Les informations glanées de sources différentes et généralement bien informées, font état de commission occulte, de pourboire et de trafic d’influence exercé pour et en faveur du consortium pétrolier australien, ‘Woodside’.
Cette situation, première de son genre dans notre pays, met la junte militaire qui détient le pouvoir depuis le 3 août 2005, en position difficile devant sa conscience pour régler un différent entre ‘le peuple mauritanien’ et ‘Woodside’.
Nonobstant aux rêves et promesses, je tiens à élucider, par le présent article, quelques vérités sur la découverte du pétrole en Mauritanie, la gestion du dossier qui semble un casse-tête pour les militaires au pouvoir et faire des prépositions qui ne représentent pas un avis juridique. Par cette contribution, je me mets humblement à la défense de mon peuple qui a été ruiné jusqu'à l’âme et espère un jour qu’il se réveillera de son sommeil.
L’examen est certainement difficile pour le CMJD, surtout dans un pays où il y a un manque d’un cadre juridique approprié, mais les circonstances obligent à prendre une décision stratégique pour un peuple pris en otage entre la pauvreté et l’arnaque des compagnies pétrolières.
I. Affaire Hmaida = perte de 150 millions de dollars par an
‘Crimes et délits de faux, d’usage du faux en écriture publique et authentique et de corruption’, voici brièvement les accusations qui ont été adressées à l’ancien et premier ministre du Pétrole en Mauritanie. Les mots sont signifiants, et têtu celui qui n’accepte pas la réalité.
Muni d’une carte blanche du déchu Ould Taya, ce jeune ministre, sans expérience ni conscience, signe des documents qui offraient d’énormes facilités au consortium Woodside, il s’agirait notamment d'un allégement des taxes ainsi qu'une révision du contrat de partage de production du pétrole, contrat qui, dans cette mouture est très défavorable pour notre pays. Cela se traduirait en chiffres par un manque à gagner de 150 millions de dollars par an pour notre pays.
Monsieur Ould Hmaida ne devrait en aucun cas être ministre à plus forte raison mettre entre ses mains un dossier qui porte l’avenir d’un pays. Certainement, il n’est pas le seul dans cette affaire sordide, mais le principe de ‘la tolérance zéro’ doit être appliqué sans hésitation à tous les responsables de ce dossier.
II. Woodside une erreur manifeste
Woodside détient environ 47,5% de Chinguetti (découvert en 2001), avant de réaliser en 2005, un autre succès dans le forage de Thiof (découvert en 2003 et considéré comme plus important que celui de Chinguetti avec quelques 350 millions de barils), puis le champ de gaz de Benda, découvert en 2002 à environ 20 km à l’est de Nouakchott et le gisement de pétrole Tevet découvert en 2004.
Avec un investissement de 970 millions de dollars étalés sur 4 ans, selon son président, Don Voelte. Ce consortium australien, dès sa 2e année et, après signature des contrats et leurs approbations par le Parlement, fait pression sur le gouvernement mauritanien et obtient des changements majeurs en leur faveur sur les avenants qui touchent les points les plus essentiels du contrat de partage de production :
● Engage notre pays à accepter que les litiges éventuels non résolus à l’amiable (article 29 du contrat de partage de production), soient soumis à l’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale à Paris.
● Engage notre pays à donner des exemptions fiscales (article 23).
● Impose à l’opérateur, Woodside en occurrence, l’obligation de soumettre un plan de gestion des questions d’environnement au ministère du Pétrole, mais lui donne une souplesse totale sur la supervision de ses travaux (article 7 (e)).
● Absence de garantie bancaire (article 4.6).
● Attribution des contrats par Woodside à des sous-traitants sans procéder à un appel d’offre (article 6.8).
III. Comment Woodside est rentrée dans le décor mauritanien?
La rentrée en Mauritanie de cette petite compagnie pétrolière australienne revient à l’histoire du chercheur géologue australien qui a parié que notre sol détient du pétrole.
Durant une visite de ‘recherche’ en Mauritanie vers la fin de l’année 1994, au compte d’une compagnie minière australienne à la recherche de l’or dans la région d’Akjoujt , Max De Verti, australien de 51 ans de mère italienne, rencontre un employé du ministère des Mines, Monsieur M’Boye Ould Arafa , qui lui parle du pétrole et de ces compagnies américaines et européennes qui ont passé en coup de vent entre 1968 et 1985, ont parcouru des milliers de kilomètres, effectué de nombreuses recherches sismiques et foré des dizaine de puits.
Ould Arafa, par ignorance du ‘code du secret professionnel’ ou par souci de voir sortir son pays de la ‘pauvreté’, en vain, montre quelques archives à Max De Verti. Ce dernier fait semblant que les compagnies n'ont pas foré assez profondément. Avec ses propres moyens, il part à la recherche des données sismiques au siège de ces compagnies, à Houston, Rome, Londres, Paris. Il dépense quelques milliers de dollars et refait la carte du bassin en eau profonde de la Mauritanie. Résultat : huit permis pétroliers de plus de 70 000 km2 sont délimités. L'aventure peut commencer. Le cadre légal est revu. Un contrat type de partage de production est défini avec les autorités. Reste à mobiliser les fonds nécessaires à l'investissement. Max De Verti n'est pas riche. Mais il a des amis : un mentor, Brian Welch, et un entrepreneur, Ted Ellyard. Les deux ont une solide expérience dans l'exploration minière. Brian, 70 ans, lui procure des conseils et l'aide à créer la société Elixir, qui obtient son premier permis pétrolier au large de Nouakchott. Ted attire la société australienne Hardman Ressources, qui a l'ambition de s'ouvrir à l'international. Il en devient le directeur général en 1996 pour mener à bien son projet. Mais ce n'est toujours pas assez : Hardman ne dispose pas de plus de 150 000 dollars de trésorerie. Max de Vietri et Ted Ellyard réussissent alors à convaincre des compagnies à la surface financière plus importante : l'australienne Woodside Petroleum et le groupe italien Eni-Agip, qui deviennent partenaires du projet à hauteur de 35 % chacun. Woodside est chargé des études. Des recherches sismiques sont entreprises sur la base de nouvelles analyses géophysiques. Des cartes par satellite sont commandées, un bateau de forage arrive à 80 km au large de la capitale mauritanienne. Le 13 mai 2001 à 5 h 30 du matin, le téléphone sonne chez le directeur des Mines et de la Géologie, Wane Ibrahima Lamine. Un responsable de Woodside lui annonce la découverte de pétrole. La nouvelle est transmise au ministre, puis au président de la République... Et les consignes tombent : prudence, pas d'euphorie. Ce premier résultat doit être confirmé par de nouveaux forages, chacun d'entre eux coûtant entre 10 millions et 12 millions de dollars. Le secret sera respecté. Mais pour Max, Brian et Ted, cette victoire ouvre de nouveaux horizons : elle confirme leur analyse initiale, à savoir l'existence dans les failles du sous-sol mauritanien offshore et probablement onshore de quelques grosses « patates » riches en hydrocarbures. Le premier puits, creusé à Chinguetti, le confirmera. « Hier, les compagnies regardaient la Mauritanie avec des oeillères. Aujourd'hui, c'est une nouvelle province pétrolière », constate Max de Vietri.
Pour lancer de nouvelles prospections, ce dernier - qui n'a pas les moyens de procéder à des investissements - a rapidement cédé ses parts de la concession de Chinguetti. Et avec d'autres partenaires locaux et australiens, il fonde le groupe Brimax (Brian-Max) et se fixe pour objectif l'exploitation des régions du Taoudeni au Centre-Est (permis Ta11 et Ta12) et du fleuve Sénégal au Sud (permis 12). En offshore, les bonnes nouvelles se succèdent et les compagnies affluent : après Total (France), c'est le tour de British Gas. Stuart Fysh, le directeur général et vice-président exécutif pour l'Afrique et le Bassin méditerranéen du groupe, déclarait le 19 février dernier : « Nous sommes très intéressés par les importantes découvertes offshore de pétrole et de gaz. » Le groupe a versé 132 millions de dollars pour acquérir 12 % des parts des permis nos 2, 3, 4, 5 et 6. Hardman, qui lui a cédé ses parts, réalise une juteuse opération, les ayant elle-même acquises auprès d'Eni-Agip pour 33 millions de dollars en décembre 2003. Soit une plus-value de 99 millions de dollars pour la société en quelques semaines... Sur ces permis, Woodside dispose désormais de 54 % des parts, contre 23 % à Hardman, 12 % à British Gas, le reste étant réparti entre deux sociétés australiennes (Fusion Oil et Roc Oil). (1)
On comprend par ceci que Woodside et son Consortium est loin d’être un géant pétrolier que le gouvernement mauritanien peut craindre, mais plutôt une PME australienne qui est à la recherche d’une croissance financière à n’importe quel prix, par chance elle a trouvé un terrain propice, la Mauritanie. Le manque de transparence, l’usage du faux ont été les bases solides de l’émergence de ‘Woodside dans le décor mauritanien.
IV. La Mauritanie, une manne appréciable
Chinguetti est le premier gisement de pétrole de la Mauritanie et Woodside qui détient environ 47,5% des intérêts considère que sa durée de vie se situe entre 8 et 12 ans d'exploitation. Les partenaires de Woodside sont Hardman Ressources (19%), Group Project Chinguetti (12%), BG Group (10%), Premier (8%) et Roc Oil (3%). Au mois de février 2005, Woodside a réalisé un autre succès dans le forage de Tiof (découvert en 2003), un gisement de pétrole situé à environ 25km au nord de Chinguetti. Le gisement est considéré comme plus important que celui de Chinguetti et que ses réserves ont été évaluées à environ 350 millions de barils. Selon certaines sources, le gisement pourra commencer à produire vers le milieu de l'année 2007 avec une production évaluée à 50 000b/j avec la possibilité d'aller à 150 000b/j en 2008. Un autre gisement de pétrole a été découvert par Woodside en 2004. Il s'agit du gisement de Tevet vers la fin du mois de Juillet. L'engouement pour la destination Mauritanie s'est manifesté par la signature de plusieurs contrats d'exploration. Après des négociations qui auront duré une année, le gouvernement mauritanien et la compagnie espagnole Repsol (7è groupe pétrolier au monde) signent le 26 juillet 2005 deux contrats de partage de production sur deux blocs situé dans le bassin de Toudenni. Ce sont le ministre mauritanien du Pétrole en personne, Zeidane Ould Hmeida, et le PDG de Repsol Antonio Brufau Niubo, qui s'est déplacé pour la circonstance, qui signent les deux contrats. Selon les termes de ces contrats, la compagnie espagnole s'engage à réaliser des travaux géologiques et géophysiques ainsi que des forages pour un montant supérieur à deux millions de dollars américains au niveau de chaque bloc durant la première phase de trois ans. Quelques jours après, soit le 28 juillet, le ministre de l'Energie et du Pétrole mauritanien signe un autre contrat de partage de production avec la compagnie britannique Energem Ressources Inc. Le contrat qui été aussi signé par la directrice de Energem, Mme Rebecca Gaskin Gain, porte sur le bloc 18 du bassin côtier sur 5265 km². Le contrat d'une durée de 9 ans verra la compagnie britannique invertir 2,5 millions de dollars au cours des 18 premiers mois et 11 millions de dollars pour chaque forage qu’elle effectuera. (2)
V. Les majors se bousculent
En janvier 2005, la compagnie française Total avait déjà signé deux contrats de partage de production sur le même bassin de Taoudenni pour une superficie de 22 394 km². La China National Petroleum Corporation (CNPC) et Woodside Petroleum (sur deux blocs) ont obtenu aussi des blocs sur ce même bassin. L'engouement des compagnies pétrolières internationales pour le bassin de Taoudenni n'est pas facile à gérer pour le gouvernement mauritanien. Dans un entretien accordé à Pétrole et Gaz arabes au mois de juillet 2005, le ministre du Pétrole mauritanien déclare : " Nous faisons face à un véritable rush sur ce bassin actuellement ", en évoquant le bassin de Toudenni et avoue : " Notre problème est de savoir comment gérer cet afflux le mieux possible pour ne perdre personne ". Le bassin de Taoudenni et le bassin côtier sont considérés comme des régions à fort potentiels par le gouvernement mauritanien. Le ministre mauritanien a révélé à PGA que des négociations sont en cours sur des blocs de ce bassin de Taoudenni avec les majors Shell et Chevron et avec des compagnies d'Etat comme Sinopec (Chine) et Petrobras (Brésil). Pour le ministre mauritanien, l'intérêt pour le bassin est devenu plus fort ces derniers temps. " Une situation très différente de ce qu'elle était il y a à peine deux à trois ans ", a-t-il expliqué. Le ministère du Pétrole mauritanien a été créé au mois de mars 2005, tandis que la compagnie pétrolière nationale GPC (projet Chinguetti), qui détient 12% des intérêts dans le gisement de Chinguetti, a été créée au mois d'avril 2005. En plus du pétrole, du gaz a été aussi découvert. Le champ de Banda, situé à environ 20 km à l'est de Nouakchott et découvert par Woodside en 2002, recèlerait environ 3 à 5 TCF (trillion cubic feet), soit environ 85 à 142 milliards de mètres cubes. Tandis que les réserves du champ de Pélican seraient estimées de 1 à 1,5 TCF. Dès le mois de janvier 2006, la Mauritanie va entrer dans le club des pays exportateurs de pétrole. Les recettes qui vont être engrangées seront d'un apport certain pour ce pays pauvre. Ces richesses et le potentiel en pétrole que ce pays recède pourraient expliquer les événements qui se déroulent ces derniers temps. Le pétrole pourrait être bénéfique pour la Mauritanie comme il pourrait lui créer de nouveaux problèmes au niveau du partage de la rente en cas de mauvaise gestion. L'intérêt des compagnies étrangères pour cette richesse peut être un autre facteur pénalisant en cas de manque de transparence. (3)
Malgré la signalisation de la présence du pétrole depuis fort longtemps, feu Moctar Ould Daddah n’a jamais voulu céder aux tractations ni aux jeux des investisseurs pour livrer le sol mauritanien aux arnaqueurs. Il savait, ainsi que ses collaborateurs et tous les économistes aguerris que le pétrole peut détruire substantiellement l’économie d’un pays. Ainsi réside la différence entre la vision stratégique des hommes d’Etat et des voleurs des biens publics.
VI. Une gestion catastrophique
De la même manière que les autres ressources naturelles ont été gérées, l’attribution des permis de recherche est l’exemple parfait du manque de gestion endémique de notre administration et la présence des ‘Teibtabas’ dans tous les secteurs. Les nominations d’hommes incompétents et sans expérience aux postes de gestion du dossier font un autre exemple d’un État sans dirigeant, d’une gabegie totale; le manque de stratégie incompatible avec la nature du produit a donné les résultats primaires qui font état de preuve contre nos ‘brillants dirigeants’.
Voici la liste non exhaustive des 17 compagnies connues publiquement, qui partagent les 34 permis d’exploitation attribués. (4)
Qui peut nous expliquer comment ces permis ont été attribués?
Noms sociétés Adresse Nature de partenariat Expérience dans le domaine Observations
Woodside/Hardman Australie Plusieurs Blocs off shore et Taoudeni Petites sociétés Australiennes indépendantes Ayant acquis le permis avec Elixir
Total Exploration France 2 blocs Taoudeni 4ème Groupe mondial Les conditions du permis son exceptionnelles
Repsol Espagne Bloc Taoudeni L'un des plus grand Groupe gazier du monde
Dana Prétrolum Angleterre Petite Société Anglaise Gérant quelques 50 permis de recherches un peu partout. Aucune exploitation. Cherche à vendre. Ayant découvert de pelican (gaz)
CNPC/LTD Chine Bermudes Bloc Taoudeni Grande société dans le domaine mais à créé une filiale off shore Bermudes Une part des actions de la Société appartient à des Nationaux.
Baraka Petite société off shore Bloc et bassin côtier Aucune opération dans le secteur avant le contrat de partage avec la Mauritanie Même adresse que Brimax même Directeur Général
Brimax Petite Société off shore Bloc Taoudeni Société ayant le nom de ses actionnaires aucune expérience sauf le contrat de partage Même adresse que Baraka même Directeur Général
IPG/SA Société Mauritanienne Bloc bassin côtier Aucune expérience antérieure à la Mauritanie Contrat octroyé depuis 2002
Althani Corporation Dubai Bloc Taoudeni Aucune expérience dans le domaine antérieure à Mauritanie Cette Société a acheté les parts de SOMIR pour 5 millions USD et les a revendus aux exploitants pour 10 millions USD
Belhassa International Dubai Bloc Taoudeni Création 2002, vente de voitures création de la dite société aucune opération dans le secteur Groupe de vente de voitures et de pièces détachées
Sterling Angleterre Achat participation 12% Petite société créée en 2003 ayant levé de Chinguitti Cette participation reste à élucider
ETAP/SEMIP Tunisie Assistance Projet Chinguitti 20 millions USD SEMIP société qui facture un lieu et place de ETAP, mes prestations faites en Mauritanie Trafic d’influence
Feedco Off shore Achat de la raffinerie Aucune expérience dans le domaine a acheté la raffinerie sous le terme Groupe Anglo Américain Annulé
Warba Koweit A définir Méconnue introduction en Mauritanie auprès de qui ? Cette société a reçu 7 millions USD dans l'affaire Sterling
G.C Mauritanie Signature du contrat Sterling Le groupe projet Chinguitti est une appellation inexistante (décret) Le terme Groupe figurait dans le contrat de la raffinerie
VII. La clause de nonobstant (Notwithoutstanding clause)
Entre apparence et exigence de transparence, Woodside a prit le devant pour tromper les autorités mauritaniennes, comme elle a déjà fait avec d’autres gouvernements des pays du tiers-monde, ce qui lui a honoré le 18e rang sur le rapport des compagnies pétrolières les moins transparentes dans le monde. Par ailleurs, sur le même rapport elle ne figure pas toute seule, Total 21e rang, CNPC (chinoise) 22e , Premier Oil 20e , Repsol le 19e et Petronas le 25e. Autant dire que toutes les sociétés travaillant en Mauritanie ne brillent pas par leur transparence.
Il va de soit que si ces compagnies enregistrent des records de non transparence, ils ont aussi un record judicaire peut brillant avec la majeure partie des pays dont ils ont signés des contrats, par exemple l’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Indonésie, le Nigeria, le Timor, le Venezuela, etc. Il n’est donc pas hors du commun que Woodside ait des litiges avec la Mauritanie.
Par manque de transparence et d’opacité sur les permis, les contrats de partage et toute la gestion des dossiers pétroliers, le gouvernement mauritanien doit :
● Exiger une preuve de toutes les sommes investies sur le sol mauritanien, en occurrence la somme de 970 millions de dollars dont Woodside déclare avoir investie.
● Annuler par le pouvoir dérogatoire en utilisant ‘la clause de nonobstant’ (‘Notwithstanding Clause’ ou ‘Override power’), tous les avenants, contrats de partage ou loi, non appropriés ou contradictoires avec les intérêts du peuple mauritanien.
● Annulation des taux d’intérêts prohibitifs signés avec Starling Energy PLC.
VII. Les pseudo-intellectuels mauritaniens
Sans pour autant parler des impacts environnementaux de la présence de Woodside à 80 Km de la plage de Nouakchott, ni de l’impact économique catastrophique du pétrole sur le pays, qui feront l’objet d’un autre article, je tiens à élucider ici les contradictions majeures qui ont été publiées par Monsieur Yahya Ould Amar Ould Mohamed Baitatt, figure de proue dans l’affaire du pétrole en Mauritanie, dans son dernier article intitulé ‘Le différent pétrolier entre la Mauritanie et Woodside’. (5)
Avant d’élucider ces contradictions flagrantes, il est important de préciser que contrairement à l’image de neutralité véhiculée en faveur de sa personnalité, monsieur le président de Oil & Gas Engineering Services (filiale du Groupe Français MPH), avait été incarcéré en France et limogé de la bourse de Paris pour vente d’informations confidentielles. D’autre part, ses actionnaires dans la ‘société’ qu’il préside reste un secret de polichinelle que seule sa personne doit expliquer pour garder sa ‘neutralité’ dans cette affaire. Il est clair - jusqu'à preuve du contraire- que ‘le spécialiste du secteur pétrolier mauritanien’ est loin de la neutralité dans ses avis publiés par la presse mauritanienne.
1. Son avis sur la soumission à l’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale à Paris montre que ‘notre expert’ ignore délibérément que Woodside Mauritanie est une compagnie créée sur le sol Mauritanien, faisant partie du consortium de Woodside Australie et, que le choix judicieux de l’arbitrage en cas de litige non seulement par la justice mauritanienne ni australienne, est un échappatoire pour Woodside. Mais il reste à savoir que même cette chambre peut ne pas avoir le pouvoir légal d’obliger un gouvernement à respecter ses décisions dans un litige sur des avenants ou amendements d’un contrat qui n’a pas été approuvé légalement par son Parlement. Il est regrettable que ‘notre expert’ favorise le choix de la renégociation à l’amiable avec Woodside, qui a obtenu toutes ses facilités grâce à son ami Zeidane Ould Hmaida, au lieu de la poursuivre pour faux et usages de faux.
2. Son conseil, ‘il n’est pas dans l’intérêt de la Mauritanie, d’aller vers une confrontation avec les investisseurs ...’ est un aveu de faiblesse et un penchant vers les investisseurs. Un cadre à sa hauteur, ne doit en aucun cas se plier devant un investisseur, spécialement quand il sait que celui-ci engendrera à son pays une perte annuelle de 150 millions de dollars multipliés par 8 ou par 12.
3. ‘..Il n’est pas souhaitable de nous mettre en conflit direct avec le monde anglo-saxon..’ Lamentablement, ‘notre expert’ a oublié les positions fermes du feu Moctar Ould Daddah durant la nationalisation de MIFERMA et ses positions politiques contre le président américain Nixon. Même si les intérêts de ce monde anglo-saxon représentent 35% dans ‘Chinguiti’ comme il suppose, les intérêts du peuple mauritanien doivent être supérieurs et non négociables.
4. Il précise que ‘..Woodside devrait normalement avoir un traitement privilégié par rapport aux autres sociétés de son secteur..’. Mais se demande-t-il si c’était une compagnie mauritanienne, va-t-elle avoir des privilèges en France ou en Australie en l’encontre des avantages de ces pays? La confiance avec un partenaire se solidifie sur des bases claires et saines et non sur le faux et l’usage du faux. Donc on ne peut pas accorder un traitement privilégié à une compagnie qui abuse de la confiance d’un peuple et prend de l’avantage sur l’ignorance de ses responsables.
5. Son avis ‘..ce qui est une garantie pour notre pays’ sur l’article 6.4(e) qui est remplacé par l’article 7(e) de l’avenant du contrat de partage de production : ‘s’il y a lieu, restaurer les sites des opérations pétrolières à l’achèvement de chaque opérations pétrolières en conformité avec le plan approuvé de mise hors service et ce contrat’’. Comment peut-on parler d’une garantie quand Woodside n’autorise pas la présence d’un commissaire chargé de la surveillance et de l’inspection des forages sur les lieux? Ou doit- on faire confiance à une société pétrolière par ce qu’on a besoin de son investissement? Où est parti la logique de ‘l’ingénieur, président’? En un mot, son avis est contradictoire avec son article, ‘Précision sur le pétrole’. (6)
6. Son point de vue sur l’absence de garantie bancaire, démontre sa défense implicite et tacite de la mauvaise gestion du dossier. En acceptant par l’absurde que ‘la question de la garantie bancaire n’est donc plus d’actualité et n’a plus d’intérêt à trois semaines de la sortie du Brut’, selon lui, il est clair que ‘l’expert’ oublie délibérément que cette pratique n’est pas acceptable en France, ni en Australie et son ami Zeidane Ould Hmaida, pour des raisons évidentes, préférait avoir des sous dans ses poches à la place des garanties bancaires pour le trésor public mauritanien. Alors l’avancement des travaux et la sortie du Brut ne sont pas une justification pour l’absence de la garantie bancaire.
7. Ses avis sur l’autorisation du gré à gré, la notion du principe de l’avenant, la conclusion par un conseil de la confrontation stérile avec notre principal partenaire (Woodside), ne favorisent pas la notion du ‘Raisonnable’ en Droit du Commerce International et loin d’un raisonnement juridique qui vise à protéger les intérêts d’une compagnie des arnaqueurs à plus forte raison un État.
Tristement, les cadres, les juristes, les experts nationalistes ne font plus surface et le champ de bataille est laissé libre pour des pseudo-intellectuels prêts à vendre aux enchères, malgré nos difficultés économiques, ce qui reste de nos ressources naturelles.
Conclusion
Dans ce maquillage permanent de la vérité, la peur des investisseurs, le mensonge des conseillers, l’incompétence de nos cadres, nous obligent à affronter la réalité amère et à assumer les fautes commises depuis le début. Il n’est certainement pas évident, que dans un pays qui vit une crise économique aiguë aura beaucoup de difficulté à résoudre des dossiers complexes comme celui du pétrole. Mais la volonté qui a aboutit, a créée ce pays désertique malgré vent et marée, qui a donné des hommes fermes, qui ont pris la décision de nationalisé nos ressources naturelles, de créer notre monnaie et faire sortir en plein jour les experts du FMI, sortira des hommes capables de gérer la crise actuelle.
La situation oblige de voir en face la réalité d’un pays qui s’endettera sur ses propres richesses, qui va assister à la détérioration de sa faune et flore maritime pour des sous et avale un déficit de plus de 150 millions de dollars américains annuellement pour une période de plus de 8 ans. L’occasion est présente devant le CMJD pour utiliser le pouvoir dérogatoire, faire valoir la force de ‘la clause de nonobstant’ pour démonter son amour au peuple mauritanien et son souci pour un avenir meilleur.
Je ne dispose pas de solution miraculeuse, ni de potion magique mais par contre je suis foncièrement convaincu que de la même façon que toutes ces compagnies ont fait surface sur notre sol après une longue période de désespoir, nos dirigeants seront capables de faire pression, de défier les malfaiteurs et chasser les arnaqueurs pour les remplacer par d’autres sociétés transparentes et signer des contrats à notre avantage. À vous le travail!!
Références
(1) Samir Gharbi, www.boursorama.fr/forum/message
(2) La Tribune N°259 du 13 juin 2005
(3) & (4) www.beta.mr, Al Watan (Algérie)
(5) Extrait de l’article ‘Le différend pétrolier entre la Mauritanie et Woodside’, Yahya Ould Amar Ould Baitatt
(6) Voir article, Précision sur le pétrole, Yahya Ould Amar Ould Baitatt, La tribune n; 264, 18 juillet 2005.
Montréal, le 3 février 2006
Moustapha Ould Abderahim Ould Ibn Mogdad
Spécialiste en Gestion des Risques, Affilié à l’Institut Canadien du Crédit
Directeur de la Gestion des Risques de Crédit chez Convergia Networks Inc.
(Division de télécommunication de Future Électronique Corporation)
Info source : Moustapha Ould Abderahim Ould Ibn Mogdad
Cette situation, première de son genre dans notre pays, met la junte militaire qui détient le pouvoir depuis le 3 août 2005, en position difficile devant sa conscience pour régler un différent entre ‘le peuple mauritanien’ et ‘Woodside’.
Nonobstant aux rêves et promesses, je tiens à élucider, par le présent article, quelques vérités sur la découverte du pétrole en Mauritanie, la gestion du dossier qui semble un casse-tête pour les militaires au pouvoir et faire des prépositions qui ne représentent pas un avis juridique. Par cette contribution, je me mets humblement à la défense de mon peuple qui a été ruiné jusqu'à l’âme et espère un jour qu’il se réveillera de son sommeil.
L’examen est certainement difficile pour le CMJD, surtout dans un pays où il y a un manque d’un cadre juridique approprié, mais les circonstances obligent à prendre une décision stratégique pour un peuple pris en otage entre la pauvreté et l’arnaque des compagnies pétrolières.
I. Affaire Hmaida = perte de 150 millions de dollars par an
‘Crimes et délits de faux, d’usage du faux en écriture publique et authentique et de corruption’, voici brièvement les accusations qui ont été adressées à l’ancien et premier ministre du Pétrole en Mauritanie. Les mots sont signifiants, et têtu celui qui n’accepte pas la réalité.
Muni d’une carte blanche du déchu Ould Taya, ce jeune ministre, sans expérience ni conscience, signe des documents qui offraient d’énormes facilités au consortium Woodside, il s’agirait notamment d'un allégement des taxes ainsi qu'une révision du contrat de partage de production du pétrole, contrat qui, dans cette mouture est très défavorable pour notre pays. Cela se traduirait en chiffres par un manque à gagner de 150 millions de dollars par an pour notre pays.
Monsieur Ould Hmaida ne devrait en aucun cas être ministre à plus forte raison mettre entre ses mains un dossier qui porte l’avenir d’un pays. Certainement, il n’est pas le seul dans cette affaire sordide, mais le principe de ‘la tolérance zéro’ doit être appliqué sans hésitation à tous les responsables de ce dossier.
II. Woodside une erreur manifeste
Woodside détient environ 47,5% de Chinguetti (découvert en 2001), avant de réaliser en 2005, un autre succès dans le forage de Thiof (découvert en 2003 et considéré comme plus important que celui de Chinguetti avec quelques 350 millions de barils), puis le champ de gaz de Benda, découvert en 2002 à environ 20 km à l’est de Nouakchott et le gisement de pétrole Tevet découvert en 2004.
Avec un investissement de 970 millions de dollars étalés sur 4 ans, selon son président, Don Voelte. Ce consortium australien, dès sa 2e année et, après signature des contrats et leurs approbations par le Parlement, fait pression sur le gouvernement mauritanien et obtient des changements majeurs en leur faveur sur les avenants qui touchent les points les plus essentiels du contrat de partage de production :
● Engage notre pays à accepter que les litiges éventuels non résolus à l’amiable (article 29 du contrat de partage de production), soient soumis à l’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale à Paris.
● Engage notre pays à donner des exemptions fiscales (article 23).
● Impose à l’opérateur, Woodside en occurrence, l’obligation de soumettre un plan de gestion des questions d’environnement au ministère du Pétrole, mais lui donne une souplesse totale sur la supervision de ses travaux (article 7 (e)).
● Absence de garantie bancaire (article 4.6).
● Attribution des contrats par Woodside à des sous-traitants sans procéder à un appel d’offre (article 6.8).
III. Comment Woodside est rentrée dans le décor mauritanien?
La rentrée en Mauritanie de cette petite compagnie pétrolière australienne revient à l’histoire du chercheur géologue australien qui a parié que notre sol détient du pétrole.
Durant une visite de ‘recherche’ en Mauritanie vers la fin de l’année 1994, au compte d’une compagnie minière australienne à la recherche de l’or dans la région d’Akjoujt , Max De Verti, australien de 51 ans de mère italienne, rencontre un employé du ministère des Mines, Monsieur M’Boye Ould Arafa , qui lui parle du pétrole et de ces compagnies américaines et européennes qui ont passé en coup de vent entre 1968 et 1985, ont parcouru des milliers de kilomètres, effectué de nombreuses recherches sismiques et foré des dizaine de puits.
Ould Arafa, par ignorance du ‘code du secret professionnel’ ou par souci de voir sortir son pays de la ‘pauvreté’, en vain, montre quelques archives à Max De Verti. Ce dernier fait semblant que les compagnies n'ont pas foré assez profondément. Avec ses propres moyens, il part à la recherche des données sismiques au siège de ces compagnies, à Houston, Rome, Londres, Paris. Il dépense quelques milliers de dollars et refait la carte du bassin en eau profonde de la Mauritanie. Résultat : huit permis pétroliers de plus de 70 000 km2 sont délimités. L'aventure peut commencer. Le cadre légal est revu. Un contrat type de partage de production est défini avec les autorités. Reste à mobiliser les fonds nécessaires à l'investissement. Max De Verti n'est pas riche. Mais il a des amis : un mentor, Brian Welch, et un entrepreneur, Ted Ellyard. Les deux ont une solide expérience dans l'exploration minière. Brian, 70 ans, lui procure des conseils et l'aide à créer la société Elixir, qui obtient son premier permis pétrolier au large de Nouakchott. Ted attire la société australienne Hardman Ressources, qui a l'ambition de s'ouvrir à l'international. Il en devient le directeur général en 1996 pour mener à bien son projet. Mais ce n'est toujours pas assez : Hardman ne dispose pas de plus de 150 000 dollars de trésorerie. Max de Vietri et Ted Ellyard réussissent alors à convaincre des compagnies à la surface financière plus importante : l'australienne Woodside Petroleum et le groupe italien Eni-Agip, qui deviennent partenaires du projet à hauteur de 35 % chacun. Woodside est chargé des études. Des recherches sismiques sont entreprises sur la base de nouvelles analyses géophysiques. Des cartes par satellite sont commandées, un bateau de forage arrive à 80 km au large de la capitale mauritanienne. Le 13 mai 2001 à 5 h 30 du matin, le téléphone sonne chez le directeur des Mines et de la Géologie, Wane Ibrahima Lamine. Un responsable de Woodside lui annonce la découverte de pétrole. La nouvelle est transmise au ministre, puis au président de la République... Et les consignes tombent : prudence, pas d'euphorie. Ce premier résultat doit être confirmé par de nouveaux forages, chacun d'entre eux coûtant entre 10 millions et 12 millions de dollars. Le secret sera respecté. Mais pour Max, Brian et Ted, cette victoire ouvre de nouveaux horizons : elle confirme leur analyse initiale, à savoir l'existence dans les failles du sous-sol mauritanien offshore et probablement onshore de quelques grosses « patates » riches en hydrocarbures. Le premier puits, creusé à Chinguetti, le confirmera. « Hier, les compagnies regardaient la Mauritanie avec des oeillères. Aujourd'hui, c'est une nouvelle province pétrolière », constate Max de Vietri.
Pour lancer de nouvelles prospections, ce dernier - qui n'a pas les moyens de procéder à des investissements - a rapidement cédé ses parts de la concession de Chinguetti. Et avec d'autres partenaires locaux et australiens, il fonde le groupe Brimax (Brian-Max) et se fixe pour objectif l'exploitation des régions du Taoudeni au Centre-Est (permis Ta11 et Ta12) et du fleuve Sénégal au Sud (permis 12). En offshore, les bonnes nouvelles se succèdent et les compagnies affluent : après Total (France), c'est le tour de British Gas. Stuart Fysh, le directeur général et vice-président exécutif pour l'Afrique et le Bassin méditerranéen du groupe, déclarait le 19 février dernier : « Nous sommes très intéressés par les importantes découvertes offshore de pétrole et de gaz. » Le groupe a versé 132 millions de dollars pour acquérir 12 % des parts des permis nos 2, 3, 4, 5 et 6. Hardman, qui lui a cédé ses parts, réalise une juteuse opération, les ayant elle-même acquises auprès d'Eni-Agip pour 33 millions de dollars en décembre 2003. Soit une plus-value de 99 millions de dollars pour la société en quelques semaines... Sur ces permis, Woodside dispose désormais de 54 % des parts, contre 23 % à Hardman, 12 % à British Gas, le reste étant réparti entre deux sociétés australiennes (Fusion Oil et Roc Oil). (1)
On comprend par ceci que Woodside et son Consortium est loin d’être un géant pétrolier que le gouvernement mauritanien peut craindre, mais plutôt une PME australienne qui est à la recherche d’une croissance financière à n’importe quel prix, par chance elle a trouvé un terrain propice, la Mauritanie. Le manque de transparence, l’usage du faux ont été les bases solides de l’émergence de ‘Woodside dans le décor mauritanien.
IV. La Mauritanie, une manne appréciable
Chinguetti est le premier gisement de pétrole de la Mauritanie et Woodside qui détient environ 47,5% des intérêts considère que sa durée de vie se situe entre 8 et 12 ans d'exploitation. Les partenaires de Woodside sont Hardman Ressources (19%), Group Project Chinguetti (12%), BG Group (10%), Premier (8%) et Roc Oil (3%). Au mois de février 2005, Woodside a réalisé un autre succès dans le forage de Tiof (découvert en 2003), un gisement de pétrole situé à environ 25km au nord de Chinguetti. Le gisement est considéré comme plus important que celui de Chinguetti et que ses réserves ont été évaluées à environ 350 millions de barils. Selon certaines sources, le gisement pourra commencer à produire vers le milieu de l'année 2007 avec une production évaluée à 50 000b/j avec la possibilité d'aller à 150 000b/j en 2008. Un autre gisement de pétrole a été découvert par Woodside en 2004. Il s'agit du gisement de Tevet vers la fin du mois de Juillet. L'engouement pour la destination Mauritanie s'est manifesté par la signature de plusieurs contrats d'exploration. Après des négociations qui auront duré une année, le gouvernement mauritanien et la compagnie espagnole Repsol (7è groupe pétrolier au monde) signent le 26 juillet 2005 deux contrats de partage de production sur deux blocs situé dans le bassin de Toudenni. Ce sont le ministre mauritanien du Pétrole en personne, Zeidane Ould Hmeida, et le PDG de Repsol Antonio Brufau Niubo, qui s'est déplacé pour la circonstance, qui signent les deux contrats. Selon les termes de ces contrats, la compagnie espagnole s'engage à réaliser des travaux géologiques et géophysiques ainsi que des forages pour un montant supérieur à deux millions de dollars américains au niveau de chaque bloc durant la première phase de trois ans. Quelques jours après, soit le 28 juillet, le ministre de l'Energie et du Pétrole mauritanien signe un autre contrat de partage de production avec la compagnie britannique Energem Ressources Inc. Le contrat qui été aussi signé par la directrice de Energem, Mme Rebecca Gaskin Gain, porte sur le bloc 18 du bassin côtier sur 5265 km². Le contrat d'une durée de 9 ans verra la compagnie britannique invertir 2,5 millions de dollars au cours des 18 premiers mois et 11 millions de dollars pour chaque forage qu’elle effectuera. (2)
V. Les majors se bousculent
En janvier 2005, la compagnie française Total avait déjà signé deux contrats de partage de production sur le même bassin de Taoudenni pour une superficie de 22 394 km². La China National Petroleum Corporation (CNPC) et Woodside Petroleum (sur deux blocs) ont obtenu aussi des blocs sur ce même bassin. L'engouement des compagnies pétrolières internationales pour le bassin de Taoudenni n'est pas facile à gérer pour le gouvernement mauritanien. Dans un entretien accordé à Pétrole et Gaz arabes au mois de juillet 2005, le ministre du Pétrole mauritanien déclare : " Nous faisons face à un véritable rush sur ce bassin actuellement ", en évoquant le bassin de Toudenni et avoue : " Notre problème est de savoir comment gérer cet afflux le mieux possible pour ne perdre personne ". Le bassin de Taoudenni et le bassin côtier sont considérés comme des régions à fort potentiels par le gouvernement mauritanien. Le ministre mauritanien a révélé à PGA que des négociations sont en cours sur des blocs de ce bassin de Taoudenni avec les majors Shell et Chevron et avec des compagnies d'Etat comme Sinopec (Chine) et Petrobras (Brésil). Pour le ministre mauritanien, l'intérêt pour le bassin est devenu plus fort ces derniers temps. " Une situation très différente de ce qu'elle était il y a à peine deux à trois ans ", a-t-il expliqué. Le ministère du Pétrole mauritanien a été créé au mois de mars 2005, tandis que la compagnie pétrolière nationale GPC (projet Chinguetti), qui détient 12% des intérêts dans le gisement de Chinguetti, a été créée au mois d'avril 2005. En plus du pétrole, du gaz a été aussi découvert. Le champ de Banda, situé à environ 20 km à l'est de Nouakchott et découvert par Woodside en 2002, recèlerait environ 3 à 5 TCF (trillion cubic feet), soit environ 85 à 142 milliards de mètres cubes. Tandis que les réserves du champ de Pélican seraient estimées de 1 à 1,5 TCF. Dès le mois de janvier 2006, la Mauritanie va entrer dans le club des pays exportateurs de pétrole. Les recettes qui vont être engrangées seront d'un apport certain pour ce pays pauvre. Ces richesses et le potentiel en pétrole que ce pays recède pourraient expliquer les événements qui se déroulent ces derniers temps. Le pétrole pourrait être bénéfique pour la Mauritanie comme il pourrait lui créer de nouveaux problèmes au niveau du partage de la rente en cas de mauvaise gestion. L'intérêt des compagnies étrangères pour cette richesse peut être un autre facteur pénalisant en cas de manque de transparence. (3)
Malgré la signalisation de la présence du pétrole depuis fort longtemps, feu Moctar Ould Daddah n’a jamais voulu céder aux tractations ni aux jeux des investisseurs pour livrer le sol mauritanien aux arnaqueurs. Il savait, ainsi que ses collaborateurs et tous les économistes aguerris que le pétrole peut détruire substantiellement l’économie d’un pays. Ainsi réside la différence entre la vision stratégique des hommes d’Etat et des voleurs des biens publics.
VI. Une gestion catastrophique
De la même manière que les autres ressources naturelles ont été gérées, l’attribution des permis de recherche est l’exemple parfait du manque de gestion endémique de notre administration et la présence des ‘Teibtabas’ dans tous les secteurs. Les nominations d’hommes incompétents et sans expérience aux postes de gestion du dossier font un autre exemple d’un État sans dirigeant, d’une gabegie totale; le manque de stratégie incompatible avec la nature du produit a donné les résultats primaires qui font état de preuve contre nos ‘brillants dirigeants’.
Voici la liste non exhaustive des 17 compagnies connues publiquement, qui partagent les 34 permis d’exploitation attribués. (4)
Qui peut nous expliquer comment ces permis ont été attribués?
Noms sociétés Adresse Nature de partenariat Expérience dans le domaine Observations
Woodside/Hardman Australie Plusieurs Blocs off shore et Taoudeni Petites sociétés Australiennes indépendantes Ayant acquis le permis avec Elixir
Total Exploration France 2 blocs Taoudeni 4ème Groupe mondial Les conditions du permis son exceptionnelles
Repsol Espagne Bloc Taoudeni L'un des plus grand Groupe gazier du monde
Dana Prétrolum Angleterre Petite Société Anglaise Gérant quelques 50 permis de recherches un peu partout. Aucune exploitation. Cherche à vendre. Ayant découvert de pelican (gaz)
CNPC/LTD Chine Bermudes Bloc Taoudeni Grande société dans le domaine mais à créé une filiale off shore Bermudes Une part des actions de la Société appartient à des Nationaux.
Baraka Petite société off shore Bloc et bassin côtier Aucune opération dans le secteur avant le contrat de partage avec la Mauritanie Même adresse que Brimax même Directeur Général
Brimax Petite Société off shore Bloc Taoudeni Société ayant le nom de ses actionnaires aucune expérience sauf le contrat de partage Même adresse que Baraka même Directeur Général
IPG/SA Société Mauritanienne Bloc bassin côtier Aucune expérience antérieure à la Mauritanie Contrat octroyé depuis 2002
Althani Corporation Dubai Bloc Taoudeni Aucune expérience dans le domaine antérieure à Mauritanie Cette Société a acheté les parts de SOMIR pour 5 millions USD et les a revendus aux exploitants pour 10 millions USD
Belhassa International Dubai Bloc Taoudeni Création 2002, vente de voitures création de la dite société aucune opération dans le secteur Groupe de vente de voitures et de pièces détachées
Sterling Angleterre Achat participation 12% Petite société créée en 2003 ayant levé de Chinguitti Cette participation reste à élucider
ETAP/SEMIP Tunisie Assistance Projet Chinguitti 20 millions USD SEMIP société qui facture un lieu et place de ETAP, mes prestations faites en Mauritanie Trafic d’influence
Feedco Off shore Achat de la raffinerie Aucune expérience dans le domaine a acheté la raffinerie sous le terme Groupe Anglo Américain Annulé
Warba Koweit A définir Méconnue introduction en Mauritanie auprès de qui ? Cette société a reçu 7 millions USD dans l'affaire Sterling
G.C Mauritanie Signature du contrat Sterling Le groupe projet Chinguitti est une appellation inexistante (décret) Le terme Groupe figurait dans le contrat de la raffinerie
VII. La clause de nonobstant (Notwithoutstanding clause)
Entre apparence et exigence de transparence, Woodside a prit le devant pour tromper les autorités mauritaniennes, comme elle a déjà fait avec d’autres gouvernements des pays du tiers-monde, ce qui lui a honoré le 18e rang sur le rapport des compagnies pétrolières les moins transparentes dans le monde. Par ailleurs, sur le même rapport elle ne figure pas toute seule, Total 21e rang, CNPC (chinoise) 22e , Premier Oil 20e , Repsol le 19e et Petronas le 25e. Autant dire que toutes les sociétés travaillant en Mauritanie ne brillent pas par leur transparence.
Il va de soit que si ces compagnies enregistrent des records de non transparence, ils ont aussi un record judicaire peut brillant avec la majeure partie des pays dont ils ont signés des contrats, par exemple l’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Indonésie, le Nigeria, le Timor, le Venezuela, etc. Il n’est donc pas hors du commun que Woodside ait des litiges avec la Mauritanie.
Par manque de transparence et d’opacité sur les permis, les contrats de partage et toute la gestion des dossiers pétroliers, le gouvernement mauritanien doit :
● Exiger une preuve de toutes les sommes investies sur le sol mauritanien, en occurrence la somme de 970 millions de dollars dont Woodside déclare avoir investie.
● Annuler par le pouvoir dérogatoire en utilisant ‘la clause de nonobstant’ (‘Notwithstanding Clause’ ou ‘Override power’), tous les avenants, contrats de partage ou loi, non appropriés ou contradictoires avec les intérêts du peuple mauritanien.
● Annulation des taux d’intérêts prohibitifs signés avec Starling Energy PLC.
VII. Les pseudo-intellectuels mauritaniens
Sans pour autant parler des impacts environnementaux de la présence de Woodside à 80 Km de la plage de Nouakchott, ni de l’impact économique catastrophique du pétrole sur le pays, qui feront l’objet d’un autre article, je tiens à élucider ici les contradictions majeures qui ont été publiées par Monsieur Yahya Ould Amar Ould Mohamed Baitatt, figure de proue dans l’affaire du pétrole en Mauritanie, dans son dernier article intitulé ‘Le différent pétrolier entre la Mauritanie et Woodside’. (5)
Avant d’élucider ces contradictions flagrantes, il est important de préciser que contrairement à l’image de neutralité véhiculée en faveur de sa personnalité, monsieur le président de Oil & Gas Engineering Services (filiale du Groupe Français MPH), avait été incarcéré en France et limogé de la bourse de Paris pour vente d’informations confidentielles. D’autre part, ses actionnaires dans la ‘société’ qu’il préside reste un secret de polichinelle que seule sa personne doit expliquer pour garder sa ‘neutralité’ dans cette affaire. Il est clair - jusqu'à preuve du contraire- que ‘le spécialiste du secteur pétrolier mauritanien’ est loin de la neutralité dans ses avis publiés par la presse mauritanienne.
1. Son avis sur la soumission à l’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale à Paris montre que ‘notre expert’ ignore délibérément que Woodside Mauritanie est une compagnie créée sur le sol Mauritanien, faisant partie du consortium de Woodside Australie et, que le choix judicieux de l’arbitrage en cas de litige non seulement par la justice mauritanienne ni australienne, est un échappatoire pour Woodside. Mais il reste à savoir que même cette chambre peut ne pas avoir le pouvoir légal d’obliger un gouvernement à respecter ses décisions dans un litige sur des avenants ou amendements d’un contrat qui n’a pas été approuvé légalement par son Parlement. Il est regrettable que ‘notre expert’ favorise le choix de la renégociation à l’amiable avec Woodside, qui a obtenu toutes ses facilités grâce à son ami Zeidane Ould Hmaida, au lieu de la poursuivre pour faux et usages de faux.
2. Son conseil, ‘il n’est pas dans l’intérêt de la Mauritanie, d’aller vers une confrontation avec les investisseurs ...’ est un aveu de faiblesse et un penchant vers les investisseurs. Un cadre à sa hauteur, ne doit en aucun cas se plier devant un investisseur, spécialement quand il sait que celui-ci engendrera à son pays une perte annuelle de 150 millions de dollars multipliés par 8 ou par 12.
3. ‘..Il n’est pas souhaitable de nous mettre en conflit direct avec le monde anglo-saxon..’ Lamentablement, ‘notre expert’ a oublié les positions fermes du feu Moctar Ould Daddah durant la nationalisation de MIFERMA et ses positions politiques contre le président américain Nixon. Même si les intérêts de ce monde anglo-saxon représentent 35% dans ‘Chinguiti’ comme il suppose, les intérêts du peuple mauritanien doivent être supérieurs et non négociables.
4. Il précise que ‘..Woodside devrait normalement avoir un traitement privilégié par rapport aux autres sociétés de son secteur..’. Mais se demande-t-il si c’était une compagnie mauritanienne, va-t-elle avoir des privilèges en France ou en Australie en l’encontre des avantages de ces pays? La confiance avec un partenaire se solidifie sur des bases claires et saines et non sur le faux et l’usage du faux. Donc on ne peut pas accorder un traitement privilégié à une compagnie qui abuse de la confiance d’un peuple et prend de l’avantage sur l’ignorance de ses responsables.
5. Son avis ‘..ce qui est une garantie pour notre pays’ sur l’article 6.4(e) qui est remplacé par l’article 7(e) de l’avenant du contrat de partage de production : ‘s’il y a lieu, restaurer les sites des opérations pétrolières à l’achèvement de chaque opérations pétrolières en conformité avec le plan approuvé de mise hors service et ce contrat’’. Comment peut-on parler d’une garantie quand Woodside n’autorise pas la présence d’un commissaire chargé de la surveillance et de l’inspection des forages sur les lieux? Ou doit- on faire confiance à une société pétrolière par ce qu’on a besoin de son investissement? Où est parti la logique de ‘l’ingénieur, président’? En un mot, son avis est contradictoire avec son article, ‘Précision sur le pétrole’. (6)
6. Son point de vue sur l’absence de garantie bancaire, démontre sa défense implicite et tacite de la mauvaise gestion du dossier. En acceptant par l’absurde que ‘la question de la garantie bancaire n’est donc plus d’actualité et n’a plus d’intérêt à trois semaines de la sortie du Brut’, selon lui, il est clair que ‘l’expert’ oublie délibérément que cette pratique n’est pas acceptable en France, ni en Australie et son ami Zeidane Ould Hmaida, pour des raisons évidentes, préférait avoir des sous dans ses poches à la place des garanties bancaires pour le trésor public mauritanien. Alors l’avancement des travaux et la sortie du Brut ne sont pas une justification pour l’absence de la garantie bancaire.
7. Ses avis sur l’autorisation du gré à gré, la notion du principe de l’avenant, la conclusion par un conseil de la confrontation stérile avec notre principal partenaire (Woodside), ne favorisent pas la notion du ‘Raisonnable’ en Droit du Commerce International et loin d’un raisonnement juridique qui vise à protéger les intérêts d’une compagnie des arnaqueurs à plus forte raison un État.
Tristement, les cadres, les juristes, les experts nationalistes ne font plus surface et le champ de bataille est laissé libre pour des pseudo-intellectuels prêts à vendre aux enchères, malgré nos difficultés économiques, ce qui reste de nos ressources naturelles.
Conclusion
Dans ce maquillage permanent de la vérité, la peur des investisseurs, le mensonge des conseillers, l’incompétence de nos cadres, nous obligent à affronter la réalité amère et à assumer les fautes commises depuis le début. Il n’est certainement pas évident, que dans un pays qui vit une crise économique aiguë aura beaucoup de difficulté à résoudre des dossiers complexes comme celui du pétrole. Mais la volonté qui a aboutit, a créée ce pays désertique malgré vent et marée, qui a donné des hommes fermes, qui ont pris la décision de nationalisé nos ressources naturelles, de créer notre monnaie et faire sortir en plein jour les experts du FMI, sortira des hommes capables de gérer la crise actuelle.
La situation oblige de voir en face la réalité d’un pays qui s’endettera sur ses propres richesses, qui va assister à la détérioration de sa faune et flore maritime pour des sous et avale un déficit de plus de 150 millions de dollars américains annuellement pour une période de plus de 8 ans. L’occasion est présente devant le CMJD pour utiliser le pouvoir dérogatoire, faire valoir la force de ‘la clause de nonobstant’ pour démonter son amour au peuple mauritanien et son souci pour un avenir meilleur.
Je ne dispose pas de solution miraculeuse, ni de potion magique mais par contre je suis foncièrement convaincu que de la même façon que toutes ces compagnies ont fait surface sur notre sol après une longue période de désespoir, nos dirigeants seront capables de faire pression, de défier les malfaiteurs et chasser les arnaqueurs pour les remplacer par d’autres sociétés transparentes et signer des contrats à notre avantage. À vous le travail!!
Références
(1) Samir Gharbi, www.boursorama.fr/forum/message
(2) La Tribune N°259 du 13 juin 2005
(3) & (4) www.beta.mr, Al Watan (Algérie)
(5) Extrait de l’article ‘Le différend pétrolier entre la Mauritanie et Woodside’, Yahya Ould Amar Ould Baitatt
(6) Voir article, Précision sur le pétrole, Yahya Ould Amar Ould Baitatt, La tribune n; 264, 18 juillet 2005.
Montréal, le 3 février 2006
Moustapha Ould Abderahim Ould Ibn Mogdad
Spécialiste en Gestion des Risques, Affilié à l’Institut Canadien du Crédit
Directeur de la Gestion des Risques de Crédit chez Convergia Networks Inc.
(Division de télécommunication de Future Électronique Corporation)
Info source : Moustapha Ould Abderahim Ould Ibn Mogdad