Dans un entretien exclusif accordé au QDN, le Président du Forum des Organisations Nationales des Droits de l’Homme (FONADH), Mamadou Sarr évoque les raisons qui, selon lui, entravent le règlement satisfaisant du dossier de la réintégration des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des événement de 1989 en Mauritanie, mais aussi le rôle du FONADH dans ce dossier :
QDN : Depuis que le Conseil des ministres a décidé de se pencher sur le dossier des fonctionnaires victimes des événements d’Avril 1989, les choses ne semblent pas bouger.A votre avis qu’est ce qui ne vas pas ?
Sarr Mamadou : Depuis la décision prise en Conseil des Ministres concernant le règlement du cas des fonctionnaires et agents de l’Etat, les choses effectivement traînent un peu. Mais cela est dû à deux choses : il était convenu de mettre en place une Commission chargée d’étudier le dossier. Certains ministères traînent les pieds pour désigner leurs représentants au sein de cette Commission. L’autre aspect, c’est l’ANAIR qui devait assurer le Secrétariat. Donc tous les fonctionnaires et agents victimes devraient se présenter au niveau de cette Institution pour se faire recenser. Mais une autre décision a été prise à savoir que désormais tous les fonctionnaires et agents de l’Etat doivent se présenter au niveau de leur ministère de tutelle pour déposer leur demande. Ce qui fait traîner effectivement le dossier, mais je pense que les choses peuvent avancer par rapport à cette question. C’est surtout au niveau de ce problème que nous avons constaté un retard et nous pensons prendre tous les contacts pour que réellement au mois de décembre ce problème puisse connaître un début de discussion.
QDN : Quels sont ces ministères concernés ?
Sarr Mamadou : Je ne peux exactement rien vous dire. Comme vous le savez, la Commission qui devra être mise en place est confidentielle au niveau des ministères. Donc les ministères sont directement concernés par ce problème et les représentants des victimes. Mais ce qui est sûr, d’après les échos que nous avons eus, mais, il y a certains ministères qui traînent les pieds pour désigner leurs représentants. Ça fait partie des blocages qu’on a sentis. Mais il semblerait qu’il y a eu des ordres fermes qui ont été donnés pour que ces ministères désignent leurs représentants. Une fois toutes ces informations réunies, les dossiers seront déposés au niveau du ministère de la Fonction Publique pour que la Commission puisse siéger sur ce problème.
QDN : On parle de recensement de ces fonctionnaires, mais jusqu’ici, rien ne semble être fait.
Sarr Mamadou : Le recensement n’est pas un conflit, bien qu’au niveau du FONADH, très tôt, nous avons procédé à un recensement. Donc aujourd’hui les fonctionnaires et agents de l’Etat que nous avons recensés tournent autour de 1029 personnes toutes catégories confondues. Le recensement officiel au niveau de l’Etat n’a pas été fait. Comme je l’ai dit avant, c’était beaucoup plus facile, si tout le monde devrait se présenter à une agence qui assurait le Secrétariat. Mais maintenant comme il a été décidé un recensement au niveau des ministères, effectivement, ça peut traîner le dossier. Il faut savoir que ce problème est un cas très délicat, mais nous pouvons dire qu’il y a toujours des personnes qui ne sont pas prêtes à accepter son règlement. Il se trouve comme je l’ai dit tantôt, que ce problème demeure au niveau des ministres, parce que pour désigner quand même un représentant, depuis que le Conseil des ministres s’est réuni, ça fait un bon bout de temps. Donc désigner une personne, ça ne demande même pas une minute, mais jusqu’à présent, ça traîne à ce niveau. C’est pourquoi aujourd’hui le recensement n’a pas été fait comme il devait l’être, parce que chaque ministère, une fois qu’il aura ficelé sa liste l’envoie à la procédure. En tout cas, on peut dire que le travail qui a été fait au niveau du FONADH, constitue une base dans la mesure, où nous avons procédé, par ministère pour permettre à tout ce monde de pouvoir se recenser correctement. Donc à ce niveau, je pense que les choses sont entrain d’évoluer et j’espère que bientôt, ce problème va être réglé comme nous l’avons souhaité et nous suivrons cela, de très près.
QDN : A votre avis que faut-il faire pour que les choses aillent vite ?
Sarr Mamadou : Il faut que cette commission soit mise en place. Il faudrait que les ministères apportent une certaine diligence par rapport au recensement. Parce que, comme je l’ai dit déjà, il y a des listes par ministère, il suffit simplement que ces listes soient validées par les ministères et envoyées au ministère de la Fonction Publique pour que cette Commission se penche sur le problème. Comme vous le savez, nous, notre vision du problème, c’est que ces fonctionnaires et agents de l’Etat sont restés 20ans au chômage. Aujourd’hui une fois cette Commission mise en place, elle va mener toutes les investigations pour savoir quelle est la meilleure formule pour que ces gens soient réintégrés dans leurs droits. Ceux qui ont atteint l’âge de la retraite vont bénéficier d’une pension, ceux qui sont en âge de travailler vont retourner travailler, mais l’essentiel est que le processus soit engagé. Dans la mesure où il y a une volonté en tout cas au niveau des plus hauts responsables, il faudrait que cette volonté soit partagée par les services concernés par cette question. Je crois que c’est surtout au niveau de ces services que les choses traînent.
QDN : Quel rôle joue le FONADH, notamment le REVE dans ce dossier ?
Sarr Mamadou : Le FONADH est partie prenante dans la mesure qu’il regroupe beaucoup d’Associations de victimes dont notamment l’une des Associations les plus importantes : le REVE (Regroupement des Victimes des Evénements de 1989) qui au delà des fonctionnaires concernent aussi d’autres victimes comme les paysans, les éleveurs. Le FONADH va essayer d’accompagner le processus pour que réellement, il y ait une Commission qui va mettre en place un mandat pour clarifier toute la situation et le FONADH est appelé à jouer un grand rôle dans cette question, parce que c’est un dossier qui dure depuis une vingtaine d’années. Un dossier que le FONADH connaît ; qu’il a porté aussi bien sur le plan National que sur le plan International, donc il a un rôle fondamental à jouer pour essayer de trouver de façons correctes et dans la dignité, le règlement de ce problème. Je pense qu’aujourd’hui, le règlement correct du problème facilite un peu la tendance vers la Réconciliation Nationale, en tout cas c’est le rôle que le FONADH est appelé à jouer par rapport à ce problème qui est très sensible. Les victimes attendent depuis 20 ans et elles vivent grâce à l’aide des parents, elles attendent d’être rétablies dans leurs droits, tous leurs droits.
Propos recueillis par Dialtabé
Le Quotidien de Nouakchott
via ajd/mr.org
QDN : Depuis que le Conseil des ministres a décidé de se pencher sur le dossier des fonctionnaires victimes des événements d’Avril 1989, les choses ne semblent pas bouger.A votre avis qu’est ce qui ne vas pas ?
Sarr Mamadou : Depuis la décision prise en Conseil des Ministres concernant le règlement du cas des fonctionnaires et agents de l’Etat, les choses effectivement traînent un peu. Mais cela est dû à deux choses : il était convenu de mettre en place une Commission chargée d’étudier le dossier. Certains ministères traînent les pieds pour désigner leurs représentants au sein de cette Commission. L’autre aspect, c’est l’ANAIR qui devait assurer le Secrétariat. Donc tous les fonctionnaires et agents victimes devraient se présenter au niveau de cette Institution pour se faire recenser. Mais une autre décision a été prise à savoir que désormais tous les fonctionnaires et agents de l’Etat doivent se présenter au niveau de leur ministère de tutelle pour déposer leur demande. Ce qui fait traîner effectivement le dossier, mais je pense que les choses peuvent avancer par rapport à cette question. C’est surtout au niveau de ce problème que nous avons constaté un retard et nous pensons prendre tous les contacts pour que réellement au mois de décembre ce problème puisse connaître un début de discussion.
QDN : Quels sont ces ministères concernés ?
Sarr Mamadou : Je ne peux exactement rien vous dire. Comme vous le savez, la Commission qui devra être mise en place est confidentielle au niveau des ministères. Donc les ministères sont directement concernés par ce problème et les représentants des victimes. Mais ce qui est sûr, d’après les échos que nous avons eus, mais, il y a certains ministères qui traînent les pieds pour désigner leurs représentants. Ça fait partie des blocages qu’on a sentis. Mais il semblerait qu’il y a eu des ordres fermes qui ont été donnés pour que ces ministères désignent leurs représentants. Une fois toutes ces informations réunies, les dossiers seront déposés au niveau du ministère de la Fonction Publique pour que la Commission puisse siéger sur ce problème.
QDN : On parle de recensement de ces fonctionnaires, mais jusqu’ici, rien ne semble être fait.
Sarr Mamadou : Le recensement n’est pas un conflit, bien qu’au niveau du FONADH, très tôt, nous avons procédé à un recensement. Donc aujourd’hui les fonctionnaires et agents de l’Etat que nous avons recensés tournent autour de 1029 personnes toutes catégories confondues. Le recensement officiel au niveau de l’Etat n’a pas été fait. Comme je l’ai dit avant, c’était beaucoup plus facile, si tout le monde devrait se présenter à une agence qui assurait le Secrétariat. Mais maintenant comme il a été décidé un recensement au niveau des ministères, effectivement, ça peut traîner le dossier. Il faut savoir que ce problème est un cas très délicat, mais nous pouvons dire qu’il y a toujours des personnes qui ne sont pas prêtes à accepter son règlement. Il se trouve comme je l’ai dit tantôt, que ce problème demeure au niveau des ministres, parce que pour désigner quand même un représentant, depuis que le Conseil des ministres s’est réuni, ça fait un bon bout de temps. Donc désigner une personne, ça ne demande même pas une minute, mais jusqu’à présent, ça traîne à ce niveau. C’est pourquoi aujourd’hui le recensement n’a pas été fait comme il devait l’être, parce que chaque ministère, une fois qu’il aura ficelé sa liste l’envoie à la procédure. En tout cas, on peut dire que le travail qui a été fait au niveau du FONADH, constitue une base dans la mesure, où nous avons procédé, par ministère pour permettre à tout ce monde de pouvoir se recenser correctement. Donc à ce niveau, je pense que les choses sont entrain d’évoluer et j’espère que bientôt, ce problème va être réglé comme nous l’avons souhaité et nous suivrons cela, de très près.
QDN : A votre avis que faut-il faire pour que les choses aillent vite ?
Sarr Mamadou : Il faut que cette commission soit mise en place. Il faudrait que les ministères apportent une certaine diligence par rapport au recensement. Parce que, comme je l’ai dit déjà, il y a des listes par ministère, il suffit simplement que ces listes soient validées par les ministères et envoyées au ministère de la Fonction Publique pour que cette Commission se penche sur le problème. Comme vous le savez, nous, notre vision du problème, c’est que ces fonctionnaires et agents de l’Etat sont restés 20ans au chômage. Aujourd’hui une fois cette Commission mise en place, elle va mener toutes les investigations pour savoir quelle est la meilleure formule pour que ces gens soient réintégrés dans leurs droits. Ceux qui ont atteint l’âge de la retraite vont bénéficier d’une pension, ceux qui sont en âge de travailler vont retourner travailler, mais l’essentiel est que le processus soit engagé. Dans la mesure où il y a une volonté en tout cas au niveau des plus hauts responsables, il faudrait que cette volonté soit partagée par les services concernés par cette question. Je crois que c’est surtout au niveau de ces services que les choses traînent.
QDN : Quel rôle joue le FONADH, notamment le REVE dans ce dossier ?
Sarr Mamadou : Le FONADH est partie prenante dans la mesure qu’il regroupe beaucoup d’Associations de victimes dont notamment l’une des Associations les plus importantes : le REVE (Regroupement des Victimes des Evénements de 1989) qui au delà des fonctionnaires concernent aussi d’autres victimes comme les paysans, les éleveurs. Le FONADH va essayer d’accompagner le processus pour que réellement, il y ait une Commission qui va mettre en place un mandat pour clarifier toute la situation et le FONADH est appelé à jouer un grand rôle dans cette question, parce que c’est un dossier qui dure depuis une vingtaine d’années. Un dossier que le FONADH connaît ; qu’il a porté aussi bien sur le plan National que sur le plan International, donc il a un rôle fondamental à jouer pour essayer de trouver de façons correctes et dans la dignité, le règlement de ce problème. Je pense qu’aujourd’hui, le règlement correct du problème facilite un peu la tendance vers la Réconciliation Nationale, en tout cas c’est le rôle que le FONADH est appelé à jouer par rapport à ce problème qui est très sensible. Les victimes attendent depuis 20 ans et elles vivent grâce à l’aide des parents, elles attendent d’être rétablies dans leurs droits, tous leurs droits.
Propos recueillis par Dialtabé
Le Quotidien de Nouakchott
via ajd/mr.org