser son coup, par les urnes. D’où un système démocratique au rabais, véritable coquille vide, avec des institutions juste formelles, réduites à leur expression la plus frustre. A cette différence près que Mohamed Ould Abdel Aziz a bien négocié avec ses opposants, faisant, au passage, quelques concessions. D’où le mince espoir de voir le dialogue se poursuivre, pour une Mauritanie politiquement apaisée et à l’abri des coups d’Etat. Maintenant, clame t-on, il faut se tourner vers l’avenir pour travailler au développement du pays. Ould Abdel Aziz, explique t-on dans son entourage, aurait informé le GCIM des engagements pris pour le développement économique et social du pays et de l’amélioration de la gestion et de la bonne gouvernance. Pour sa part, le Groupe a souligné la nécessité d’une aide financière et économique conséquente, pour consolider les progrès accomplis. A cet effet, ils ont lancé un appel à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Mauritanie pour qu’ils lui apportent l’assistance requise. La réunion du GCIM a encouragé l’UA à consulter les partenaires concernés de la Mauritanie pour examiner avec eux la possibilité de la tenue d’une réunion destinée à lui mobiliser un appui plus important. Cette réunion pourrait avoir lieu au cours du premier semestre de l’année 2010.
Moussa Diop
http://www.quotidien-nouakchott.com/