“Nous sommes les constructeurs de la future Mauritanie. Nous savons ce qui vous est arrivé et dont vous souffrez. Nous avons déjà étudié les causes. Nous nous en soucions et s’employons à vous apporter le bonheur souhaité.Faites le connaître à ceux qui ne savent pas ou qui n’ont jamais su, et apprenez leur comment l’utiliser”.
Voici ce que semble arborer les militaires avec l’assentiment des 117 représentants choisis(et qui seront choisis de nouveau mais le nombre doit rester le même) pour participer à ces assises dont le démarrage est prévu le 27 Décembre 2008.
Que reflètent ces journées de dialogue?
Pour ceux favorables à ces consultations, le but consiste à tourner la page des tensions, de remettre la démocratie sur les rails et de réconcilier le peuple. Par contre, dans l’autre camp opposé à ses convocations, ces rencontres ne sont qu’une cacaphonie, et ne sont nullement orientées pour asseoir les acquis Républicains, du fait que leurs auteurs se sont arrogés le pouvoir. Une ambivalence que nous allons essayer de développer :
Pour la Junte
On sait que depuis le 6 Août, elle a cherché à attirer d’avantage l’attention des populations à travers des discours populistes, des offres, des promesses et des accusations acerbes à l’encontre du régime déchu. Pour résumer ce problème dans son infinie complexité, il suffit de se référer aux différentes sorties de ses membres. Leurs déclarations semblaient bien intéresser les foules qui, tenaillées par une inanition, étaient friandes de cautionner leurs discours «alturistes». Il fallait initier ces «pauvres» à s’accommoder à leur ligne de conduite pour en faire une arme, de leurs projets qu’ils refusent de divulguer. L’idée de la junte, consiste à ce que leur plan puisse pénétrer de plus en plus dans les masses populaires.
Il y’a là une question de «crédibilité» qui est de toute première importance. Les militaires cherchent coûte que coûte à ce que leur message obtienne de tous leurs poursuivants un «antidote» qu’ils pourront propager dans tous les coins du territoire. Nous avons pu constater qu’un peu partout, on ne se préoccupe que de ces États généraux dont leurs initiateurs semblent être convaincus, que par une collaboration bien organisée, il sera possible d’obtenir des résultats probants. Ils semblent démontrer qu’il y’a un grand danger qui menace le pays et que la nécessité d’y remédier exige une urgence.
Voici pourquoi, ils ont demandé au peuple de se joindre à eux afin de leur assurer leur aide, si nécessaire et si précieuse et d’accepter leur responsabilité de mobiliser les forces bien intentionnées de la Mauritanie toute entière pour parer à la crise, en «réinstaurant» les valeurs démocratiques. De ces journées Nationales de concertations, le HCE souhaite donc vivement prendre sous peu, une décision favorable à sa demande, et contribuer ainsi au rapprochement des parties prenantes, en le gagnant peut être à la grande et noble cause du pays.
Pour le front du refus
Une collaboration entre FNDD et junte semble très peu envisageable du fait que leurs positions ont des entités distinctes. Les membres de cette opposition, malgré leurs voix inaudibles pour beaucoup de gens, ont pu gagner énormément de points et bénéficier d’atouts non superficiels. Ils se sont unis pour être plus forts et plus déterminés à lutter jusqu’au bout. Pour eux, le peuple a souffert du drame de cette campagne préélectorale où les administrateurs avaient dévié de leurs missions pour arpenter les chemins des Wilayas afin de préparer les éventuelles visites de leurs «maîtres». Ces actes buissonniers qui étaient en effet un gâchage, avaient non seulement abouti à une détérioration psychologique des esprits des gens, mais encore une détérioration des Activités de l’Administration Publique.
Les membres du FNDD se félicitent de la lutte acharnée menée contre les arguments de la junte et de leurs voyages de sensibilisations où ils étaient toujours reçus en grandes pompes. Ils persistent que le peuple est menacé et ne peut être sauvé par l’action d’un seul homme jugé illégitime. Pour eux, l’avenir nous semble très inquiétant et qu’il y’a de quoi craindre la junte qui est en train de brandir des slogans de démocratie, après avoir joué son jeu que tout le monde sait. Et ces différentes craintes sont, pour ainsi dire, suspendues à une autre crainte plus vaste, à travers ces États généraux de la démocratie qui va grandissant.
Les militaires ont agi au mauvais moment et au mauvais endroit, dans un climat perturbant où les distributeurs du gaz persistent à leur «Niet» d’accepter les exigences des Autorités créant ainsi une spéculation généralisée de ce produit. Les Étudiants brandissent leur sabre de grève pour bougonner, du fait de non respect des promesses de l’Administration Universitaire. Le marché International qui dégringole de jour en jour et pourrait porter un coup dur à notre économie déjà chancelante. Les ombres des Salafistes se manifestent encore au Nord et à l’Est de nos frontières.
L’UE et l’UA observent à pas feutré la suite des événements pour décider de notre sort. Prés de nous encore, Sidioca qui une fois libéré ne restera certainement pas les bras croisés, à moins que les putschistes ne trouvent d’alibis pour le faire taire. Sa libération effective ouvrira un autre front, qui même symbolique, agacera la Junte. Ceux qui lui sont restés fidèles se sont éclipsés de ces journées de dialogue. Leur absence amenuisera certes la tenue de ces concertations où seuls les «déjà concertés» se concerteront derrière un Général, qui a engagé une gageure qu’il a arboré et ne compte s’en démettre avant le titre de «Président de la République» que Sidi considère comme son apanage et que Ould Abdel Aziz loin de l’aphorisme, le classe comme un anachronique.
Cette énième démocratie ou «Démon qui crache» qu’on veuille reforger passera-t-elle? La réponse serait certainement très mitigée. La Mauritanie quand on sait qu’elle a longtemps brûlé les étapes de la démocratie. Penser aujourd’hui qu’elle puisse se rattraper alors qu’elle avance d’un pas en avant et de deux pas en arrière, ressort si l’on peut s’exprimer ainsi, de l’utopie.
Moctar Diakhaté
source : Biladi
Voici ce que semble arborer les militaires avec l’assentiment des 117 représentants choisis(et qui seront choisis de nouveau mais le nombre doit rester le même) pour participer à ces assises dont le démarrage est prévu le 27 Décembre 2008.
Que reflètent ces journées de dialogue?
Pour ceux favorables à ces consultations, le but consiste à tourner la page des tensions, de remettre la démocratie sur les rails et de réconcilier le peuple. Par contre, dans l’autre camp opposé à ses convocations, ces rencontres ne sont qu’une cacaphonie, et ne sont nullement orientées pour asseoir les acquis Républicains, du fait que leurs auteurs se sont arrogés le pouvoir. Une ambivalence que nous allons essayer de développer :
Pour la Junte
On sait que depuis le 6 Août, elle a cherché à attirer d’avantage l’attention des populations à travers des discours populistes, des offres, des promesses et des accusations acerbes à l’encontre du régime déchu. Pour résumer ce problème dans son infinie complexité, il suffit de se référer aux différentes sorties de ses membres. Leurs déclarations semblaient bien intéresser les foules qui, tenaillées par une inanition, étaient friandes de cautionner leurs discours «alturistes». Il fallait initier ces «pauvres» à s’accommoder à leur ligne de conduite pour en faire une arme, de leurs projets qu’ils refusent de divulguer. L’idée de la junte, consiste à ce que leur plan puisse pénétrer de plus en plus dans les masses populaires.
Il y’a là une question de «crédibilité» qui est de toute première importance. Les militaires cherchent coûte que coûte à ce que leur message obtienne de tous leurs poursuivants un «antidote» qu’ils pourront propager dans tous les coins du territoire. Nous avons pu constater qu’un peu partout, on ne se préoccupe que de ces États généraux dont leurs initiateurs semblent être convaincus, que par une collaboration bien organisée, il sera possible d’obtenir des résultats probants. Ils semblent démontrer qu’il y’a un grand danger qui menace le pays et que la nécessité d’y remédier exige une urgence.
Voici pourquoi, ils ont demandé au peuple de se joindre à eux afin de leur assurer leur aide, si nécessaire et si précieuse et d’accepter leur responsabilité de mobiliser les forces bien intentionnées de la Mauritanie toute entière pour parer à la crise, en «réinstaurant» les valeurs démocratiques. De ces journées Nationales de concertations, le HCE souhaite donc vivement prendre sous peu, une décision favorable à sa demande, et contribuer ainsi au rapprochement des parties prenantes, en le gagnant peut être à la grande et noble cause du pays.
Pour le front du refus
Une collaboration entre FNDD et junte semble très peu envisageable du fait que leurs positions ont des entités distinctes. Les membres de cette opposition, malgré leurs voix inaudibles pour beaucoup de gens, ont pu gagner énormément de points et bénéficier d’atouts non superficiels. Ils se sont unis pour être plus forts et plus déterminés à lutter jusqu’au bout. Pour eux, le peuple a souffert du drame de cette campagne préélectorale où les administrateurs avaient dévié de leurs missions pour arpenter les chemins des Wilayas afin de préparer les éventuelles visites de leurs «maîtres». Ces actes buissonniers qui étaient en effet un gâchage, avaient non seulement abouti à une détérioration psychologique des esprits des gens, mais encore une détérioration des Activités de l’Administration Publique.
Les membres du FNDD se félicitent de la lutte acharnée menée contre les arguments de la junte et de leurs voyages de sensibilisations où ils étaient toujours reçus en grandes pompes. Ils persistent que le peuple est menacé et ne peut être sauvé par l’action d’un seul homme jugé illégitime. Pour eux, l’avenir nous semble très inquiétant et qu’il y’a de quoi craindre la junte qui est en train de brandir des slogans de démocratie, après avoir joué son jeu que tout le monde sait. Et ces différentes craintes sont, pour ainsi dire, suspendues à une autre crainte plus vaste, à travers ces États généraux de la démocratie qui va grandissant.
Les militaires ont agi au mauvais moment et au mauvais endroit, dans un climat perturbant où les distributeurs du gaz persistent à leur «Niet» d’accepter les exigences des Autorités créant ainsi une spéculation généralisée de ce produit. Les Étudiants brandissent leur sabre de grève pour bougonner, du fait de non respect des promesses de l’Administration Universitaire. Le marché International qui dégringole de jour en jour et pourrait porter un coup dur à notre économie déjà chancelante. Les ombres des Salafistes se manifestent encore au Nord et à l’Est de nos frontières.
L’UE et l’UA observent à pas feutré la suite des événements pour décider de notre sort. Prés de nous encore, Sidioca qui une fois libéré ne restera certainement pas les bras croisés, à moins que les putschistes ne trouvent d’alibis pour le faire taire. Sa libération effective ouvrira un autre front, qui même symbolique, agacera la Junte. Ceux qui lui sont restés fidèles se sont éclipsés de ces journées de dialogue. Leur absence amenuisera certes la tenue de ces concertations où seuls les «déjà concertés» se concerteront derrière un Général, qui a engagé une gageure qu’il a arboré et ne compte s’en démettre avant le titre de «Président de la République» que Sidi considère comme son apanage et que Ould Abdel Aziz loin de l’aphorisme, le classe comme un anachronique.
Cette énième démocratie ou «Démon qui crache» qu’on veuille reforger passera-t-elle? La réponse serait certainement très mitigée. La Mauritanie quand on sait qu’elle a longtemps brûlé les étapes de la démocratie. Penser aujourd’hui qu’elle puisse se rattraper alors qu’elle avance d’un pas en avant et de deux pas en arrière, ressort si l’on peut s’exprimer ainsi, de l’utopie.
Moctar Diakhaté
source : Biladi