Au fur et à mesure que s’approche la date de démarrage de la campagne présidentielle, les organisations de défense des victimes des années de braise (1986 -1991) s’inquiètent du silence qui entoure les négociations entre le gouvernement et leurs représentants. Le règlement avait été donné pour imminent et surtout pour l’avant présidentielle. Mais avec l’approche à grands pas de la campagne, l’inquiétude grandit chez les intéressés, à savoir les veuves, les rescapés militaires et civils, les rapatriés, les défalqués de la fonction publique et des sociétés parapubliques, les rapatriés volontaires…Tous disent ignorer tout des négociations en cours depuis quelques mois.
« Nous n’avons aucune information fiable sur ce qui se trame sur nos dos, même nos représentants sont incapables de nous édifier sur l’état d’avancement des négociations», nous souffle une source proche du dossier. Un autre rescapé ajoute : « Les listes ont été fournies par toutes les organisations, mais du côté du commissariat aux droits de l’homme ou disons du pouvoir, les vérifications trainent ». Une source proche de la commission confirme effectivement que les listes ont été remises mais que les montants des réparations ne peuvent être fixés sans vérifications soigneuses».
Pourtant, certaines organisations des victimes militaires avaient laissé croire à leurs membres que les réparations allaient tomber avant la fête de tabaski, c’est pourquoi d’ailleurs, ils avaient accouru massivement, le 21 mai dernier, à un rassemblement organisé, à l’ancienne maison des jeunes par AMARANE. Un ancien militaire ayant participé à ce rassemblement, déclare avoir été très déçu : « je m’attendais à une annonce sur le payement des réparations, mais on nous a laissé sur notre faim, je n’ai rien compris. »
Les participants au meeting ont été invités à voter pour le candidat Ghazwani, qui se serait engagé à régler le problème, depuis le début de son premier mandat. Les victimes redoutent le scénario de l’ancien président, Ould Abdel Aziz en 2009. Lequel s’était engagé à régler le dossier à la veille de la présidentielle de 2009, après la prière de Kaédi mais il a laissé pourrir les choses, après son élection, la même année. Les victimes et rescapés craignent qu’une fois la campagne présidentielle engagée, le dossier ne tombe dans les oubliettes d’autant plus que depuis peu, les réunions de la commission sont gelées parce que certains de ses membres sont engagés dans la campagne du président candidat.
Il faut rappeler qu’après son élection en 2019, le président Ghazwani avait manifesté son intention de trouver une solution consensuelle au dossier dit « passif humanitaire », hérité du régime de l’ancien président Maaouya Taya.
En effet, entre 1986 et 1991, les populations négro-mauritaniennes ont été victimes d’exactions et exécutions extra-judiciaires au sein des casernes militaires, de déportations vers le Sénégal et le Mali, de confiscations de terres, de maisons et de bétail… Et malgré les tentatives de régler le problème, la plaie reste encore béante, installant malheureusement depuis ces années, une méfiance entre les composantes du pays.
Les tentatives de règlement de ce douloureux dossier n’ayant privilégié que des réparations pécuniaires au détriment du devoir de vérité, pour ne pas dire la justice transitionnelle pour que plus jamais pareilles dérives ne se reproduisent dans le pays. Ould Taya avait fait voter en catimini, une loi d’amnistie, en 1993, pour protéger les auteurs des exactions ; une loi dénoncée, depuis son adoption, par les victimes et les organisations de défense des droits de l’homme. En vain ! Avec la campagne présidentielle, ce dossier sera sans doute rabâché par les candidats dans leurs différents meetings.
Source : Le Calame (Mauritanie)
« Nous n’avons aucune information fiable sur ce qui se trame sur nos dos, même nos représentants sont incapables de nous édifier sur l’état d’avancement des négociations», nous souffle une source proche du dossier. Un autre rescapé ajoute : « Les listes ont été fournies par toutes les organisations, mais du côté du commissariat aux droits de l’homme ou disons du pouvoir, les vérifications trainent ». Une source proche de la commission confirme effectivement que les listes ont été remises mais que les montants des réparations ne peuvent être fixés sans vérifications soigneuses».
Pourtant, certaines organisations des victimes militaires avaient laissé croire à leurs membres que les réparations allaient tomber avant la fête de tabaski, c’est pourquoi d’ailleurs, ils avaient accouru massivement, le 21 mai dernier, à un rassemblement organisé, à l’ancienne maison des jeunes par AMARANE. Un ancien militaire ayant participé à ce rassemblement, déclare avoir été très déçu : « je m’attendais à une annonce sur le payement des réparations, mais on nous a laissé sur notre faim, je n’ai rien compris. »
Les participants au meeting ont été invités à voter pour le candidat Ghazwani, qui se serait engagé à régler le problème, depuis le début de son premier mandat. Les victimes redoutent le scénario de l’ancien président, Ould Abdel Aziz en 2009. Lequel s’était engagé à régler le dossier à la veille de la présidentielle de 2009, après la prière de Kaédi mais il a laissé pourrir les choses, après son élection, la même année. Les victimes et rescapés craignent qu’une fois la campagne présidentielle engagée, le dossier ne tombe dans les oubliettes d’autant plus que depuis peu, les réunions de la commission sont gelées parce que certains de ses membres sont engagés dans la campagne du président candidat.
Il faut rappeler qu’après son élection en 2019, le président Ghazwani avait manifesté son intention de trouver une solution consensuelle au dossier dit « passif humanitaire », hérité du régime de l’ancien président Maaouya Taya.
En effet, entre 1986 et 1991, les populations négro-mauritaniennes ont été victimes d’exactions et exécutions extra-judiciaires au sein des casernes militaires, de déportations vers le Sénégal et le Mali, de confiscations de terres, de maisons et de bétail… Et malgré les tentatives de régler le problème, la plaie reste encore béante, installant malheureusement depuis ces années, une méfiance entre les composantes du pays.
Les tentatives de règlement de ce douloureux dossier n’ayant privilégié que des réparations pécuniaires au détriment du devoir de vérité, pour ne pas dire la justice transitionnelle pour que plus jamais pareilles dérives ne se reproduisent dans le pays. Ould Taya avait fait voter en catimini, une loi d’amnistie, en 1993, pour protéger les auteurs des exactions ; une loi dénoncée, depuis son adoption, par les victimes et les organisations de défense des droits de l’homme. En vain ! Avec la campagne présidentielle, ce dossier sera sans doute rabâché par les candidats dans leurs différents meetings.
Source : Le Calame (Mauritanie)