Il a débuté en 1996, au Sénégal avec un ami, Gueladio Bâ, en jouant de la musique acoustique. Ils essaient de conquérir le public de son pays, la Mauritanie, en 1997 avec l’aide du CCF (Centre culture français).Formé en 1998, son groupe a fait pas mal de tournées en Mauritanie et au Sénégal, mais aussi sur le plan international. Il a participé au festival Nancy Jazz Pulsations.
Sous le label Jololi, de Youssou Ndour, il a mis sur le marché un album «YESSO », qui veut dire aller de l’avant, qui marie rythmes Peulh et mbalakh avec des couleurs purement mauritaniennes. Sa version acoustique montre toute l’étendue de sa voix et de son talent.
Invité par le DFK (Dental Fulbé Kanada) (Association des Peuls du Canada), qui veulent promouvoir la langue et la culture Peulh, il a séduit le public Montréalais. Nous l’avons rencontré pour le plaisir de nos lecteurs.
Magazine Opale : Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la musique ?
Ousmane Gangué : Je ne suis pas griot ; chez nous les chanteurs sont des griots. Mon père m’a amené à St Louis, il voulait que je devienne un grand ministre. J’ai un frère, Mamadou Gangué, qui vit actuellement à Vancouver, qui s’est occupé de mon éducation à ce moment-là. Il a tout fait pour m’intéresser à l’école, il ne voulait pas que je lui parle de la musique et a essayé de me convaincre d’essayer de continuer mes études ou de faire quelque chose d’autre. Il en a touché un mot à mot père qui, lui, m’a amené à la Compagnie sucrière sénégalaise de Richard-Toll ; j’y ai fait dix ans comme mécanicien chaudière. J’ai aussi joué au football à la compagnie sucrière de 1991 à 1995. C’est en 1996 que j’ai commencé réellement à faire de la musique. Un jour j’ai dis à mon père que j’avais décider d’arrêter ce travail là et que j’allais démissionner. Ce que je voulais c’était faire la musique, c’était en moi. J’ai quitté Richard-Toll pour aller à Dakar. Ma famille n’était pas contente de mon choix. Plus tard ils ont compris que j’étais quelqu’un d’ambitieux, j’aimais ce que je faisais et que cela me réussisse. Ils sont fiers de moi. Je vais en France, en Belgique, en Hollande, au Canada, etc.… Et c’est la musique qui m’amène là.
M.O : pensez-vous alors faire une carrière internationale ?
O.G : Oui c’est le but… En Mauritanie, il n’y a pas ce que l’on peut appeler de grands musiciens sur le plan international, à part Maalouma. Pourquoi n’y aurait il pas d’artistes négro-africains qui pourraient représenter la Mauritanie sur le plan international ? La Mauritanie a besoin de se faire connaître dans le monde parce que nous y avons des talents sur le plan musical, au football etc.… Donc c’est à nous de jouer ce rôle-là, d’être des ambassadeurs sur le plan international et sur le plan national aussi. La Mauritanie est riche de ses quatre ethnies qui la composent, les Halpulars, les Wolofs, les Soninkés comme au Sénégal, et les Hassanias… Chaque ethnie a sa culture, c’est une chance, pour nous les artistes aussi.
M.O : Quel est votre style musical, le message que vous véhiculez et le faites vous seulement en Pulaar ?
O.G.: Il faut que les gens comprennent que la musique est universelle. Il faut essayer de varier, adopter un autre public, s’ouvrir ; quand je vais au Sénégal, les wolofs m’aiment beaucoup et me disent « on t’aime beaucoup même si on ne comprends pas ce que tu dis ». Je vais aussi essayer de satisfaire ces gens là en chantant en wolof. Il y a des gens qui disent qu’il ne faut pas chanter en wolof parce que je suis halpular, je trouve que ce n’est pas ça. J’ai des amis, des fans qui ne sont pas halpulars. Si je donne un concert en France, à Montréal et que je chante sans un mot en français alors que je veux faire passer mes messages cela ne marche pas.
En général mes messages concernent la femme ; l’émancipation de la femme, le fait qu’elle aussi a ses droits. Il faut qu’on aide les femmes, qu’on leur donne leur chance aussi de travailler, de réussir économiquement, de participer au foyer. L’homme qui travaille et la femme qui est toujours à la maison, ce n’est pas une réalité.
Je parle aussi de l’Afrique ; les journalistes Sénégalais me disent souvent que je suis ambassadeur de l’Afrique dans mes chansons. A la télé, on nous montre l’union Européenne, ce que fait l’UE, mais, en ce qui concerne l’Afrique, on montre juste la guerre…cela doit finir. Les occidentaux ne voient pas d’autres réalités en Afrique, alors que c’est un continent vraiment riche. L’Afrique a besoin d’avancer. Il faut qu’on soit uni, qu’on travaille ensemble, c’est ce qui va nous faire avancer.
M.O : Est-ce que la musique fait vivre en Afrique ? Quelles sont les difficultés auxquels vous faites face ?
O.G : Dieu Merci ! Je gagne ma vie avec ma musique. Il faut savoir aussi que je suis un jeune talent, je viens de commencer. L’album que j’ai fait est déjà sur le marché international et je suis en train de faire ma promotion. Ce qui est plus important pour un artiste, c’est d’avoir son groupe avec lui, de faire des concerts, de jouer pour les associations, de ne pas juste dépendre de la vente d’albums. Faire un album c’est aussi difficile au Sénégal, les pirates sont partout. Ce qui fait que les musiciens ont un nouveau style, ils sortent, par exemple, quatre chansons au lieu de six ; parce qu’au Sénégal ils écoutent un morceau, et ensuite ils n’écoutent plus l’album.
M.O : En tant que jeune artiste africain, est ce difficile d’obtenir des visas pour faire des tournées en Europe ou en Amérique ?
O.G : Je voulais venir à Montréal avec mes musiciens, mais pour avoir un visa canadien… c’est comme aller au Paradis. On m’a demandé beaucoup de choses que personne ne m’avait demandée auparavant. Je comprends que le Canada représente quelque chose dans l’Amérique du Nord, parce que ce n’est pas facile de rentrer au Canada pour faire ses albums ou ses concerts, c’est sa promotion, cela représente beaucoup. Mon passage à Montréal va certainement avoir une influence sur ma carrière.
M.O : Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs ?
O.G : J’ai fait pas mal de pays… il y a deux ans je suis allé à Genève et j’ai pensé que c’était le top… mais je ne connaissais pas encore Montréal ! Montréal est extraordinaire… j’ai trouvé ici un « frère », Zale Seck, un grand artiste sénégalais, qui m’a beaucoup aidé ; tout ce que j’ai pu faire au concert, c’est grâce à lui ; il m’a montré des réalités de Montréal ; l’association (DFK) aussi, Moussa Bâ, Hadi Bal, ils m’ont vraiment soutenu et m’ont bien accueilli.
Abdoulaye Ly Chargé de Communication de l’artiste
Source: Abdoulaye Ly
avomm.com
Sous le label Jololi, de Youssou Ndour, il a mis sur le marché un album «YESSO », qui veut dire aller de l’avant, qui marie rythmes Peulh et mbalakh avec des couleurs purement mauritaniennes. Sa version acoustique montre toute l’étendue de sa voix et de son talent.
Invité par le DFK (Dental Fulbé Kanada) (Association des Peuls du Canada), qui veulent promouvoir la langue et la culture Peulh, il a séduit le public Montréalais. Nous l’avons rencontré pour le plaisir de nos lecteurs.
Magazine Opale : Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la musique ?
Ousmane Gangué : Je ne suis pas griot ; chez nous les chanteurs sont des griots. Mon père m’a amené à St Louis, il voulait que je devienne un grand ministre. J’ai un frère, Mamadou Gangué, qui vit actuellement à Vancouver, qui s’est occupé de mon éducation à ce moment-là. Il a tout fait pour m’intéresser à l’école, il ne voulait pas que je lui parle de la musique et a essayé de me convaincre d’essayer de continuer mes études ou de faire quelque chose d’autre. Il en a touché un mot à mot père qui, lui, m’a amené à la Compagnie sucrière sénégalaise de Richard-Toll ; j’y ai fait dix ans comme mécanicien chaudière. J’ai aussi joué au football à la compagnie sucrière de 1991 à 1995. C’est en 1996 que j’ai commencé réellement à faire de la musique. Un jour j’ai dis à mon père que j’avais décider d’arrêter ce travail là et que j’allais démissionner. Ce que je voulais c’était faire la musique, c’était en moi. J’ai quitté Richard-Toll pour aller à Dakar. Ma famille n’était pas contente de mon choix. Plus tard ils ont compris que j’étais quelqu’un d’ambitieux, j’aimais ce que je faisais et que cela me réussisse. Ils sont fiers de moi. Je vais en France, en Belgique, en Hollande, au Canada, etc.… Et c’est la musique qui m’amène là.
M.O : pensez-vous alors faire une carrière internationale ?
O.G : Oui c’est le but… En Mauritanie, il n’y a pas ce que l’on peut appeler de grands musiciens sur le plan international, à part Maalouma. Pourquoi n’y aurait il pas d’artistes négro-africains qui pourraient représenter la Mauritanie sur le plan international ? La Mauritanie a besoin de se faire connaître dans le monde parce que nous y avons des talents sur le plan musical, au football etc.… Donc c’est à nous de jouer ce rôle-là, d’être des ambassadeurs sur le plan international et sur le plan national aussi. La Mauritanie est riche de ses quatre ethnies qui la composent, les Halpulars, les Wolofs, les Soninkés comme au Sénégal, et les Hassanias… Chaque ethnie a sa culture, c’est une chance, pour nous les artistes aussi.
M.O : Quel est votre style musical, le message que vous véhiculez et le faites vous seulement en Pulaar ?
O.G.: Il faut que les gens comprennent que la musique est universelle. Il faut essayer de varier, adopter un autre public, s’ouvrir ; quand je vais au Sénégal, les wolofs m’aiment beaucoup et me disent « on t’aime beaucoup même si on ne comprends pas ce que tu dis ». Je vais aussi essayer de satisfaire ces gens là en chantant en wolof. Il y a des gens qui disent qu’il ne faut pas chanter en wolof parce que je suis halpular, je trouve que ce n’est pas ça. J’ai des amis, des fans qui ne sont pas halpulars. Si je donne un concert en France, à Montréal et que je chante sans un mot en français alors que je veux faire passer mes messages cela ne marche pas.
En général mes messages concernent la femme ; l’émancipation de la femme, le fait qu’elle aussi a ses droits. Il faut qu’on aide les femmes, qu’on leur donne leur chance aussi de travailler, de réussir économiquement, de participer au foyer. L’homme qui travaille et la femme qui est toujours à la maison, ce n’est pas une réalité.
Je parle aussi de l’Afrique ; les journalistes Sénégalais me disent souvent que je suis ambassadeur de l’Afrique dans mes chansons. A la télé, on nous montre l’union Européenne, ce que fait l’UE, mais, en ce qui concerne l’Afrique, on montre juste la guerre…cela doit finir. Les occidentaux ne voient pas d’autres réalités en Afrique, alors que c’est un continent vraiment riche. L’Afrique a besoin d’avancer. Il faut qu’on soit uni, qu’on travaille ensemble, c’est ce qui va nous faire avancer.
M.O : Est-ce que la musique fait vivre en Afrique ? Quelles sont les difficultés auxquels vous faites face ?
O.G : Dieu Merci ! Je gagne ma vie avec ma musique. Il faut savoir aussi que je suis un jeune talent, je viens de commencer. L’album que j’ai fait est déjà sur le marché international et je suis en train de faire ma promotion. Ce qui est plus important pour un artiste, c’est d’avoir son groupe avec lui, de faire des concerts, de jouer pour les associations, de ne pas juste dépendre de la vente d’albums. Faire un album c’est aussi difficile au Sénégal, les pirates sont partout. Ce qui fait que les musiciens ont un nouveau style, ils sortent, par exemple, quatre chansons au lieu de six ; parce qu’au Sénégal ils écoutent un morceau, et ensuite ils n’écoutent plus l’album.
M.O : En tant que jeune artiste africain, est ce difficile d’obtenir des visas pour faire des tournées en Europe ou en Amérique ?
O.G : Je voulais venir à Montréal avec mes musiciens, mais pour avoir un visa canadien… c’est comme aller au Paradis. On m’a demandé beaucoup de choses que personne ne m’avait demandée auparavant. Je comprends que le Canada représente quelque chose dans l’Amérique du Nord, parce que ce n’est pas facile de rentrer au Canada pour faire ses albums ou ses concerts, c’est sa promotion, cela représente beaucoup. Mon passage à Montréal va certainement avoir une influence sur ma carrière.
M.O : Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs ?
O.G : J’ai fait pas mal de pays… il y a deux ans je suis allé à Genève et j’ai pensé que c’était le top… mais je ne connaissais pas encore Montréal ! Montréal est extraordinaire… j’ai trouvé ici un « frère », Zale Seck, un grand artiste sénégalais, qui m’a beaucoup aidé ; tout ce que j’ai pu faire au concert, c’est grâce à lui ; il m’a montré des réalités de Montréal ; l’association (DFK) aussi, Moussa Bâ, Hadi Bal, ils m’ont vraiment soutenu et m’ont bien accueilli.
Abdoulaye Ly Chargé de Communication de l’artiste
Source: Abdoulaye Ly
avomm.com