Ça y est. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur des coups d'état du 3 août 2005 et du 6 août 2008 s'est installé. Il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. La junte militaire qu'il dirige a adopté mardi dernier, un projet d’ordonnance constitutionnelle qui lui transfère les prérogatives du président de la République, cela en dépit des condamnations unanimes de la Communauté internationale qui demande encore, le retour à l’ordre constitutionnel. L'expérience démocratique qui avait suscité beaucoup d'espoir n'aura ainsi duré que 15 mois petits mois. Justifiant sa prise du pouvoir, par le blocage des institutions de la République, les difficultés économiques, la déliquescence de l'État mais aussi et surtout, le "limogeage irresponsable et n’obéissant à aucune forme légale de tous les chefs de corps des forces armées et de sécurité" (sic), a décidé d'une gestion collégiale du pouvoir par les 11 membres du Haut Conseil de l'État jusqu’à de nouvelles élections. Pour quand? Boule de gomme! Pour l'instant, il est préoccupé par sa cuisine interne. Rappelons que le coup d'état est intervenu une heure seulement après la publication du décret révoquant les quatre principaux généraux de l’armée. Ces derniers ont été élevés à ce rang il y a quelques mois par le premier président démocratiquement élu de la Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdalli dont justement, ils avaient parrainé et soutenu la candidature. Ce dernier avait publiquement reconnu avoir été soutenu par les militaires pour accéder à la magistrature suprême de la Mauritanie. Il leur devait tout. D'où justement les blocages institutionnels et la fronde récente d'un nombre important de députés et de sénateurs qui le désavouaient. Quoi qu'il en soit, la prise du pouvoir par la force reste un acte antidémocratique, condamnable et inacceptable surtout quand il met fin à un pouvoir constitutionnel à la suite d'élections libres dont la transparence n'a jamais fait de doute aux yeux des observateurs. Ce coup d'état est un coup dur pour l'expérience démocratique. Il installe une incertitude notoire quant à l'avenir de la Mauritanie, un pays bi-racial, profondément tribale, où l'esclavagiste et le racisme restent des faits réels. Fléaux contre lesquels le gouvernement déchu s'était attelé à éradiquer, avec le retour des réfugiés mauritaniens, l'abolition de l'esclavage il y'a quelques mois, etc. Tout ça est remis en cause. D'ailleurs le fait que la junte ait immédiatement pris en otage le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, son premier ministre Yahya Ould Ahmed Waqef, le ministre de l’intérieur Mohamed Ould R’zeizim, le président du conseil économique Ahmed Ould Sidi Baba et Moussa Fall, responsable de l'agence nationale pour le rapatriement des réfugiés, en dit long sur les desseins du Général Ould Abdel Aziz, actuel homme fort de Nouakchott. Ces derniers, à l'exception du président Sidi ont été relaxés lundi dernier. Le Haut Conseil de l'Etat composé de 11 membres, dont seulement deux noirs, réprime avec violence toutes les manifestations qui lui sont hostiles. Sur la question des réfugiés et le passif humanitaire, le gouvernement de transition issu du putsch d'août 2005, n'avait pas voulu s'y engagé et on sait que jusqu'au jour d'aujourd'hui, les nationalistes maures qui considèrent le retour des réfugiés comme un retour en arrière du système beydane, comprenez l'arabisation de la Mauritanie, disons la "dénégrification" du pays, et la dépossession arbitraire des paysans négro-africains de leurs terres, s'y opposent farouchement. D'ailleurs ce processus de retour des réfugiés lancé en janvier dernier traine encore et les rapatriés vivent dans des conditions lamentables. Le Haut Conseil d'Etat, installé par les militaires dont on sait qu'ils sont tous impliqués dans les massacres de milliers de militaires et de civils mauritaniens lors des douloureux évènements des années 90, justifie son coup de force par la morosité économique, les menaces terroristes, la recrudescence de la délinquance, déstructuration de l'État et la corruption, mais il est difficile, très difficile, alors que le problème du passif humanitaire de ces années là reste intact, de ne pas penser que la raison principale en est la question du rapatriement des réfugiés. L'ordre constitutionnel qui n'a duré que moins d'un an et demi, n'avait de tel que les élections libres et transparentes mais en réalité, les militaires n'ont jamais cessé de gouverner. Ce qui est regrettable et inquiétant dans la situation actuelle du pays, alors que l'opinion internationale est unanime à exiger le rétablissement de la légalité constitutionnelle et que certains militaires mauritaniens désapprouvent publiquement le coup d'état, c'est la division de l'opinion mauritanienne, de la classe politique et de la société civile.
Cela n'augure aucun espoir quant à l'avenir de ce pays dont cette fois, c'est le futur qui est chamboulé par des hommes et des femmes qu'ils ont désignés pour les représentés à l'assemblée nationale et au Sénat. Le fait que ceux-là se rangent et soutiennent avec une telle détermination et en aussi grand nombre des militaires qui confisquent un régime civil démocratiquement élu avec l'aspiration de leurs électeurs, -que les militants de la société civile, sensé être libres de tout des chapelles politiques et autres réseaux intéressés s'en mêlent-, pose un problème de conscience politique, d'honnêteté intellectuelle, de moralité et de cohérence. C'est honteux et simplement incompréhensible. C'est la plus grande trahison qu'un peuple n'ait jamais subit de la part de ses élus et des militants sensés jouer un rôle d'avant garde sur le fonctionnement des institutions. Cette situation inédite et profondément préoccupante présage d'une déstructuration de l'état et des institutions nationales qui seront fatales aux aspirations démocratiques du peuple et à la création d'une identité nationale qui peine tant à se construire. La mascotte tombée, la confusion, l'hypocrisie, l'hérésie et la recherche de gloire personnelle marquent le retour à un temps, je ne sais de quel âge, qui ouvre la voix à l'implosion. Triste sort! Qui sauvera cette nation en dehors de ses propres fils? Un des vaillants fils du continent ne disait-il pas "qu'un peuple sans héros, c'est un peuple sans histoire et qu'un peuple sans histoire est un peuple sans avenir"? A bon entendeur salut!
Foutiyou D
Cela n'augure aucun espoir quant à l'avenir de ce pays dont cette fois, c'est le futur qui est chamboulé par des hommes et des femmes qu'ils ont désignés pour les représentés à l'assemblée nationale et au Sénat. Le fait que ceux-là se rangent et soutiennent avec une telle détermination et en aussi grand nombre des militaires qui confisquent un régime civil démocratiquement élu avec l'aspiration de leurs électeurs, -que les militants de la société civile, sensé être libres de tout des chapelles politiques et autres réseaux intéressés s'en mêlent-, pose un problème de conscience politique, d'honnêteté intellectuelle, de moralité et de cohérence. C'est honteux et simplement incompréhensible. C'est la plus grande trahison qu'un peuple n'ait jamais subit de la part de ses élus et des militants sensés jouer un rôle d'avant garde sur le fonctionnement des institutions. Cette situation inédite et profondément préoccupante présage d'une déstructuration de l'état et des institutions nationales qui seront fatales aux aspirations démocratiques du peuple et à la création d'une identité nationale qui peine tant à se construire. La mascotte tombée, la confusion, l'hypocrisie, l'hérésie et la recherche de gloire personnelle marquent le retour à un temps, je ne sais de quel âge, qui ouvre la voix à l'implosion. Triste sort! Qui sauvera cette nation en dehors de ses propres fils? Un des vaillants fils du continent ne disait-il pas "qu'un peuple sans héros, c'est un peuple sans histoire et qu'un peuple sans histoire est un peuple sans avenir"? A bon entendeur salut!
Foutiyou D