ALM : Excellence, quelle analyse faites-vous des derniers développements de la problématique de l’immigration clandestine au niveau de Sebta et de Mellilia?
Ibou Ndiaye : Ces événements ont mis en lumière la nécessité de se pencher sur ce dossier de l’immigration clandestine et de réfléchir sur les actions à entreprendre afin de s’attaquer aux causes profondes de ce problème dans le cadre d’une démarche commune incluant les pays d’origine, les pays de transit et les pays de destination. Il faut une politique d’ensemble concertée dans sa conception et coordonnée dans sa mise en œuvre.
Comment jugez-vous la gestion marocaine et espagnole de
cette crise ?
Je ne pense pas que les mesures de reconduction de clandestins à la frontière et la construction de barrières supplémentaires autour des villes de Sebta et Mellilia puissent venir à bout de la détermination des clandestins. Il est devenu évident que la lutte contre l’immigration clandestine doit s’intègrer dans le cadre d’une démarche globale.
D’ailleurs Marocains et Espagnols ont acquis cette conviction et il est de plus en plus question de réunir à leur initiative une conférence avec l’ensemble des pays concernés en vue de réfléchir sur des stratégies pertinentes à mettre en œuvre pour faire face à cet épineux dossier.
Le Sénégal a été l’un des premiers pays africains à réagir en déployant une logistique pour rapatrier ses ressortissants. Quel bilan faites-vous aujourd’hui de cette opération?
L’opération de rapatriement des Sénégalais s’est déroulée dans d’excellentes conditions. Avec l’appui du Maroc qui a affrété un avion spécial à cet effet, nous avons organisé le retour volontaire de 1021 Sénégalais en tout. Restent à l’heure actuelle une soixantaine de Sénégalais qui sont regroupés à Nador et dont nous sommes en train d’organiser le rapatriement en relation avec les autorités marocaines compétentes.
Pensez-vous que des mesures à l’amont, dans les pays du Sahel, soient nécessaires pour stopper ce flux mortel ?
Bien sûr, il y a d’abord avant tout un travail de sensibilisation à faire au niveau national en particulier auprès des jeunes sur les dangers de l’immigration clandestine. Il faudrait aussi renforcer les dispositifs de surveillance de nos frontières afin de contenir ces flux migratoires.
En tant que diplomate, que demanderiez-vous à l’Union européenne pour aider le Sénégal à maîtriser ce fléau ?
En tant que principale destination des clandestins, les pays concernés ont un rôle considérable à jouer dans la lutte contre l’immigration clandestine. Comme je vous l’ai dit, de simples mesures de police pour interdire l’accès à leur territoire ne suffisent pas face à la détermination des immigrants. Il faudrait mettre fin aux causes réelles de l’exode vers l’Europe et, pour ce faire, les pays africains auraient besoin d’une sorte de «Plan Marshall» qui leur permettrait de sortir du sous-développement.
Vendredi 28 Octobre 2005
Ibou Ndiaye : Ces événements ont mis en lumière la nécessité de se pencher sur ce dossier de l’immigration clandestine et de réfléchir sur les actions à entreprendre afin de s’attaquer aux causes profondes de ce problème dans le cadre d’une démarche commune incluant les pays d’origine, les pays de transit et les pays de destination. Il faut une politique d’ensemble concertée dans sa conception et coordonnée dans sa mise en œuvre.
Comment jugez-vous la gestion marocaine et espagnole de
cette crise ?
Je ne pense pas que les mesures de reconduction de clandestins à la frontière et la construction de barrières supplémentaires autour des villes de Sebta et Mellilia puissent venir à bout de la détermination des clandestins. Il est devenu évident que la lutte contre l’immigration clandestine doit s’intègrer dans le cadre d’une démarche globale.
D’ailleurs Marocains et Espagnols ont acquis cette conviction et il est de plus en plus question de réunir à leur initiative une conférence avec l’ensemble des pays concernés en vue de réfléchir sur des stratégies pertinentes à mettre en œuvre pour faire face à cet épineux dossier.
Le Sénégal a été l’un des premiers pays africains à réagir en déployant une logistique pour rapatrier ses ressortissants. Quel bilan faites-vous aujourd’hui de cette opération?
L’opération de rapatriement des Sénégalais s’est déroulée dans d’excellentes conditions. Avec l’appui du Maroc qui a affrété un avion spécial à cet effet, nous avons organisé le retour volontaire de 1021 Sénégalais en tout. Restent à l’heure actuelle une soixantaine de Sénégalais qui sont regroupés à Nador et dont nous sommes en train d’organiser le rapatriement en relation avec les autorités marocaines compétentes.
Pensez-vous que des mesures à l’amont, dans les pays du Sahel, soient nécessaires pour stopper ce flux mortel ?
Bien sûr, il y a d’abord avant tout un travail de sensibilisation à faire au niveau national en particulier auprès des jeunes sur les dangers de l’immigration clandestine. Il faudrait aussi renforcer les dispositifs de surveillance de nos frontières afin de contenir ces flux migratoires.
En tant que diplomate, que demanderiez-vous à l’Union européenne pour aider le Sénégal à maîtriser ce fléau ?
En tant que principale destination des clandestins, les pays concernés ont un rôle considérable à jouer dans la lutte contre l’immigration clandestine. Comme je vous l’ai dit, de simples mesures de police pour interdire l’accès à leur territoire ne suffisent pas face à la détermination des immigrants. Il faudrait mettre fin aux causes réelles de l’exode vers l’Europe et, pour ce faire, les pays africains auraient besoin d’une sorte de «Plan Marshall» qui leur permettrait de sortir du sous-développement.
Vendredi 28 Octobre 2005