L'annonce de la construction d'une route reliant la ville de Tindouf en Algérie à celle de Zouiret en Mauritanie est présentée comme un nouveau relais économique entre les deux pays.
En mars dernier, l'Algérie a annoncé le début de la construction d'une route reliant la ville de Tindouf, à l'extrême sud du pays, à la ville de Zouiret en Mauritanie. Longue de 890 kilomètres, cette route est présentée comme un nouveau relais économique entre les deux pays. Elle suscite beaucoup d'espoir et devrait entrer en service en 2026.
Choukri Lagate est ingénieur au sein d'une société privée qui travaille en sous-traitance pour la société publique Cosider, responsable de ce vaste chantier. Il explique que le nivellement et le terrassement d'une première partie ont déjà été effectués. La cadence des travaux, dit-il, avancerait comme prévu.
" Nous sommes sur la bonne voie et la cadence des travaux est assez significative. Nous avons déjà bien avancé sur les cent premiers kilomètres et nous pensons pouvoir livrer la route dans les délais. C'est un excellent challenge car c'est la première fois qu'une entreprise algérienne réalise ce genre de travaux en dehors du territoire national" assure l'ingénieur à la DW.
Si le chantier a débuté aussi vite, c'est parce que le projet ne date pas d'hier. Développer les axes routiers en direction de la Mauritanie est un objectif déjà vieux de plusieurs décennies.
Des changements en perspective
Djoudi Bousti est économiste et il explique que l'objectif est de permettre aux entreprises algériennes de s'installer en Afrique de l'Ouest. Selon lui "cette route va aider au déploiement des entreprises algériennes, pas seulement en Mauritanie, mais aussi en Afrique de l'Ouest. De même, les Mauritaniens pourront investir sur le marché algérien". A en croire l'économiste "dans 36 mois, le paysage économique de la région va significativement changer avec cette route".
Pour Djoudi Bousti, cette route est une chance pour les entreprises algériennes. En effet, la main d'œuvre algérienne bon marché pourrait rendre les entreprises algériennes plus compétitives face à la concurrence des firmes européennes et asiatiques.
"Pour les Mauritaniens, ils peuvent exporter des produits agricoles et du poisson surtout. Pour l'Algérie, il y a là une opportunité de trouver des débouchés pour ses industries manufacturières. En fait, cette relation existait par le passé. Il y a 40 et même 50 ans, l'Algérie avait deux comptoirs : l'un à Nouakchott et l'autre à Nouadibou" explique Djoudi Bousti.
Une relation d'échanges oubliée depuis et que l'Algérie voudrait ressusciter. Une option plus facile que d'exporter les marchandises à travers le Sahara.
Tout un projet
Ahmed Senai est chauffeur de poids lourds et il se plaint de la difficulté des routes qui traversent le désert. Il explique à la DW que "la route est très difficile au Sahara. Elle est mal asphaltée, il n'y a pas assez de stations d'essence, les agressions sont fréquentes et puis les animaux comme les chameaux posent d'innombrables problèmes, parfois mortels".
Le chauffeur attire également l'attention sur le fait qu'il y a "la chaleur qui rend la visibilité très difficile". Pour Ahmed "cette route est la bienvenue. D'abord la route, puis les infrastructures qui vont avec" assure-t-il.
La route Tindouf-Zouiret suscite donc beaucoup d'espoir dans la région. Elle s'inscrit dans un vaste programme, au côté de la transsaharienne Alger-Lagos : ce projet panafricain, initié dans les années 1960 et dont on annonce la fin de travaux depuis plusieurs années, reste à ce jour toutefois inachevé.
Tarek Draoui
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
En mars dernier, l'Algérie a annoncé le début de la construction d'une route reliant la ville de Tindouf, à l'extrême sud du pays, à la ville de Zouiret en Mauritanie. Longue de 890 kilomètres, cette route est présentée comme un nouveau relais économique entre les deux pays. Elle suscite beaucoup d'espoir et devrait entrer en service en 2026.
Choukri Lagate est ingénieur au sein d'une société privée qui travaille en sous-traitance pour la société publique Cosider, responsable de ce vaste chantier. Il explique que le nivellement et le terrassement d'une première partie ont déjà été effectués. La cadence des travaux, dit-il, avancerait comme prévu.
" Nous sommes sur la bonne voie et la cadence des travaux est assez significative. Nous avons déjà bien avancé sur les cent premiers kilomètres et nous pensons pouvoir livrer la route dans les délais. C'est un excellent challenge car c'est la première fois qu'une entreprise algérienne réalise ce genre de travaux en dehors du territoire national" assure l'ingénieur à la DW.
Si le chantier a débuté aussi vite, c'est parce que le projet ne date pas d'hier. Développer les axes routiers en direction de la Mauritanie est un objectif déjà vieux de plusieurs décennies.
Des changements en perspective
Djoudi Bousti est économiste et il explique que l'objectif est de permettre aux entreprises algériennes de s'installer en Afrique de l'Ouest. Selon lui "cette route va aider au déploiement des entreprises algériennes, pas seulement en Mauritanie, mais aussi en Afrique de l'Ouest. De même, les Mauritaniens pourront investir sur le marché algérien". A en croire l'économiste "dans 36 mois, le paysage économique de la région va significativement changer avec cette route".
Pour Djoudi Bousti, cette route est une chance pour les entreprises algériennes. En effet, la main d'œuvre algérienne bon marché pourrait rendre les entreprises algériennes plus compétitives face à la concurrence des firmes européennes et asiatiques.
"Pour les Mauritaniens, ils peuvent exporter des produits agricoles et du poisson surtout. Pour l'Algérie, il y a là une opportunité de trouver des débouchés pour ses industries manufacturières. En fait, cette relation existait par le passé. Il y a 40 et même 50 ans, l'Algérie avait deux comptoirs : l'un à Nouakchott et l'autre à Nouadibou" explique Djoudi Bousti.
Une relation d'échanges oubliée depuis et que l'Algérie voudrait ressusciter. Une option plus facile que d'exporter les marchandises à travers le Sahara.
Tout un projet
Ahmed Senai est chauffeur de poids lourds et il se plaint de la difficulté des routes qui traversent le désert. Il explique à la DW que "la route est très difficile au Sahara. Elle est mal asphaltée, il n'y a pas assez de stations d'essence, les agressions sont fréquentes et puis les animaux comme les chameaux posent d'innombrables problèmes, parfois mortels".
Le chauffeur attire également l'attention sur le fait qu'il y a "la chaleur qui rend la visibilité très difficile". Pour Ahmed "cette route est la bienvenue. D'abord la route, puis les infrastructures qui vont avec" assure-t-il.
La route Tindouf-Zouiret suscite donc beaucoup d'espoir dans la région. Elle s'inscrit dans un vaste programme, au côté de la transsaharienne Alger-Lagos : ce projet panafricain, initié dans les années 1960 et dont on annonce la fin de travaux depuis plusieurs années, reste à ce jour toutefois inachevé.
Tarek Draoui
Source : Deutsche Welle (Allemagne)