Sékou Touré, 6 octobre 1958
La Guinée commémore jeudi ses 50 ans de "liberté" en plein marasme, tant économique que social et politique, loin des immenses espoirs suscités par le Non de Sékou Touré au général de Gaulle.
Plusieurs chefs d'Etat de la région, notamment ceux de Côte d'Ivoire, du Liberia, de la Sierra Leone, du Mali et du Sénégal, ont été invités aux "festivités" marquant le refus de la Guinée d'appartenir à la Communauté franco-africaine défendu par le général de Gaulle.
Le programme officiel fait état mercredi soir d'une adresse à la Nation du chef de l'Etat, le général Lansana Conté, 74 ans, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1984, affaibli par la maladie et les contestations de plus en plus virulentes de son régime.
Un "carnaval de mobilisation et de sensibilisation" doit sillonner en soirée Conakry et, à minuit, un feu d'artifices illuminer la capitale pour commémorer l'accession à l'indépendance de la Guinée.
La journée de jeudi sera marquée par des dépôt de gerbes, des décorations et des allocutions sur la Place des martyrs, suivis d'un défilé des "forces vives de la Nation", d'un déjeuner entre chefs d'Etat et de la finale de la coupe nationale de football.
"Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l'esclavage", avait lancé en 1958 à Conakry au général de Gaulle, Ahmed Sékou Touré, alors jeune leader nationaliste, pour justifier son exigence d'une indépendance immédiate.
Mais, un demi-siècle plus tard, le bilan est cruel pour ce pays d'Afrique de l'ouest de plus de 9 millions d'habitants, qui fut le plus prospère de l'Afrique occidentale française (AOF).
Potentiellement très riche grâce à son sous-sol (bauxite, fer, or et uranium), la Guinée est restée très pauvre, classée au 160ème rang sur un total de 177 pays, selon les indicateurs du développement humain du Programme de l'ONU pour le développement (Pnud).
Le choléra est endémique dans les grandes villes et un habitant sur deux n'a pas accès à l'eau potable. Le taux d'alphabétisation des adultes est d'environ 30% et l'espérance de vie d'un Guinéen est de seulement 54 ans.
"C'est la gestion de l'indépendance qui a fait défaut. Qu'est-ce que nous avons fait de ces 50 ans d'indépendance?", s'est interrogé Djibril Tamsir Niane, historien et écrivain guinéen, interviewé par l'AFP.
"Nous célébrons 50 ans d'indépendance dans l'obscurité et nous disons à longueur de journée que nous sommes fiers. Nous avons dit +Non+ en 1958, nous avons obtenu notre indépendance, les autres pays ont dit +Oui+, ils sont devenus indépendants avec moins de conséquences fâcheuses", a-t-il souligné.
D'un point de vue politique, le pays n'a jamais réellement connu d'élections libres et a été dirigé d'une main de fer par le "père de l'indépendance", leader progressiste progressivement devenu dictateur, puis par le général Conté, dont le régime repose principalement sur l'armée.
Lors de ses 26 ans de règne, le régime de Sékou Touré s'est rendu responsable de la mort ou de la disparition de quelque 50.000 personnes. Plusieurs centaines de milliers de Guinéens ont choisi l'exil pour échapper à la répression.
Et son successeur est également pointé du doigt par les organisations de défense des droits de l'Homme.
___________
Source: TV5
(M)
Le "premier problème" de la Guinée - secouée début 2007 par une grève générale violemment réprimée et en 2008 par une mutinerie de militaires et une grève de policiers - "est le président Conté lui-même et son clan", selon l'ONG International Crisis Group (ICG).
"Sa vision militaire et prédatrice de l'exercice du pouvoir est anachronique", selon un rapport de l'organisation publié en juin.
Plusieurs chefs d'Etat de la région, notamment ceux de Côte d'Ivoire, du Liberia, de la Sierra Leone, du Mali et du Sénégal, ont été invités aux "festivités" marquant le refus de la Guinée d'appartenir à la Communauté franco-africaine défendu par le général de Gaulle.
Le programme officiel fait état mercredi soir d'une adresse à la Nation du chef de l'Etat, le général Lansana Conté, 74 ans, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1984, affaibli par la maladie et les contestations de plus en plus virulentes de son régime.
Un "carnaval de mobilisation et de sensibilisation" doit sillonner en soirée Conakry et, à minuit, un feu d'artifices illuminer la capitale pour commémorer l'accession à l'indépendance de la Guinée.
La journée de jeudi sera marquée par des dépôt de gerbes, des décorations et des allocutions sur la Place des martyrs, suivis d'un défilé des "forces vives de la Nation", d'un déjeuner entre chefs d'Etat et de la finale de la coupe nationale de football.
"Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l'esclavage", avait lancé en 1958 à Conakry au général de Gaulle, Ahmed Sékou Touré, alors jeune leader nationaliste, pour justifier son exigence d'une indépendance immédiate.
Mais, un demi-siècle plus tard, le bilan est cruel pour ce pays d'Afrique de l'ouest de plus de 9 millions d'habitants, qui fut le plus prospère de l'Afrique occidentale française (AOF).
Potentiellement très riche grâce à son sous-sol (bauxite, fer, or et uranium), la Guinée est restée très pauvre, classée au 160ème rang sur un total de 177 pays, selon les indicateurs du développement humain du Programme de l'ONU pour le développement (Pnud).
Le choléra est endémique dans les grandes villes et un habitant sur deux n'a pas accès à l'eau potable. Le taux d'alphabétisation des adultes est d'environ 30% et l'espérance de vie d'un Guinéen est de seulement 54 ans.
"C'est la gestion de l'indépendance qui a fait défaut. Qu'est-ce que nous avons fait de ces 50 ans d'indépendance?", s'est interrogé Djibril Tamsir Niane, historien et écrivain guinéen, interviewé par l'AFP.
"Nous célébrons 50 ans d'indépendance dans l'obscurité et nous disons à longueur de journée que nous sommes fiers. Nous avons dit +Non+ en 1958, nous avons obtenu notre indépendance, les autres pays ont dit +Oui+, ils sont devenus indépendants avec moins de conséquences fâcheuses", a-t-il souligné.
D'un point de vue politique, le pays n'a jamais réellement connu d'élections libres et a été dirigé d'une main de fer par le "père de l'indépendance", leader progressiste progressivement devenu dictateur, puis par le général Conté, dont le régime repose principalement sur l'armée.
Lors de ses 26 ans de règne, le régime de Sékou Touré s'est rendu responsable de la mort ou de la disparition de quelque 50.000 personnes. Plusieurs centaines de milliers de Guinéens ont choisi l'exil pour échapper à la répression.
Et son successeur est également pointé du doigt par les organisations de défense des droits de l'Homme.
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Source: TV5
(M)
Le "premier problème" de la Guinée - secouée début 2007 par une grève générale violemment réprimée et en 2008 par une mutinerie de militaires et une grève de policiers - "est le président Conté lui-même et son clan", selon l'ONG International Crisis Group (ICG).
"Sa vision militaire et prédatrice de l'exercice du pouvoir est anachronique", selon un rapport de l'organisation publié en juin.