Cinq ans après avoir mis fin à l’interminable règne du légendaire Parti socialiste incarné par Abdou Diouf, le président sénégalais Abdoulaye Wade n’est plus en odeur de sainteté. Âgé aujourd’hui de 78 ans, l’homme au crâne chauve est de plus en plus contesté, même au sein de ses anciens partisans qui dénoncent les dérives d’un pouvoir aux relents un tantinet «dictatoriaux».
Le vent du Sopi (changement en Wolof), slogan de Wade lors de la présidentielle de 2000, entonné par de milliers de Sénégalais, ne souffle plus. Le temps où le président sénégalais haranguait les foules, avec l’éloquence qui est sienne, est renvoyée aux calendes grecques. Place est faite désormais aux critiques les plus acerbes contre un homme accusé d’être à la fois affairiste, incapable, arrogant et aussi d’abus de pouvoir. Le naufrage du Joola (bateau reliant la Casamance à la capitale Dakar) en septembre 2002 a été le détonateur des premiers coups portés à la gestion «boiteuse» du pouvoir.
Malgré la lourdeur du bilan des victimes (1800 morts), l’un des pires de l’histoire de la marine, nul n’a encore été mis en cause. Le climat s’est vite détérioré avec l’arrestation, en juillet 2005, d’Idrissa Seck, ancien Premier ministre, longtemps homme de confiance du «Vieux» qui l’appelait affectueusement «mon fils» aux heures de gloire du Wadisme. La justice accuse Seck de détournement d’argent public et d’atteinte à la sûreté de l’État, accusations jugées fantaisistes par ses détracteurs les plus invétérés. Qui y voient une tentative d’étouffer dans l’œuf les ambitions présidentielles du «fils».
Idrissa Seck n’est d’ailleurs ni le seul ni le premier contestataire à subir les foudres de l’autorité. En 2003, Talla Sylla, un jeune opposant qui venait d’éditer un disque satirique contre Wade avait été agressé à coups de marteau en plein Dakar; l’affaire sera classée par la justice. Mais c’est un pamphlet à succès sur l’échec du nouveau régime qui amorça la rupture. L’auteur, Abdou Latif Coulibaly, n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur les dérapages du système Wade avant de récidiver avec un second ouvrage, publié récemment, qui démontre la responsabilité du président dans le meurtre, en 1993, du vice-président du Conseil constitutionnel.
Autre phénomène inquiétant, la misère galopante des banlieues dakaroises où près de 80 mille personnes vivent dans des conditions indécentes au mépris d’un pouvoir qui semble s’en tamponner le coquillard. Les seuls points positifs qu’on reconnaît à Wade restent finalement la croissance économique soutenue (5 à 6%) qu’a connue le pays et l’arrêt inespéré de la guerre en Casamance. Mais dans l’ambiance «puante» qui prévaut, réussira-t-il à regagner la confiance de ses concitoyens ?
Source : Tunis Hebdo via rewmi.com
Le vent du Sopi (changement en Wolof), slogan de Wade lors de la présidentielle de 2000, entonné par de milliers de Sénégalais, ne souffle plus. Le temps où le président sénégalais haranguait les foules, avec l’éloquence qui est sienne, est renvoyée aux calendes grecques. Place est faite désormais aux critiques les plus acerbes contre un homme accusé d’être à la fois affairiste, incapable, arrogant et aussi d’abus de pouvoir. Le naufrage du Joola (bateau reliant la Casamance à la capitale Dakar) en septembre 2002 a été le détonateur des premiers coups portés à la gestion «boiteuse» du pouvoir.
Malgré la lourdeur du bilan des victimes (1800 morts), l’un des pires de l’histoire de la marine, nul n’a encore été mis en cause. Le climat s’est vite détérioré avec l’arrestation, en juillet 2005, d’Idrissa Seck, ancien Premier ministre, longtemps homme de confiance du «Vieux» qui l’appelait affectueusement «mon fils» aux heures de gloire du Wadisme. La justice accuse Seck de détournement d’argent public et d’atteinte à la sûreté de l’État, accusations jugées fantaisistes par ses détracteurs les plus invétérés. Qui y voient une tentative d’étouffer dans l’œuf les ambitions présidentielles du «fils».
Idrissa Seck n’est d’ailleurs ni le seul ni le premier contestataire à subir les foudres de l’autorité. En 2003, Talla Sylla, un jeune opposant qui venait d’éditer un disque satirique contre Wade avait été agressé à coups de marteau en plein Dakar; l’affaire sera classée par la justice. Mais c’est un pamphlet à succès sur l’échec du nouveau régime qui amorça la rupture. L’auteur, Abdou Latif Coulibaly, n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur les dérapages du système Wade avant de récidiver avec un second ouvrage, publié récemment, qui démontre la responsabilité du président dans le meurtre, en 1993, du vice-président du Conseil constitutionnel.
Autre phénomène inquiétant, la misère galopante des banlieues dakaroises où près de 80 mille personnes vivent dans des conditions indécentes au mépris d’un pouvoir qui semble s’en tamponner le coquillard. Les seuls points positifs qu’on reconnaît à Wade restent finalement la croissance économique soutenue (5 à 6%) qu’a connue le pays et l’arrêt inespéré de la guerre en Casamance. Mais dans l’ambiance «puante» qui prévaut, réussira-t-il à regagner la confiance de ses concitoyens ?
Source : Tunis Hebdo via rewmi.com