"Savent-ils qu'en prélude au génocide de 1989, l'Organisation de Libération de la Palestine(OLP) de Yasser Arafat, a formé les tortionnaires de Nouakchott avec application immédiate des techniques sur les noirs non arabes? Oublier sa lutte de libération et parcourir des milliers de kilomètres pour montrer comment broyer, brûler ou fracturer un tékrourien, c'est cela la solidarité panarabe." Siree KAN.
Mohamed Ould Cheikh, ancien ministre des Affaires étrangères visionnaire, avait résumé en une phrase le drame vers lequel se précipitait la Mauritanie. Il disait "vouloir que ceux qui savent à quoi s'identifier abandonnent leurs valeurs propres pour être embrigadés dans l'aventure de ceux qui se cherchent une identité est non seulement de l'arbitraire, mais il s'agit d'une politique culturelle imbécile".
Il avait été limogé par Mokhtar Ould Daddah après les troubles ethniques de 1966 dus à l'arabisation forcée des noirs, une politique qui s'est accentuée au milieu des années 70 avec l'envoi d'étudiants en Irak et en Syrie pour constituer l'ossature des idées suprémacistes arabes. Le génocide en 1989 était ainsi programmé et imparable.
Le regretté Mohamed Ould Cheikh avait entr'aperçu le complexe d'arabité de ceux qui nient leur sang à prépondérance berbère pour se revendiquer exclusivement de la lointaine péninsule arabique. C'est cette schizophrénie identitaire qui explique l'organisation aujourd'hui par la majorité de la majorité des partis politiques mauritaniens d'une manifestation pro-palestinienne.Très bien. Mais pourquoi cette immense majorité politique n'a jamais manifesté contre l'occupation du Sud par des colonies de peuplement venues du Nord? La Mauritanie du Sud, ensemble de territoires occupés depuis 1989, quadrillée par une armée d'occupation et ses milices, ne mérite-t-elle pas d'être libérée comme Gaza, Ramallah ou Al Quds? Qui va lui rendre ses terres spoliés, ses enfants assassinés, ses femmes violées, ses villages brûlés ?
Pourquoi ces affidés de la junte ne défendent jamais leurs frères et sœurs noirs qui vivent dans le même pays qu'eux mais préfèrent leurs très lointains liens yéménites? C'est peut-être pour cela qu'ils sont d'accord pour parachever l'arabisation forcée entamée en 1966. En cas d'échec un second génocide devrait inciter les sudistes à déguerpir jusqu'au dernier vers le Sénégal ou le Mali. Et le Trab El Beidhan sera enfin terre blanche.
Ces politiques qui ont manifesté à l'ancien aéroport sont aux abonnés absents quand on appelle pour l'abrogation de la loi de juin 1993 auto-amnistiant les auteurs du génocide. On ne les a pas vu non plus soutenir ces déportés reçus à coups de matraque et de gaz par le Général Aziz après une longue marche de Boghé à Nouakchott.
Ils étaient où quand l'Organisation pour l'Officialisation des Langues Nationales (OLAN) appelait, le 25 juillet dernier, à ne pas voter la loi d'arabisation du système éducatif ? En tous cas, leurs députés étaient dans l'hémicycle et ont donné leur aval pour l'aliénation certaine de nos enfants s'ils étaient réinscrits dans leurs écoles politisées.
Pourquoi nos pro-Palestine cautionnent--ils cet apartheid implanté en pleine savane africaine? Le Général Ghazouani est le Benyayim Netanyahu de la majorité noire en Mauritanie.
Un tigre ne crie pas sa tigritude. La Mauritanie, par son complexe d'arabité très visible, ne sera jamais considérée comme arabe. Il est encore temps de tirer les leçons du sommet arabe organisé il ya quelques années à Nouakchott. Nos convives préféraient dormir hors sol, un mépris qui en dit long sur l'identité connue de notre pays: une population à près de 80% noire. Leurs ambassades arabes renseignent leurs pays même sur le racisme et les discriminations, quand ça n'est pas la chaine Al Jazeera. L'avenir de la Mauritanie est en Afrique, pas au Moyen-Orient ni ailleurs. On doit s'inspirer du Maroc dont les échanges sont principalement avec l'Afrique noire.
Les plus proches parents des beidhanes se sont les haratines, peuls, soninkés, wolofs, bambaras, sérères.
Au moment où les pays arabes trahissent un à un leurs frères palestiniens en s'alliant à Israël, l'Afrique noire continue de jouer au plus arabe que tous les arabes réunis. Savent-ils qu'en prélude au génocide de 1989, l'Organisation de Libération de la Palestine(OLP) de Yasser Arafat, a formé les tortionnaires de Nouakchott avec application immédiate des techniques sur les noirs non arabes? Oublier sa lutte de libération et parcourir des milliers de kilomètres pour montrer comment broyer, brûler ou fracturer un nègre, c'est cela la solidarité panarabe. Le panafricanisme a beaucoup de retard dans sa compréhension de la négrophobie au Moyen-Orient et au Maghreb. La Tunisie est un excellent rappel de tous ces cadavres des nôtres dans le désert lybien.
Tant qu'il n'y aura pas pression de l'Afrique noire pour la reconnaissance officielle par les États arabes des ravages de la traite arabo-islamique, ils continueront à nous considérer comme des esclaves sans âme. Musulmans noirs, allons-nous continuer à garder le silence sur ce crime contre l'humanité par solidarité religieuse? Dieu aime la vérité et la vérité seulement.
Non à l'oubli !
10 octobre 2023
Siree KAN
Source : Kassataya
Mohamed Ould Cheikh, ancien ministre des Affaires étrangères visionnaire, avait résumé en une phrase le drame vers lequel se précipitait la Mauritanie. Il disait "vouloir que ceux qui savent à quoi s'identifier abandonnent leurs valeurs propres pour être embrigadés dans l'aventure de ceux qui se cherchent une identité est non seulement de l'arbitraire, mais il s'agit d'une politique culturelle imbécile".
Il avait été limogé par Mokhtar Ould Daddah après les troubles ethniques de 1966 dus à l'arabisation forcée des noirs, une politique qui s'est accentuée au milieu des années 70 avec l'envoi d'étudiants en Irak et en Syrie pour constituer l'ossature des idées suprémacistes arabes. Le génocide en 1989 était ainsi programmé et imparable.
Le regretté Mohamed Ould Cheikh avait entr'aperçu le complexe d'arabité de ceux qui nient leur sang à prépondérance berbère pour se revendiquer exclusivement de la lointaine péninsule arabique. C'est cette schizophrénie identitaire qui explique l'organisation aujourd'hui par la majorité de la majorité des partis politiques mauritaniens d'une manifestation pro-palestinienne.Très bien. Mais pourquoi cette immense majorité politique n'a jamais manifesté contre l'occupation du Sud par des colonies de peuplement venues du Nord? La Mauritanie du Sud, ensemble de territoires occupés depuis 1989, quadrillée par une armée d'occupation et ses milices, ne mérite-t-elle pas d'être libérée comme Gaza, Ramallah ou Al Quds? Qui va lui rendre ses terres spoliés, ses enfants assassinés, ses femmes violées, ses villages brûlés ?
Pourquoi ces affidés de la junte ne défendent jamais leurs frères et sœurs noirs qui vivent dans le même pays qu'eux mais préfèrent leurs très lointains liens yéménites? C'est peut-être pour cela qu'ils sont d'accord pour parachever l'arabisation forcée entamée en 1966. En cas d'échec un second génocide devrait inciter les sudistes à déguerpir jusqu'au dernier vers le Sénégal ou le Mali. Et le Trab El Beidhan sera enfin terre blanche.
Ces politiques qui ont manifesté à l'ancien aéroport sont aux abonnés absents quand on appelle pour l'abrogation de la loi de juin 1993 auto-amnistiant les auteurs du génocide. On ne les a pas vu non plus soutenir ces déportés reçus à coups de matraque et de gaz par le Général Aziz après une longue marche de Boghé à Nouakchott.
Ils étaient où quand l'Organisation pour l'Officialisation des Langues Nationales (OLAN) appelait, le 25 juillet dernier, à ne pas voter la loi d'arabisation du système éducatif ? En tous cas, leurs députés étaient dans l'hémicycle et ont donné leur aval pour l'aliénation certaine de nos enfants s'ils étaient réinscrits dans leurs écoles politisées.
Pourquoi nos pro-Palestine cautionnent--ils cet apartheid implanté en pleine savane africaine? Le Général Ghazouani est le Benyayim Netanyahu de la majorité noire en Mauritanie.
Un tigre ne crie pas sa tigritude. La Mauritanie, par son complexe d'arabité très visible, ne sera jamais considérée comme arabe. Il est encore temps de tirer les leçons du sommet arabe organisé il ya quelques années à Nouakchott. Nos convives préféraient dormir hors sol, un mépris qui en dit long sur l'identité connue de notre pays: une population à près de 80% noire. Leurs ambassades arabes renseignent leurs pays même sur le racisme et les discriminations, quand ça n'est pas la chaine Al Jazeera. L'avenir de la Mauritanie est en Afrique, pas au Moyen-Orient ni ailleurs. On doit s'inspirer du Maroc dont les échanges sont principalement avec l'Afrique noire.
Les plus proches parents des beidhanes se sont les haratines, peuls, soninkés, wolofs, bambaras, sérères.
Au moment où les pays arabes trahissent un à un leurs frères palestiniens en s'alliant à Israël, l'Afrique noire continue de jouer au plus arabe que tous les arabes réunis. Savent-ils qu'en prélude au génocide de 1989, l'Organisation de Libération de la Palestine(OLP) de Yasser Arafat, a formé les tortionnaires de Nouakchott avec application immédiate des techniques sur les noirs non arabes? Oublier sa lutte de libération et parcourir des milliers de kilomètres pour montrer comment broyer, brûler ou fracturer un nègre, c'est cela la solidarité panarabe. Le panafricanisme a beaucoup de retard dans sa compréhension de la négrophobie au Moyen-Orient et au Maghreb. La Tunisie est un excellent rappel de tous ces cadavres des nôtres dans le désert lybien.
Tant qu'il n'y aura pas pression de l'Afrique noire pour la reconnaissance officielle par les États arabes des ravages de la traite arabo-islamique, ils continueront à nous considérer comme des esclaves sans âme. Musulmans noirs, allons-nous continuer à garder le silence sur ce crime contre l'humanité par solidarité religieuse? Dieu aime la vérité et la vérité seulement.
Non à l'oubli !
10 octobre 2023
Siree KAN
Source : Kassataya