Après les clameurs et les cris d'Orphée nés dans le sillage de la naissance de Flam
Rénovation, l'heure est sans doute venue de débattre de la chose de manière sereine.
Qu'il y ait, dans votre mouvement, défection, séparation, ou rupture de la part de quelques membres, montre qu'aucune organisation politique au monde , aussi légitime que peut l'être le FLAM par rapport à ses aspirations d'égalité et de justice, par rapport à son histoire,
douloureuse et dramatique, par rapport à la cause des populations mauritaniennes, fondée et permanente, ne peut se passer du dialogue en son sein.
C'est le ferment de toute association politique. C'est de l'échange, de la confrontation des idées, que naît le mouvement,l'évolution dans le sens de l'histoire. J'entends d'ici quelques
éminents membres dire «qu'il n'y a pas de mouvement plus démocratique que les FLAM et
qu'aucun débat n'est tabou !». Et que, dans tout débat démocratique, la minorité doit
accepter le choix de la majorité et se battre pour le triomphe de ses idées.
Etait-ce le cas à Cincinnati ?
Comme dirait n'importe quel membre de ce mouvement, «dire qu´il y a absence de
dialogue au sein des FLAM c´est méconnaître vraiment les FLAM et sa composition.
C´est un mouvement composé de grands intellectuels et qui sont imbus des valeurs
universelles et de tolérance et de contradictions saines.On ne peut permettre le débat
dans notre site en donnant la parole á nos adversaires et contradicteurs et le refuser
dans notre propre mouvement.UN NON SENS »Certainement oui.
Mais, .qu'en est-il de la perception et de l'image (aussi importante que la réalité) de
cette organisation ? Qu'en pensent toutes les composantes, surtout africaines et européennes qui n'ont pas pris part au congrès américain? Ce rendez-vous important a-t-il porté ses fruits ?
En ce sens, pour un parti, la tenue d'un congrès est toujours l'occasion de confronter la thèse du sommet avec les aspirations de la base, la ligne politique telle qu'elle est définie, avec la réalité telle quelle se présente. C'est des congrès que naissent souvent les ruptures et les divorces. Quand celles-ci s'exercent de l'intérieur, il s'agit d'une tendance, d'un nouveau courant qui vient enrichir le débat interne. Mais quand, les tendances sont externes, l'on assiste dans la plupart des cas à une cession, ou à tout le moins, à la cohabitation de
deux directions. Créer des couloirs de dialogue pour l'intérêt commun peut être salutaire, surtout que, aussi bien de dehors que de l'intérieur, le but recherché est le même : arriver à réconcilier la Mauritanie avec elle même.
S'agissant du Flam lui même, parti né de la jonction de plusieurs mouvements, beaucoup de questions interpelle l'observateur que je suis.
Cette rupture, brutale et disons-le décisive, était-elle imprévisible ?
Qu'elles en sont les causes profondes ? Et-ce seulement le désaccord de certains membres par rapport aux conclusions du dernier congrès ?
Ne serait-ce pas la frustration de certains pontes qui se sont vus écartés du bureau national ?Ou tout simplement, nonobstant toute l'admiration que j'ai pour votre esprit militantiste, n'est-ce pas la conséquence d'une cécité politique, d'un écart grandissant entre le durcissement du propos et l'absence de l'action politique ? N'était-il pas venu, après 23 ans d'exil, et au vu des changements minimes certes,mais de fait réels, que connaît la patrie, de jeter les bases d'une réflexion profonde pour la transition. Pour passer de la logique de
revendication des droits à la logique d'un programme politique.
Attendre que tout soit règlé pour rentrer, n'est-ce pas de facto,s'exclure le mérite d'avoir contribué au règlement aspiré ? Ne rentrer au pays que quand toutes les difficultés sont aplanies, que quand le dernier refugié a regagné l'autre rive du Fouta, n'est-ce pas une
solution de facililité ? L'on peut comprendre –et c'est normal- que les mauritaniens déportés au Sénégal et au Mali, ne reviennent pas maintenant, en attendant un retour organisé et officiel. Mais pour les politique que vous êtes, pourquoi ne pas revenir asseoir vos aspirations dans la transition en cours. Ce ne serait pas une compromission si des membres du Flam viennent ajouter au débat national en cours –avec ses hauts et ses bas- la fibre de leurs aspirations. La
garantie absolue de sécurité n'existe pour aucun politique, aucun militant. L'exil reste un moyen de pression politique, certes, mais cela ne saurait être le sacerdoce, ni la meilleure des tactiques.
D'aucuns de vos membres, ont vite condamné ce qu'ils appellent «trahison », parfois à coup d'insultes, loin de l'idéal démocratique fondé sur la diversité d'opinions. Aux auteurs de ces réactions vives et indignées, disons que la monoculture dans le débat conduit
irrémédiablement à la faillite, et que l'alternative politique,douloureuse, parfois incompréhensible, ouvre d'autres horizons. Que lient Juppé à Sarkozy, sinon l'appartenance à une même famille, celle de l'UMP?
L'homme politique doit être constamment à l'aguet, au devant de l'histoire. L'anticipation est sa seconde nature. Ariel Sharon n'a pas attendu qu'on l'expulse du Likoud- qui ne correspondait plus à sa vision- pour fonder un nouveau parti. Pensez-vous que les uns et les
autres ne travaillent pas ensemble quand il s'agit de la cause commune?
Mais, pour nous mauritanien, de tels changements riment toujours avec la trahison, le non respect à la parole donnée. Il est utile de voir ici combien la vision domestique des rapports humains interfère avec la logique complexe des rapports politiques. La contreverse n'est-elle pas la viatique du politique ? L'honnêteté n'est-elle pas la valeur suprême du mauritanien?
L'idée de droiture et le sens de la parole donnée, fondement de la société poular, mais aussi des autres composantes mauritaniennes et, en général, essence de toute communauté traditionnelle, trouverait difficilement sa place dans la politique moderne. Celle-ci est faite de
coup de théâtre, de compromis, de rupture et de polémiques, souvent sous l'oeil des monstres de la communication. Qu'importe, dit-on cyniquement, pourvu que les intentions de vote et les sondages culminent. La morale a donc peut d'emprise sur la politique d'aujourd'hui. Pour l'avoir ignoré, quelques éminents membres de votre mouvement sont encore surpris de ce qu'ils n'ont appris que par voie de presse.
Certes, c'est bien dommage que cette «évolution » ne soit apprise que par ouie dire , que ce retour s'apparente à une sorte de «rébellion »,à un «coup de poignard », mais encore une fois, y-avait-il possibilité de dialogue à l'intérieur du mouvement ? C'est une question
importante.
En matière de politique, toute certitude n'est-elle pas stérilité,tout fixisme n'est-il pas suicidaire ? Quel mouvement politique donc s'est jamais vanté de ne pas avoir de courants en son sein ?
A commencer par ceux qui ont le plus marqué nos jeunesses. C'est un Yasser Arafat, pragmatique et négociateur et un Mahmoud Barghouti,farouche et combattant, qui ont mené la Palestine vers ses droits.
Dans ses années de feu, l'ANC ne s'est jamais départi de ses deux ailes, l'une modérée, vouée à la table de négociation et l'autre, dure,dont la vocation et la résistance armée. Il en est de même de l'IRA, et de tous les mouvements de libération.
Mais pas pour le cas du FLAM.
Vu, encore une fois, de l'extérieur, ce mouvement paraissait n'avoir pas de courants assez différents ou assez forts pour former des groupes politiques en son sein. L'absence d'un débat explique l'absence de réformes, et le maintien au fil des ans d'une ligne politique aussi
juste sur le fond que difficile à transformer en action politique.
Or, tant que Ould Taya était au pouvoir, l'on pouvait faire l'économie du débat, tant que la situation à l'intérieur était figée, sans aucun signe d'espoir, on pouvait renvoyer à demain, le vrai dialogue, le réel exercice de la démocratie.
. Mais avec le 3 août, bien que la question essentielle de la cohabitation nationale n'ait pas encore été abordée, bien que le passif humanitaire soit exclu du débat de la transition, peut-on dire qu'il n'y a pas eu un quelconque signal ? Qu'en pensent donc, les militants à la base ? Peut-être cet espoir est minime. Pas encore net.
Mais cet espoir, est quintuplé par des éléments à la fois irrationnels (la nostalgie du pays, comme la déclaré avec élégance d'ailleurs, le président Samba Thiam) et aussi rationnel, comme la volonté pour ceux qui ont choisi la voie du retour, de prendre part à la caravane de
l'histoire.
Ici vient la question de leurs motivations. Ce serait une insulte de taxer ces militants avant l'heure d'opportunistes, d'assoiffés du pouvoir. Les exclure priverait sans doute le mouvement FLAM du dialogue qu'il n'a jamais eu. Sans doute, cela écarterait ce mouvement du champ
politique – il en serait dommage. Mais en acceptant cette différence d'opinion, le FLAM non seulement gagnerait en maturité mais aussi en courants nouveaux, en forces nouvelles.
L'histoire en jugera certainement. Cette scission du FLAM sera peut-être bénéfique à la longue. Avec FLAM rénovation, comme acteur
politique intégré au débat qui se déroule intérieur, n'est-on pas en train de voir, l'opposition légitime aux exactions et aux inégalités qui ont marqué la Mauritanie depuis l'indépendance, se muer en un véritable programme politique dont le champ d'action ne se situera plus
à Paris ou à Cincinnati mais bien quelque part entre Nouakchott, Boghé et Kiffa ? Certains des nombreux militants qui s'identifient à ce parti se réjouiront de ce retour au bercail, somme toute synonyme de participation à la vie politique. Ces militants attendront maintenant
de leurs leaders, de l'action et non seulement des mots. Car comme le disait Karl Marx, « la politique de l'action ne remplace pas l'action politique ».
Quant à ceux qui sont restés à l'extérieur, loin d'être exclus du débat, ils ont avec FLAM rénovation, un représentant légitime dans le débat mauritanien,avec lequel, ils partagent les mêmes causes, étant seulement opposés sur les moyens à suivre. Mais quelquefois l'issu de ce débat inespéré, FLAM aura connu avec cette deuxième moitié de février 2006, un autre
trois août.
Adam Wade
Journaliste
Rénovation, l'heure est sans doute venue de débattre de la chose de manière sereine.
Qu'il y ait, dans votre mouvement, défection, séparation, ou rupture de la part de quelques membres, montre qu'aucune organisation politique au monde , aussi légitime que peut l'être le FLAM par rapport à ses aspirations d'égalité et de justice, par rapport à son histoire,
douloureuse et dramatique, par rapport à la cause des populations mauritaniennes, fondée et permanente, ne peut se passer du dialogue en son sein.
C'est le ferment de toute association politique. C'est de l'échange, de la confrontation des idées, que naît le mouvement,l'évolution dans le sens de l'histoire. J'entends d'ici quelques
éminents membres dire «qu'il n'y a pas de mouvement plus démocratique que les FLAM et
qu'aucun débat n'est tabou !». Et que, dans tout débat démocratique, la minorité doit
accepter le choix de la majorité et se battre pour le triomphe de ses idées.
Etait-ce le cas à Cincinnati ?
Comme dirait n'importe quel membre de ce mouvement, «dire qu´il y a absence de
dialogue au sein des FLAM c´est méconnaître vraiment les FLAM et sa composition.
C´est un mouvement composé de grands intellectuels et qui sont imbus des valeurs
universelles et de tolérance et de contradictions saines.On ne peut permettre le débat
dans notre site en donnant la parole á nos adversaires et contradicteurs et le refuser
dans notre propre mouvement.UN NON SENS »Certainement oui.
Mais, .qu'en est-il de la perception et de l'image (aussi importante que la réalité) de
cette organisation ? Qu'en pensent toutes les composantes, surtout africaines et européennes qui n'ont pas pris part au congrès américain? Ce rendez-vous important a-t-il porté ses fruits ?
En ce sens, pour un parti, la tenue d'un congrès est toujours l'occasion de confronter la thèse du sommet avec les aspirations de la base, la ligne politique telle qu'elle est définie, avec la réalité telle quelle se présente. C'est des congrès que naissent souvent les ruptures et les divorces. Quand celles-ci s'exercent de l'intérieur, il s'agit d'une tendance, d'un nouveau courant qui vient enrichir le débat interne. Mais quand, les tendances sont externes, l'on assiste dans la plupart des cas à une cession, ou à tout le moins, à la cohabitation de
deux directions. Créer des couloirs de dialogue pour l'intérêt commun peut être salutaire, surtout que, aussi bien de dehors que de l'intérieur, le but recherché est le même : arriver à réconcilier la Mauritanie avec elle même.
S'agissant du Flam lui même, parti né de la jonction de plusieurs mouvements, beaucoup de questions interpelle l'observateur que je suis.
Cette rupture, brutale et disons-le décisive, était-elle imprévisible ?
Qu'elles en sont les causes profondes ? Et-ce seulement le désaccord de certains membres par rapport aux conclusions du dernier congrès ?
Ne serait-ce pas la frustration de certains pontes qui se sont vus écartés du bureau national ?Ou tout simplement, nonobstant toute l'admiration que j'ai pour votre esprit militantiste, n'est-ce pas la conséquence d'une cécité politique, d'un écart grandissant entre le durcissement du propos et l'absence de l'action politique ? N'était-il pas venu, après 23 ans d'exil, et au vu des changements minimes certes,mais de fait réels, que connaît la patrie, de jeter les bases d'une réflexion profonde pour la transition. Pour passer de la logique de
revendication des droits à la logique d'un programme politique.
Attendre que tout soit règlé pour rentrer, n'est-ce pas de facto,s'exclure le mérite d'avoir contribué au règlement aspiré ? Ne rentrer au pays que quand toutes les difficultés sont aplanies, que quand le dernier refugié a regagné l'autre rive du Fouta, n'est-ce pas une
solution de facililité ? L'on peut comprendre –et c'est normal- que les mauritaniens déportés au Sénégal et au Mali, ne reviennent pas maintenant, en attendant un retour organisé et officiel. Mais pour les politique que vous êtes, pourquoi ne pas revenir asseoir vos aspirations dans la transition en cours. Ce ne serait pas une compromission si des membres du Flam viennent ajouter au débat national en cours –avec ses hauts et ses bas- la fibre de leurs aspirations. La
garantie absolue de sécurité n'existe pour aucun politique, aucun militant. L'exil reste un moyen de pression politique, certes, mais cela ne saurait être le sacerdoce, ni la meilleure des tactiques.
D'aucuns de vos membres, ont vite condamné ce qu'ils appellent «trahison », parfois à coup d'insultes, loin de l'idéal démocratique fondé sur la diversité d'opinions. Aux auteurs de ces réactions vives et indignées, disons que la monoculture dans le débat conduit
irrémédiablement à la faillite, et que l'alternative politique,douloureuse, parfois incompréhensible, ouvre d'autres horizons. Que lient Juppé à Sarkozy, sinon l'appartenance à une même famille, celle de l'UMP?
L'homme politique doit être constamment à l'aguet, au devant de l'histoire. L'anticipation est sa seconde nature. Ariel Sharon n'a pas attendu qu'on l'expulse du Likoud- qui ne correspondait plus à sa vision- pour fonder un nouveau parti. Pensez-vous que les uns et les
autres ne travaillent pas ensemble quand il s'agit de la cause commune?
Mais, pour nous mauritanien, de tels changements riment toujours avec la trahison, le non respect à la parole donnée. Il est utile de voir ici combien la vision domestique des rapports humains interfère avec la logique complexe des rapports politiques. La contreverse n'est-elle pas la viatique du politique ? L'honnêteté n'est-elle pas la valeur suprême du mauritanien?
L'idée de droiture et le sens de la parole donnée, fondement de la société poular, mais aussi des autres composantes mauritaniennes et, en général, essence de toute communauté traditionnelle, trouverait difficilement sa place dans la politique moderne. Celle-ci est faite de
coup de théâtre, de compromis, de rupture et de polémiques, souvent sous l'oeil des monstres de la communication. Qu'importe, dit-on cyniquement, pourvu que les intentions de vote et les sondages culminent. La morale a donc peut d'emprise sur la politique d'aujourd'hui. Pour l'avoir ignoré, quelques éminents membres de votre mouvement sont encore surpris de ce qu'ils n'ont appris que par voie de presse.
Certes, c'est bien dommage que cette «évolution » ne soit apprise que par ouie dire , que ce retour s'apparente à une sorte de «rébellion »,à un «coup de poignard », mais encore une fois, y-avait-il possibilité de dialogue à l'intérieur du mouvement ? C'est une question
importante.
En matière de politique, toute certitude n'est-elle pas stérilité,tout fixisme n'est-il pas suicidaire ? Quel mouvement politique donc s'est jamais vanté de ne pas avoir de courants en son sein ?
A commencer par ceux qui ont le plus marqué nos jeunesses. C'est un Yasser Arafat, pragmatique et négociateur et un Mahmoud Barghouti,farouche et combattant, qui ont mené la Palestine vers ses droits.
Dans ses années de feu, l'ANC ne s'est jamais départi de ses deux ailes, l'une modérée, vouée à la table de négociation et l'autre, dure,dont la vocation et la résistance armée. Il en est de même de l'IRA, et de tous les mouvements de libération.
Mais pas pour le cas du FLAM.
Vu, encore une fois, de l'extérieur, ce mouvement paraissait n'avoir pas de courants assez différents ou assez forts pour former des groupes politiques en son sein. L'absence d'un débat explique l'absence de réformes, et le maintien au fil des ans d'une ligne politique aussi
juste sur le fond que difficile à transformer en action politique.
Or, tant que Ould Taya était au pouvoir, l'on pouvait faire l'économie du débat, tant que la situation à l'intérieur était figée, sans aucun signe d'espoir, on pouvait renvoyer à demain, le vrai dialogue, le réel exercice de la démocratie.
. Mais avec le 3 août, bien que la question essentielle de la cohabitation nationale n'ait pas encore été abordée, bien que le passif humanitaire soit exclu du débat de la transition, peut-on dire qu'il n'y a pas eu un quelconque signal ? Qu'en pensent donc, les militants à la base ? Peut-être cet espoir est minime. Pas encore net.
Mais cet espoir, est quintuplé par des éléments à la fois irrationnels (la nostalgie du pays, comme la déclaré avec élégance d'ailleurs, le président Samba Thiam) et aussi rationnel, comme la volonté pour ceux qui ont choisi la voie du retour, de prendre part à la caravane de
l'histoire.
Ici vient la question de leurs motivations. Ce serait une insulte de taxer ces militants avant l'heure d'opportunistes, d'assoiffés du pouvoir. Les exclure priverait sans doute le mouvement FLAM du dialogue qu'il n'a jamais eu. Sans doute, cela écarterait ce mouvement du champ
politique – il en serait dommage. Mais en acceptant cette différence d'opinion, le FLAM non seulement gagnerait en maturité mais aussi en courants nouveaux, en forces nouvelles.
L'histoire en jugera certainement. Cette scission du FLAM sera peut-être bénéfique à la longue. Avec FLAM rénovation, comme acteur
politique intégré au débat qui se déroule intérieur, n'est-on pas en train de voir, l'opposition légitime aux exactions et aux inégalités qui ont marqué la Mauritanie depuis l'indépendance, se muer en un véritable programme politique dont le champ d'action ne se situera plus
à Paris ou à Cincinnati mais bien quelque part entre Nouakchott, Boghé et Kiffa ? Certains des nombreux militants qui s'identifient à ce parti se réjouiront de ce retour au bercail, somme toute synonyme de participation à la vie politique. Ces militants attendront maintenant
de leurs leaders, de l'action et non seulement des mots. Car comme le disait Karl Marx, « la politique de l'action ne remplace pas l'action politique ».
Quant à ceux qui sont restés à l'extérieur, loin d'être exclus du débat, ils ont avec FLAM rénovation, un représentant légitime dans le débat mauritanien,avec lequel, ils partagent les mêmes causes, étant seulement opposés sur les moyens à suivre. Mais quelquefois l'issu de ce débat inespéré, FLAM aura connu avec cette deuxième moitié de février 2006, un autre
trois août.
Adam Wade
Journaliste