La RDC veut prendre le taureau par les cornes et éradiquer définitivement le phénomène d’enfants soldats, qui reste avec les violences sexuelles et le mouvement de déplacement des populations, les conséquences directes des deux guerres successives qui ont ravagé le pays de 1996 à 1997 et de 1998 à 2003. Profitant de la célébration de la journée de l’enfant Africain, le directeur du Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PNDDR), Alphonse Tumba Luaba a lancé lundi 16 Juin la campagne de sensibilisation destinée à sortir tous les enfants des groupes armés disséminé dans le pays.
Tumba Luaba estime entre 3 .000 et 6.000 le nombre d’enfants encore présents dans différents groupes armés. ‘‘Nous disons stop aux saccageurs, aux violeurs d’enfants’’, a-t-il ajouté, rappelant que la conscription d’enfants de moins de 15 ans et leur utilisation dans des conflits constituaient un crime de guerre et un crime contre l’Humanité. La campagne nationale intitulée ‘‘Zéro enfants associés aux groupes armés’’, lancée à l’occasion de la Journée de l’enfant africain, vise à ‘‘ce qu’il n’y ait plus aucun enfant-soldat à la fin 2008’’, a affirmé Tumba Luaba. Bien entendu et l’a reconnu le directeur du PNDDR, il faut faire preuve de lucidité car cet objectif ne sera pas atteint tant qu’il y aura des groupes armés dans le pays.
‘‘C’est pourquoi, nous allons travailler avec le programme Amani (processus de paix en cours dans l’est) pour inciter tous les groupes armés congolais à libérer immédiatement les enfants de leurs rangs et cesser tout recrutement’’, a-t-il poursuivi.
Le calvaire des populations du Kivu
En janvier 2008, tous les groupes armés congolais des provinces des Nord et Sud-Kivu avaient signé un acte d’engagement en faveur de la paix et un cessez-le-feu immédiat à l’issue d’une conférence de paix tenue à Goma, capitale du Nord-Kivu. Ces accords de Goma prévoyaient notamment le retrait progressif de tous les belligérants des lignes de front, la démobilisation de leurs troupes et l’arrêt de tout recrutement et la libération immédiate des enfants se trouvant dans leurs rangs.
Le programme Amani qui signifie paix en swahili peine à mettre en œuvre les accords de Goma, les signataires brillent par le non respect de leur engagement. Ainsi le drame qui se déroule dans le Kivu est loin de prendre fin. A ce jour, les chiffres effraient plus qu’ils n’inquiètent. Ce drame que vivent les femmes et les jeunes filles, violées sans vergogne et en toute impunité par des hommes armés et même des civiles, est devenu le drame des familles congolaises, aujourd’hui disloquées.
En 2007, la province du Nord Kivu affichait 44,7% de tous les cas de viol commis en RDC, tandis qu’au sud Kivu, on recensait 20%. Les deux provinces réunies renferment les deux tiers de tous les cas de viol de femmes et de filles en RDC. Autrement dit et selon les chiffres rendus publics par le programme Amani, plus de 50 cas de viol signalés quotidiennement et parfois à des pics de 80 cas par jour. Vu sous l’angle du sida, le taux de prévalence chez les femmes violées s’évalue à 20% au moment où sur le plan nation, le taux de prévalence moyen est de 4%. Ce qui équivaut à un taux de cinq femmes supérieur à la population générale du pays.
La campagne, d’une durée indéterminée, prévoit une sensibilisation accrue des officiers au sein de l’armée régulière comme des groupes armés, à la fois sur le terrain et à travers les médias locaux. Car le plus souvent, les enfants recrutés au sein des groupes armés servent de porteur, de cuisinier, de garde ou d’esclave sexuel. La Banque mondiale, qui a soutenu le travail de démobilisation et réinsertion des anciens combattants en RDC, a annoncé une contribution de 50 millions de dollars en 2008, dont 5 millions seront spécifiquement destinés à la démobilisation des enfants.
Détention illégale de mineurs issus du CNDP et du MLC
Dans un rapport publié à l’occasion de la journée de l’enfant Africain, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), dénonce la détention illégale de mineurs, dont des prisonniers de guerre, en République RDC. L’Asadho évoque notamment le cas de 31 enfants issus du groupe armé du chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, faits prisonniers en décembre 2007 lors de combats entre ce mouvement et l’armée régulière au Nord-Kivu.
Ces mineurs, incarcérés pour trahison ou espionnage, ont été transférés en janvier 2008 à Kinshasa, où ils sont actuellement détenus dans un centre d’internement militaire. A en croire l’Asadho, Ils n’ont jamais eu la possibilité de se défendre contre ces accusations. L’ONG dénonce aussi la situation de sept enfants, suspectés d’être des partisans de l’ex-vice-président et opposant Jean-Pierre Bemba, détenus pour des raisons politiques.
Ces mineurs ont été arrêtés fin mars 2007 à Kinshasa pour participation à un mouvement insurrectionnel, après de sanglants affrontements entre la garde présidentielle et la garde rapprochée de l’ex Vice Président Bemba. Depuis leur arrestation, ‘‘les sept mineurs n’ont été ni entendus, ni présentés devant un juge. Ils sont privés de soins médicaux, d’une alimentation acceptable et exposés à l’influence criminelle de leurs codétenus adultes’’, souligne l’Asadho, qui dit avoir demandé en vain leur remise en liberté.
L’ONG estime que le gouvernement congolais ‘‘viole ses obligations internationales relatives à la protection des droits de l’enfant ’’ et rappelle que les autorités judiciaires militaires ne sont ‘‘pas fondées à poursuivre et juger des personnes civiles’’, comme c’est le cas de plusieurs des enfants incarcérés. L’Asadho demande à ce que les mineurs soient immédiatement séparés des adultes dans tous les lieux de détention et recommande l’examen en toute urgence des dossiers de tous les mineurs actuellement détenus en vue de leur libération ou de leur présentation devant une juridiction compétente.
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Source: le révélateur
(M) avomm
Tumba Luaba estime entre 3 .000 et 6.000 le nombre d’enfants encore présents dans différents groupes armés. ‘‘Nous disons stop aux saccageurs, aux violeurs d’enfants’’, a-t-il ajouté, rappelant que la conscription d’enfants de moins de 15 ans et leur utilisation dans des conflits constituaient un crime de guerre et un crime contre l’Humanité. La campagne nationale intitulée ‘‘Zéro enfants associés aux groupes armés’’, lancée à l’occasion de la Journée de l’enfant africain, vise à ‘‘ce qu’il n’y ait plus aucun enfant-soldat à la fin 2008’’, a affirmé Tumba Luaba. Bien entendu et l’a reconnu le directeur du PNDDR, il faut faire preuve de lucidité car cet objectif ne sera pas atteint tant qu’il y aura des groupes armés dans le pays.
‘‘C’est pourquoi, nous allons travailler avec le programme Amani (processus de paix en cours dans l’est) pour inciter tous les groupes armés congolais à libérer immédiatement les enfants de leurs rangs et cesser tout recrutement’’, a-t-il poursuivi.
Le calvaire des populations du Kivu
En janvier 2008, tous les groupes armés congolais des provinces des Nord et Sud-Kivu avaient signé un acte d’engagement en faveur de la paix et un cessez-le-feu immédiat à l’issue d’une conférence de paix tenue à Goma, capitale du Nord-Kivu. Ces accords de Goma prévoyaient notamment le retrait progressif de tous les belligérants des lignes de front, la démobilisation de leurs troupes et l’arrêt de tout recrutement et la libération immédiate des enfants se trouvant dans leurs rangs.
Le programme Amani qui signifie paix en swahili peine à mettre en œuvre les accords de Goma, les signataires brillent par le non respect de leur engagement. Ainsi le drame qui se déroule dans le Kivu est loin de prendre fin. A ce jour, les chiffres effraient plus qu’ils n’inquiètent. Ce drame que vivent les femmes et les jeunes filles, violées sans vergogne et en toute impunité par des hommes armés et même des civiles, est devenu le drame des familles congolaises, aujourd’hui disloquées.
En 2007, la province du Nord Kivu affichait 44,7% de tous les cas de viol commis en RDC, tandis qu’au sud Kivu, on recensait 20%. Les deux provinces réunies renferment les deux tiers de tous les cas de viol de femmes et de filles en RDC. Autrement dit et selon les chiffres rendus publics par le programme Amani, plus de 50 cas de viol signalés quotidiennement et parfois à des pics de 80 cas par jour. Vu sous l’angle du sida, le taux de prévalence chez les femmes violées s’évalue à 20% au moment où sur le plan nation, le taux de prévalence moyen est de 4%. Ce qui équivaut à un taux de cinq femmes supérieur à la population générale du pays.
La campagne, d’une durée indéterminée, prévoit une sensibilisation accrue des officiers au sein de l’armée régulière comme des groupes armés, à la fois sur le terrain et à travers les médias locaux. Car le plus souvent, les enfants recrutés au sein des groupes armés servent de porteur, de cuisinier, de garde ou d’esclave sexuel. La Banque mondiale, qui a soutenu le travail de démobilisation et réinsertion des anciens combattants en RDC, a annoncé une contribution de 50 millions de dollars en 2008, dont 5 millions seront spécifiquement destinés à la démobilisation des enfants.
Détention illégale de mineurs issus du CNDP et du MLC
Dans un rapport publié à l’occasion de la journée de l’enfant Africain, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), dénonce la détention illégale de mineurs, dont des prisonniers de guerre, en République RDC. L’Asadho évoque notamment le cas de 31 enfants issus du groupe armé du chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, faits prisonniers en décembre 2007 lors de combats entre ce mouvement et l’armée régulière au Nord-Kivu.
Ces mineurs, incarcérés pour trahison ou espionnage, ont été transférés en janvier 2008 à Kinshasa, où ils sont actuellement détenus dans un centre d’internement militaire. A en croire l’Asadho, Ils n’ont jamais eu la possibilité de se défendre contre ces accusations. L’ONG dénonce aussi la situation de sept enfants, suspectés d’être des partisans de l’ex-vice-président et opposant Jean-Pierre Bemba, détenus pour des raisons politiques.
Ces mineurs ont été arrêtés fin mars 2007 à Kinshasa pour participation à un mouvement insurrectionnel, après de sanglants affrontements entre la garde présidentielle et la garde rapprochée de l’ex Vice Président Bemba. Depuis leur arrestation, ‘‘les sept mineurs n’ont été ni entendus, ni présentés devant un juge. Ils sont privés de soins médicaux, d’une alimentation acceptable et exposés à l’influence criminelle de leurs codétenus adultes’’, souligne l’Asadho, qui dit avoir demandé en vain leur remise en liberté.
L’ONG estime que le gouvernement congolais ‘‘viole ses obligations internationales relatives à la protection des droits de l’enfant ’’ et rappelle que les autorités judiciaires militaires ne sont ‘‘pas fondées à poursuivre et juger des personnes civiles’’, comme c’est le cas de plusieurs des enfants incarcérés. L’Asadho demande à ce que les mineurs soient immédiatement séparés des adultes dans tous les lieux de détention et recommande l’examen en toute urgence des dossiers de tous les mineurs actuellement détenus en vue de leur libération ou de leur présentation devant une juridiction compétente.
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Source: le révélateur
(M) avomm