Les FLAM/Rénovation ont organisé une conférence publique à la cité internationale de la Cimade à Massy à laquelle a pris part un public important.
Dans son exposé introductif, le président Mamadou Bocar Bâ a rappelé les conditions dans lesquelles les FLAM avaient été créées en Mauritanie et leur vocation : La prise en charge du règlement des questions nationale et sociale. Dès la sortie du « Manifeste du Négro-africain opprimé… », une répression sévère s’était abattue sur les principaux animateurs de l’organisation.
Ceux qui ont échappé aux arrestations et emprisonnements, ont pris le chemin de l’exil. Ils seront rejoints par certains autres à leur sortie de prison ; alors que d’autres ont laissé leur vie en prison. Dans ces conditions, le combat ne pouvait être mené que de l’extérieur. Les années suivantes avec leur lot de répression montreront que le combat était impossible de l’intérieur. Cette situation a prévalu jusqu’au 03 août 2005 avec la chute de Ould Taya, le processus amorcé par le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) et la cessation de la répression. En renonçant solennellement à la lutte armée à travers la « Déclaration de Dakar », et que cette option n’a pas été remise en cause par le congrès des FLAM de Cincinnatti, il nous apparaissait logique d’envisager de mener la lutte à l’intérieur du pays, au plus près de nos populations. C’est ce que nous avons proposé, mes amis et moi. Cette proposition n’a pas requis l’adhésion de nos camarades, nous avons alors décidé de partir pour créer les FLAM/Rénovation. En vous rencontrant aujourd’hui, nous avons voulu partager avec vous les motivations et le sens de notre combat futur. Boubacar Diagana et moi-même nous mettons à votre disposition pour répondre à vos questions.
Prolongeant l’exposé liminaire de Mamadou Bocar Bâ, Boubacar Diagana dira que seule la stratégie de lutte nous distingue de ce qui reste des FLAM. Cette divergence est apparue au congrès de décembre. Ceux qui se sont retrouvés dans les FLAM/Rénovation défendaient l’idée que le renoncement à la lutte armée devait logiquement nous amener à mener le combat à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Cette option n’ayant pas été retenue, nous ne voulions plus rester uniquement pour paralyser l’action de ceux qui ont fait un autre choix.
Nous avons donc pris notre responsabilité de faire la rupture. Ce qui nous permettra, nous, de toucher le terrain de l’intérieur.
Pour le reste, nous sommes héritiers de toutes les revendications des FLAM et restons comptables des actions accomplies pendant le chemin parcouru ensemble pendant ces vingt dernières années. Nous allons poursuivre ce même combat pour les mêmes idéaux. D’abord un idéal d’égalité, tant il est vrai que depuis la création de notre pays, l’Etat a toujours été géré en favorisant une composante au détriment d’une autre. Cet état des faits doit cesser si l’on veut construire une véritable nation. Ensuite un idéal de justice ; il est impensable en effet de mettre sur place une démocratie en ayant en suspens des questions comme celle des déportées mauritaniens au Sénégal et au Mali, comme la question sociale de l’esclavage, comme la question du passif humanitaire.
Il s’agit de questions qui appellent des réponses devant permettre d’apaiser les cœurs et les esprits et de décrisper le climat social et politique. Enfin un idéal de démocratie. Pour la première fois les mauritaniens vont avoir la chance d’élire le président de leur choix, librement. Mais démocratie ne rime pas seulement avec élection. Elle doit prendre en charge les aspirations de tout le peuple mauritanien. Autrement, on se retrouverait dans la situation de l’Afrique du Sud au moment de l’Apartheid où il y avait de véritables institutions démocratiques, mais dont seules la composante blanche et une minorité de noirs profitaient. Une telle démocratie n’est viable. Nous ne la voulons pas pour notre pays.
A ce stade, voilà le choix que nous avons fait. Qu’est-ce qui différencie donc FLAM/Rénovation des FLAM tout court pourriez-vous vous demander ? Eh bien, c’est la façon de faire, la stratégie. En faisant ce choix, nous l’avons mûrement réfléchi. Nous pensons bien faire et sommes mus de la volonté de bien faire et on fera tout ce que l’on pourra pour faire aboutir nos idées. L’histoire dira si on s’est trompé ou non.
Le porte-parole a ensuite donné la parole au public. Une quarantaine d’interventions ont permis de soulever plusieurs questions touchant aux motivations réelles de FLAM/Rénovation, aux contacts éventuels avec le CMJD, aux garanties si elles existent, ainsi qu’au programme futur.
Le président Mamadou Bocar Bâ a apporté des éléments de réponse à chacune de ces interrogations. D’emblée, il précise que nos motivations sont claires et ont été ci-haut explicitées. Nous les rappellerons sans cesse pour ne pas laisser de place au doute. Par contre, il lève tout équivoque en ce qui concerne les rumeurs circulant sur les contacts supposés avec le CMJD ou les postes qui nous seraient promis. Il n’en est rien. Tout comme nous n’avons demandé ni exigé aucune garantie pour un futur voyage en Mauritanie. Nous estimons que nous n’en avons pas besoin. Et si un tel voyage comporte un risque, nous sommes prêts à le courir. En ce qui concerne le programme, il appartiendra à l’instance suprême qu’est le congrès vers lequel nous tendons de le déterminer et on s’attellera à sa mise en exécution.
Le débat a été très riche, les échanges fructueux et responsables et a enregistré la présence d’un nombre important d’anciens militants ou sympathisants qui n’avaient plus pris part à aucune manifestation politique organisée depuis plusieurs années. La conférence a pris fin vers 18 h 30.
Boubacar Tidiane DIAGANA
Porte-parole
Dans son exposé introductif, le président Mamadou Bocar Bâ a rappelé les conditions dans lesquelles les FLAM avaient été créées en Mauritanie et leur vocation : La prise en charge du règlement des questions nationale et sociale. Dès la sortie du « Manifeste du Négro-africain opprimé… », une répression sévère s’était abattue sur les principaux animateurs de l’organisation.
Ceux qui ont échappé aux arrestations et emprisonnements, ont pris le chemin de l’exil. Ils seront rejoints par certains autres à leur sortie de prison ; alors que d’autres ont laissé leur vie en prison. Dans ces conditions, le combat ne pouvait être mené que de l’extérieur. Les années suivantes avec leur lot de répression montreront que le combat était impossible de l’intérieur. Cette situation a prévalu jusqu’au 03 août 2005 avec la chute de Ould Taya, le processus amorcé par le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) et la cessation de la répression. En renonçant solennellement à la lutte armée à travers la « Déclaration de Dakar », et que cette option n’a pas été remise en cause par le congrès des FLAM de Cincinnatti, il nous apparaissait logique d’envisager de mener la lutte à l’intérieur du pays, au plus près de nos populations. C’est ce que nous avons proposé, mes amis et moi. Cette proposition n’a pas requis l’adhésion de nos camarades, nous avons alors décidé de partir pour créer les FLAM/Rénovation. En vous rencontrant aujourd’hui, nous avons voulu partager avec vous les motivations et le sens de notre combat futur. Boubacar Diagana et moi-même nous mettons à votre disposition pour répondre à vos questions.
Prolongeant l’exposé liminaire de Mamadou Bocar Bâ, Boubacar Diagana dira que seule la stratégie de lutte nous distingue de ce qui reste des FLAM. Cette divergence est apparue au congrès de décembre. Ceux qui se sont retrouvés dans les FLAM/Rénovation défendaient l’idée que le renoncement à la lutte armée devait logiquement nous amener à mener le combat à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Cette option n’ayant pas été retenue, nous ne voulions plus rester uniquement pour paralyser l’action de ceux qui ont fait un autre choix.
Nous avons donc pris notre responsabilité de faire la rupture. Ce qui nous permettra, nous, de toucher le terrain de l’intérieur.
Pour le reste, nous sommes héritiers de toutes les revendications des FLAM et restons comptables des actions accomplies pendant le chemin parcouru ensemble pendant ces vingt dernières années. Nous allons poursuivre ce même combat pour les mêmes idéaux. D’abord un idéal d’égalité, tant il est vrai que depuis la création de notre pays, l’Etat a toujours été géré en favorisant une composante au détriment d’une autre. Cet état des faits doit cesser si l’on veut construire une véritable nation. Ensuite un idéal de justice ; il est impensable en effet de mettre sur place une démocratie en ayant en suspens des questions comme celle des déportées mauritaniens au Sénégal et au Mali, comme la question sociale de l’esclavage, comme la question du passif humanitaire.
Il s’agit de questions qui appellent des réponses devant permettre d’apaiser les cœurs et les esprits et de décrisper le climat social et politique. Enfin un idéal de démocratie. Pour la première fois les mauritaniens vont avoir la chance d’élire le président de leur choix, librement. Mais démocratie ne rime pas seulement avec élection. Elle doit prendre en charge les aspirations de tout le peuple mauritanien. Autrement, on se retrouverait dans la situation de l’Afrique du Sud au moment de l’Apartheid où il y avait de véritables institutions démocratiques, mais dont seules la composante blanche et une minorité de noirs profitaient. Une telle démocratie n’est viable. Nous ne la voulons pas pour notre pays.
A ce stade, voilà le choix que nous avons fait. Qu’est-ce qui différencie donc FLAM/Rénovation des FLAM tout court pourriez-vous vous demander ? Eh bien, c’est la façon de faire, la stratégie. En faisant ce choix, nous l’avons mûrement réfléchi. Nous pensons bien faire et sommes mus de la volonté de bien faire et on fera tout ce que l’on pourra pour faire aboutir nos idées. L’histoire dira si on s’est trompé ou non.
Le porte-parole a ensuite donné la parole au public. Une quarantaine d’interventions ont permis de soulever plusieurs questions touchant aux motivations réelles de FLAM/Rénovation, aux contacts éventuels avec le CMJD, aux garanties si elles existent, ainsi qu’au programme futur.
Le président Mamadou Bocar Bâ a apporté des éléments de réponse à chacune de ces interrogations. D’emblée, il précise que nos motivations sont claires et ont été ci-haut explicitées. Nous les rappellerons sans cesse pour ne pas laisser de place au doute. Par contre, il lève tout équivoque en ce qui concerne les rumeurs circulant sur les contacts supposés avec le CMJD ou les postes qui nous seraient promis. Il n’en est rien. Tout comme nous n’avons demandé ni exigé aucune garantie pour un futur voyage en Mauritanie. Nous estimons que nous n’en avons pas besoin. Et si un tel voyage comporte un risque, nous sommes prêts à le courir. En ce qui concerne le programme, il appartiendra à l’instance suprême qu’est le congrès vers lequel nous tendons de le déterminer et on s’attellera à sa mise en exécution.
Le débat a été très riche, les échanges fructueux et responsables et a enregistré la présence d’un nombre important d’anciens militants ou sympathisants qui n’avaient plus pris part à aucune manifestation politique organisée depuis plusieurs années. La conférence a pris fin vers 18 h 30.
Boubacar Tidiane DIAGANA
Porte-parole