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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Peut-on tout faire au nom de la liberté d’ expression ?

Me Jacques BAUDIN Ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

Aristote, grand philosophe de la Grèce antique, a posé avec netteté la question de la liberté. Dans son «Ethique à Nicomaque» il soutient que le mérite ou le démérite ne peut être attribué qu’à certains actes qu’on est libre d’accomplir ou de ne point accomplir. C’est dire que la liberté, dans toutes ses dimensions, ne peut s’exercer sans restrictions. Celles-ci sont définies par la loi, mais s’imposent également à l’homme par le devoir d’éthique et de morale, par le devoir de tolérance et de respect mutuel. Dans cette logique, l’exercice du droit à la liberté d’__expression est limité par les contraintes, que le sens de la responsabilité impose.


La publication de caricatures du Prophète (Psl) dans la presse européenne - au départ dans un journal danois avant que d’autres publications ne les reproduisent - enfreigne les règles les plus élémentaires de ce devoir de tolérance et de respect mutuel. Il s’agit donc d’un acte hautement condamnable d’un point de vue éthique et moral, même si les lois en vigueur dans certains pays européens ne permettraient pas une action en justice.
En publiant ces caricatures blasphématoires, les auteurs ont délibérément porté atteinte aux valeurs les plus profondes de l’ensemble de la communauté musulmane, qui représente plus d’un milliard et demi d’hommes et de femmes à travers le monde. Ils n’ont pas voulu exercer leur droit à la liberté d’__expression, que tout démocrate se doit de défendre. Bien au contraire ! Ils ont cherché à provoquer, par la violence imagée, l’ensemble d’une communauté d’hommes et de femmes, dont le seul tort, à leurs yeux, est d’être de religion musulmane et de demander de pouvoir vivre leur foi dans la paix et le respect. En s’attaquant au Prophète (Psl), et non pas à un quelconque contemporain, qui, se réclamant de l’Islam commet des actes condamnables et condamnés par la très grande majorité des musulmans, ils ont eu pour seul but de blesser au plus profond de leur cœur et de leur dignité le monde musulman, dans l’espoir d’attiser les haines plutôt que de promouvoir le dialogue pour aboutir à la paix pour tous.
Il est aisé de constater, jusqu’à preuve du contraire, qu’ils ont parfaitement réussi leur œuvre diabolique. Le monde musulman est en effervescence. Et je le comprends, même si je suis de ceux qui soutiennent qu’il ne faut jamais tomber dans le piège de l’ennemi.
Alors, condamnons, sans équivoques, comme l’a fait, à juste titre le président de la République, ce blasphème qui nous touche au plus profond de notre être. Demandons, avec fermeté, à l’Europe, d’où est parti l’ouragan, qu’elle fasse preuve davantage de courage dans la défense de notre droit au respect face à la sacro-sainte liberté d’__expression qui, dans le cas d’espèce, a été dévoyée à dessein, pour essayer de justifier ces actes blasphématoires. Il faut réaffirmer avec force que le corps social étant de par sa nature étranger à la religion, un gouvernement ne peut adopter aucun culte et n’en peut rejeter aucun, à moins que ce culte ne trouble l’ordre public, c’est-à-dire qu’il nuise aux Droits de l’homme, droits dont l’assurance et la conservation constituent l’ordre public. Il en résulte qu’il est du devoir des gouvernements de veiller au respect des cultes. Cette protection voulue, et qui en principe devrait être prévue par l’ordonnancement juridique dans tout pays laïc et démocratique, oblige tout un chacun à faire preuve de tolérance et de respect mutuel.
Alors, évitons le piège de l’intolérance et de la violence. Car il y va de l’apaisement que nous souhaitons tous, puisqu’il y va de notre avenir commun.



Dimanche 12 Février 2006 - 14:08
Dimanche 12 Février 2006 - 23:55
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