Notre guide éclairé animera (a animé ?), ce mardi 5 Mai, une nouvelle conférence de presse. La deuxième en un mois. Le comble, pour un homme qui a fait toute sa carrière dans la Grande Muette.
Après l’échec de la première rencontre, où il n’a fait preuve que d’énervement, sans rien promouvoir de nouveau, sans doute aura-t-il annoncé, cette fois, la découverte d’importants gisements de gaz au large de Nouakchott. Une éclaircie dans un océan de grisailles. Une bonne nouvelle, au moment où les mauvaises s’amoncellent.
L’effet d’annonce nous aidera-t-il à sortir de ce mauvais pas ? En quoi l’exploitation, dans une dizaine d’années, d’une quantité de gaz, aussi importante soit-elle, nous permettra-t-elle de renflouer le Trésor public, générer des devises pour nos importations, aider à la résorption du chômage ou faire face à la sécheresse et à la soif qui martyrisent hommes et cheptel ? Las d’attendre des lendemains qui chantent et qui ne viennent pas, le peuple en a assez des promesses et des mirages.
Sa situation empire de jour en jour. Il n’a accès ni à des soins ni à une éducation dignes de ce nom. Les prix des hydrocarbures refusent, obstinément, de baisser, malgré la chute de ceux de l’or noir, tout comme les denrées de première nécessité dont les étiquettes ne cessent de valser.
Pris à la gorge, on ne sait plus à quel saint se vouer, pour joindre les deux bouts. Pire, nous voilà en chemin d’être à nouveau scindés en communautés, tribus, fractions et sous-fractions, avec la bénédiction d’un pouvoir qui a fait sienne la devise : « diviser pour régner ». Mais la médaille a son revers : l’Etat et les particularismes ne font pas bon ménage. Tôt ou tard, il finira par se rendre compte que cette technique, tout comme celle de l’autruche, ne mènent nulle part.
Tourmenté, comme on l’a vu, à l’intérieur, par les problèmes qui s’accumulent, Ould Abdel Aziz vient d’ouvrir un nouveau front, à l’extérieur, avec la crise diplomatique mauritano-algérienne. L’expulsion, par la Mauritanie, d’un diplomate algérien, coupable d’avoir suscité un article accusant le Maroc d’inonder la Mauritanie de drogues, n’a pas tardé à provoquer la même réaction à Alger.
Depuis, c’est une campagne au vitriol qui est lancée, dans la presse algérienne, contre notre pays et son président. Une escalade qu’on aurait pourtant pu éviter, si le problème avait été réglé par les voies diplomatiques ordinaires, sans aller jusqu’à déclarer l’algérien persona non grata.
Mais il en va, en Mauritanie, de la diplomatie comme du reste. Au jour le jour, à l’humeur du boss et au p’tit bonheur la chance. Au grand malheur, la malchance ? « Chaque jour, vers l’enfer, nous descendons d’un pas, sans horreur, à travers des ténèbres qui puent… », disait Baudelaire. Et, bien que nul ne soit prophète en son pays, il aurait pu être mauritanien…
Ahmed Ould Cheikh
Source: Le Calame
Après l’échec de la première rencontre, où il n’a fait preuve que d’énervement, sans rien promouvoir de nouveau, sans doute aura-t-il annoncé, cette fois, la découverte d’importants gisements de gaz au large de Nouakchott. Une éclaircie dans un océan de grisailles. Une bonne nouvelle, au moment où les mauvaises s’amoncellent.
L’effet d’annonce nous aidera-t-il à sortir de ce mauvais pas ? En quoi l’exploitation, dans une dizaine d’années, d’une quantité de gaz, aussi importante soit-elle, nous permettra-t-elle de renflouer le Trésor public, générer des devises pour nos importations, aider à la résorption du chômage ou faire face à la sécheresse et à la soif qui martyrisent hommes et cheptel ? Las d’attendre des lendemains qui chantent et qui ne viennent pas, le peuple en a assez des promesses et des mirages.
Sa situation empire de jour en jour. Il n’a accès ni à des soins ni à une éducation dignes de ce nom. Les prix des hydrocarbures refusent, obstinément, de baisser, malgré la chute de ceux de l’or noir, tout comme les denrées de première nécessité dont les étiquettes ne cessent de valser.
Pris à la gorge, on ne sait plus à quel saint se vouer, pour joindre les deux bouts. Pire, nous voilà en chemin d’être à nouveau scindés en communautés, tribus, fractions et sous-fractions, avec la bénédiction d’un pouvoir qui a fait sienne la devise : « diviser pour régner ». Mais la médaille a son revers : l’Etat et les particularismes ne font pas bon ménage. Tôt ou tard, il finira par se rendre compte que cette technique, tout comme celle de l’autruche, ne mènent nulle part.
Tourmenté, comme on l’a vu, à l’intérieur, par les problèmes qui s’accumulent, Ould Abdel Aziz vient d’ouvrir un nouveau front, à l’extérieur, avec la crise diplomatique mauritano-algérienne. L’expulsion, par la Mauritanie, d’un diplomate algérien, coupable d’avoir suscité un article accusant le Maroc d’inonder la Mauritanie de drogues, n’a pas tardé à provoquer la même réaction à Alger.
Depuis, c’est une campagne au vitriol qui est lancée, dans la presse algérienne, contre notre pays et son président. Une escalade qu’on aurait pourtant pu éviter, si le problème avait été réglé par les voies diplomatiques ordinaires, sans aller jusqu’à déclarer l’algérien persona non grata.
Mais il en va, en Mauritanie, de la diplomatie comme du reste. Au jour le jour, à l’humeur du boss et au p’tit bonheur la chance. Au grand malheur, la malchance ? « Chaque jour, vers l’enfer, nous descendons d’un pas, sans horreur, à travers des ténèbres qui puent… », disait Baudelaire. Et, bien que nul ne soit prophète en son pays, il aurait pu être mauritanien…
Ahmed Ould Cheikh
Source: Le Calame