Assez préoccupante ces dernières années, la situation alimentaire est entrée dans une phase particulièrement critique en 2008. La flambée du prix du pétrole et ses corollaires, la hausse du prix des denrées au niveau international, un déficit agricole chronique, l’écrasant pouvoir des commerçants en Mauritanie, sont les causes essentielles de cette situation des plus alarmantes. En face, le Gouvernement prévoit des mesures pour le moins timorées qui ne risquent pas d’infléchir la catastrophe redoutée.
M. Giancarlo Cirri, Représentant du Programme Alimentaire Mondial en Mauritanie n’y va pas les mains mortes en notant que « La Mauritanie va connaître une crise alimentaire grave en 2008. Je ne dis pas que le pays fera face à une famine mais qu’il s’agira plutôt d’une crise alimentaire grave en 2008" Selon le PAM cité par « Tahalil Hebdo », 70% des besoins alimentaires de la Mauritanie sont importés et les besoins pour l’aide d’urgence sont estimés à plus de six millions de dollars. Le PAM de souligner qu’il avait prévu un programme global de 29.000 tonnes de produits alimentaires mais les besoins devraient être beaucoup plus importants.
Pour faire face à cette crise qui guette, le Gouvernement a décidé d’allouer à la SONIMEX (Société Nationale d’Import Export) une dotation budgétaire de 3,4 milliards d’ouguiyas (9 millions d’euros environ) pour l’approvisionnement du marché en denrées diverses. Il y a lieu de souligner que cette société d’Etat a pour objectif la stabilisation des prix et l’établissement de stocks de sécurité dans les villes et villages pour prévenir des crises alimentaires. Elle importe notamment du blé, du riz, de la farine, du sucre et du thé.
Le moins que l’on puisse dire est que jusqu’ici l’influence de cette société sur l’évolution des prix a été minime sinon inexistante. Lors des manifestations qui avaient secoué le pays en octobre passé, l’Etat avait déjà alloué quelques milliards d’UM à la SONIMEX afin de contribuer à stabiliser les prix. Ces mêmes prix n’ont cessé depuis lors de grimper en flèche. Ainsi le riz, le sucre, l’huile, les pâtes, le blé, la farine, le lait en poudre, le gaz butane entre autres ont connu entre 17 et 90% d’augmentation ; la palme de la plus forte hausse revenant à l’huile végétale dont le prix est passé de 5.000 à 9.000 UM en l’espace de quelques jours.
Beaucoup de Mauritaniens estiment que les commerçants, déjà intouchables du temps de Ould Taya, bénéficient toujours de faveurs et complaisances inadmissibles. Jamais une mesure n’a été prise à l’encontre des gros commerçants, qui se taillent des marges bénéficiaires exorbitantes, depuis que la majorité des Mauritaniens se bat pour survivre. Le Comité militaire de transition avait essayé de les mettre au pas, mais rien n’a finalement changé à cette époque en dépit de la baisse de certaines taxes portuaires. Le nouveau pouvoir ne semble pas aussi vouloir s’attaquer de front aux commerçants qui ont non seulement contribué à financer la campagne du Président, mais qui restent encore très puissants. L’une des principales mesures qui pourrait soulager les populations, sans fâcher les commerçants, serait la détaxation des produits alimentaires. C’est en tout cas ce que le Représentant du PAM en Mauritanie conseille au Gouvernement mauritanien mais c’est également une des recommandations des experts du Comité Inter-etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) à l’issue d’un atelier tenu du 17 au 21 mars à Nouakchott. Selon ces experts, ces mesures devraient compenser l’augmentation des prix de produits de première nécessité, très souvent importés, comme le blé et le riz. Maintenant on attend de voir la réaction du Président mauritanien qui devrait selon des sources dignes de foi, prononcer une importante allocution consacrée principalement aux problèmes alimentaires du pays.
Birome Guèye
Source: africainglobalnew
(M)
M. Giancarlo Cirri, Représentant du Programme Alimentaire Mondial en Mauritanie n’y va pas les mains mortes en notant que « La Mauritanie va connaître une crise alimentaire grave en 2008. Je ne dis pas que le pays fera face à une famine mais qu’il s’agira plutôt d’une crise alimentaire grave en 2008" Selon le PAM cité par « Tahalil Hebdo », 70% des besoins alimentaires de la Mauritanie sont importés et les besoins pour l’aide d’urgence sont estimés à plus de six millions de dollars. Le PAM de souligner qu’il avait prévu un programme global de 29.000 tonnes de produits alimentaires mais les besoins devraient être beaucoup plus importants.
Pour faire face à cette crise qui guette, le Gouvernement a décidé d’allouer à la SONIMEX (Société Nationale d’Import Export) une dotation budgétaire de 3,4 milliards d’ouguiyas (9 millions d’euros environ) pour l’approvisionnement du marché en denrées diverses. Il y a lieu de souligner que cette société d’Etat a pour objectif la stabilisation des prix et l’établissement de stocks de sécurité dans les villes et villages pour prévenir des crises alimentaires. Elle importe notamment du blé, du riz, de la farine, du sucre et du thé.
Le moins que l’on puisse dire est que jusqu’ici l’influence de cette société sur l’évolution des prix a été minime sinon inexistante. Lors des manifestations qui avaient secoué le pays en octobre passé, l’Etat avait déjà alloué quelques milliards d’UM à la SONIMEX afin de contribuer à stabiliser les prix. Ces mêmes prix n’ont cessé depuis lors de grimper en flèche. Ainsi le riz, le sucre, l’huile, les pâtes, le blé, la farine, le lait en poudre, le gaz butane entre autres ont connu entre 17 et 90% d’augmentation ; la palme de la plus forte hausse revenant à l’huile végétale dont le prix est passé de 5.000 à 9.000 UM en l’espace de quelques jours.
Beaucoup de Mauritaniens estiment que les commerçants, déjà intouchables du temps de Ould Taya, bénéficient toujours de faveurs et complaisances inadmissibles. Jamais une mesure n’a été prise à l’encontre des gros commerçants, qui se taillent des marges bénéficiaires exorbitantes, depuis que la majorité des Mauritaniens se bat pour survivre. Le Comité militaire de transition avait essayé de les mettre au pas, mais rien n’a finalement changé à cette époque en dépit de la baisse de certaines taxes portuaires. Le nouveau pouvoir ne semble pas aussi vouloir s’attaquer de front aux commerçants qui ont non seulement contribué à financer la campagne du Président, mais qui restent encore très puissants. L’une des principales mesures qui pourrait soulager les populations, sans fâcher les commerçants, serait la détaxation des produits alimentaires. C’est en tout cas ce que le Représentant du PAM en Mauritanie conseille au Gouvernement mauritanien mais c’est également une des recommandations des experts du Comité Inter-etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) à l’issue d’un atelier tenu du 17 au 21 mars à Nouakchott. Selon ces experts, ces mesures devraient compenser l’augmentation des prix de produits de première nécessité, très souvent importés, comme le blé et le riz. Maintenant on attend de voir la réaction du Président mauritanien qui devrait selon des sources dignes de foi, prononcer une importante allocution consacrée principalement aux problèmes alimentaires du pays.
Birome Guèye
Source: africainglobalnew
(M)