Profondément inquiète de la situation en Mauritanie, Marie Anne Isler Béguin, députée au Parlement européen et Chef de Mission de l’Union Européenne pour l’observation des élections en Mauritanie en 2006 et 2007, dénonce avec la plus vive expression la rupture de l’ordre constitutionnel et exige la libération immédiate du Président Ould Cheik Habdellahi et de ses collaborateurs.
"Avec les élections de 2006 et 2007, la Mauritanie avait tourné une page noire de son histoire, elle avait ouvert des perspectives pour toutes les Mauritaniennes et tous les Mauritaniens de voir leur quotidien s’améliorer et la démocratie s’installer définitivement. La Mauritanie ne peut perdre cet acquis démocratique; l’Etat de droit doit être maintenu afin d’aider ce pays, que l’on savait particulièrement fragile, à retrouver le chemin du renforcement des institutions démocratiques”
En effet, la Mauritanie vient de vivre un coup d’état pacifique moins de deux ans après l’achèvement d’un processus d’élections transparentes dont l’Union Européenne avait financé la mission d’observation. La transparence des scrutins emportait alors l’adhésion et la satisfaction partout dans le monde.
En sortant le pays de 24 années de dictature, ce processus démocratique réussi laissait espérer à la population mauritanienne une ère nouvelle et prometteuse.
L’arrestation puis la destitution du Président de la République le 6 août 2008 interviennent au terme de quelques mois de crise politique. L’épreuve de force entre le Chef de l’Etat et la majorité élue de son parti entretenait la paralysie progressive de l’exécutif, de l Assemblée Nationale en l’empêchant tout récemment de se réunir en session extraordinaire, ainsi que du Sénat. L’impasse finit par provoquer la rupture de l’équilibre constitutionnel.
Le Haut Conseil d’Etat, nouvelle instance de transition militaire, mis en place par les chefs d’état major limogés le 5 août par décret présidentiel, semble maintenir le Parlement, les parties politiques et associations, les libertés publiques et les engagements internationaux de la Mauritanie. Sans en préciser l’échéance, il affiche la volonté d’organiser rapidement des élections présidentielles dans le respect des critères d intégrité du vote.
Madame Isler Béguin prend acte des déclarations qui se veulent rassurantes du pouvoir d’exception, mais constate leur déficit global de clarté.
En outre, elle demande à la Communauté Internationale de veiller au rétablissement de la légalité républicaine par la quête d’un compromis entre les acteurs politiques et la société civile de Mauritanie.
Enfin, Madame Isler Béguin appelle à poursuivre les reformes dans le cadre de la lutte contre les pratiques esclavagistes, le terrorisme, l’impunité, la corruption et la faillite de l’appareil judiciaire.
Madame Isler Béguin compte se rendre sous peu en Mauritanie pour y rencontrer les différents acteurs politiques et de la société civile.”
Bruxelles, le 9 août 2008
Marie Anne Isler Béguin
Députée au Parlement européen, Groupe Verts/ALE
Chef de Mission de l’Union européenne d’observation des élections en Mauritanie en 2006 et 2007
_____________
Source: ANI
(M) avomm
"Avec les élections de 2006 et 2007, la Mauritanie avait tourné une page noire de son histoire, elle avait ouvert des perspectives pour toutes les Mauritaniennes et tous les Mauritaniens de voir leur quotidien s’améliorer et la démocratie s’installer définitivement. La Mauritanie ne peut perdre cet acquis démocratique; l’Etat de droit doit être maintenu afin d’aider ce pays, que l’on savait particulièrement fragile, à retrouver le chemin du renforcement des institutions démocratiques”
En effet, la Mauritanie vient de vivre un coup d’état pacifique moins de deux ans après l’achèvement d’un processus d’élections transparentes dont l’Union Européenne avait financé la mission d’observation. La transparence des scrutins emportait alors l’adhésion et la satisfaction partout dans le monde.
En sortant le pays de 24 années de dictature, ce processus démocratique réussi laissait espérer à la population mauritanienne une ère nouvelle et prometteuse.
L’arrestation puis la destitution du Président de la République le 6 août 2008 interviennent au terme de quelques mois de crise politique. L’épreuve de force entre le Chef de l’Etat et la majorité élue de son parti entretenait la paralysie progressive de l’exécutif, de l Assemblée Nationale en l’empêchant tout récemment de se réunir en session extraordinaire, ainsi que du Sénat. L’impasse finit par provoquer la rupture de l’équilibre constitutionnel.
Le Haut Conseil d’Etat, nouvelle instance de transition militaire, mis en place par les chefs d’état major limogés le 5 août par décret présidentiel, semble maintenir le Parlement, les parties politiques et associations, les libertés publiques et les engagements internationaux de la Mauritanie. Sans en préciser l’échéance, il affiche la volonté d’organiser rapidement des élections présidentielles dans le respect des critères d intégrité du vote.
Madame Isler Béguin prend acte des déclarations qui se veulent rassurantes du pouvoir d’exception, mais constate leur déficit global de clarté.
En outre, elle demande à la Communauté Internationale de veiller au rétablissement de la légalité républicaine par la quête d’un compromis entre les acteurs politiques et la société civile de Mauritanie.
Enfin, Madame Isler Béguin appelle à poursuivre les reformes dans le cadre de la lutte contre les pratiques esclavagistes, le terrorisme, l’impunité, la corruption et la faillite de l’appareil judiciaire.
Madame Isler Béguin compte se rendre sous peu en Mauritanie pour y rencontrer les différents acteurs politiques et de la société civile.”
Bruxelles, le 9 août 2008
Marie Anne Isler Béguin
Députée au Parlement européen, Groupe Verts/ALE
Chef de Mission de l’Union européenne d’observation des élections en Mauritanie en 2006 et 2007
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Source: ANI
(M) avomm