"Le Conseil constitutionnel !" Il était 11 h 30 mn en ce 20 décembre 2005 lorsque cette phrase retentit dans la salle de Banquets de Ouaga’2000. Les convives sont dans la station debout. Le président du Conseil constitutionnel, Idrissa Traoré, entouré à gauche de 4 de ses collègues et à droite de 5 autres ordonne à l’un d’entre eux : "Michel Filiga, veuillez bien introduire Blaise Compaoré".
L’envoyé s’exécute, et Blaise Compaoré de prendre place dans un fauteuil qu’il testera sous des éclats de rire de l’assistance. Il était 11 h 37 mn. C’est alors que le président du Conseil constitutionnel ordonne cette fois à sa secrétaire générale de lire les décisions de l’audience solennelle de prestation de serment. Un peu essoufflée par cette lecture qui dura 16 mn, la secrétaire générale du Conseil constitutionnel termine par l’article 39 de la Constitution pour déclarer Blaise Compaoré élu au premier tour, face à douze autres candidats de l’opposition, avec 80,35% de voix après une "élection régulière". Et Idrissa Traoré de donner acte de cette lecture avant de lancer avec humour : "situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : on vous autorise à applaudir". Eclats de rires et tonnerre d’applaudissements dans la salle. L’atmosphère est détendue.
Et vient l’heure d’appeler Blaise Compaoré "à la barre" pour sa prestation de serment. Il est 11 h 53 mn. La salle garde son calme et tend l’oreille. La main droite levée, Blaise Compaoré, dans un costume sombre, et l’air serein, jure : "Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en oeuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso". Cet acte si important n’a pourtant duré que 30 secondes. Blaise devient dès lors président du Faso et est officiellement installé.
A peine a-t-il regagné sa place qu’il est rappelé "à la barre", cette fois en tant que président du Faso. Il était 11 h 54 mn. Il est invité par le président du Conseil constitutionnel à déposer la liste de ses biens. C’était sous scellé. Le président du Faso quitte la barre, avance vers le président du Conseil constitutionnel et tend une enveloppe. C’était la fameuse liste. Idrissa Traoré, après l’avoir reçue, s’exclame : "c’est petit hein !" Une nouvelle fois, le président du Faso et toute la salle éclatent de rire. Ces biens, on n’en aura pas les détails. En tout cas, pas par le grand public. C’était le dernier geste de l’audience solennelle de prestation de serment.
Avant de quitter sa place, le Conseil constitutionnel, à travers son président, adresse ses félicitations et des voeux d’épanouissement au nouveau président. Il est 11 h 57 mn et c’est la fin de l’audience. Le Conseil constitutionnel se retire. Trois minutes après, le président du Faso est de nouveau invité devant l’assistance. Cette fois, pour recevoir le collier de Grand maître des Ordres burkinabè. L’honneur revient au Grand chancelier des Ordres burkinabè, le colonel Mamadou Djerma, de le lui remettre en ces termes :"Monsieur le président du Faso, nous vous reconnaissons comme Grand maître des Ordres burkinabè".
Le président du Faso rejoint sa place pour recevoir un hommage traditionnel assuré par une troupe de Koupèla avec à sa tête un chef traditionnel. Les "benda" et les "lunsé" (instruments de musiques) distillent un son particulier et on se croirait à une intronisation de chef traditionnel. C’est après ce cérémonial que le chef de l’Etat prononce son discours d’investiture.
Bref, mais précis, Blaise Compaoré déclare qu’il mesure la portée de la cérémonie qui venait de se dérouler, surtout dans "le contexte particulier de notre pays défavorisé à maints égards par la nature, mais déterminé à inventer son avenir grâce au courage et au génie de son peuple". Le Burkina en progrès continu ! Telle est la conviction de Blaise Compaoré investi.
Sur le ton qu’on lui connaît, le président de tous les Burkinabè a rappelé que la campagne électorale a été la meilleure illustration de la stabilité politique dans notre pays. C’est tout logiquement qu’il a adressé sa reconnaissance à tous ceux qui se sont impliqués pour assurer le triomphe de son programme politique. Blaise Compaoré a eu une pensée particulière pour la presse : "L’ensemble de la presse écrite et audiovisuelle a fortement contribué à la sérénité et au bon déroulement du scrutin".
Et de conclure : "Je tiens à relever et à saluer ce travail méritoire". Blaise Compaoré, élu et investi, reste convaincu qu’il y a des "victoires qui incitent à une profonde introspection sur l’ampleur des responsabilités auxquelles elles engagent". Le programme du nouveau président du Faso, "le progrès continu pour une société d’espérance", est, a-t-il dit, un contrat qui prépare notre avenir commun. Pour lui, sa mise en oeuvre libérera les énergies, les talents et les initiatives. Elle rendra chaque citoyen "responsable de son destin et solidaire de son prochain". Cette ambition, le président du Faso l’a décrite en 3 axes :
la valorisation du capital humain, l’élargissement des opportunités de création de richesses et d’emplois et enfin la construction de nouvelles infrastructures de soutien à la production pour accélérer les progrès de l’économie nationale. De nouveaux chantiers qui font dire à l’enfant terrible de Ziniaré que "le cheminement vers la société d’espérance pour le Burkina Faso sera parsemé d’obstacles, mais les objectifs à atteindre sont à notre portée".
Des grands chantiers seront donc ouverts au cours de ce quinquennat. Ils raffermiront prioritairement, dira Blaise Compaoré, les opportunités d’emploi des jeunes et des femmes. C’est pourquoi le premier magistrat du Burkina en appelle à une mobilisation exceptionnelle de toutes les énergies pour qu’"ensemble, dans la solidarité et la cohésion (...), nos actions quotidiennes traduisent notre ambition légitime de vivre mieux". Il est certain que beaucoup de défis restent encore à relever. Et l’ancien-nouveau président de noter qu’il n’y a que l’abnégation au travail et l’ingéniosité de nos populations et la bonne gouvernance pour forcer les portes du progrès.
Ce fut une adresse brève mais pleine de sens que le président du Faso a faite en ce jour mémorable du 20 décembre 2005. Finies les élections, finie l’investiture. Le travail (re)commence.
Par Alexandre Le Grand ROUAMBA
source : lefaso.net
L’envoyé s’exécute, et Blaise Compaoré de prendre place dans un fauteuil qu’il testera sous des éclats de rire de l’assistance. Il était 11 h 37 mn. C’est alors que le président du Conseil constitutionnel ordonne cette fois à sa secrétaire générale de lire les décisions de l’audience solennelle de prestation de serment. Un peu essoufflée par cette lecture qui dura 16 mn, la secrétaire générale du Conseil constitutionnel termine par l’article 39 de la Constitution pour déclarer Blaise Compaoré élu au premier tour, face à douze autres candidats de l’opposition, avec 80,35% de voix après une "élection régulière". Et Idrissa Traoré de donner acte de cette lecture avant de lancer avec humour : "situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : on vous autorise à applaudir". Eclats de rires et tonnerre d’applaudissements dans la salle. L’atmosphère est détendue.
Et vient l’heure d’appeler Blaise Compaoré "à la barre" pour sa prestation de serment. Il est 11 h 53 mn. La salle garde son calme et tend l’oreille. La main droite levée, Blaise Compaoré, dans un costume sombre, et l’air serein, jure : "Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en oeuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso". Cet acte si important n’a pourtant duré que 30 secondes. Blaise devient dès lors président du Faso et est officiellement installé.
A peine a-t-il regagné sa place qu’il est rappelé "à la barre", cette fois en tant que président du Faso. Il était 11 h 54 mn. Il est invité par le président du Conseil constitutionnel à déposer la liste de ses biens. C’était sous scellé. Le président du Faso quitte la barre, avance vers le président du Conseil constitutionnel et tend une enveloppe. C’était la fameuse liste. Idrissa Traoré, après l’avoir reçue, s’exclame : "c’est petit hein !" Une nouvelle fois, le président du Faso et toute la salle éclatent de rire. Ces biens, on n’en aura pas les détails. En tout cas, pas par le grand public. C’était le dernier geste de l’audience solennelle de prestation de serment.
Avant de quitter sa place, le Conseil constitutionnel, à travers son président, adresse ses félicitations et des voeux d’épanouissement au nouveau président. Il est 11 h 57 mn et c’est la fin de l’audience. Le Conseil constitutionnel se retire. Trois minutes après, le président du Faso est de nouveau invité devant l’assistance. Cette fois, pour recevoir le collier de Grand maître des Ordres burkinabè. L’honneur revient au Grand chancelier des Ordres burkinabè, le colonel Mamadou Djerma, de le lui remettre en ces termes :"Monsieur le président du Faso, nous vous reconnaissons comme Grand maître des Ordres burkinabè".
Le président du Faso rejoint sa place pour recevoir un hommage traditionnel assuré par une troupe de Koupèla avec à sa tête un chef traditionnel. Les "benda" et les "lunsé" (instruments de musiques) distillent un son particulier et on se croirait à une intronisation de chef traditionnel. C’est après ce cérémonial que le chef de l’Etat prononce son discours d’investiture.
Bref, mais précis, Blaise Compaoré déclare qu’il mesure la portée de la cérémonie qui venait de se dérouler, surtout dans "le contexte particulier de notre pays défavorisé à maints égards par la nature, mais déterminé à inventer son avenir grâce au courage et au génie de son peuple". Le Burkina en progrès continu ! Telle est la conviction de Blaise Compaoré investi.
Sur le ton qu’on lui connaît, le président de tous les Burkinabè a rappelé que la campagne électorale a été la meilleure illustration de la stabilité politique dans notre pays. C’est tout logiquement qu’il a adressé sa reconnaissance à tous ceux qui se sont impliqués pour assurer le triomphe de son programme politique. Blaise Compaoré a eu une pensée particulière pour la presse : "L’ensemble de la presse écrite et audiovisuelle a fortement contribué à la sérénité et au bon déroulement du scrutin".
Et de conclure : "Je tiens à relever et à saluer ce travail méritoire". Blaise Compaoré, élu et investi, reste convaincu qu’il y a des "victoires qui incitent à une profonde introspection sur l’ampleur des responsabilités auxquelles elles engagent". Le programme du nouveau président du Faso, "le progrès continu pour une société d’espérance", est, a-t-il dit, un contrat qui prépare notre avenir commun. Pour lui, sa mise en oeuvre libérera les énergies, les talents et les initiatives. Elle rendra chaque citoyen "responsable de son destin et solidaire de son prochain". Cette ambition, le président du Faso l’a décrite en 3 axes :
la valorisation du capital humain, l’élargissement des opportunités de création de richesses et d’emplois et enfin la construction de nouvelles infrastructures de soutien à la production pour accélérer les progrès de l’économie nationale. De nouveaux chantiers qui font dire à l’enfant terrible de Ziniaré que "le cheminement vers la société d’espérance pour le Burkina Faso sera parsemé d’obstacles, mais les objectifs à atteindre sont à notre portée".
Des grands chantiers seront donc ouverts au cours de ce quinquennat. Ils raffermiront prioritairement, dira Blaise Compaoré, les opportunités d’emploi des jeunes et des femmes. C’est pourquoi le premier magistrat du Burkina en appelle à une mobilisation exceptionnelle de toutes les énergies pour qu’"ensemble, dans la solidarité et la cohésion (...), nos actions quotidiennes traduisent notre ambition légitime de vivre mieux". Il est certain que beaucoup de défis restent encore à relever. Et l’ancien-nouveau président de noter qu’il n’y a que l’abnégation au travail et l’ingéniosité de nos populations et la bonne gouvernance pour forcer les portes du progrès.
Ce fut une adresse brève mais pleine de sens que le président du Faso a faite en ce jour mémorable du 20 décembre 2005. Finies les élections, finie l’investiture. Le travail (re)commence.
Par Alexandre Le Grand ROUAMBA
source : lefaso.net